Aria The Masterpiece tome 1 : le bonheur à l’état pur
Il y a des œuvres qui parviennent à attirer notre attention en seulement quelques images et à nous proposer un voyage impossible à oublier. On ne parle pas forcément ici de mangas complexes, mais aussi de titres cherchant juste à nous amuser et qui finissent par dépasser ce simple besoin de divertir. Il est vrai que ces aventures peuvent être assez rares et c’est ce qui fait aussi que l’on est autant bluffé en nous lançant dans ces lectures. Si l’on parle de cela, c’est parce que l’on a eu ce sentiment avec la licence dont on va vous parler aujourd’hui. Il s’agit d’un retour que beaucoup attendaient et c’est du côté de chez Ki-oon que l’on a pu faire cette découverte. On parle bien sûr du premier tome d’Aria qui est arrivé chez nous la semaine dernière. Tout d’abord, nous n’avons jamais eu l’occasion de découvrir la première version de cette saga et ce fut donc pour nous une surprise totale. On ne s’attendait pas du tout à ce que l’on allait pouvoir observer en nous plongeant dans ces quelques pages même si l’on connaissait déjà le travail de la mangaka. Le lecteur que l’on est a pris alors une immense claque au sein de cette fabuleuse réédition qu’il est grand temps d’analyser. On espère que vous êtes prêts à faire vos valises pour aller explorer une planète magique.
Bienvenue sur Aqua
Aria, imaginée par Kozue Amano, nous plonge dans le futur de notre monde. Se passant au XXIVe siècle, l’Humanité a terraformé la planète Mars. Suite à de nombreux changements dans le paysage de cette dernière, il fut décidé que pour permettre aux gens d’habiter les lieux, elle serait transformée pour coller au modèle de Venise. A présent, l’ancienne planète rouge abrite une magnifique cité bâtie sur les eaux où le meilleur moyen de se déplacer est la gondole. A travers ses immenses canaux, ces petites ruelles inondées et entourés par une architecture somptueuse, l’ensemble de la population semble vivre une vie idyllique. Une ville au charme légendaire dont la renommée résonne même sur Terre où de nombreuses personnes cherchent à connaître la beauté de ce monde qui n’a rien en commun avec le premier foyer de l’homme. Parmi toutes ces âmes curieuses de découvrir les secrets de celle que l’on nomme aujourd’hui Aqua se trouve une demoiselle ayant un rêve bien précis. Répondant au nom d’Akari, cette terrienne pose le pied à Néo-Venise dans le seul but de devenir une ondine accomplie. Un métier bien loin d’être facile et qui passe par un long apprentissage afin de pouvoir guider les gens de leur mieux au sein de ce labyrinthe majestueux.
Elle se retrouve rapidement sous le charme de cette contrée qui lui est inconnue et qui est d’une richesse incroyable. Afin d’accomplir son objectif, elle décide de rentrer chez ARIA, une société bien singulière. Si le directeur s’avère être un chat doté d’une grande intelligence, cette équipe est aussi guidée par la douce et belle Alicia. Cette dernière est une ondine aguerrie qui attire les clients de par son charisme, son professionnalisme et surtout le talent avec lequel elle dirige sa gondole. Ce duo va alors accepter Akari dans leurs bureaux et démarrer son enseignement avec autant de bienveillance que de sérieux. C’est donc une nouvelle vie qui débute pour cette jeune fille qui va alors comprendre pourquoi cette cité attire autant les regards. Bien loin du conformisme propre à sa planète d’origine, elle va parcourir son nouvel habitat avec des étoiles plein les yeux. Une existence qui pourrait largement dépasser ses attentes et lui réserver bon nombre de surprises. C’est maintenant à elle de faire ce qu’il faut pour rendre son séjour ici permanent et pouvoir apporter autant de bonheur aux gens pénétrant dans sa gondole qu’elle peut en avoir tout au long de ce quotidien.
Ce qui nous a tout d’abord fasciné en nous aventurant dans l’univers d’Aria est la manière dont l’auteure parvient à nous décrire cet environnement. Portant à merveille son adjectif de voyage onirique, ce premier tome nous transporte dans une virée qui va se graver avant tout dans notre rétine. Des décors magistraux qui ne vont pas uniquement servir à nous éblouir, mais aussi apporter de nombreux éléments à ce conte qui va prendre une ampleur sans précédent. Un périple avant tout contemplatif et qui n’a pas besoin de paroles pour nous hypnotiser.
Une oeuvre contemplative
Alors que l’on a l’habitude de lire des épopées mêlant avec justesse les phases de dialogues et l’exploration, Aria va avoir un effet bien singulier. On va s’étonner rapidement d’avoir des enchaînements de plan où les bulles disparaissent pour laisser la place au décor que l’on parcourt. Bien évidemment, ces instants servent à mettre en valeur l’aspect presque féerique de cette ville qui semble tout droit sorti d’un conte imaginaire. On reste alors bouche bée devant ces plans que l’on contemple et qui ne sont pas là uniquement pour nous vendre la beauté de Neo-Venise. Si l’on comprend, à travers ces quelques regards, la raison pour laquelle cette cité parvient à attirer autant de touristes, on ouvre alors les yeux sur un tout autre élément. Il s’agit du parallèle fait entre la Terre et Aqua. Alors que l’on nous dit clairement que la vie sur la planète bleue est devenu monotone et surtout aseptisé, l’apparition de cette contrée semble être surnaturelle. Une surprise de taille qui vient apporter une dose de rêve à ceux qui marchent au milieu des ruelles où la brique et l’eau ne font qu’un. Il y a donc aussi constamment ce parallèle qui est fait entre ces deux existences qui semblent finalement diamétralement opposés.
Cependant, la réflexion va bien plus loin. Après tout, Neo-Venise fut conçu sur le plan de la célèbre ville d’Italie. Derrière donc tous ces paysages oniriques se cachent aussi une part de réalité. Une beauté qui est aussi présente sur Terre, mais que les gens ont perdu de vue. C’est au cours de notre périple que l’on renoue avec ce que l’être humain a pu créer de plus beau en matière d’architecture et qui s’adapte même à un environnement qui pourrait sembler inapproprié. Ainsi, en se laissant border par les mouvements de cette gondole et en admirant la toile que l’on a devant nous, on se remémore cette élégance, cette chaleur et ce charme qui peuvent nous entourer à tout instant. Un rappel que le monde, tout comme l’homme, peut offrir des surprises majestueuses qui n’ont pas besoin de mots pour être décrite. Outre cela, le fait que l’on évolue dans une ville qui semble tout droit sorti du passé dans un monde futuriste permet aussi d’accentuer cette volonté de montrer que cette vie où l’être humain était partout avait aussi de fabuleuses qualités. Si l’automatisme et les machines peuvent être un bienfait, il est aussi intéressant de s’attarder sur ce que chacun peut faire même si cela n’est pas forcément aussi efficace. Une oeuvre qui dégage une profonde chaleur humaine et une splendeur que l’on pourrait croire perdu, mais qui est toujours présente autour de nous sous peine que l’on s’attarde dessus.
En plus de nous en mettre plein la vue, ce premier tome d’Aria va aussi avoir une autre qualité indéniable. Il s’agit de sa faculté à nous prodiguer une aventure qui nous offrant un cocon de confort et de douceur qui a un effet immédiat. En à peine quelques secondes, on ne peut empêcher notre sourire d’apparaître au vu de l’humour présent et surtout de la simplicité caractéristique de notre héroïne. Un récit qui se veut bienveillant et qui réussit parfaitement à accomplir ce rôle qui n’est facile à proposer.
Un récit qui donne le sourire
On va le dire clairement, il est presque impossible de ne pas être touché par le comportement d’Akari. En réalité, on se rend compte à quel point ce récit n’a aucune noirceur au fur et à mesure de notre périple. L’humour caractéristique de la mangaka marche parfaitement ici et l’on rit autant que l’on sourit en voyant les péripéties propres à notre jeune apprentie. Cela va autant de par ses réactions face à ce qui lui est inconnu que la manière dont elle entrevoit la vie qui fait que l’on s’attache rapidement à ce personnage qui n’abrite aucune obscurité en elle. Cela peut aussi s’étendre à l’ensemble des protagonistes que l’on découvre au fil des cases et qui viennent tous apporter leur petite marque de fabrique. Cela peut autant passer par des situations hilarantes que par des échanges chaleureux entre les âmes qui parcourent cette eau presque enchantée. D’ailleurs, mention spéciale à notre cher directeur d’Aria qui nous aura fait mourir de rire de par ses mimiques et surtout ses agissements hilarants et aussi attendrissants. Cependant, ce n’est pas uniquement de par l’état d’esprit des acteurs de cette pièce que l’on est autant captivé par ce qui se passe dans cet ouvrage.
Chaque pas que l’on fait au coeur de cette cité nous procure des sensations uniques. En réalité, on partage l’admiration pour ce monde avec Akari dont la joie et la bonne humeur déteint rapidement sur nous. On se laisse aller à imaginer ce qui pourrait bien se cacher comme trésors d’architectures derrière chaque ruelle. On ressent alors chaque couleur, chaque émotion et chaque son propre à tout ce qui constitue cette ville. On pourrait alors facilement se transposer à la place de cette demoiselle qui s’extasie à chaque coin de rue. En plus de cela, les relations qui se forgent entre les divers protagonistes nous interpellent aussi de par l’humanité qui s’en dégage. On est alors témoin de ce que l’être humain peut offrir de meilleur en terme d’échanges, de cohabitation et surtout de douceur à l’égard de leurs semblables. Entre les multiples gags que l’on peut observer, les liens unissant nos ondines et surtout la volonté de partager l’émerveillement de notre héroïne à l’ensemble des touristes de cette planète, on ne se lasse jamais de cette fabuleuse exploration.
Aria est une oeuvre qui mérite largement le détour au vu de cette introduction. Un titre qui affiche des atouts indéniables et qui fait ce que chaque manga devrait réussir à faire à savoir nous faire oublier tout le reste le temps de quelques minutes. Dès la première case, et cela jusqu’à la fin, on est absorbé par Aqua et toutes ses richesses qui brillent d’un éclat hors du commun. On quitte alors cette planète en ayant qu’une seule envie qui jaillit du plus profond de notre être. Ce désir n’est autre que d’y retourner le plus vite possible.
Aria offre un voyage inoubliable
Dire que l’on a été subjugué par ce premier tome d’Aria serait bien loin de la vérité. Après nous être aventuré au sein de ce monde fantastique et sublime, on se demande comment il fut possible de ne pas avoir été tenté par sa première sortie. Une réédition qui permet de découvrir une histoire qui n’a pour objectif que de nous faire sourire tout en nous faisant rêver devant les décors somptueux que l’on peut voir. Voici l’exemple parfait de lecture qui fait du bien à tous ceux qui décident de franchir le pas et qui nous fait oublier, en seulement quelques secondes, la réalité pour nous emmener dans ce monde fictif de toute beauté. Un formidable travail de l’auteure qui parvient aisément à toucher notre coeur et à nous montrer ce qui est réellement important dans le quotidien de chacun. Il n’y a pas de place ici pour la noirceur ou bien la tristesse. Chaque page est pensée de manière à chasser toutes ces mauvaises ondes et à nous ébahir devant le spectacle qui se joue devant nous. Une remarquable prouesse pour ce premier tome dont on a savouré chaque case tant celles-ci sont autant parvenus à nous émouvoir autant sur le plan visuel que sur le récit que l’on suit. Sûrement l’un de nos plus gros coups de coeur depuis fort longtemps et qui est l’une de nos plus belles surprises de ce début d’année.
Vous l’aurez donc compris au cours de ces quelques lignes, on a adoré notre virée dans le monde d’Aria. Une oeuvre que l’on recommande totalement et qui saura vous offrir un moment de bonheur simple et efficace. Si vous souhaitez décompresser ou juste laisser votre esprit vagabonder à travers un voyage spectaculaire alors ce manga est clairement fait pour vous. En réalité, voilà un ouvrage qui peut être mis entre les mains de n’importe qui tant il est aisé pour celui-ci de toucher l’âme et le coeur de son lectorat. De plus, les différents messages véhiculés au sein de ces quelques chapitres nous ouvrent les yeux sur ce qui est réellement important et aussi le bonheur que l’on peut trouver dans ces moments de calme et de douceur pouvant ponctuer notre existence. Une série qui démarre très fort et qui est bien loin de ce que l’on peut avoir l’habitude de lire. Un divertissement apaisant et qui est encore loin de nous avoir tout dévoilé. On se demande donc si notre jeune ondine parviendra à atteindre son but et surtout à garder ce sourire et cette chaleur qui la caractérise. En tout cas, on attend avec impatience la suite de cette histoire qui nous a fait voguer sur une rivière calme et apaisante.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume d’Aria. Trouvez-vous que ce genre de récit dépasse le cadre du simple divertissement ? Avez-vous été touché par la vie de cette demoiselle qui cherche juste à accomplir son rêve et à s’émerveiller ? Etes-vous conquis par les paysages que l’on peut observer sur cette ancienne planète Mars ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger et discuter autour de ce sujet. 🙂
© KOZUE AMANO / MAG Garden