Le chat aux sept vies tome 1 : plus qu’une simple histoire de félin
Après avoir profité de quelques semaines de vacances, il est grand temps de reprendre notre périple au sein de tous ces univers que l’on aime tant parcourir. De plus, il faut bien reconnaître que ce début d’année est absolument fantastique avec pas moins de quatre nouvelles licences que l’on a pu découvrir. C’est donc pour cela que l’on s’est dit qu’il serait intéressant de s’attarder sur ces séries inédites pour cette rentrée. On débute donc notre retour en discutant du premier tome du Chat aux sept vies qui a fait son entrée dans le catalogue de Glénat. Si l’on a déjà eu le droit par le passé à de nombreuses œuvres mettant en scène nos amis les bêtes, ce manga a su nous surprendre de bien des manières. Alors que l’on s’attendait à un récit assez classique, la surprise fut grande en nous penchant sur ces quelques chapitres. On a devant nous un ouvrage réussissant à nous proposer une incroyable dose d’émotion à travers ses deux principaux protagonistes. Une incroyable épopée qui ne fait que débuter et qui mérite que l’on s’arrête quelques instants dessus. Le temps est donc venu d’observer deux êtres ayant souffert des drames de la vie.
Deux destinées qui s’entrechoquent
Le chat aux sept vies, imaginé par Gin Shirakawa, nous conte le récit de deux chats errants. Répondant au nom de Nanao et Machi, ces deux animaux tentent tant bien que mal de survivre dans cet environnement particulièrement hostile. En plus de devoir éviter les nombreux dangers que peuvent abriter les rues au quotidien, c’est avant tout la faim qui guette ce duo. En effet, les tables où eux et la plupart de leurs congénères se réunissaient commencèrent peu à peu à disparaître. Comme si les humains semblaient ne plus vouloir les nourrir. Les félins durent se rendre compte, au cours de leur assemblée habituelle, qu’il fallait que l’ensemble du groupe s’entraide encore plus pour que chacun puisse espérer survivre. Plusieurs idées et suggestions naquirent lors de cette réunion. La plupart des membres de ce rassemblement étaient prêts à écouter les dires de Machi dont les particularités physiques le mettent au-dessus des autres. Malheureusement, ce n’est pas le cas de Nanao qui est vu comme un étranger de par le fait qu’il n’y a pas si longtemps, il était encore domestiqué par l’homme. Malgré tout, le problème ne pouvait être résolu si la dissension régnait dans les rangs.
Alors que l’hiver frappe la ville, nos deux comparses se lancent à la recherche d’un abri pour leur permettre de tenir. Ils découvrent alors un endroit idéal situé dans un bain public. Le lieu parfait pour deux âmes en peine cherchant juste un peu de chaleur. Cependant, un problème de taille va venir s’opposer à eux en la propriétaire des lieux. Yoshino Narita est une jeune femme qui a décidé de reprendre la direction de cet établissement suite à un certain événement de son passé. En voyant ses deux invités indésirables, cette dernière ne peut s’empêcher de les chasser. Notre chère demoiselle semble, de par son acte, faire preuve d’une certaine rancune à l’égard de ces animaux qui cherchent simplement à survivre. Malgré cela, il est fort probable que cette réunion de ces trois êtres puisse avoir des conséquences inattendues sur la vie de chacun d’eux. Une rencontre qui va autant raviver de vieilles blessures qu’ouvrir un éventuel futur prometteur pour eux. Ceci est le début d’une longue histoire entre l’homme et le chat qui risque fort de changer l’avis que Nanao et Yoshino ont pour l’autre.
Ce qui fait toute la force de ce premier volume du Chat aux sept vies provient du regard que l’on porte sur ces deux âmes que l’on apprend à connaître. Deux points de vues différents et qui pourtant se ressemblent en bien des points. On se rend alors compte de la profondeur de cette histoire qui nous sert le coeur au fil des pages. Un récit qui ne cherche pas tant à nous montrer le côté mignon de ces petites bêtes que les tragédies qu’elles peuvent vivre au quotidien et l’influence qu’elles peuvent avoir sur l’être humain.
Une approche fascinante
Pour bien cerner tout ce qui fait la puissance de cette première escapade, il faut d’abord s’arrêter sur la façon qu’à ce titre de nous conter son histoire. En effet, cette introduction ne cesse d’alterner entre le quotidien de Nanao et celui de Yoshino. Si l’on pourrait se dire que cela empêche de se concentrer sur un seul personnage, ce choix est loin d’être anodin. Cela permet de voir deux visions bien différentes de ce que la vie peut offrir comme tracas. D’un côté, on a notre chat errant qui doit sans cesse se battre et redoubler d’efforts pour s’emparer du moindre morceau de nourriture. De l’autre, on a une jeune femme qui a quitté tout ce qu’elle avait pour s’occuper d’une affaire qui semble loin d’être rentable et qui voue une rancune tenace à nos amis poilus. En fait, ce changement récurrent de protagoniste va cerner les problèmes de chacun et surtout révéler ce que le passé a bien pu leur infliger pour qu’ils soient tous les deux à ce stade. On découvre alors que derrière cette carapace qui entoure ces deux acteurs se cachent en réalité de terribles souffrances qui ne font que redoubler l’attachement et le ressenti que l’on peut avoir à leur égard.
D’ailleurs, tout ne passe pas uniquement par les phases de dialogues. Il suffit de quelques images pour éprouver toute la douleur que ces êtres ont pu vivre. Ce qui est aussi remarquable, c’est à quel point on est ébahi par les connexions qui se forment entre notre ancien chat domestique et les gens que celui-ci peut croiser. On ne prend conscience de l’ampleur de leur traumatisme respectif qu’au fur et à mesure des cases et cela change totalement notre façon de voir les choses. C’est un véritable retournement de situation que l’on observe alors et cela nous implique encore plus dans les choix de chacun et surtout les prémices de cette relation. Ce qui est captivant, c’est surtout de voir comment ce premier tome réussi, à travers cette première excursion, à nous donner envie de voir la suite. D’admirer à quel point chacun de ces deux personnages va surmonter ses doutes et sa rancœur pour espérer aller de l’avant. Un titre qui joue autant sur le moment présent que sur une formidable projection vers l’avenir.
En nous lançant dans Le chat aux sept vies, on ne s’attendait pas du tout à être autant pris dans ce conte. On ne pouvait qu’être emporté dans l’aventure de ces trois âmes tant cela est fait avec une sincérité fabuleuse. Il y a presque cette sensation que l’on est face à une histoire vraie et que ces personnages fictifs pourraient tout à fait s’intégrer à notre entourage. Un réalisme qui bouleverse cette expérience déjà profondément touchante et qui a encore largement de quoi nous surprendre.
Le chat aux sept vies nous touche profondément
Que dire sur Le chat aux sept vies si ce n’est qu’il a parfaitement réussi son entrée sur scène. Comme on l’a dit un peu plus haut, l’ignorance était complète lorsque l’on a posé le regard sur cette couverture. On avait juste eu l’occasion de voir son annonce et comme toujours, notre curiosité a pris le pas. Une fois n’est pas coutume, on a été agréablement surpris par cette épopée à la fois humaine et animalière où l’on s’attache rapidement à Nanao et Yoshino. Si l’on se demande bien au départ où le mangaka veut en venir au départ, on finit rapidement par comprendre à quel point tout le récit est finement construit. Aucun détail n’est laissé au hasard et l’on se rend compte à quel point l’incompréhension et la tristesse sont les racines sur lesquels se base ce livre. Un support tragique, mais qui n’empêche pas à cette petite graine d’espoir de pousser et de nous éblouir en voyant les quelques interactions qui naissent entre ces protagonistes. On ne peut que féliciter l’excellent travail fait au niveau de l’expression des sentiments et notamment cette lente marche vers le changement que se mettent à faire nos deux héros.
On ne peut donc que recommander Le chat aux sept vies qui frappe très fort avec ce premier tome. Alors que l’on a l’habitude d’essayer de voir vers quel lectorat une oeuvre peut se tourner, ici il est impossible de faire cela. Tout simplement parce que ce récit peut toucher n’importe quelle personne qui se sentira impliquée et marquée par ce qui se joue devant lui. Outre cela, le fait d’amener un côté imaginaire avec ce quotidien propre à nos amis félins permet aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la suite. On est alors à la fois intrigué et impatient d’assister aux prochaines péripéties de Nanao et de sa nouvelle camarade. De plus, étant donné que l’on est devant une série assez courte, il peut être intéressant de voir comment toute cette histoire va évoluer en seulement deux autres suites. Un premier contact efficace et prenant qui nous laisse aussi avec pas mal de questions. Notre chère Yoshino parviendra-t-elle à se rabibocher avec son passé ? Nanao réussira-t-il à refaire confiance aux humains ? Que vont penser les autres chats de ce qui se mijote dans le quartier ? Quoi qu’il en soit, on sera au rendez-vous pour la suite de ce périple !
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume du Chat aux sept vies. Avez-vous apprécié la manière qu’a cette oeuvre de traiter des deux approches ? Quel est le personnage qui vous a le plus touché ? Ressentez-vous une profonde empathie pour ces deux protagonistes ? Comment pensez-vous que la relation entre notre chat et cette demoiselle évoluera ? Qu’attendez-vous pour la suite de l’aventure ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger et discuter autour de ce sujet. 🙂
© Yanai /Shinchosha
Moi j’ai adoré, mais si j’ai bien compris les premières pages elles montrent que toute l’histoire c’est les souvenirs de Nanao avant sa mort et ça me rend trop triste pendant que je lis 😭😭
On n’aura véritablement le fin mot de cette histoire une fois la série finie, mais effectivement c’est une possibilité et cela rendrait l’histoire encore plus déchirante T_T