Ares tome 7 et 8 : Le passé ressurgit
Après plusieurs mois d’absence, notre escapade au sein de l’univers d’Ares reprend. Ce manwha, édité chez Meian, avait déjà su nous satisfaire de par ses combats grandioses, ses nombreux niveaux de lecture et surtout ses personnages charismatiques. Alors que l’on venait tout juste d’en finir avec l’arc précédent, on se demandait bien quel futur attendait nos mercenaires. C’est encore une fois une belle surprise que nous offre cette licence à travers ces deux volumes affichant une immense richesse. Tant par le développement de certains acteurs que par les événements qui s’y déroulent, ce nouvel acte prépare le terrain à une guerre inédite et qui s’annonce déjà dévastatrice. Si la joie de retrouver nos amis est grande, cela n’est rien en comparaison de tout ce qui se prépare et des révélations dont on a le droit. Ces adolescents ayant décidé de suivre la voie rouge s’apprêtent à franchir un nouveau cap alors qu’un terrible orage se présente au loin. Le genre de signe qui ne présage rien de bon et qui va pourtant être une occasion en or pour nos guerriers de continuer à progresser. Le temps n’est donc plus aux palabres, mais aux prouesses martiales. Seule l’épée peut décider qui sera le grand gagnant de cette ère de chaos.
Pas le temps de souffler
Ares, imaginé par Ryu Geum Cheol, nous avait laissés alors que Mikaël et Barouna étaient parvenus à retenir et à éliminer bon nombre des chevaliers qui se dressaient devant eux. Sans même qu’ils s’en rendent compte, la guerre était finie et leurs alliés venues les chercher. De son côté, Ares avait du mal à regarder Arianne dans les yeux et de lui parler après le massacre qu’il avait commis. Même si c’était pour la protéger, il avait dévoilé sa véritable nature et ce qui est le quotidien d’un soldat. A présent, ils peuvent enfin se regrouper et se reposer un peu en attendant la prochaine mobilisation. D’ailleurs, cette dernière va arriver bien plus tôt que prévue suite à un événement sans précédent. En effet, les chevaliers noirs lancent les hostilités envers Cronos en récupérant le fief qui, selon eux, leur revient de droit. Aucune garnison n’a pu leur tenir tête et ces ennemis sont parvenus à conquérir ce lieu en seulement quelques instants. Une preuve de leur puissance et de leur capacité à agir rapidement et efficacement. Une situation de crise qu’il faut absolument résoudre sous peine de devoir se lancer sur un nouveau front alors que l’armée de Cronos est encore loin d’avoir récupéré.
C’est ainsi que le général Icarus est dépêché sur place afin de négocier avec le chef de ces soldats hors du commun. Il faut dire qu’après ses derniers exploits et sa clairvoyance, il est l’homme idéal pour accomplir cette mission. Cependant, il n’est pas très bien vu par les autres officiers du pays qui ne voient en lui qu’un gamin cherchant à tout prix à gravir les échelons. Afin de le protéger, Ares et ses amis sont choisis pour devenir sa garde rapprochée. Cependant, ce qui devait être un simple échange va attiser une terrible colère chez notre garçon borgne. Le passé refait surface et la lumière commence à être fait sur cet adolescent qui a tout perdu avant de trouver celui qui le guiderait. L’oubli ne cache jamais longtemps les anciennes blessures qui restent toujours ancrées en chacun. Le temps n’est plus venu de tourner le dos, mais de faire face à cette menace grandissante. C’est ainsi que le passé et le présent se croisent pour révéler la vérité sur celui qui fut connu comme le plus grand épéiste ayant vécu sur ces terres.
Ce qui va avant tout symbolisé ces deux tomes de Ares n’est autre que le passé de notre jeune mercenaire du même nom. Celui-ci va enfin dévoiler une grande partie de son histoire et cela ne va faire qu’accentuer l’étrange relation que l’on peut avoir avec lui. Un personnage bien ambigu qui arrive tout de même à attiser notre sympathie à son égard. On se met alors à ouvrir les yeux sur tout ce qu’il a traversé et la raison pour laquelle il recherche tant cet homme qui a profondément bouleversé son existence.
Des souvenirs importants
Jusqu’à aujourd’hui, Ares a toujours été un personnage très mystérieux. En réalité, c’est même l’ensemble de sa clique qui se trouve dans cette situation. Cependant, il a toujours été l’adolescent le plus mis en avant à travers ses actes, son attitude et sa personnalité. On a pu le dire dans un précédent article, mais il est parvenu à nous montrer deux visages diamétralement opposés. S’il a toujours été montré comme le clown de service, on n’a jamais douté de ses compétences en tant qu’épéiste. Il avait même réussi à nous surprendre en montrant une facette bien plus sombre à travers son désir de protéger celle qu’il aime. On ne savait donc absolument pas sur quel pied danser avec lui. Etait-il réellement l’idiot qu’il montrait au quotidien ou bien cachait-il quelque chose de bien plus sinistre ? La réponse a finalement trouvé sa réponse dans ces pages qui servent énormément à son développement et à son background. En effet, la quasi-totalité des chapitres va se concentrer sur lui et sur ses origines. On va alors être le témoin privilégié des instants qu’il a pu passer avec celui qui a toujours été comme un père à ses yeux.
Il était important de ne pas rater ce passage étant donné qu’il va constituer une grande partie de la vision que l’on aura de lui. D’ailleurs, tous les secrets englobant ce garçon parvenaient à lui donner une aura unique à la fois inquiétante et pourtant fascinant. De ce fait, on ne perd nullement les deux facettes que l’on a pu découvrir chez lui. On est autant touché par la petite part d’humanité qui l’habite et qui ne cesse de se développer que ce monstre qui vit en lui. D’ailleurs, on a encore une fois un bel exemple de ce qu’il est capable de faire et de comprendre pourquoi il semble si bien s’intégrer à cette voie sanglante qu’il a choisi. On pourrait facilement le comparer à une créature qui n’a que peu de considération pour la vie humaine, mais qui a fini petit à petit à développer l’humain qui sommeillait en lui. Un équilibre difficile à maintenir, mais qui est parfaitement réussi dans ces pages et qui fait qu’Ares est aussi captivant à suivre. On ne pouvait pas rêver mieux en terme d’écriture et de développement de personnage qui parvient à maintenir tout ce qui le constitue tout en apportant un peu plus de complexité.
L’autre point à noter et qui apporte beaucoup d’intérêt à Ares est le profond changement qui est en train de s’effectuer sur les différents territoires. Alors que la puissance de la patrie de nos héros semblait toujours aussi monstrueuse, on commence peu à peu à remarquer de multiples faiblesses. Un royaume en proie au conflit qui ne peut vivre que par l’épée et dont la terre va une fois de plus s’abreuver du sang de nombreux soldats. On va alors être le témoin d’une toute nouvelle ère qui ne pourra se terminer qu’à la destruction totale d’un camp.
Le continent en plein bouleversement
Bien sûr, il ne faut pas croire que tout le récit se limite uniquement à ce simple retour en arrière. A côté de cette grande partie de la lecture, on a avant tout un très bon travail réalisé au niveau de l’aspect politique et militaire. Jusqu’à maintenant, on a surtout pu être le témoin de la puissance écrasante de Chronos en terme d’armée. Même si on a pu assister à de sacrés affrontements, il ne s’agissait que d’une petite partie de conflits bien plus grands et importants. On a donc toujours eu ce rapport de force assez inégale entre les divers camps. C’était jusqu’à cet arc qui nous est introduit avec brio. Alors que l’on pourrait penser que nos mercenaires pourraient profiter d’un instant de répit, la réalité est bien différente. Le lecteur va alors faire la rencontre d’une troupe assez mystérieuse qui va porter un coup dur au royaume, et cela, sans aucun effort. Rien qu’à travers cette prise, l’auteur réussit à faire totalement chambouler cette aura de puissance qui planait sur ces terres. On est donc face à une réelle menace qui symbolise juste les prémices d’une toute nouvelle époque.
En effet, si cette attaque était le seul point à craindre, cela n’aurait pas tant d’importance. Cependant, le changement va aussi se présenter à l’intérieur même du gouvernement de Cronos. La politique et les manigances n’ont jamais été aussi présentes qu’à ce moment et va jouer un rôle crucial dans notre appréciation de la suite. Après tout, un problème interne à ce pays est aussi un moyen de prouver la faiblesse de ce dernier. Un moment que beaucoup des voisins de ce royaume attendait. On est donc emporté par cette tension constante qui englobe cet environnement ainsi que nos protagonistes. Ils ont beau savoir que le véritable ennemi attend bien sagement de pouvoir fondre sur eux, ils sont obligés de lui tourner le dos. Il y a donc presque un sentiment de fébrilité et de danger immédiat qui se faire ressentir à travers ces pages. Cela ne fait qu’accentuer l’intérêt, la pertinence et l’efficacité de ce récit qui nous montre à quel point chaque action et décision peut tout faire basculer. Cependant, un avenir aussi incertain est aussi l’occasion parfaite pour nos jeunes guerriers de montrer de quoi ils sont capables et ainsi se rapprocher de leur but.
Ares nous montre, une fois de plus, qu’il n’est pas un shônen comme les autres. Il parvient à traiter de sujets aussi difficiles que complexes tout en apportant un soin à l’écriture de chacun de ses acteurs. Qu’il s’agisse des protagonistes ou antagonistes, on reste stupéfait par tout le travail abattu pour que l’on s’intéresse à eux. Outre cela, il est clair que l’on s’apprête à vivre un sacré revirement de situation au sein de ce récit qui pourrait bien prendre un chemin inattendu et prometteur pour la suite.
Ares joue habilement la carte du flash-back
Ce qui est déroutant et à la fois pertinent dans ces deux lectures d’Ares, c’est à quel point la guerre s’efface peu à peu. Si elle est toujours bien présente sur ces contrées, on l’oublie pour se concentrer sur une histoire plus personnelle à travers l’immense flash-back. Une pause qui n’est en rien péjoratif, car elle apporte suffisamment de contenu et d’éléments pour attiser encore plus notre curiosité. En effet, l’auteur a réussi à jauger et à réunir tout ce qui pouvait faire la force de son personnage central. Si l’on a toujours le droit à une bonne dose d’action, celle-ci devient presque optionnelle à côté de tout ce que l’on peut apprendre. Cela consolide cet adolescent qui va, pour la première fois, se dévoiler et dévoiler une part de son humanité. Outre cela, on est aussi intrigué par toutes les manœuvres politiques et militaires qui ont lieu dans ces pages et qui permettent de renforcer les enjeux qui vont avoir lieu très prochainement. On a constamment cette sensation que l’on va assister à un immense bouleversement par rapport au pouvoir en place et cela ne fait que rendre l’œuvre encore plus grande qu’elle ne l’est déjà.
C’est donc pour tout cela que l’on continue d’être autant séduit par cette épopée qui n’a absolument rien de joyeuse. Même si tout semble sombre dans ce monde en proie à la guerre et que notre bande n’a aucun scrupule à tuer, on ne peut que souligner et apaiser de voir qu’il y a quand même un lien qui se forge entre eux. De plus, ces deux tomes ont beau offrir une pause dans le terrible conflit qui se profile à l’horizon, cela ne signifie pas que l’on a le droit de totalement reprendre notre souffle. Un passage qui aura servi à mettre en avant le protagoniste principal du récit tout en développant grandement l’univers mis en place et son futur. Une saga qui sait comment nous intéresser à l’égard de tous les acteurs qui donnent vie à ce récit. Une belle prestation de leur part qui consolide la scène sur laquelle ils jouent et qui laisse entrevoir beaucoup d’action pour la suite. Bien sûr, on ne peut pas s’arrêter là sans évoquer les nombreuses questions que l’on peut avoir en tête. Celui qui a brisé la vie d’Ares est-il effectivement celui qu’il pourrait croiser prochainement ? Continueront-ils de mener inlassablement cette vie de mercenaire qui finira par les conduire à la tombe ? Quel est le vrai potentiel de notre idiot de service ? Qu’est-ce qui est en train de se manigancer en coulisses ? Le choc des armes va de nouveau retentir sur ce continent.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre ressenti ainsi que vos impressions concernant le volume 7 et 8 d’Ares. Etes-vous satisfait du traitement apporté à notre jeune escrimeur ? Trouvez-vous l’univers toujours aussi captivant ? Pensez-vous que l’on aura toujours le droit à ce formidable trio ? Quel est le protagoniste qui vous fascine le plus ? Qu’attendez-vous pour la suite de cette œuvre ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger et discuter de ce sujet avec vous ! 🙂
© Ryu Geum Cheol / Meian