Pépites d’un studio [04] : Vanillaware

Je vous propose déjà le quatrième numéro de “Pépites d’un studio”. J’apprécie beaucoup faire ce rendez-vous, car il me permet de vous présenter certains jeux qui m’ont hautement marqué tout en mettant en avant le travail des développeurs. Et aujourd’hui, je reste sur le sol japonais pour m’attarder sur un autre studio qui a sa propre identité. Comme toujours, j’aime bien parler des équipes qui ne sont pas forcément les plus connues alors qu’elles ont pourtant un talent fou. C’est exactement le cas ici avec l’excellent studio Vanillaware. Pour beaucoup, ce nom ne vous dit peut être rien, mais pourtant on est là devant un développeur qui a le chic pour créer des D.A inoubliables. Et si c’est la première qualité de celui-ci et qui lui permet de laisser son empreinte sur le marché du jeu vidéo, il faut aussi reconnaître le talent de celui-ci au niveau de l’écriture. Prenant le temps de créer des histoires qui changent de ce que l’on a l’habitude de voir dans le paysage vidéoludique, Vanillaware arrive toujours à insuffler cette petite étincelle dont ils ont le secret et qui rend chaque périple absolument magique. Préparez-vous donc à une petite rétrospective de trois jeux qui m’ont marqué et qui sont signés de la main de ce studio.

Dragon’s Crown

Pour bien commencer ce numéro autour de Vanillaware, j’avais envie de mettre à l’honneur le jeu qui m’a fait découvrir ce studio. Je parle bien sûr de Dragon’s Crown qui s’apparente à un beat them up fantastique où l’on peut incarner l’un des nombreux personnages disponibles représentant chacun une classe particulière. Ce que j’avais justement adoré en premier lieu avec cette expérience était le fait de pouvoir jouer à plusieurs. Je me souviens encore très bien des quelques parties que j’ai pu faire avec mon cousin où l’on cherchait à aller le plus loin possible et à perfectionner le style de jeu propre à notre personnage. Mais, comme je l’ai dit plus haut, la première chose qui frappe est la direction artistique du titre. En à peine quelques écrans, j’ai pu poser les yeux sur cette marque de fabrique que je retrouverais aisément dans les productions qui viendront juste après. A mes yeux, c’est vraiment l’œuvre qui m’a totalement fait adhérer à la vision du jeu vidéo de Vanillaware et surtout à sa manière de nous transposer dans les univers qu’ils imaginent. Avec ce côté pastel et dessiné, je trouvais déjà à l’époque que Dragon’s Crown dégageait quelque chose visuellement par rapport à ce que j’avais pu connaître précédemment. Et puis, le jeu en lui-même était très fun, car regorgeant de bonnes idées et de choses à découvrir. Une aventure qui nous plongeait totalement dans cet univers de fantasy et où j’étais aussi admiratif du travail fait sur le design des monstres et plus particulièrement celui des boss. Une première escapade dans l’imaginaire Vanillaware qui fut couronné de succès et qui met justement Dragon’s Crown a une place bien particulière dans mon cœur. S’il est vrai que j’ai très peu de souvenirs de l’histoire en elle-même, je me remémore par contre très bien le plaisir que j’ai eu devant mon écran en m’aventurant dans cette sublime fresque.

Odin Sphere

On passe maintenant à un autre jeu qui, pour moi, a été une importante découverte pour pleinement apprécier le style propre à Vanillaware. Il s’agit de Odin Sphere que j’ai pu découvrir grâce à son remake en 2016. S’inspirant grandement de la mythologie nordique, ce titre nous fait découvrir le récit de plusieurs personnages en jouant sur l’aspect conte proposé par le studio. En effet, on découvre chaque histoire à travers un livre dédié à chaque personnage que va lire une petite fille avant de finalement entamer les deux derniers ouvrages qui s’attardent sur la dernière partie du jeu. Et rien que cette idée de miser sur une approche très onirique et en lien avec le monde des contes est une excellente idée. Cela reflète très bien l’importance de l’imaginaire et de la rêverie de la part des développeurs de Vanillaware qui nous offrent un voyage qui va nous faire retomber en enfance. En plus de ça, le jeu ne s’attarde pas vraiment sur un système de jeu classique, mais sur des éléments qui lui sont propres. Ainsi, on va devoir jouer avant tout sur l’obtention de nourriture et de phozons pour réellement améliorer son personnage. Une approche qui se veut justement beaucoup plus visuelle et concrète que de simples points d’expériences. Tout est pensé pour que l’on ait le sentiment d’être à la place de cette petite fille qui se lance dans ces livres et que l’on se mette à imaginer que cet univers puisse prendre vie. Et c’est sûrement quelque chose qui caractérise au mieux les univers estampillés Vanillaware. Nous sommes face à des oeuvres qui ne cherchent pas uniquement à nous amuser, mais aussi à nous ramener à cette période où tout nous semblait possible même le plus improbable. Odin Sphere est pour moi le symbole parfait de cette créativité dont fait constamment preuve le studio.

13 Sentinels : Aegis Rim

Et il est déjà temps de conclure ce rendez-vous avec ce qui fut, pour moi, mon plus gros coup de cœur du studio à l’heure actuelle. Je parle ici de 13 Sentinels : Aegis Rim. Ce jeu change totalement de ce que j’ai pu aborder précédemment et montre à quel point Vanillaware est capable de se renouveler tout en gardant ce qui fait le charme de ses œuvres. Mais surtout, là où on avait l’habitude de suivre des récits où la fantasy prenait le pas sur tout le reste, ici on prend un contrepied en partant sur de la science-fiction. Et j’ai déjà pu évoquer à de multiples reprises à quel point ce genre est très loin d’être mon style de prédilection. Et pourtant, j’ai été conquis du début jusqu’à la fin. Cependant, il ne faut pas voir 13 Sentinels comme un jeu où l’on va avoir beaucoup de gameplay. Mis à part les phases de combat qui viennent clôturer chaque grande partie, on est avant tout dans une aventure narrative qui se veut riche en informations et textes. Au contact des 13 personnages principaux de cette aventure, on va vivre une épopée grandiose où passé, présent et futur se croisent pour faire face à une terrible menace. En fait, 13 Sentinels : Aegis Rim est à mes yeux le jeu qui montre le talent d’écriture dont peut faire preuve ce studio. Tout passe ici à travers le scénario qui va sans cesse nous retourner le cerveau et enchaîner surprises et rebondissements. Tout cela couplé à cette D.A fabuleuse qui colle à merveille à ce thème totalement différent des précédentes productions et l’on obtient un petit bijou d’écriture. Je me suis éclaté à chercher comment obtenir toutes les informations nécessaires afin de comprendre tous les enjeux de cette intrigue. Une envie d’aller au fond de cette histoire qui rend tout ça simplement bluffant.