Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs – un chapitre inoubliable
En cette semaine, on avait envie de quitter un peu l’univers des mangas pour retourner vers celui des animes et plus précisément du côté de chez Wakanim. En effet, on a eu la chance de pouvoir assister à la première séance du film Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs. Pour rappel, le manga est disponible chez nous aux éditions Ototo et l’on continue donc de suivre les aventures de Rico et Légu au sein de l’Abysse. Alors que ce long-métrage s’avère être la suite directe de la première saison, on s’est dit qu’au vu de la qualité de la série dans sa globalité, on ne pouvait pas louper une telle occasion. Cependant, on n’était pas du tout préparé à autant vibrer pendant toutes ces minutes malgré le fait que l’on savait ce qui allait se passer. De par sa mise en scène, sa musique ou même l’émotion qui est palpable, tout est parfaitement orchestré pour nous délivrer une prestation à la hauteur de l’oeuvre originale. Le temps est donc venu de rassembler notre équipement et de reprendre la route pour découvrir tout ce qui se cache dans cette faille mystérieuse.
Toujours plus profond
Il est tout d’abord nécessaire, pour bien cerner cette épopée, de remettre le contexte en place. Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs, réalisé par le studio Kinema Citrus, nous compte la suite des aventures de Rico et Légu qui avaient entrepris d’explorer l’Abysse. En effet, la première cherchait à connaître la vérité concernant sa mère et ce qu’elle avait entrepris. Pour cela, elle décida de devenir une cavernière afin de suivre ses pas et surtout de découvrir toutes les richesses pouvant se cacher dans cet immense trou. Ayant découvert un jeune homme dont la constitution n’a rien d’humaine, elle décide de le prendre sous son aile et de le nommer Légu. Ensemble, ils parviennent à se frayer un chemin afin de débuter leur descente au sein du premier niveau. C’est ainsi que va débuter pour eux un périple grandiose, mais aussi difficile qui les mettra au contact de très nombreuses créatures et objets atypiques. Sur leur chemin, ils vont trouver une nouvelle camarade répondant au nom de Nanachi.
Après avoir été blessé lors de son avancée, Rico est soignée par cette dernière tandis que Légu va peu à peu commencer à retrouver ses souvenirs. Tout semble indiquer qu’il provient du fond de cette crevasse. Après que notre jeune exploratrice fut totalement guérie, l’équipe reprit sa route jusqu’au niveau suivant. Tandis qu’ils se retrouvent totalement subjugués par les multiples décors oniriques qui leur font face, ils vont aussi faire la connaissance d’un groupe bien atypique. Dirigé par un sifflet blanc légendaire, cette organisation contrôle le seul point permettant d’atteindre la strate du dessous. Malgré les avertissements de Nanachi qui semble bien connaître les environs et ses habitants, notre groupe ne trouve aucune autre alternative. Ainsi va débuter le nouveau chapitre de leur périple qui pourrait bien faire disparaître l’émerveillement pour le remplacer par une terrible frayeur.
Ce qui a rythmé une grande partie de notre expérience durant ce film Made in Abyss est la façon dont l’émotion nous est partagée. Si l’on frissonne en compagnie de notre trio, on va aussi ressentir la même détresse, joie et aussi tristesse qu’ils vivent tout au long de cet arc. Un passage qui ne laisse aucunement le spectateur indemne au vu de tout ce que l’on peut observer et surtout du combat que doivent mener nos amis. Même l’amitié et l’excitation propre à cette gigantesque épopée n’est rien face aux larmes que l’on verse devant les épreuves à traverser.
De l’émotion à l’état pur
Pour tous ceux s’étant déjà lancé dans le manga ou ayant suivi l’anime, on sait que cette licence a toujours su nous émouvoir de bien des manières. Derrière ses personnages très enfantin se cache une réalité bien plus sombre et qui ne laisse que peu de place à l’espoir. Ce film en est le parfait exemple, car tout au long de cette séance nous n’avons eu de cesse d’avoir des frissons en voyant ce qui se passait devant nous. Cela passe autant par les épreuves qu’endure notre groupe que par les autres personnages que l’on rencontre. Ce qui fut remarquable durant ce visionnage fut l’habileté avec laquelle on passe de l’émerveillement à l’effroi. Face aux décors et paysages somptueux que l’on peut voir au sein de l’Abysse, nos yeux se mettent à briller avant de finalement voir une larme couler quand on découvre la noirceur se cachant derrière. Si l’on parlera du cas de l’antagoniste principal du récit un peu plus bas, il faut tout de même évoquer à quel point cette descente ne cesse de se voir se confronter la vie et la mort. Si ce lieu peut attirer les plus intrépides, c’est avant tout un monde où le danger rôde derrière chaque recoin. La moindre inattention et c’est la fin. On ressent donc rapidement cette notion de peur et d’angoisse que doit susciter l’Abysse qui accentue encore plus cet aspect ténébreux au fur et à mesure que l’on progresse en compagnie de Legu et Rico.
Cet écart est toujours aussi bien maîtrisé et va même prendre un tout autre sens ici alors que nos amis vont faire la connaissance de celui que l’on pourrait qualifier comme le maître des lieux. Plus on s’attarde à cette strate et plus on a cette sensation de malaise et d’oppression qui nous sert le coeur. Comme si tout ce que l’on voyait servait juste à cacher une terrible vérité alors que nos amis se font manipuler. Il est assez difficile d’en révéler plus afin d’éviter les spoilers, mais il suffit d’assister à quelques scènes pour être choqué par ce qui se passe. L’innocence est ici brisée en mille morceaux et la camaraderie piétinée du pied pour les ambitions d’un homme. Cependant, c’est là qu’arrive toute la force de Made in Abyss qui est passé maître dans l’art d’afficher des nuances. Si l’on peut clairement être dégoûté par les agissements de certains, on est loin d’être dans une dimension purement manichéenne. De ce fait, on ne peut s’empêcher d’être troublé à chaque fois que l’on est au contact de l’un de ces acteurs, car le bien et le mal n’existe pas en ce lieu. Il s’agit avant tout de survivre et de lutter pour ses idéaux ainsi que ses rêves. On ne cesse donc de voguer sur ces flots instables à la fois hypnotisés et inquiets concernant l’avenir de nos héros. D’ailleurs, un autre point important n’est autre que la musique qui accompagne parfaitement chaque situation et vient même renforcer l’émotion que l’on peut éprouver durant toutes ces scènes.
Si Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs a su nous émouvoir comme peu d’oeuvres y sont arrivés, c’est aussi en grande partie à cause d’un duo qui pourrait facilement tirer la couverture à eux deux. De par son caractère, ses objectifs et surtout la relation qu’il a avec sa fille, le méchant de cette histoire va venir nous hanter un long moment même après que l’on ai quitté la salle. Un scientifique qui a perdu depuis longtemps son humanité et qui n’est animé que par son désir de vivre.
Un antagoniste qui marque les esprits
On le dit assez souvent dans la majorité de nos articles, mais une oeuvre n’ait jamais aussi grande que dans l’adversaire à abattre est parfaitement écrit. Cela peut s’exprimer de multiples manières et créer ainsi un antagoniste ne se limitant pas à un simple désir de puissance ou de destruction. C’est exactement le cas dans ce film Made in Abyss qui nous délivre ici un adversaire redoutable et surtout marquant l’inconscient collectif de par sa présence. Il a beau se montrer au départ amical, on ne peut s’empêcher d’exprimer une certaine réticence à ce que nos amis le suivent. Quelque chose derrière cet homme ne semble pas naturel et cette impression ne va pas nous quitter jusqu’à ce que le masque finisse par tomber. Ce qui est remarquable avec ce personnage, c’est à quel point il parvient à se complexifier en seulement quelques minutes afin de prendre un sentier que l’on n’aurait jamais imaginé. De par son statut de cavernier d’élite, il y a tout d’abord une forme de respect et de grandeur qui se dégage de sa part. En un regard, on comprend qu’il a largement eu son rôle d’aventures en ce monde souterrain. Cependant, l’Abysse ne déroge pas à cette règle qui est qu’elle finit par dévorer peu à peu tout ceux qui s’engouffrent dans ses entrailles.
Ainsi, la quête de richesses, d’artefacts et de notoriété de cet homme a fini par s’estomper pour ne laisser place qu’à un simple désir de survivre et d’apprivoiser ce chaos qui l’entourait. Cherchant à aller contre toutes les lois de cet univers, il va être aspiré dans une spirale infernale qui le conduira à commettre l’irréparable pour pouvoir accomplir ses expériences. Rien qu’en voyant cela, on se met à ressentir un profond dégoût envers lui, mais cet effroi est aussi accompagné d’un autre élément plus subtil. Il s’agit de la pitié que l’on peut aussi voir naître en nous et qui vient se mêler à cet amas de colère et de tristesse qu’il parvient à faire ressortir chez nos héros et nous-même. Si ces crimes sont impardonnables, on ne peut s’empêcher de voir ici un homme ayant perdu toute trace d’humanité à force de vivre dans ce lieu où la mort peut subvenir à tout moment. Un individu qui n’est plus qu’une chose difforme cherchant à tout prix à continuer d’exister même si cela blesse son entourage. Les amis, la famille et l’amour se transforment pour ne devenir que de simples éprouvettes. Cela est amené de telle manière que l’on est obligé d’avoir un certain recul envers ce cavernier et les gens ayant rejoint sa très grande famille. On se rend compte alors que le plus terrible ennemi ici-bas n’est autre que l’Abysse elle-même qui finit par pervertir tout ceux qu’elle touche. Des montagnes de trésors et d’histoires qui dissimulent le véritable danger.
Tout ce que l’on a pu citer à travers ces quelques lignes ne sont qu’un bref aperçu de tout ce qui se cache derrière Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs. Une oeuvre qui nous met parfois mal à l’aise de par son ambiance oppressante, mais qui souhaite nous faire éprouver cela pour que l’on ait encore plus d’empathie et de sympathie à l’égard de notre trio. Une virée qui se sera largement inscrite dans notre esprit et qui est bien loin de pouvoir s’effacer de par tout ce qu’il nous aura fait vivre et ressentir.
Made in Abyss nous offre un torrent de larmes
Il est aisé de dire que l’on a grandement apprécié cette séance autour de Made in Abyss : L’aurore de l’âme des profondeurs. Cependant, dire que l’on a aimé ne serait qu’un euphémisme au vu de l’ascenseur émotionnel que l’on a vécu durant toute la durée du visionnage. S’inscrivant parfaitement dans la continuité de l’oeuvre et de ce qu’elle cherche à véhiculer, ce long-métrage regorge de qualités et va même au-delà de nos attentes. Pour avoir lu cette partie dans le manga, on peut clairement dire que cette adaptation en anime fait honneur à celui-ci et parvient même à apporter des sentiments inédits. Il est sûr que l’on ne ressort pas indemne de ce film qui s’est emparé de nous dès la première minute et dont l’emprise ne s’est relâché que bien après que l’on ai quitté la salle. Une expérience à la fois éblouissante et suffocante qui nous tient en haleine de bout en bout pour finalement nous laisser partir avec le coeur serré. Derrière l’horreur de toutes ces situations qui ponctuent l’épopée de Rico et Légu se cache aussi un formidable message prônant l’amitié et surtout l’accomplissement de ses rêves.
Vous l’aurez donc rapidement compris en lisant ces paragraphes que l’on a été sous le charme de cette aventure qui s’est logé dans nos souvenirs pour un bon bout de temps. On ne peut donc que vous conseillez de découvrir ce film si vous en avez l’occasion et surtout de vous lancer dans cette incroyable et unique épopée qu’est la licence Made in Abyss. Un titre qui parvient à briser la majorité des codes et à instaurer un univers d’une richesse inimaginable. Tout est pensé pour que cette immersion dans cette faille soit absolument mémorable et que chaque élément faisant partie de la faune ou de la flore de cet endroit puisse prendre vie. On reste donc béa d’admiration avant que la triste vérité nous rattrape et que l’on se demande si ce voyage ne serait pas qu’un simple billet aller pour notre jeune cavernière qui cherche désespérément des réponses. Une jeune fille qui, en suivant les traces de sa mère, commence à ouvrir les yeux sur ce qu’elle désire réellement. A présent, il nous faudra être patient pour espérer découvrir la suite de ce périple en anime. En tout cas, on tient là une véritable petite pépite pour ce qui est de ce long-métrage.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis sur ce film Made in Abyss si vous avez pu le voir ou alors ce que vous attendez de celui-ci. Pour vous, quelles seront les prochaines étapes pour notre équipe ? Parviendront-ils, à votre avis, à se remettre des derniers événements ? Peuvent-ils encore, selon vous, se laisser bercer par leur rêve alors que l’obscurité les assaille un peu plus à chaque niveau traversé ? Qu’attendez-vous pour le futur de cet anime et quelle est votre opinion concernant ce que peut bien receler le fond de l’Abysse ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de cette licence. 🙂
© 2012 Tsukushi Akihito, Takeshobo / Made in Abyss / Kinema Citrus
Émouvant, me demande bien ce qui peu nous émouvoir dans cette série, on est ému sans trop savoir pourquoi au juste, comme si cela résonnait en nous, en profondeur, descendre dans le gouffre, un monde terrifiant, à l’image de notre monde, les cauchemars des touts petit est un reflet du monde réel, innocence, vulnérabilité, face à un monde violent, adaptation dans un monde où au fond des choses ni bien ni mal, juste des monstres, à la surface les apparences sont trompeuses, descendre dans le gouffre avec le risque de devenir soi même un monstre ou se perdre au point de ne plus savoir qui on est, les explorateur du monde intérieur sont en quête de pouvoir, de réussite et pour les simples d’esprit une quête de soi, redevenir enfant pour affronter les épreuves.