Drifters : une fresque historique déjanté
Il est temps de débuter notre voyage au sein de ces œuvres littéraires par un qui m’a particulièrement marqué. Drifters, manga réalisé par l’auteur de Hellsing, est, comme son grand frère, un titre magistral. On plonge dans un univers mélangeant fantastique et réalisme où la guerre et la stratégie sont les maîtres mots. Embarquez avec moi à la rencontre des plus grandes figures emblématiques de notre histoire.
Les Drifters débarquent
Commençons tout d’abord par donner les grandes lignes de cette histoire. On suit Toyohisa Shimazu, un jeune samurai participant à la bataille de Sekigahara. Alors qu’il s’apprête à sacrifier sa vie pour protéger son oncle dans sa retraite, ce dernier se retrouve dans un lieu inattendu. Face à lui se tient un homme, assis à son bureau, qui laisse échapper quelques mots avant d’envoyer notre héros dans un autre monde.
Encore déboussolé par ce qui vient de lui arrivé, notre samurai va commencer à explorer ce lieu inconnu. Rapidement il découvre que plusieurs autres guerriers renommés ont dérivé dans cette dimension, faisant la connaissance, dans un premier temps, du célèbre Nobunaga Oda et Yoichi.
Une guerre sans merci dont il ignore encore les tenants et les aboutissants l’attend. Un conflit où le savoir de chacune de ces figures emblématiques va être mis à rude épreuve face à leurs congénères. La fresque de ce combat se dessine peu à peu et seuls les vainqueurs écrivent l’histoire.
Il existe de nombreux autres titres qui se servent de ce type de cross-over historique dans leur histoire. On pense notamment à des mangas tels que la série des “Fate” ou bien plus récemment “Les pétales de la réincarnation”. Cependant, Drifters arrive à tirer aisément son épingle du jeu en proposant un design attirant, un très grand réalisme au niveau des personnages et aussi un humour faisant souvent mouche.
Un savant mélange d’histoire et de fantastique
L’auteur et dessinateur d’Hellsing nous revient avec une œuvre véritablement majeure, combinant un mélange de personnages plus charismatiques les uns des autres. Voir toutes ces grandes figures emblématiques de l’histoire se rencontrer et s’affronter est un véritable plaisir, conduisant à des moments parfois hilarants et d’autres beaucoup plus pesants où l’ingéniosité et les capacités de chacun sont utilisées pour rivaliser avec ceux de leurs paires.
Concernant l’univers dépeint au fil des pages, celui-ci suit fidèlement les codes de la plupart des mondes fantastiques traditionnels avec son lot de créatures bien connues. On y retrouve des elfes, des nains, des dragons et nombres d’autres êtres imaginaires. C’est aux Drifters qu’incombe la responsabilité de diriger ces peuples et de leur apprendre comment survivre face aux armées du Roi Noir.
En même temps d’avoir énormément de données historiques liées à chacune des figures présentes, l’œuvre arrive à créer tout un humour la dessus. En effet, les figures historiques plus récentes aiment à se moquer parfois de leurs homologues plus anciens concernant leurs anciennes vies. Cependant, au-delà de cet aspect humoristique on sent aussi que ces jeunes personnages possèdent un respect pour leurs aînés et parfois même une crainte à leur égard.
Un seinen loufoque à l’humour noir
L’auteur fait preuve dans ce manga d’une certaine ironie avec quelques-uns de ses protagonistes. On notera par exemple le cas de Jeanne d’Arc, figure de pureté et de bonté, qui là est totalement dérangé. En effet, le fait d’avoir été sauvé alors qu’elle brûlait sur le bûcher n’a pas arrangé son état mental. Comble de l’ironie, son pouvoir consiste à contrôler les flammes qui la dévoraient il y a encore peu de temps.
On sent vraiment que l’auteur s’est fait plaisir à travers sa gamme d’hommes et de femmes tous plus dingues que jamais. Il nous fait découvrir un aspect inédit de ses figures emblématiques qui nous surprend et nous fait rire à la lecture des pages. On pensera évidemment à Nobunaga qui, habitué à être le chef, essaye de garder la mainmise sur son image de roi démoniaque mais qui s’effondre souvent par les répliques cinglantes de Yoichi et Shimazu.
En plus de peindre un conflit de grande envergure, le mangaka n’oublie pas les protagonistes de cette guerre qui sont au centre même de cette tourmente. On en oublie même parfois l’aspect sérieux du titre à force de voir les Drifters se côtoyer et enchaîner les situations hilarantes.
Une guerre entre escarmouche et duel
Concernant les affrontements de ce manga, ils se divisent en deux types bien distincts. Tout d’abord il y a le côté armée contre armée avec un vrai champ de bataille où les stratagèmes sont de mises. Même si nos héros mènent les soldats ils ne tirent pas toute la couverture afin de laisser leur place à ces elfes, nains et humains cherchant à survivre parmi ces grandes puissances. On s’attache à chaque représentant de ses races et on aime les voir faire étalage de leurs savoir-faire qui égale tout autant celui des Drifters.
L’un des passages les plus marquants de cette situation est quand Nobunaga demande aux nains de lui fabriquer des mousquets en peu de temps. Ces derniers, qui n’ont jamais vu ce type d’arme ne paniquent pas et il leur suffit d’un court moment pour se lancer dans la fabrication de ces armes. Cette connaissance et maitrise arrivent même à impressionner Nobunaga Oda qui se voit déjà quoi faire de tels talents.
La dernière partie de ces conflits consiste en duel opposant les Drifters aux généraux de l’armée du Roi Noir. On laisse donc place aux compétences personnelles de chacun que ce soit les talents d’archer de Yoichi, les flammes de Jeanne d’Arc ou les techniques de Shimazu. On se retrouve devant des face à face mythique où la patte graphique de l’artiste laisse vraiment exprimer tout le savoir et la violence de ces combats.
La suite du conflit
Après avoir parcouru l’ensemble des pages des cinq tomes sorties, on peut vraiment dire que l’on est face à une grande œuvre qui nous tient en haleine tout du long. A la fin de chaque tome, on ressent une impatience de découvrir la suite des aventures de Toyohisa et des autres Drifters. Notre patience est aussi mise à rude épreuve de par la sortie des autres volumes qui est d’un par an.
C’est un titre à ne pas mettre entre toutes les mains de par le contenu adulte mais qui saura plaire aux amateurs de grandes batailles et de personnages emblématiques. Si vous aimez l’histoire, le fantastique et l’humour alors vous serez aisément emporté dans ce voyage unique que propose Kōta Hirano.
En conclusion Drifters est un manga à découvrir permettant de proposer une réponse à une question que l’on a pu se poser : « que ce serait-il passé si toutes les figures historiques avaient vécu à la même époque ? ». Récemment adapté en anime, ce dernier sera détaillé dans un futur article afin de voir les grandes différences entre les supports.
N’hésitez pas à laisser en commentaires vos avis sur la série ainsi que vos attentes concernant la suite des tomes.