Eyeshield 21 : l’envol des Devil Bats
Quoi de mieux pour finir la semaine qu’un peu de sport ! Voilà une grande histoire d’amour que celle liant le sport au manga. On ne compte plus le nombre d’oeuvres prenant place dans une discipline sportive. Pourtant aujourd’hui, on va s’attarder sur un ayant marqué de nombreuses personnes. Eyeshield 21 arrive en 37 tomes à nous faire vivre la vie d’une équipe de football américain. Enfilez votre tenue et direction le terrain pour partir à la rencontre de la plus folle équipe du Japon !
L’ascension des Deimon Devil Bats
Ce shonen sportif écrit par Riichiro Inagaki, dessiné par Yusuke Murata et édité par Glénat nous plonge dans le quotidien de Sena Kobayakawa. Celui-ci est un jeune homme frêle et craintif servant de larbin aux autres élèves de sa classe. Cependant, à force de servir les autres, Sena a acquis une vitesse de course extraordinaire afin de répondre aux exigences qu’on lui demandait. Arrivant au lycée, il cherche à ne pas se faire remarquer et à démarrer une nouvelle vie. Il se fait malheureusement remarquer par Yōichi Hiruma, le terrifiant quarter back de l’équipe de football américain. La vitesse de Sena intéresse grandement le capitaine de l’équipe qui va forcer le jeune homme à rejoindre son club. Pensant qu’il ne serait là qu’en tant que comptable, Sena revient vite à la réalité quand il se retrouve embarqué sur le terrain.
Il devient ainsi l’arme secrète de Deimon sous le pseudonyme de Eyeshield 21 et va tout faire pour permettre à son équipe de remporter le titre. Malheureusement l’équipe n’est composée au début que de trois joueurs avec lui. Yōichi Hiruma, capitaine au caractère démoniaque ainsi que Ryôkan Kurita, géant au grand cœur et à la force herculéenne, vont tout faire pour attirer la victoire sur le club. Au fil des tomes on voit l’équipe s’agrandir, réunissant au sein d’un même groupe des joueurs de talent. Les Deimon Devil Bats finissent par prendre leur envol et partent à la conquête du titre. Le chemin pour y arriver est truffé d’embûches et d’équipes très puissantes qui ne lâcheront rien pour atteindre le sommet. Au sommet du podium il ne peut y avoir qu’une seule équipe victorieuse !
On est donc face à un manga sportif comme on peut en voir beaucoup mais ce genre d’ouvrage à une particularité. La plupart des trames sont souvent identiques d’un manga de sport à l’autre et pourtant ils arrivent à créer une attraction particulière propre à chacun.
Un héros en demi-teinte
L’homme le plus rapide sur le terrain
On va commencer par l’un des petits points négatifs du titre à savoir son héros. Sena Kobayakawa est un véritable atout pour son équipe de par son talent pour la course. On le voit passer du jeune homme pleurnichard à un joueur aguerri prêt à affronter ses peurs. Le problème vient surtout du temps nécessaire à ce dernier pour évoluer. Il est clair qu’il faut du temps à un personnage pour se développer mais il faudra attendre de très nombreux tomes pour que notre Eyeshield 21 finisse par entrer de son plein gré dans la mêlée. Il a toujours été maltraité depuis ses premières années d’école et cela influence évidemment son caractère. De plus on voit quand même son changement de caractère au fil des aventures mais quasiment à tous les matchs il commence effrayé avant de se lancer.
Ce schéma très répétitif peut facilement agacer certains lecteurs. On aimerait voir Sena complètement en phase avec son rôle dans l’équipe et ne pas le voir y aller à reculons à chaque fois. Cette sensation est accentuée par le besoin de montrer la force d’un groupe. Malgré ses peurs, son équipe et ses coéquipiers sont derrière lui pour le faire aller de l’avant. On prône ainsi avant tout la cohésion de l’ensemble des joueurs plutôt que de laisser se démarquer un joueur en priorité. Ce n’est pas l’histoire d’un personnage mais d’un groupe d’individus qui affrontent les épreuves unis et dont les liens ressortent plus fort. Sena n’est clairement pas le héros de shonen le plus mémorable mais il sert parfaitement au lecteur dans un voyage fantastique.
Pour bien débuter ce dernier il est nécessaire de s’attarder sur les autres figures emblématiques de l’équipe. Tous ces hommes qui forment la redoutable équipe des Deimon Devil Bats. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et mérite amplement sa place dans le club.
Eyeshield 21 et ses acolytes
Contrairement à certains sports qui se concentrent autour d’un ou deux participants, le football américain est un sport collectif où chaque joueur a son importance. Eyeshield 21 arrive parfaitement à retranscrire cette situation à travers les joueurs constituant notre équipe préférée. Là où certains shonen se concentre autour d’un unique héros, ce manga offre à tous l’occasion de briller. Sena n’est pas l’unique carte maitresse permettant la victoire. Rien n’aurait été possible sans l’ingéniosité diabolique d’Hiruma. Son sens de la stratégie et ses coups bas font partie intégrante de l’œuvre (le personnage sera aussi l’un de ceux ayant le plus marqué les esprits). Kurita, quant à lui, est le mur défensif empêchant l’attaquant de réussir à passer.
Hiruma a toujours un atout dans sa manche
La nouvelle génération de joueurs n’est pas en reste en terme de qualité. Raimon, jeune homme souvent comparé à un singe, est un receveur de talent. Musashi et son coup de pied magistrale permet de transformer chaque essai pour engranger des points supplémentaires. L’équipe est constituée de nombreux autres joueurs talentueux et c’est cette multitude de compétences qui permet à Deimon de se démarquer. C’est une véritable machine qui s’offre à nous où chacun est un rouage essentiel. D’ailleurs les matchs n’ont pas toujours été remporté par la présence de Eyeshield 21. Malgré son talent, il reste un homme pouvant tomber sur plus fort que lui. Dans ces instants c’est le travail d’équipe qui prime et qui permet de l’emporter.
Il faudra d’ailleurs beaucoup de courage à nos joueurs pour réussir à gagner face aux puissantes équipes se dressant devant eux. C’est un parcours du combattant où chaque faux pas les fera éjecter du tournoi. Chaque adversaire arrive à laisser sa trace dans l’œuvre de manière magistrale.
Des matchs emblématiques
Une rencontre emblématique
Si les premiers volumes nous dressent le portrait de la future équipe de Deimon et leurs premiers déboires, il ne faut pas longtemps pour admirer les autres équipes en lice. Les White Knight d’Ôjô font très vite leur entrée sur le terrain. Leurs joueurs sans failles et leur très grande puissance nous démontrent dès le début que c’est une équipe à craindre. Cela est pareil avec tous les affrontements qui suivent. On pense aussi au Seibu Wild Gunmans et leur quaterback de talent Kidd. Ce qui est aussi très marquant c’est que toutes ces équipes ont une identité propre. Les White Knight se symbolisent par une attitude très chevaleresque tandis que Seibu touche plus au monde du far-west. Kidd agit comme un vrai cowboy que ce soit dans son attitude que les techniques sur le terrain.
Tout ceci permet de graver les noms de ces équipes et des joueurs dans l’esprit des lecteurs. Cela donne aussi lieu à des affrontements dantesques entre les clubs. Il est évident que les différentes techniques que l’on aperçoit sont très exagérés mais elles font partie intégrante de l’univers de chaque groupe. Que seraient les Devil Bats sans leur tactique parfois lâche et les White Knight sans leur formation de la baliste. On se retrouve embarqué dans ces confrontations sportives comme si on se retrouvait dans les gradins. Même si l’on ne s’intéresse pas ou qu’on ne connaît pas le football américain, on finit par apprendre facilement les règles. L’excitation nous gagne à chaque fois que les joueurs entrent sur le terrain car on sait que ce qui nous attend va être grandiose.
Voilà la force des mangas sportifs et qui crée toujours autant d’engouement sur ce style d’ouvrage. Le lecteur finit happé par le récit qui, même s’il est toujours le même, souhaite plus que tout voir nos héros atteindre leur objectif.
La magie du sport
Les mangas sportifs ne datent pas d’hier et ont toujours su trouver un large public. Dans un premier temps, la thématique joue beaucoup car on peut tous s’y mettre aisément. Le sport fait partie du quotidien de chacun, que l’on soit juste spectateur ou pratiquant. Ce qui est remarquable dans le genre du shonen de sport c’est l’incroyable attrait qu’il procure au lecteur. Presque tous les styles sportifs sont passés sous la plume de nos mangakas. Que ce soit basket, base-ball, foot et même patinage artistique et vélo tout y est passé. On pourrait croire que ce genre de sujet ne tiendrait que le temps de quelques volumes mais elles font partie des séries qui arrivent à durer dans le temps. On est intrigué de voir comment l’auteur a su retranscrire toutes les finesses de tel sport.
Eyeshield 21 ne déroge pas à la règle et arrive à nous captiver. Sa galerie de personnages mémorables, ses matchs absolument fantastiques où stratégie et confrontation se mélangent et son exagération sont autant de chose qui attire l’oeil du lecteur. Ce dernier point est l’une des clés de ce succès car même si l’on sait que les techniques utilisées sont de la fiction, notre regard ne peut se détacher des pages. Les auteurs arrivent à rendre palpitant un sujet pouvant être tout à fait banal. Ces histoires arrivent à nous faire intéresser à des sports que l’on n’aurait jamais fait attention auparavant. Certains trouvent même une vocation à travers ces récits et nous poussent à essayer ces expériences sportives. Rendre le sport aussi vivant et addictif sur papier c’est ça la magie des shonen sportifs.
Eyeshield 21 est une oeuvre accessible à tous et qui saura plaire à n’importe quel style de lecteur. Que vous connaissiez ou non le football américain, ce manga saura attirer votre attention et vous donnez envie d’entrer sur le terrain pour en découdre.
Touchdown !
Au coup de sifflet final de cette excursion dans le milieu sportif, nous sortons grandement satisfaits de l’expérience ressentie. Tout au long de l’histoire, notre désir de voir les Devil Bats champion grandit pour atteindre son apothéose lors du dernier arc. Sena, notre Eyeshield 21, peut en rebuter certains de par son caractère souvent agaçant tout comme la longueur des premiers chapitres. Mais si l’on persiste juste un peu, c’est tout un nouvel univers qui s’offre à nous. On s’intéresse aux règles du football américain tout en s’extasiant devant les retournements de situation propre à chaque match.
Un manga qui saura aisément trouver son public et fera peut-être naître des passions pour le ballon ovale. En tout cas Esprit Otaku ne peut que vous conseiller de vous y jeter à corps perdu pour tous ceux souhaitant faire leur premier pas dans le manga sportif ou qui sont fans de grands spectacles. Les Devil Bats ne sont pas prêts de lâcher le morceau et ont besoin de tous leurs supporters pour espérer gagner le titre !
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