Superbeasts

Superbeasts T1 : les monstres dans la brume

Cela fait plusieurs années que le thème du kaiju est particulièrement en vogue sur le marché français du manga. On compte de plus en plus de titres qui décident d’aborder ce sujet et c’est toujours l’assurance de vivre un grand spectacle, mais aussi de traiter de ce genre à travers des manières bien différentes. Il est tout à fait possible d’avoir un titre qui veut avant tout proposer un grand show avec de l’action à foison que de découvrir une série qui se veut beaucoup plus ancrée dans une réalité qui devrait réagir face à une telle menace. Et aujourd’hui, un nouveau venu s’est incrusté dans nos rayons en espérant capter notre attention. Il s’agit de Superbeasts, édité par VEGA-Dupuis, dont la couverture a rapidement su retenir mon attention. Je suis toujours très curieux de voir comment les auteurs japonais veulent traiter ce sujet et je me suis donc dit qu’il serait intéressant de découvrir cette licence inédite. Je ne m’attendais cependant pas à être autant happé par ce qui se trouvait au sein de cet ouvrage. Soyez donc prêts à vous aventurer dans un environnement hostile où l’humain n’est qu’une fourmi face à ces géants.

L’enfer s’abat sur une île

Aujourd’hui, il n’est pas rare d’avoir des œuvres qui abordent le thème du kaiju ou des monstres gigantesques. On peut donc se demander ce qui fait l’attrait de ce premier volume de Superbeasts. La réponse se trouve tout bonnement dans la représentation de ces monstres qui vont nous donner un réel sentiment d’impuissance et où chaque bataille nécessite bon nombre de sacrifices. Une représentation du danger lié à ces bêtes qui va assurer le spectacle et être renforcé par le remarquable trait de l’auteur. On va alors s’aventurer au sein d’une île où chaque pas peut être le dernier.

Se sentir tout petit

Pour commencer, je trouve que Superbeasts a parfaitement su nous plonger dans son récit dès son introduction. En effet, il suffit de quelques pages pour se retrouver rapidement face à ces monstres dont on ne sait que peu de choses si ce n’est qu’ils détruisent tout sur leur passage. Et justement, je trouve que le titre fait très fort d’entrée de jeu par le biais de ces créatures. En plus de sortir de l’ordinaire, ces bêtes monstrueuses vont tout de suite nous paraître imposantes et impossible à arrêter. Dès l’instant où la première d’entre elle fait son apparition, on a le sentiment d’être tout petit et d’être impuissant face à ce cataclysme qui s’abat sur l’île. Et c’est un ressenti désiré et finement travaillé de la part du mangaka qui veut justement renouer avec ce sentiment d’effroi que l’on peut avoir face à la venue de tels êtres. On veut nous montrer que malgré tout l’arsenal possible, abattre une seule de ces créatures signifie énormément de sacrifices. Sur ce plan-là, le manga fait un travail remarquable et renoue avec l’image que l’on peut avoir initialement du kaiju où l’être humain n’est qu’une brindille face à lui. Et si tout ça ne concerne que la première partie du récit, on va très vite se rendre compte des autres qualités de cette série. Dès lors que le décor est posé et que l’on poursuit notre aventure en compagnie de notre psychologue, on va être propulsé dans une bataille sans fin entre l’organisation servant de résistance en ce lieu et ces bêtes. Un conflit qui semble interminable et qui va rapidement nous faire comprendre l’écart existant entre ces hommes et leurs cibles.

On nous montre clairement que pour venir à bout de ces monstres, en plus de l’arme secrète qui va avoir une importance considérable par la suite, les hommes et femmes de ce groupe savent pertinemment que cela implique de mettre en danger les membres de l’organisation. Il n’est pas question ici de vaincre en espérant que tout le monde puisse revenir au quartier général. Au contraire, même les cibles les moins “dangereuses” finissent forcément par emporter quelqu’un. Et cela donne un climat particulièrement lourd et pesant venant grandement contribuer à la tension que l’on ressent tout au long de notre lecture. A cela s’ajoute aussi cette brume qui vient renforcer l’inquiétude de voir surgir l’une de ces créatures dont ne sait où. Et je trouve justement qu’il y a eu un boulot formidable de fait pour que ces impressionnants colosses soient les véritables figures de proue du manga. Notre attention se focalise avant tout sur eux avec un regard qui est à la fois teinté d’effroi et d’une sorte d’admiration par rapport à leur design et à cette aura qui les entoure. Et au-delà de ça, le titre a aussi une dimension humaine très importante au vu du rôle de notre protagoniste et des échanges qu’il va avoir avec les personnes sous son commandement. Une œuvre qui nous fait comprendre que pour chasser des monstres, il faut d’autres monstres, mais que personne ne peut accepter de tels guerriers dans leurs rangs. Une oeuvre qui questionne aussi notre propre humanité face à un tel danger.

C’est pour tout ça que je trouve Superbeasts absolument captivant. Du très grand spectacle où on a le sentiment de n’être qu’une fourmi face à ces bêtes inconnues. On ressent totalement l’angoisse liée à elles, mais aussi la détermination de ceux qui décident de se battre pour empêcher leur prolifération. On a beau nous indiquer que tout ça est restreint à une simple île, on a vraiment le sentiment d’être face à une menace pouvant mettre à mal l’ensemble du monde. Cela ne fait que rendre d’autant plus captivante et importante cette bataille qui n’est menée que par quelques personnes tandis que le reste de l’humanité ferme les yeux.

Superbeasts lance son plan d’attaque

J’ai adoré de bout en bout ce premier volume de Superbeasts qui réussit à créer un sentiment de danger constant tout en saupoudrant son récit d’autres éléments tout aussi intéressants. Car oui, même si on est face à une menace gigantesque, il arrive aussi que l’on ait des moments pour souffler un peu et même ajouter un brin d’humour au milieu de cet enfer. Il n’y a pas à dire aussi, l’auteur nous délivre un travail remarquable au niveau du design des monstres et c’est même un petit plaisir que de voir son imagination prendre vie à travers ces bêtes qui vont avoir chacune leur spécificité. Et au-delà de ça, je suis aussi très curieux de voir comment le récit va évoluer notamment autour de cette fameuse section 4 et du rôle qu’elle a sur le terrain. Le titre peut ainsi se focaliser, en dehors des affrontements dantesques contre ces bêtes, sur un aspect beaucoup plus psychologique de par le statut de notre protagoniste et les cas qu’il va rencontrer au sein de son équipe. J’espère beaucoup que l’on partira dans cette direction, mais en attendant on a devant nous un excellent titre portant sur les monstres gigantesques et qui assure le show tout au long de cette introduction. Et j’aime beaucoup aussi qu’il y ait des petits dossiers venant enrichir chaque créature abattue. Cela permet de s’investir encore plus dans le récit tout en renforçant l’importance de ces figures imposantes au sein de cette histoire. Une autre manière d’aborder ce thème tout en mettant à l’honneur la terrifiante et imposante stature de ces créatures.

Vous l’aurez donc aisément compris, mais j’ai eu un gros coup de cœur pour ce premier volume de Superbeasts. Que ce soit graphiquement ou tout ce qui se construit autour de ces imposants adversaires, j’ai été totalement pris dans cette bataille pour la sauvegarde de cette île. Et surtout, j’ai été bluffé par l’imaginaire de l’auteur qui nous offre des créatures à la fois terrifiantes et captivantes. On a beau savoir le danger qu’elle représente, on a envie d’en voir plus afin de constater toute la créativité de l’artiste afin de rendre l’homme aussi minuscule qu’une fourmi. Et si l’action marche à merveille, le titre regorge aussi de nombreuses autres qualités qui peuvent pleinement s’épanouir dans les prochains volumes. Ce qui est sûr, c’est que l’on n’a pas fini de trembler au cœur de cette brume où il suffit d’une seconde pour que tout s’arrête. Si vous appréciez les histoires de monstres gigantesques et que vous voulez un titre spectaculaire alors ce manga pourrait totalement vous convenir. A présent, j’ai quelques questions concernant certaines parties bien précises de cette histoire. Est-ce que l’on va en apprendre plus sur les membres qui composent la section 4 ? Est-ce que l’on va avoir une grosse partie entourant la psychologie de ces combattantes ? Va-t-on assister à la découverte d’autres colosses ? Est-il réellement possible d’endiguer cette menace ? Je serai au rendez-vous pour découvrir le second volume.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Super Beasts. Avez-vous été emporté par le trait de l’auteur concernant ces imposantes créatures ? Trouvez-vous que le titre parvient à proposer quelque chose de captivant autour de ce thème des kaijû ? Etes-vous intrigué de voir comment va se développer ce groupe face à des adversaires toujours plus puissants et terrifiants ? Avez-vous été bluffé par les affrontements opposant ces humains à ces monstres de la brume ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.