King of Ants tome 1 & 2 : le combat des fourmis débute
Après une semaine calme en matière de lectures, on reprend nos articles avec un titre qui ne fait pas dans la dentelle. En effet, aujourd’hui, on va traiter d’un manga nous plongeant dans un monde où c’est la loi du plus fort qui règne. Il s’agit de King of Ants, édité chez Komikku, dont les deux premiers tomes viennent tout juste de sortir. Après avoir été attiré par les nombreux teasing de l’éditeur ainsi que les premières images, on a finalement craqué et on s’est lancé dans cette nouvelle aventure. Cette dernière s’est alors révélé être une très bonne surprise tant au niveau de l’esthétisme que du plaisir ressenti lors de la lecture. Comment cette œuvre parvient-elle à nous ensorceler ? Va-t-elle plus loin que le simple manga de baston ? Il est grand temps de répondre à ses questions !
Le pire délinquant contre la plus puissante des multinationales
King of Ants, scénarisé par Nagahisa Tsukawaki et dessiné par Ryû Itô, nous plonge dans un Japon contemporain. Tout commence par le décès de Kisaburô Rikudô, le dirigeant du gigantesque conglomérat Rikudô. Cette multinationale toute-puissante va donc être récupérée par l’un de ses trois héritiers. Pourtant, une rumeur court sur l’ancien PDG concernant sa descendance. Loin de toutes ses préoccupations, on suit le quotidien de Shirô Aguri. Ce jeune homme s’avère être l’une des pires racailles qui soit. Il passe son temps à combattre et à se faire de nouveaux ennemis. C’est ce déferlement de violence qui dirige la vie de ce délinquant. Pourtant, il est fatigué de devoir s’occuper de toutes ces petites frappes qui le supplient une fois qu’ils ont fait face à sa force. Pour lui, la majorité de ces hommes ne sont que de simples fourmis qu’il écrase sous son pied.
Un beau jour, il découvre un vieil homme s’étant introduit dans son appartement. Celui-ci se prénomme Chôkichi Neko et déclare travailler pour le conglomérat Rikudô. On apprend alors que Shirô est le fils biologique de Kisaburô. La venue de cet homme est motivée par la dernière volonté du défunt qui souhaitait que la chair de sa chair renonce à l’héritage et au droit de succession. Face à cette demande, notre délinquant refuse catégoriquement de signer sous prétexte qu’il n’aime pas qu’on lui force la main. Il ne le sait pas encore, mais il est devenu la cible des autres héritiers qui voient en son existence un danger pour eux. Face aux plans mijotés par ces derniers, Aguri annonce que la guerre est déclarée. La force brute de la pire des racailles va se confronter à la puissance de la plus terrible des multinationales. Notre anti-héros trouvera-t-il au sein de ce groupe un adversaire à sa hauteur ?
Vous l’aurez compris, King of Ants va droit au but. Très vite, le lecteur se retrouve plongé dans ce monde violent et particulièrement pourri. La première chose qui saute aux yeux vient de l’action en elle-même.
De l’action à foison
On le comprend assez vite dès les premières pages, King of Ants ne fait pas dans la finesse. C’est justement l’un des gros points forts du titre. En effet, il joue à fond la carte de la violence et des combats afin de donner vie à son univers si particulier. C’est un véritable déferlement de coups qui se joue devant nous, et cela, presque à chaque scène. Le lecteur se retrouve ainsi très rapidement plongé au cœur de l’histoire. Si celle-ci n’est pour l’instant qu’un prétexte à toujours plus de baston, on reste captivé par Aguri et son envie d’exploser tout ceux qui se dressent devant lui. La raison de cette attraction est que le manga va directement à l’essentiel sans se prendre la tête. De ce fait, on comprend rapidement les enjeux de l’intrigue et on s’attarde alors directement sur le côté divertissant de King of Ants. Sur cet aspect, le manga parvient parfaitement à atteindre son but, et cela, avec une force étonnante.
Il faut le dire, les combats sont les fondements même du récit. Le chemin que suit notre anti-héros est une voie sanglante où la mort rôde sans cesse. Ce qui fait que chaque affrontement que l’on observe est un spectacle incroyable pour nos yeux. Les deux volumes offrent leur lot de moments épiques et cela marche notamment à travers le personnage central de l’histoire. En effet, Aguri est à l’opposé de la majorité des héros de shônen. Il ne pense qu’à se battre, il est un peu dérangé et n’a pas peur de la mort. Cette force surhumaine permet à celui-ci d’afficher une aura à la fois oppressante et fascinante. Le lecteur a face à lui un être qui semble quasiment indestructible et qui plonge dans la mêlée à chaque occasion. On ressent alors la même frayeur, mais aussi la même admiration que les autres protagonistes du récit envers lui. Notre regard découvre alors un manga décomplexé où chaque combat prend des proportions dantesques afin de nous en mettre plein les yeux.
Si le premier volume introduisait surtout les personnages, le deuxième se concentre sur les prémices de la guerre qui va se jouer. On comprend alors que l’histoire peut prendre une tournure encore plus intéressante.
Le début d’une guerre
Alors que l’on s’imaginait voir Aguri foncer tête baissée pour vaincre tous les grands pontes de Rikudô, le récit parvient à nous surprendre. En effet, suite à son premier contact avec son ennemi, notre délinquant montre un tout nouveau visage. Il s’agit du rôle de leader désireux de trouver des recrues potentielles. Cela dénote totalement avec le caractère solitaire de cet homme qui s’est toujours battu que pour lui. Ainsi, outre les affrontements épiques, on commence à apercevoir un nouveau schéma qui se dessine. Shirô fait preuve d’un certain réalisme concernant l’ennemi qu’il doit abattre. Il comprend que seul, il ne pourra jamais parvenir à ses fins. Cela ajoute une plus grande profondeur à ce guerrier un peu idiot, mais auquel on s’attache. Outre le fait d’avoir des hommes de valeur, la priorité du groupe d’Aguri est de trouver un lieu sécurisé pour en faire leur base.
D’ailleurs, les différents hommes qui commencent à se réunir autour de lui possèdent tous un point commun. Ils ont été éblouis par le charisme de ce délinquant qui leur a souvent ouvert les yeux sur leur propre façon de vivre. De ce fait, notre racaille se présente comme une inspiration pour ceux qui décident de le suivre. Lui qui se définit comme le diable incarné permet à ces gens d’effectuer une sorte de rédemption ou a leur montrer le chemin qu’ils doivent suivre. D’ailleurs, lui qui souhaite tant éliminer le roi des fourmis commence à sa façon à établir sa propre fourmilière. Au-delà du simple duel entre deux hommes, King of Ants commence à poser les bases de ce qui pourrait être un conflit entre royaumes. Celui du conglomérat qui est installé depuis bien longtemps et celui de Shirô qui est encore en train de se développer.
Au final, on fait face à une œuvre suivant un chemin “classique” mais très prometteur. Une série qui a très bien compris le sens du mot divertissement et qui nous met une claque à chaque page.
King of Ants met un grand coup dans la fourmilière
En conclusion, King of Ants cherche avant tout à remplir son rôle de divertissement. Cet objectif s’avère totalement rempli du fait de l’expérience ressenti tout au long de la lecture. On plonge en seulement quelques secondes dans l’univers du récit pour aller directement droit au but. Concernant les dessins, Ryû Itô a fait un travail remarquable. L’ensemble de l’œuvre respire d’un esthétisme soigné allant presque en contradiction avec la violence du récit. Cela permet de créer un décalage toujours plus grand entre le fond et la forme. Ceci permet d’envoûter encore plus notre esprit. Outre cela, le manga a beau suivre une direction bien connue du genre, il peut réserver certaines surprises pour la suite. Tout cela accompagné d’un rythme très soutenu ne laissant que peu de temps mort au lecteur. Une première aventure que l’on savoure du début jusqu’à la fin.
Esprit Otaku vous recommande donc King of Ants, car il parvient à produire un plaisir immédiat. Bien sûr, l’œuvre se destine avant tout aux amoureux de mangas de baston. Pourtant, ce titre possède une ambiance pouvant plaire à un large lectorat. Le tome 1 et le tome 2 joue avant tout le rôle d’introduction avec la présentation des différents personnages ainsi que les enjeux de l’intrigue. Au vu de ce qui se profile à l’horizon, on peut être confiant concernant l’avenir de la série. Attention cependant, ce manga est destiné à un public averti au vu de la violence de certaines scènes. Que réservent nos trois héritiers du groupe Rikudô envers Shirô ? Quels hommes seront assez fous pour suivre notre délinquant dans sa quête de destruction ? J’ai vraiment hâte de voir ce que nous réserve la suite de la série concernant le prochain acte de la guerre entre ces deux forces.
Et vous, avez-vous été séduit par cette première virée dans le monde sanglant de King of Ants ? Comment va se dérouler la suite de ce conflit à votre avis ? 🙂
© Tsukawaki Nagahisa & Ito Ryu / Akita Shoten