Confession

Confession : un secret qui jette un froid

Avec le temps, j’apprécie énormément les one shot, car en plus de nous offrir toute une histoire d’un seul coup, c’est aussi un formidable exercice en matière de narration. Il est important de savoir condenser tout ce que l’artiste souhaite raconter en proposant un rythme efficace sans pour autant mettre de côté tout le travail d’exposition. Un projet toujours compliqué, mais qui peut donner lieu à des récits absolument captivants comme c’est le cas pour le titre dont je vais vous parler aujourd’hui. Provenant du catalogue de chez Panini, il s’agit de Confession. Dès son annonce et la lecture de son synopsis, j’ai été intrigué par ce que promettait ce scénario. Un pitch de départ simple et efficace qui va créer une histoire où la paranoïa et la peur vont monter crescendo. Et en lisant cet ouvrage, j’ai été totalement bluffé par la manière dont le dessinateur et le scénariste ont su créer un huis clos qui nous prend à la gorge. Une œuvre qui va tirer le meilleur des quelques éléments façonnant son intrigue pour un résultat marquant. Soyez prêts à braver le froid pour entrer dans un lieu où les secrets peuvent conduire à un triste sort.

La peur réveille les consciences

En s’attardant sur son synopsis, on se rend compte que Confession ne cherche pas à s’étendre en fioritures. Tout s’enchaîne rapidement et efficacement pour créer une atmosphère étouffante suite à la révélation de ce terrible secret. Et là, il va y avoir un travail formidable pour créer une histoire qui va monter en puissance dans l’effroi et la brutalité. Nous sommes enfermés dans ce refuge avec uniquement ces deux personnages et on nous dépeint alors un tableau plus que réaliste de ce que la nature humaine peut provoquer au-delà de toute considération du danger immédiat. 

Un huis clos haletant

En seulement quelques pages, Confession va rapidement poser le décor de son histoire. On nous montre nos deux protagonistes affaiblis, blessés et coincés par cette tempête de neige. Sans même avoir besoin de nous montrer tout ce qu’il s’est passé, on devine l’épreuve qu’ils ont traversée. Et là, on va déjà toucher au premier point fort de la série. En mettant en scène un moment aussi terrifiant pour les personnages qui se disent que c’est peut être la fin, le titre va ainsi mettre en avant l’être humain face à sa potentielle mort et sa crainte de partir le cœur enchaîné par ses crimes passés. Et on se dit donc que l’on assiste aux dernières paroles d’un mourant cherchant une sorte d’absolution. Une thématique intéressante et qui montre que l’on cherche à se raccrocher à ce que l’on peut pour être en paix en craignant pour notre vie. Et si on pourrait se dire que le titre partirait sur un drame humain où il est question de faire face à ses erreurs, ce n’est finalement que la partie émergée de l’iceberg. En effet, tout va basculer dès le départ quand le duo découvre que le refuge est finalement juste à côté. Le récit va alors créer quelque chose de captivant en faisant disparaître l’ombre de la mort. Alors que l’on pourrait penser que ce serait un soulagement pour les protagonistes, cet espoir va se transformer en une autre angoisse : celle d’une vérité dite qui ne doit pas quitter cette montagne.

Ce one shot va alors briller dans la manière dont les auteurs vont nourrir cette tension entre les deux protagonistes qui prennent conscience de ce que leur situation signifie. Et plus que ça, le lecteur va partager la paranoïa de celui qui nous est présenté comme le protagoniste et qui voit dans chaque geste de son ami une potentielle menace. On maintient ainsi le suspens pendant une bonne partie de la lecture et on se questionne sans cesse sur ce qui va se passer. Les inquiétudes sont réelles et finalement on va être projeté dans une sorte d’observation constante entre les deux où le premier qui baisse sa garde pourrait en payer les conséquences. Mais cela ne s’arrête pas là, car le titre veut aller au fond de ce que le désespoir et la peur peuvent amener chez l’être humain. Dès que l’on arrive vers la moitié de la lecture, on va prendre un tournant beaucoup plus sinistre et oppressant. Une montée crescendo de l’angoisse qui n’est plus dans le fait de jauger l’autre, mais de survivre à celui-ci. Et là, chaque page devient une forme de torture dans le sens où l’on se demande bien si le pire va arriver. On bascule alors dans une course contre la montre où chaque heure est un calvaire et une question de survie. Si cette progression de l’effroi est maîtrisée de fond en comble, le titre va aussi briller dans sa manière de se jouer du lecteur. Il est très difficile d’en parler sans spoiler, mais cela appuie totalement les thèmes abordés dans ce manga concernant la noirceur de l’être humain et de ce qu’il est capable de faire pour s’en sortir.

Sans avoir besoin de plus que ça, Confession réussit le tour de force d’aller au bout de ses idées d’une façon quasiment parfaite. Alors que l’on nous dépeint initialement une opposition née de la peur qu’un secret soit dévoilé aux yeux du monde, on se rend compte finalement que ce n’est pas le propre d’un homme d’être hanté par son passé. L’intrigue est bien ficelée et nous emmène vers une conclusion à la fois inattendue et forte dans ce qu’elle représente. Un one shot qui m’aura donné des frissons tout du long et qui sera parvenu à me tenir en haleine pendant l’ensemble de ce jeu du chat et de la souris.

Confession nous emporte dans cette tempête

Rien qu’à son pitch de base, je sentais que Confession avait de quoi proposer une histoire qui me prend aux tripes. Cependant, je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit aussi bien maîtrisé autant dans le fond que dans la forme. L’idée initiale est simple et on pourrait même dire que l’œuvre dans son ensemble est assez minimaliste, mais c’est justement parce qu’elle n’a pas besoin de plus. Oui, on est juste avec deux protagonistes et un unique décor pour raconter tout ce scénario et c’est parfait pour focaliser toute l’attention du lecteur sur ce qui se passe. Nous sommes avant tout dans un huis clos où l’on sent l’étau se resserrer au fur et à mesure des pages. Il y a un énorme soin qui est apporté à l’ambiance globale de l’œuvre afin que l’on n’ait aucunement envie de quitter ce qui se passe devant nous. Au même titre qu’un excellent thriller, on veut connaître la finalité de toute cette situation. Un récit qui va brillamment parler de l’être humain et de la part sombre qui peut ronger son cœur face à la perspective de devoir payer ses erreurs. Mais en plus de ça, nos deux artistes vont aussi tellement bien nous tromper. Tout est pensé pour que l’on s’attarde avant tout du point de vue d’un personnage qui devient alors notre héros le temps de cette lecture. On enchaîne les chapitres en ayant de plus en plus envie de le voir tenir le coup jusqu’à ce que l’on soit témoin de cet acte final. Un sinistre et réaliste tableau de l’homme qui ne cherche pas uniquement à nous divertir, mais aussi à nous confronter à ce que l’on peut devenir du jour au lendemain.

C’est donc un énorme coup de cœur que j’ai eu pour ce one shot qu’est Confession. Un scénario qui tient parfaitement la route et qui se veut prenant de bout en bout. Pas besoin de plus à cette histoire qui se suffit amplement à elle-même et qui montre la capacité de ces artistes à s’emparer de nous en un seul essai. J’ai vraiment trouvé tout excellent dans cette lecture qui m’a donné bien des frissons. Je me sentais, au même titre que les personnages, emprisonnés de ce refuge qui n’avait plus rien d’un symbole d’espoir. Entre ces murs, des vérités ont éclaté et une opposition effroyable a eu lieu. Je me souviendrais très longtemps de ce que cette aventure a su me raconter et aussi me transmettre par le biais de cette intrigue bien ficelée. Une grande réussite pour ma part et qui peut vraiment plaire à tout type de lecteurs. Que vous soyez fans de huis clos haletant ou bien que vous cherchez juste un ouvrage qui vous laissera le souffle coupé alors vous serez largement comblé ici. Évidemment, pas de question ici concernant le futur étant donné que tout se conclut directement. Mais j’en profite pour saluer l’excellent travail du binôme derrière cette œuvre ainsi que de tous ces artistes qui réussissent à nous faire plonger dans leur récit en aussi peu de temps. Le genre de titre qui peut facilement être une excellente porte d’entrée au manga à ceux qui ne connaissent pas forcément ou qui montrent toute la capacité de ce medium pour nous impliquer dans ces scénarios.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce one shot qu’est Confession. Avez-vous été totalement happé par ce récit et surtout la confrontation qui se joue entre nos deux protagonistes ? Trouvez-vous que le titre maîtrise bien sa tension, son atmosphère oppressante et ses rebondissements ? Avez-vous été surpris par la tournure des événements et surtout ce fameux final ? Est-ce que cette lecture parvient, à votre avis, à capter une part très sombre de la nature humaine et à l’exposer à la lumière ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.