Undead Girl Murder Farce

Undead Girl Murder Farce T1 : une enquête à en perdre la tête

Il n’est pas rare de tomber sur des œuvres dont l’histoire prend place dans un contexte réaliste pour ensuite y insuffler une dose d’imaginaire. Cela amène un contraste toujours pertinent et efficace pouvant créer bien des surprises selon la créativité de l’auteur. On peut alors tomber sur de très belles surprises qui vont réussir à créer une expérience qui va tenir en haleine le lecteur. C’est exactement ce que j’ai pu ressentir avec le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous provient du catalogue de Panini. Il s’agit de Undead Girl Murder Farce. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est parce que l’on a déjà eu le droit à une adaptation anime diffusée sur Crunchyroll il de ça plusieurs saisons. Ayant vu celle-ci, je savais à quoi m’attendre, mais j’avoue que la curiosité de voir cette version papier me tentait énormément. Et quel bonheur ce fut que de me plonger dans ce premier volume qui se distingue par l’ambiance qui s’en dégage ainsi que l’utilisation du fantastique dans une époque historique où les humains doivent cohabiter avec des êtres qui inspirent la crainte. Aiguiser votre esprit afin de résoudre toutes les futures affaires à venir.

Une affaire surnaturelle

Rien que par son synopsis, Undead Girl Murder Farce se présente comme un titre très intéressant. On peut autant souligner la période dans laquelle le manga nous plonge que cette cohabitation entre humains et démons comme des éléments venant titiller notre intérêt. Mais c’est quand on plonge pleinement dans cette lecture que l’on peut déceler tout l’attrait de cette oeuvre. Avec son atmosphère pesante, le trait soigné de son auteur et les mystères qui vont se présenter à nous, ce polar fantastique va enchaîner les qualités. Des points forts qui vont montrer sa capacité à passer d’une facette à l’autre avec une aisance déconcertante.

Un récit jonglant avec les genres

Il ne faut pas longtemps à Undead Girl Murder Farce pour poser les bases de son univers. Le début du récit nous plonge donc en France à la fin du XIXème siècle. Et il faut reconnaître que l’ambiance propre à cette période est fidèlement retranscrite. Que ce soit dans les décors, les costumes et les personnages, tout respire cette époque. Mais si l’on est dans un contexte historique bien précis, on va aussi rapidement être tiré de celui-ci en introduisant justement tout ce qui touche aux démons et à leur rapport aux humains suite aux événements les ayant conduits à partager leur quotidien. De ce fait, on nous fait rapidement comprendre qu’il est tout à fait ordinaire de tomber dans cet univers face à des entités surnaturelles comme c’est le cas dans les premiers chapitres par rapport à l’affaire en cours. Et justement, le mélange des deux donne lieu à une atmosphère toute particulière tout en collant à merveille avec cette Europe d’il y a plusieurs siècles. Cela permet de forger une identité forte et marquante d’entrée de jeu où l’on va être subjugué par cette combinaison tout en étant emporté par ce qui va nous être raconté. D’ailleurs, il est aussi captivant de voir à quel point cette cohabitation qui nous est racontée est propice à de nombreux thèmes sociétaux qui, au-delà du fantastique, peuvent totalement résonner en chacun de nous. Après, ce titre va aussi être marquant pour un autre morceau de taille. Il s’agit tout bonnement de notre paire de détectives qui vont être au cœur de ce récit.

Dès leur apparition, ils sortent du lot de par leur personnalité. Il suffit par exemple de voir Tsugaru pour que ce jeune japonais arrive à détendre l’atmosphère par son phrasé, mais aussi sa propension à toujours chercher la petite bête. Mais s’il va nous faire sourire et amener un peu de légèreté, cela n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est quand on se concentre plus en détails sur eux que l’on se rencontre qu’il y a aussi de nombreux secrets qui planent autour de ces détectives. Et donc, on va autant être happé par l’enquête qu’ils vont mener qu’être intrigué par tout ce qui entoure leur passé et leur état actuel. Un peu comme si nous devenions des enquêteurs cherchant des informations sur d’autres détectives. Une double enquête qui va rythmer nos pas tout du long de ce premier volume. Nous sommes ainsi face à une œuvre qui va offrir une expérience assez singulière en mêlant habilement les codes du polar tout en teintant cette toile de fond d’un imaginaire venant diversifier les possibilités pour la suite. Une œuvre qui va séduire par sa capacité à proposer des enquêtes uniques utilisant justement ces éléments fantastiques dans leur déroulement et leur finalité. Mais ce que j’ai aussi beaucoup apprécié dans ce premier cas est à quel point celui-ci résonne avec le conflit pouvant exister entre les deux populations malgré la paix qui fut signée. Des chapitres qui vont mettre à l’honneur la problématique de ne pas accepter ceux qui sont différents de nous et surtout à faire table rase du passé pour rester enfermé dans une boucle de haine sans fin.

Il n’y a pas à dire, Undead Girl Murder Farce réussit à merveille son entrée sur scène avec un premier volume envoûtant. Que ce soit dans la représentation de cette époque, l’immersion du fantastique dans le réel et les investigations en cours, chaque facette de cette histoire est maîtrisée. On se laisse facilement emporter par l’atmosphère de cette série et on a alors envie d’accompagner nos enquêteurs du surnaturel. Autant dans la conclusion de leur affaire que les mystères les entourant, ces protagonistes savent comment éveiller la curiosité du spectateur qui joue aussi les détectives.

Undead Girl Murder Farce à la tête sur les épaules

Je trouve que ce premier volume de Undead Girl Murder Farce a été une belle petite bouffée d’air frais dans ce style de récit. Ce qui est génial, c’est que le titre parvient à rapidement nous plonger dans son histoire sans pour autant laisser de côté une narration particulièrement riche en informations. En fait, il y a un juste équilibre qui est trouvé afin de proposer un rythme soutenu tout en laissant le temps à notre esprit de cogiter concernant la personne qui serait derrière ce meurtre sordide. D’ailleurs, j’apprécie aussi tout particulièrement le fait que les spécificités propres à une espèce soient utilisées ici pour créer un crime prenant en compte les faiblesses et forces de ces êtres. Cela permet une approche assez unique tout en créant un divertissement qui va nous tenir en haleine. Porté par un binôme aussi charismatique que mystérieux, ce manga sait provoquer cette petite étincelle pouvant donner vie à un feu dont on ne peut détacher le regard. Un sentiment d’envoûtement qui est très important dans ce type d’histoire, car cela passe aussi par une importante implication du lecteur dans la résolution de ces sordides affaires. Sans oublier bien sûr la portée sociale du titre qui veut aussi parler de différences et de conflits par le biais de cette fantasy s’incrustant dans le quotidien de gens ordinaires. Nous sommes ainsi devant un premier acte qui remplit pleinement son rôle tout en laissant énormément de place à énormément de potentiel pour la suite au vu des secrets qui restent en suspens et qui vont réellement lancer le fil rouge pour la suite.

Comme je l’ai évoqué en introduction, j’avais pu voir l’adaptation anime de Undead Girl Murder Farce. Et pourtant, j’ai été totalement emporté par ce premier volume qui a parfaitement su créer une entrée en matière qualitative. C’est comme si je redécouvrais totalement cet univers ainsi que ce scénario par le biais du fabuleux trait de l’artiste. Je trouve justement que son style graphique sublime à merveille tout cet environnement dans lequel on va progresser. De plus, cette introduction fait bien de se concentrer sur une seule affaire. C’est à travers cette dernière que la série va poser les bases de son intrigue, son contexte et de plusieurs de ses thématiques. Un tout-en-un qui fonctionne très bien et sert de scène parfaite pour mettre à l’honneur ce tandem si étrange et captivant qui a encore tant de choses à nous raconter. Un ouvrage qui flirte entre le polar, le macabre et l’humour noir pour un résultat plus que probant. C’est donc un coup de cœur que j’ai eu pour ce début et qui plaira autant aux amateurs d’enquêtes qu’à ceux qui cherchent une aventure mélangeant tous ces aspects. Il est maintenant temps de conclure cette chronique en évoquant les nombreuses questions qui me trottent dans la tête. Qu’est-ce qui peut être à l’origine de la situation de ces enquêteurs venus du Japon ? Quel fut le motif de la personne ayant commis ce crime ? Comment se terminera cette première affaire qui sera le début d’une très longue série ? Il me tarde déjà de repartir chercher des indices en compagnie de nos deux protagonistes.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Undead Girl Murder Farce. Trouvez-vous que cette introduction arrive à nous imprégner pleinement de cette atmosphère si particulière ? Est-ce que le titre réussit, à votre avis, à créer un univers prometteur ? Vous sentez-vous impliqué dans le déroulement de cette première affaire ? Est-ce que vous appréciez la personnalité singulière de nos détectives ainsi que leur sens de la déduction ? Le contexte si spécifique du manga est-il propice, selon vous, à un fort potentiel autant dans les thèmes traités que les situations à venir ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.