Witches’ War tome 1 : le tournoi des sorcières débute

Vous le savez si vous me suivez depuis longtemps, mais j’apprécie énormément les œuvres qui mettent en action des figures bien connues de notre Histoire. C’est toujours intéressant de voir comment ces grands noms sont retranscrits à travers le manga et ce que cela peut donner comme récit. On peut autant partir sur une saga totalement barrée jouant à fond la carte du grand spectacle ou bien un titre beaucoup plus réaliste. La série dont on va parler aujourd’hui se place aisément dans la première catégorie tant on est face à une lecture qui se veut épique. Il s’agit ni plus ni moins que du premier volume de Witches’ War qui vient tout juste de sortir chez Pika. Dès son annonce, j’étais impatient de voir ce que pourrait donner cette histoire qui fait s’affronter certaines des plus grandes femmes de l’Histoire. Si l’on pouvait rapidement déceler quelques codes bien connus rien qu’en lisant le résumé, ce qui était le plus important ici était de savoir si ce premier contact allait fonctionner. Une œuvre qui veut frapper un grand coup dès le départ. J’espère donc que vous êtes prêts pour assister à une compétition démoniaque.

La dernière valse des 32 candidates

Witches’ War, scénarisé par Homura Kawamoto et dessiné par Makoto Shiozuka, nous emmène au contact de Jeanne d’Arc alors qu’elle s’apprête à connaître un funeste destin. Ayant dédié sa vie à suivre les ordres des autres, la voilà maintenant sur le point de disparaître dans les flammes sous une foule en folie. Résignée à connaître la mort, ce qui devait être son dernier souffle va prendre une tournure inattendue. Tout s’arrête autour d’elle et deux jeunes filles se présentent à elle. Ces dernières ne sont autres que des démones qui sont venues à sa rencontre pour lui offrir une chance inespérée. En effet, la jeune femme est appelée par Agrat Bat Mahlat, la Reine des Démons, pour participer à un tournoi comme il n’en a jamais existé. 32 femmes qui ont marqué l’histoire de l’humanité se retrouvent réunies pour se confronter durant les mille nuits de “Walpurgis”. Derrière ce nom se cache en réalité une compétition sanglante où la grande gagnante verra son désir le plus cher être exaucée. Pour les perdantes, cela sera la fin de toute chose. Leur âme n’aura pas l’occasion de se réincarner et elles disparaîtront à jamais dans le néant. Si la possibilité d’un tel destin fait hésiter bon nombre de participantes, il aura suffi de l’intervention d’une personne pour comprendre qu’ils possèdent maintenant un pouvoir hors du commun. En acceptant de signer ce pacte avec celle qui les a invoquées, toutes ces femmes deviendront des sorcières qui pourront faire appel à un don en rapport avec leur plus profond désir. 

Si l’excitation commence à gagner l’assemblée, Jeanne d’Arc se retrouve dans une mauvaise posture. Après tout, elle n’a jamais connu ce que c’était que d’avoir une envie qui lui soit propre. Ayant dédié son existence aux autres, elle a le sentiment de faire tâche parmi toutes ces grandes dames ayant laissé leur empreinte dans les livres d’histoire. Même si sa légende est ancrée dans le cœur de nombreuses personnes, la Pucelle d’Orléans ne sait pas du tout ce qui l’attend. Il faut dire que ses opposantes sont loin d’être des petites légendes. Bathory, Marie-Antoinette, Cléopâtre ne sont qu’une infime partie des candidates présentes dans la pièce. Alors que ce tournoi démoniaque est sur le point de débuter, le tableau d’affichage apparaît. Il ne va pas falloir attendre longtemps pour que celle qui était sur le point d’être brûlée vive fasse son entrée dans l’arène. Un tout petit répit où elle doit comprendre sa principale force pour espérer s’en sortir face à ses futures concurrentes. Le Walpurgis débute et l’effervescence gagne l’ensemble de cette assemblée où se mélangent démons et personnes ayant connu les principales concernées. Le sang s’apprête à couler sur le sol de ce lieu qui n’a été pensé que pour divertir cette reine qui observe avec attention ces précieuses “sorcières”. Qui aura le désir le plus puissant pour échapper à un destin funeste et se hisser au sommet de cette compétition infernale ? Il ne faudra pas longtemps pour connaître les gagnantes de ce premier tour.

Il est vrai qu’en lisant le synopsis de Witches’ War, on peut retrouver des codes bien connus établis par un autre titre que l’on apprécie énormément. C’est là qu’il est intéressant de voir ce qui peut différencier cette nouvelle œuvre qui va rapidement montrer son envie de s’appuyer sur un système qui lui est propre. Porté par leur désir le plus profond, ces combattantes entrent dans l’arène pour nous offrir des luttes acharnées qui vont être aussi leur moment pour nous transmettre leur récit. Une aventure brutale et qui va tout donner pour que l’on soit happé par ce tournoi mortel.

Le divertissement par l’action

Autant le dire tout de suite, l’idée initiale derrière Witches’ War est avant tout là pour créer cette situation où des grands noms de l’histoire vont se confronter. Un tournoi hors du commun qui se veut sanglant et où l’on va rapidement être plongé dans le chaos de ces combats. Concernant cette partie, le titre fonctionne à merveille et arrive rapidement à nous offrir du grand spectacle et surtout à nous donner des frissons en voyant ces combattantes que rien n’arrête. Bien évidemment, il y a toujours un aspect grisant de voir des figures aussi célèbres que celles-ci se faire face dans une explosion de techniques et de puissance. Mais ce qu’il est important de noter est la manière dont cet impressionnant divertissement se construit. Tout d’abord, il est important de souligner à quel point la notion de désir est cruciale dans cette histoire. C’est à travers ce souhait qui fait battre le cœur de ces femmes qu’elles vont tirer leur don. Ce qui est génial, c’est que l’on est toujours dans une utilisation pertinente de ces pouvoirs qui sont le reflet de la vie de ces personnages. Ainsi, Bathory nous fait la démonstration de son penchant pour la torture tandis que d’autres guerrières prônent l’honneur et la force. De ce fait, il y a une grande diversité qui se ressent dans l’action et laisse imaginer des échanges incroyables entre les prochaines participantes. Pour ce qui est de la principale affiche de ce volume, elle sert d’excellente vitrine à ce qui nous attendra pour la suite.

On est captivé par le déferlement de coups qui a lieu devant nos yeux sans pour autant que cela s’arrête simplement à ça. En effet, on a aussi le droit à des petits moments permettant de mieux cerner le passé de ces sorcières qui ont toutes connu de grandes destinées, mais aussi souvent des fins tragiques. Il y a donc un bon équilibre entre le rythme endiablé propre à cette compétition et la découverte de ces dames qui ont écrit leur nom dans l’histoire. La question dans ce genre de manga est de justement savoir si l’action peut se transformer en un excellent vecteur scénaristique. C’est le cas ici et on est même captivé par l’imagination dont fait preuve le scénariste pour créer des sorts et équipements qui sont le reflet de la personnalité de ces protagonistes. Ainsi, cela appuie le fait que le titre arrive à s’exprimer non tant par des paroles que par les actes de ces guerrières et de tout ce qui entoure leur récit. En plus de ça, un autre élément qui a son importance est le fait que chaque duel puisse nous tenir en haleine sans que l’on ne soit jamais sûr du résultat final. Cette première confrontation le montre très bien avec une succession d’événements et surtout de tactiques qui vont permettre à chacune des duellistes de prendre l’ascendant. Même si on a toujours cette envie de voir notre préférée s’en sortir, le plus grand intérêt est cette incertitude qui nous guette et rend possiblement chaque affiche plus haletante que la précédente. Un excellent concentré de brutalité et de puissance qui arrive à attirer toute notre attention.

Nous sommes clairement dans ce cas de figure où un manga mise avant tout sur l’aspect dantesque et la frénésie de son action pour captiver le spectateur. Witches’ War doit donc réussir à offrir un divertissement spectaculaire tout en arrivant à raconter beaucoup de choses à travers tous ces échanges de coups. Ce premier volume nous séduit, car on est dans cette optique où les combats ne sont pas juste une raison d’en mettre plein la vue. Ils arrivent aussi à raconter une histoire intéressante au travers de tous les éléments liés à ce premier affrontement. Le reste de la compétition s’annonce tout aussi palpitante.

Witches’ War lance les hostilités

En conclusion, Witches’ War a su proposer tout ce que l’on attendait d’une œuvre qui mise avant tout sur l’aspect combat pour exprimer son histoire. Un divertissement efficace et qui sait très bien jouer sur la personnalité spécifique de chaque personnage pour l’étendre à l’ensemble de son arsenal. De plus, en partant sur l’idée d’utiliser le désir comme principale arme, le scénariste parvient à retranscrire tout ce qui pouvait symboliser telle figure dans les traces qu’elle a laissées dans l’histoire. Il faut aussi souligner le travail du dessinateur qui, sans jamais tomber dans un aspect ecchi, arrive à proposer un trait soigné faisant resplendir ces combattantes sur le champ de bataille. Dans un sens, on pourrait croire que concentrer ses efforts sur l’action peut être un pari risqué étant donné que cela ne laisse que peu de place à l’erreur. Pourtant, c’est en voyant des récits comme celui-ci que l’on peut constater à quel point ces artistes font preuve d’une grande imagination. En effet, la forme peut rappeler d’autres licences, mais il y a largement de petits détails qui sont uniques à cette épopée pour que l’on soit transposé dans ces gradins. Il est aussi important de remarquer que l’on est encore qu’aux prémices de ce périple et c’est en voyant comment vont se dérouler les prochaines rencontres que l’on va pouvoir déceler toute la pertinence de cette intrigue. Cependant, en une seule grande affiche, cette introduction arrive à nous donner un excellent aperçu de ce qui nous attend. Une forme de répétition déjà épique pour que l’on s’attaque ensuite à toutes les batailles à venir.

En tant que fan d’Histoire et toujours prêt à découvrir ces séries qui font s’opposer des noms célèbres, Witches’ War a parfaitement su me happer. Il faut bien sûr le voir comme un grand divertissement où le show se veut dantesque, sanglant et éblouissant. Des termes qui caractérisent très bien ce premier contact et qui peuvent très bien prendre une toute autre tournure dans le futur de cette saga. Quoi qu’il arrive, le système mis en place autour des désirs et des capacités de ces guerrières nous laissent déjà envisager une grande diversité dans les situations que l’on va vivre. L’excitation nous gagne alors tandis que l’on pose le regard sur le reste du tableau. Rien qu’en voyant certaines participantes, on se dit que l’on peut avoir des moments qui se gravent à jamais dans notre esprit. Une œuvre qui plaira aux amoureux de combats épiques et qui veulent une expérience littéraire qui leur en mette plein la vue. Mais même face à un récit brutal et aussi direct, on peut avoir des questions qui nous trottent dans la tête. Est-ce que Jeanne d’Arc parviendra à trouver ce qui peut faire battre son cœur ? Quels sont les pouvoirs des autres sorcières ? Assisterons-nous à une surprise de taille durant ce choc des héroïnes ? Verrons-nous des combats bien différents de celui qui a servi d’ouverture à ce tournoi ? On a déjà hâte de retourner à notre place pour suivre le reste de cet événement.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Witches’ War. Trouvez-vous le contexte de cette histoire suffisamment prometteur pour durer dans le temps ? Avez-vous hâte de voir les prochaines affiches qui viendront rythmer ce tournoi ? Est-ce que vous appréciez ce type d’œuvres qui trouve toute son essence dans l’action et l’enchaînement de combats épiques ? Quel est le personnage qui vous interpelle le plus parmi ce casting impressionnant ? Trouvez-vous toujours grisant l’idée de voir s’affronter des légendes ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

© 2020 Kawamoto Homura / Shiozuka Makoto, Coamix