Une vie faite de lectures – Eyeshield 21
Après le fabuleux accueil que vous avez réservé pour le premier numéro de “Une vie faite de lectures”, je me suis dit qu’il faudrait faire perdurer l’aventure avec un nouvel article. En traitant tout d’abord de mon premier manga, j’avais à cœur de vous exposer ce qui m’a donné cette passion de ce médium. Une simple découverte qui s’est finalement transformée en une partie de moi-même. Mais il existe bien d’autres séries qui ont aussi construit mon amour de ce domaine et plus précisément concernant certains genres. Aujourd’hui, je vais vous parler de ma rencontre avec un certain Sena qui a embarqué dans une aventure exceptionnelle malgré lui. Vous l’aurez compris, cette fois c’est au tour d’Eyeshield 21 d’être notre principal sujet de discussion. Une œuvre qui fait partie de mes séries préférées et qui a surtout été mon premier pas dans le domaine du manga sportif. Un milieu auquel je n’aurais jamais cru adhérer il y a bien des années et qui a finalement été une claque à bien des égards au vu de ce qui se dessina devant mes yeux. Sans plus tarder, je vous emmène au sein du plus grand club de football américain.
Premier contact avec le manga de sport
Encore une fois, je n’ai pas forcément suivi le parcours entrepris par beaucoup d’autres lecteurs qui ont découvert le manga de sport à travers des titres comme Captain Tsubasa ou bien Slam Dunk. Si je voyais le premier passé à la télévision quand j’étais gamin, il ne fut pas celui qui a déclenché mon attrait pour le genre. Le second est venu après la découverte de notre sujet du jour. C’est donc en me lançant dans le premier volume d’Eyeshield 21 que j’ai plongé dans ce style qui a toujours été très répandu même si victime de cette soi-disant “malédiction” que cela ne marche pas en France. Mais à l’époque, je n’avais encore aucune vision globale du marché et je me contentais surtout d’apprécier cette lecture que je tenais entre les mains. Pour ceux qui ignorent de quoi parle cette série, on suit le jeune Sena Kobayakawa, adolescent peureux et venant d’entrer au lycée, qui affiche pourtant une vitesse de course folle. Il a développé celle-ci à force d’être le larbin des voyous du coin. Son talent va être décelé par le démoniaque Hiruma, quarterback des Devil Bats, qui le pousse à s’inscrire dans le club de football américain. Apeuré et ne voulant pas être sur le terrain, il va pourtant mettre les crampons sous le maillot du numéro 21. Ainsi débute la légende de cette équipe considérée comme faible et qui va pourtant viser le sommet pour aller jusqu’au Christmas Bowl. L’œuvre de Inagaki Riichiro et Murata Yusuke m’a tellement captivée du premier au dernier tome. C’est vraiment par simple curiosité que je me suis penché au départ sur ce titre, car j’étais à une période où j’avais envie de tester divers genres différents. Je ne me contentais plus de tout ce qui était uniquement action et fantasy même si cela restait mon noyau central. C’est là que j’ai posé les yeux sur ce premier volume d’Eyeshield 21.
J’étais curieux de voir comment un manga pouvait réussir à retranscrire une discipline sportive à travers le format papier. Après tout, il est normal que l’on pense à beaucoup de mouvements quand on parle de ce genre de compétition. Je me suis mis à lire les premiers chapitres de la série et ce fut rapidement un véritable coup de cœur. Tout était là pour que je puisse adhérer à cette histoire. L’humour présent dès les premières cases, le charisme de certains personnages et surtout un tel impact dans les matchs ont fait que j’ai été totalement séduit. De plus, j’ai réussi à avoir un rapport très singulier avec le personnage de Sena. Un garçon qui est très loin d’être un modèle de courage ou même de prestance et qui pourtant parvenait à surmonter chaque épreuve qui se dressait devant lui. Un garçon qui pouvait totalement être un adolescent lambda en qui il était possible de s’identifier. Cela me donnait encore plus envie de voir jusqu’où il serait capable d’aller à travers ses propres inquiétudes, mais aussi sa progression et le soutien de ses coéquipiers. Ayant justement fait ma découverte de la saga pendant ma propre adolescence, il y a rapidement eu un lien qui s’est créé entre ce protagoniste n’ayant rien d’un héros au premier abord et moi. Moi qui n’étais pas particulièrement portée sur le sport mise à part le basket, je suis tombé fan de ce que parvenait à raconter ce manga au travers de ce contexte initial. Si j’ai parlé dans le premier numéro du titre qui m’a fait découvrir le monde du manga, Eyeshield 21 est celui qui m’a ouvert les portes de tout un genre qui n’a eu de cesse de me captiver depuis tout ce temps. Une manière de sublimer une discipline en la rendant spectaculaire tout en m’apprenant énormément de choses sur le football américain.
Un amour pour le genre
Si aujourd’hui, j’ai lu énormément de mangas sportifs, à l’époque ce fut une totale découverte. Eyeshield 21 est parvenu, en quelques chapitres, à me faire intéresser à un sport dont j’ignorais tout. Et c’est là l’une des grandes forces de ce style d’œuvre. En suivant l’épopée des Devil Bats, il y a un juste équilibre qui s’est dessiné devant mes yeux. Le parfait mélange entre le divertissement et l’apprentissage de ce qui entoure cette discipline. On dit souvent que l’on apprend toujours mieux de manière ludique et cette saga en fut la parfaite preuve à mes yeux. Sans même que je m’en rende compte, je lisais les tomes et m’arrêtais sur chaque règle que je pouvais voir au sein de ces cases. A aucun moment je n’avais l’impression d’avoir devant moi un manuel pour tout comprendre du football américain alors que pourtant, je cumulais les connaissances à ce sujet. Cela m’a ouvert les yeux sur le fait que l’on peut s’intéresser à un domaine qui nous semble peu attrayant au premier abord par le biais du manga. De même, cette série a aussi eu beaucoup d’impact sur moi de manière personnelle par rapport aux valeurs qu’elle tentait de transmettre. Comme dit plus haut, je m’étais facilement identifier au personnage de Sena qui était un adolescent tout ce qu’il y a de plus banal. Un gars dont la timidité poussait les autres à profiter de lui et de son incapacité à se rebeller. Un reflet de bon nombre d’étudiants qui souffrent de leur scolarité à cause de cet entourage parfois toxique. C’est alors que ce sport entre dans sa vie et là, j’ai assisté à quelque chose d’incroyable. Pendant pas moins de 37 volumes, j’ai observé ce jeune homme apeuré pour rien devenir une personne sur laquelle on pouvait compter.
Un être avec ses faiblesses, mais aussi ses forces et qui transmettait d’importantes valeurs. L’amitié, le dépassement de soi et le courage de se relever sont peut-être des thématiques qui donnent à sourire aujourd’hui étant donné qu’il s’agit d’un rouage bien connu des nekketsu. Mais pour l’adolescent que j’étais, ce fut une remarquable leçon. Je m’évadais, le temps de quelques minutes, en compagnie de cette équipe folle et qui s’était transformé en une sorte de seconde famille pour Sena. Le petit garçon terrifié des premières pages était maintenant un joueur de renom qui avait atteint ce niveau par le soutien de ses camarades et les nombreux défis qu’il a relevé. Cette image du protagoniste faiblard qui devient remarquable est un schéma assez connu dans ce genre, mais c’est quelque chose qui fonctionne et qui est important à transmettre. Le fait d’avoir des œuvres qui nous transmettent l’importance de ne jamais abandonner est vital pour chacun d’entre nous. Cela nous donne une envie d’avancer et de se créer notre propre avenir. En plus de ça, Eyeshield 21 fut aussi une épopée exceptionnelle pour moi, car il y avait tous les éléments propices à me faire vibrer. Des matchs d’une intensité incroyable, des techniques improbables, une évolution fascinante de l’ensemble des membres de l’équipe ont fait de cette lecture un grand classique à mes yeux. Une série que je relis avec toujours des étoiles dans les yeux même après tant d’années. Au final, quand j’y repense, les Devils Bats sont composés d’adolescents qui sont loin d’être extraordinaires. Bien sûr, ils ont leurs propres armes et des atouts importants, mais ils sont présentés comme des êtres humains avant tout. Un club que personne ne voyait gagnant mise à part le lecteur que je suis dont le cœur battait à l’unisson avec celui de ces étudiants. Des légendes qui le sont devenues à force d’échecs, d’efforts et de volonté.
Eyeshield 21 a fait plus qu’un touchdown
Si j’avais à cœur de parler d’Eyeshield 21, c’était autant pour ce qu’il m’a apporté en tant que lecteur, mais aussi en tant que personne. Une lecture qui est avant tout un divertissement, mais qui peut aussi devenir un formidable moyen de s’évader et de se remettre en question. En tant que manga sportif, cette série aura toujours une place toute particulière pour moi. Une épopée qui n’a absolument rien perdu de sa superbe même après que tant d’autres titres aient fait leur apparition. Pour toujours, Sena et ses coéquipiers restent ancrés dans ma mémoire comme cette équipe qui m’a fait prendre conscience de tellement de valeurs. C’est aussi celui qui m’a fait aimer ce genre si spécifique alors que jamais je n’aurais cru m’intéresser à toutes ces disciplines qui semblaient si loin de mon monde. Handball, foot, sumo, basket, cyclisme et tant d’autres ont suivi mon premier contact avec Eyeshield 21. Des lectures qui m’ont beaucoup marqué et m’ont fait vivre des moments grandioses. Mais ce qui est le plus beau, c’est que peu importe le titre sportif que je lis, les Devil Bats ne sont jamais loin dans mon esprit. Cette équipe considérée comme ratée a ouvert une fenêtre qui a attiré le regard de l’adolescent que j’étais. C’est vrai que l’on tourne souvent autour des mêmes thèmes dans ce genre de récit, mais chaque artiste parvient à travailler ses sujets avec ses propres mots et sa vision personnelle du sport concerné. Voilà pourquoi il est important d’avoir ces ouvrages qui, à travers le prisme de la compétition, réussissent à transmettre des valeurs importantes pour chacun. Et qui sait, cela peut aussi entraîner certaines vocations ou l’envie de tester pour de vrai l’un de ces sports. Le manga est une formidable source d’émerveillement qui ne se tarit jamais.
Au contraire, elle ne cesse de produire de nouvelles histoires qui nous enchantent et nous font rêver. Des contes qui sont fictifs, mais qui peuvent aussi avoir un impact chez celui qui le lit. Ce fut mon cas avec Eyeshield 21 et je suis heureux qu’il fut mon premier manga sportif. Un périple complet dont certains matchs sont entrés dans la légende et qui déborde d’humanité. Même derrière le personnage d’Hiruma se cache un être qui a été rabaissé à certains moments de sa vie et qui a décidé de montrer à tous qu’ils avaient tort. Un divertissement qui peut amener bien plus et qui a su montrer aussi à quel point tous ces mangakas réussissent à transformer, même le sport le plus atypique, en une compétition féroce qui nous tient en haleine. Même si je ne me suis pas lancé dans toutes les disciplines que j’ai pu observer entre ces pages, cela a éveillé en moi un attrait et une connaissance de ces domaines. Il ne faut parfois pas grand-chose pour que l’on s’intéresse à un sujet et ce fut le cas ici. Une passion pour ce genre qui n’a fait que se renforcer au fil de chaque licence que j’ai dévoré. A travers cette chronique, je mets à l’honneur Eyeshield 21, mais aussi tous les autres qui sont venus après. Slam Dunk, Haikyuu, Kuroko’s Basket, Hinomaru Sumo, Dream Team et tant d’œuvres qui sont toutes animées de cette intense flamme qui nous fait adhérer au parcours de ces sportifs en herbe. J’espère que ce second numéro vous aura plu et n’hésitez pas à me dire en commentaires si vous souhaitez une suite et quel est votre manga sportif préféré. Ce sera un grand plaisir que d’échanger avec vous sur ces expériences littéraires qui ont forgé notre existence en tant que lecteur.