Devil Devil : le conflit entre les démons et les anges
Aujourd’hui nous allons traiter d’une oeuvre un peu spéciale qui me tient à cœur. Le manga qui suit est l’un des tout premiers qu’il m’ait été donné de lire et a donc une place importante dans ma culture otaku. Devil Devil est un shonen des plus classiques mais qui mérite que l’on s’attarde dessus de par ses personnages haut en couleur, son humour ainsi que ses combats spectaculaires. En route pour la guerre éternelle entre les anges et les démons !
La rivalité entre deux grands guerriers
Il est bon de faire un petit récapitulatif de l’histoire afin de comprendre les fondements de ce récit qui nous est raconté. On suit la vie de guerrier de l’ange Ios et du démon Sword qui s’affrontent sans répit depuis des lustres. C’est au cours d’une bataille entre les forces du Diable et de Dieu que leur affrontement atteint son paroxysme. Grièvement blessés, ces derniers s’écrasent sur Terre. Sur le point de mourir, ils doivent prendre refuge dans les corps de deux êtres humains s’ils souhaitent survivre. Seulement voilà, les deux ennemis jurés se retrouvent dans la peau de deux frères jumeaux.
Avant de recouvrer leur apparence originelle et leurs pouvoirs surnaturels, Ios et Sword vont devoir séjourner sur Terre sous les identités de Kanna et Sôma Amano. Leur séjour sur notre planète va être plus que mouvementé. Sword le violent se retrouvant dans un corps fébrile l’empêche de vaincre son ennemi. Quant à Ios, son corps d’emprunt s’avère être une brute qui n’hésite pas à s’en prendre à n’importe qui. Désespérés de leurs réceptacles, ils devront de plus affronter de nombreuses créatures maléfiques surgies du fin fond de l’Enfer. Un complot se trame au coeur même des plus hautes instances du paradis et du monde démoniaque.
Les premières pages nous montrent très vite ce qui nous attend dans la suite des tomes. Le combat d’ouverture agrémenté de dialogues hilarants apporte une grande fraîcheur à ce shonen qui ne révolutionne pas le genre.
Un shonen classique mais efficace
Créé par Yūki Miyoshi, Devil Devil est une série de 15 tomes ayant vu le jour en 1998. Aujourd’hui il peut être assez difficile de trouver des exemplaires du manga, ce dernier datant un peu et n’ayant pas connu un très grand succès. L’ensemble de la saga s’apparente comme un shonen comme on peut en voir un peu partout malgré tout, Devil Devil dégage une certaine aura qui peut intéresser de nombreux lecteurs potentiels. La montée en puissance des héros qui gagnent en force au fur et à mesure des affrontements est un élément-clé de ce type de manga. A cela s’ajoute un scénario possédant des rebondissements assez prévisibles et une morale affichée des plus communes.
Malgré tout, le manga surprend de par sa galerie de personnages, notamment ces deux héros qui se complètent parfaitement l’un l’autre. Les situations déjantées dans lesquels se retrouvent Sword et Ios sont totalement hilarantes. Notre démon cherchant toujours à régler les problèmes par la force se retrouve ridiculisé par la fragilité de son corps. Quant à Ios, la nature brutale de son corps d’emprunt effraye tous les gens qui l’entourent ce qui déprime notre ange à la vertu irréprochable. Ne devant pas compromettre leur couverture, la cohabitation entre ses deux ennemis ne se fait pas sans heurts et on suit avec plaisir leurs péripéties à la recherche de leurs corps d’origine.
L’ensemble de l’œuvre est souligné par un design très particulier qui ne sera pas au goût de tous mais qui sait souligner les différents aspects du titre.
Un design vieillot mais qui fait mouche
Il est évident que lorsque l’on compare la patte graphique de Devil Devil aux oeuvres d’aujourd’hui cela peut faire sourire. Malgré tout il faut comprendre qu’il s’agit de deux époques différentes et que les techniques et compétences ont bien évolué. Pourtant le design arrive à bien faire son travail surtout au niveau des personnages. L’ange Ios possédant des traits fins caractéristiques de son statut divin. Pour ce qui est de Sword, ce dernier possède des traits beaucoup plus grossiers et cartoonesque surtout au niveau des yeux afin de souligner l’aspect hilarant du personnage. Il en est de même pour tous les autres protagonistes qui possèdent un chara-design parvenant à jouer sur la particularité de chacun.
L’auteur s’est aussi fait plaisir dans le design des ennemis qui sont tous plus impressionnants les uns que les autres. Souvent imposants et monstrueux, les démons ont des traits très grossiers afin de souligner le côté brutal de ces êtres. Les traits beaucoup plus fins et détaillés sont réservés aux hautes instances des deux camps qui possèdent un chara-design délicat en contraste de leur puissance démesuré. Il est aussi apporté un très grand soin dans le graphisme des armes ainsi que des costumes qui, plus que de simples vêtements, soulignent l’évolution des personnages tout au long de l’histoire.
Là où l’on sent aussi tout le talent de l’artiste réside dans les affrontements qui sont de vrais tableaux présentant de nombreuses nuances. Ce sont des conflits aux mille saveurs qui nous sont offerts.
Les combats spectaculaires de Devil Devil
L’un des gros points du titre réside dans sa description des combats ainsi que l’évolution de ces héros en terme de techniques et de puissances. Dans un premier temps c’est Sword notre démon bagarreur, qui va être au centre de l’attention, son manque de puissance, dû à son corps, étant un véritable frein à ses yeux. C’est l’ascension de ce dernier pour retrouver sa force d’antan qui va diriger les premiers chapitres. Malgré tout, son manque de puissance ne l’empêchera pas de venir à bout de ses adversaires grâce à l’éveil de ses anciens pouvoirs. Il pourra aussi compter sur un allié de taille en la personne de son ennemi juré Ios qui malgré leurs camps opposés va tout faire pour venir en aide à Sword.
Les combats qui ne durent que quelques instants au début de Devil Devil progressent pour devenir de vrais ballets artistiques mélangeant combat à l’arme blanche, à la magie noire et aux techniques divines. On se laisse envoûter par ses confrontations souvent dantesques faisant place à de grandes figures bibliques, que ce soit les pires démons connus ou les généraux divins. Chacun de ses adversaires apporte une fraicheur au titre et aux combats car jouant toujours la surenchère à chaque rencontre. Le titre s’offre même quelques très beaux plans de guerres entre des forces armées laissant exprimer tout le talent du mangaka pour ces scènes grandioses.
Le dernier point qui caractérise le titre est dans ses scènes parfois osées laissant paraître de nombreuses scènes ecchi mais ne dénaturant pas pour autant la qualité de la saga.
Un fan service prononcé
Il est assez récurrent au cours de la lecture de voir de nombreux moments osés et de femmes dénudés. Même si on ne parlait pas vraiment de fan-service à cette époque il faut reconnaître que le camp des démons ne fait pas tâche à sa réputation. Qu’il s’agisse de succubes ou de femmes réduites en esclavage, les allusions sexuelles sont assez nombreuses et donc déconseillé à un jeune public. De plus, les nombreux protagonistes féminins sont là pour accentuer cet aspect qu’il s’agisse de Nanami, l’ami des réceptacles de nos deux héros,Mizuno l’exorciste ou bien Garvera la démone.
Malgré tout, ces passages assez adultes ne sont que minimes et servent plus à souligner la violence et l’indécence des démons qui n’ont pas de code moral et donc à rendre l’univers plus cohérent. Il ne faut pas oublier que notre ami Sword reste un démon et que les allusions sexistes ne cessent de pleuvoir de sa bouche, faisant le contraste avec Ios l’ange qui essaye par tous les moyens d’apprendre les bonnes manières à son comparse démoniaque. On peut dire que contrairement à certains mangas de cette génération, Devil Devil arrive à jouer habilement avec le fan-service pour souligner l’aspect sombre du titre.
On arrive donc à se dire que cette oeuvre, malgré son cheminement très classique, se démarque des autres shonen et arrive à nous faire passer un agréable moment.
Une oeuvre divertissante
Il est très difficile de donner un avis tranché sur un manga de ce type car de par son âge, ses nombreuses ressemblances avec les autres oeuvres de ce type et son scénario assez prévisible, il rebutera certains lecteurs. Cependant si on prend le temps d’avancer dans l’histoire, on se rend compte que le titre dégage un certain attrait qui nous donne toujours plus envie d’en savoir plus sur l’aventure de nos deux héros.
Esprit otaku vous conseille de vous attarder sur ce titre qui, même s’il ne révolutionne pas le genre, saura vous offrir un très bon divertissement. Un manga sans prétention qui offre de très bons moments et nous raconte une histoire de rivalité mais aussi d’amitié, les ennemis d’hier pouvant devenir de très bons amis. Toute l’œuvre repose sur la dualité entre ces deux protagonistes principaux et leur évolution au fil des tomes.
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