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Gaming Horror Show : le gardien et ses secrets

Il est déjà temps de vous proposer un nouveau numéro du “Gaming Horror Show” et j’avais cette fois envie de me focaliser sur un autre ennemi bien tenace. On revient ainsi du côté de chez The Evil Within pour s’attarder sur un adversaire qui aura donné bien des cauchemars aux joueurs. Il faut dire que dans ce premier opus, tous les ennemis que l’on affronte sont liés de près ou de loin à Ruvik, principal antagoniste. Mais parmi tous ceux qui nous font face, il y en a un qui reflète quelque chose de très important pour ce petit génie à l’esprit torturé. Je parle bien sûr du Gardien qui semble prendre son rôle très à cœur. Un adversaire qui, même s’il est possible de le vaincre, ne disparaît jamais totalement et peut revenir sans cesse à la charge. Et s’il représente un défi de taille pour le joueur, il va aussi symboliser bien d’autres choses tout au long de l’aventure. Une créature qui est sûrement l’un des sbires les plus importants de notre véritable ennemi et qui veille sur les lourds secrets de ce dernier. J’espère donc que vous n’avez pas trop la frousse, car on repart dans cet esprit torturé où un coffre n’est pas synonyme de trésor, mais de mort.

Un chasseur immortel

Ce qu’il faut d’abord souligner, c’est que le Gardien est un ennemi que l’on ne rencontre qu’assez tard dans le jeu. C’est à la moitié de l’aventure que l’on va vraiment faire la connaissance de cet adversaire dont le chara-design est déjà largement terrifiant. Devant nous se dresse une créature à forme humaine et à la carrure imposante dont la seule chose qui le différencie d’un homme est le fait que sa tête soit remplacée par un coffre. Une particularité qui a son importance et que l’on abordera un peu plus tard. Vous l’aurez compris quand j’évoque en titre un chasseur immortel, c’est qu’il est un opposant dont on ne peut pas réellement se débarrasser. Il est possible de le vaincre sur le moment, mais il finit toujours par revenir tôt ou tard. En fait, tant qu’il y a un coffre qui réside dans l’esprit de Ruvik il pourra ressusciter et c’est donc impossible d’en finir pour de bon avec lui au vu de l’importance de cet objet pour ce tueur. Mais si son état d’immortel est déjà bien angoissant du fait que l’on finit toujours par retomber sur lui, ce qui est vraiment terrifiant vient de la manière dont il traque ses proies. Les premières fois qu’on le rencontre, il joue surtout sur sa grosse défense et sa stature impressionnante pour nous donner l’impression de ne pouvoir le vaincre. On voit cette créature qui a tout d’un boucher se diriger vers nous inéluctablement et qui résiste énormément à toutes les attaques qu’on peut lui faire. Sans oublier que même en l’abattant, il pourra aisément revenir s’il y a le moindre coffre à portée. Ce qui est redoutable quand on se retrouve dans une pièce avec un nombre incalculable de ces objets.

Et c’est là quelque chose qui va être important pour souligner l’excellent travail autour de ce monstre. Si The Evil Within regorge d’ennemis redoutables qui nous donnent bien des frissons, peu sont capables de nous donner un vrai sentiment d’impuissance. Au même titre qu’une proie tentant de fuir son prédateur naturel, le joueur cherche à tout prix à échapper aux griffes du Gardien. Surtout que son chara-design trouve parfaitement sa place dans ces environnements sombres, poisseux et glauques. Avec son tablier crade, son puissant attendrisseur de viande et son sac servant aussi d’arme et dont on ne veut pas savoir ce qu’il y a dedans. Nous avons devant nous une vraie machine à tuer qui, une fois qu’elle nous a vu, ne nous lâche plus tant que sa cible n’a pas succombé à ses coups. Et pour ne rien arranger, son arsenal va aussi s’enrichir au fil de l’aventure pour appuyer encore un peu plus cet aspect chasseur qu’il revêt. En effet, comme si cela ne suffisait pas à cette entité de nous poursuivre sans relâche, il va aussi enrichir son arsenal avec divers pièges qu’il pose au sol. Une image de chasseur encore plus forte et qui va nous montrer aussi que le Gardien n’est pas uniquement à nos trousses. En réalité, il se débarrasse de tous ceux qui croisent sa route et qui peuvent être un danger à l’égard de ce qu’il doit protéger. Mais sur quoi veille-t-il avec autant d’attention ? C’est justement ce qui va faire toute la richesse de ce personnage qui, sans même la moindre parole, est la représentation des secrets d’un homme.

Gardien - combat

Des secrets bien gardés

Si l’on a pu traiter juste avant de ce qui rend le Gardien effrayant lors de nos rencontres avec ce dernier, il faut aussi voir au-delà de cette simple apparence. En effet, dans The Evil Within, chaque élément a un sens bien précis et exprime une part de l’esprit torturé de Ruvik dans laquelle va se dérouler toute l’action. Tous les ennemis sont le reflet de quelque chose qui l’anime et c’est pour ça qu’ils se présentent autant corrompus ou déformés. Le Gardien ne fait pas exception à la règle et est même l’un des plus importants représentants du passé de Ruvik. Pour bien comprendre ça, il faut revenir un petit peu sur son histoire. Alors qu’il était profondément blessé à la suite à la disparition de sa sœur et qu’il souffrait des brûlures subies au même moment, il fut recueilli pour devenir le disciple du docteur Jimenez. C’est sous sa tutelle qu’il a pu approfondir ses recherches et tout consigner. Mais finalement, alors que ses travaux devenaient de plus en plus lugubres, son mécène décida qu’il était temps de mettre fin à leur collaboration. Mais ce dernier savait à quel point les résultats de Ruvik étaient vitaux pour l’avancée du projet sur lequel il travaillait. Il finit donc par le trahir et à faire de lui un sujet d’expérience tout en ayant pris le soin de voler tous les documents que le jeune homme avait consignés. Et c’est là que va réellement naître le Gardien dans l’esprit de Ruvik. Un être qui fut créé à partir de la rancœur et de la haine de cet homme dont le cerveau déformé est le théâtre du cauchemar que l’on vit.

Et oui, ce n’est pas pour rien que ce monstre est autant lié à l’image d’un coffre. Parce que cet objet représente la sécurité pour protéger les secrets de chacun des regards indiscrets. Une chose qu’aurait aimé Ruvik dans sa précédente vie et qu’il va finalement corriger ici. En plus de vouloir conserver toutes ses recherches, il a compris que le mieux pour se débarrasser des curieux est aussi de donner vie à un être servant de protecteur à ces coffres. Ainsi le Gardien vit le jour et il est formidable de comprendre que cette créature est finalement le reflet d’une peur que l’on peut tous avoir. Chacun a son jardin intime, ses projets ou bien des infos que l’on ne veut pas dévoiler au grand jour. Que ce soit simplement par volonté de conserver ce “refuge” qui nous est propre que de ne pas voir le monde connaître toute notre existence, on peut totalement comprendre la raison derrière l’origine de ce monstre. Il a beau être un cauchemar ambulant, il est avant tout là pour chasser ceux qui s’approchent trop de la vérité. Un être qui est entièrement dévoué à sa cause et qui, contrairement à beaucoup d’autres entités de cet enfer, a pour but de préserver quelque chose là où les autres sont là pour détruire. Cela n’enlève en rien la monstruosité qu’il est, mais c’est très important de prendre du recul pour cerner au mieux toute l’écriture derrière le Gardien. Il a beau ne jamais être au cœur de l’histoire et être tout bonnement un adversaire redoutable, il arrive pourtant à avoir un développement captivant. Il est une partie de cet être à l’esprit brisé et torturé que l’on nomme Ruvik. Et s’il a eu le droit à un DLC permettant de donner une autre identité au Gardien, il reste le cerbère de son maître qui doit veiller précieusement à ce que la vérité n’éclate pas.

Le gardien est devenu emblématique

Quand on parle de jeux d’horreur, il y a énormément de figures iconiques qui ont su démarquer par l’empreinte qu’elle laisse sur le joueur. Je pourrais citer Némésis, Pyramide Head, les Nécromorphes et tant d’autres qui ont provoqué des cauchemars même pour les personnes les plus aguerries. Et avec The Evil Within, de nouveaux antagonistes ont aussi su se démarquer. S’il est vrai que Ruvik crève l’écran à chacune de ses apparitions, je considère que le Gardien est aussi parvenu à graver son nom dans l’esprit des joueurs. Un adversaire emblématique qui est devenu indissociable de ce premier opus. On le craint tout autant qu’on est fasciné par ce monstre à la fois très mystérieux et redoutable. Un être qui n’a pas besoin de s’exprimer pour montrer toute l’étendue de sa menace. Cela est couplé à un symbolisme très fort et qui montre toute l’ingéniosité du studio pour créer une créature qui colle parfaitement à cette peur que cet ancien scientifique a pu ressentir. S’il est évident que ce survival-horror à un bestiaire beaucoup plus terrifiant quand on compare le Gardien à certains de ses “collègues”, il est pourtant parvenu à se hisser au-dessus des autres. Au même titre que Laura, il dépasse le cadre du simple ennemi à vaincre pour être le reflet d’une des facettes de Ruvik. Une pièce essentielle de l’expérience The Evil Within et qui aura profondément marqué ceux qui ont osé se lancer à la poursuite de la vérité.

On a très souvent tendance à minimiser à quel point un survival-horror peut laisser son empreinte chez un joueur. Pourtant, la peur est un sujet captivant à retranscrire à travers un écran. Si l’horreur est souvent moquée dans bon nombre d’autres médias, le jeu vidéo parvient à donner d’incroyables pépites dans ce domaine. Cela est dû à une chose bien précise qui n’est pas présente dans les autres formes d’art, c’est que l’on n’est pas uniquement spectateur. Nous sommes le principal acteur de ces aventures créées par ces studios talentueux. C’est à travers nos actions que le jeu peut avancer pour finalement nous emmener là où les développeurs l’ont désiré. Et c’est aussi pour ça que des personnages comme le Gardien s’inscrivent à jamais dans notre esprit. Car si c’est Sebastian Castellanos qui est face à lui, c’est à nous de tout faire pour qu’il puisse survivre. Une transposition qui fait que l’on a le sentiment d’être réellement face à un tel monstre et que chaque faux pas est synonyme d’échecs. Et aussi, on nous montre, avec un tel antagoniste, que même un monstre peut avoir quelque chose à nous raconter. Sans forcément offrir un background conséquent, il suffit de quelques lignes pour que l’on puisse percevoir tout le travail derrière. J’espère en tout cas que cette chronique vous aura plus et que ce format dédié au jeu vidéo vous satisfera tout autant. On se rapproche de la fin du mois, mais il reste encore quelques sujets à traiter pour notre plus grand plaisir. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous avez eu l’occasion d’affronter cette créature et ce que vous en avez pensé !

Gardien - rencontre

 

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