Ma collection RPG #06 : Shadow Hearts
Comme chaque samedi, il est temps de vous proposer une chronique dédiée au gaming. Cette fois-ci, je me suis dit que j’allais changer de ton pour ce nouveau numéro de “Ma collection RPG”. Il faut dire que ce type de jeu ne se limite pas uniquement à de la fantasy comme on peut le voir très souvent. On a aussi le droit à des titres qui cherchent à proposer une toute autre expérience tout en gardant le charme qui fait ce style. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je me suis dit que j’allais vous parler de Shadow Hearts et de comment cette épopée a su laisser son empreinte dans mon esprit. Car oui, nous ne sommes clairement pas dans ce que l’on peut voir habituellement dans le genre avec un mélange de RPG et une ambiance beaucoup plus horrifique. S’inscrivant dans le même univers que Koudelka qui fut le premier “vrai” jeu de la franchise, celui-ci cherchait déjà à combiner ces deux aspects que l’on aurait du mal à imaginer ensemble. Et pourtant, on tombe ici sur une licence que j’ai trouvé absolument fabuleuse de par justement son parti-pris et ce qu’elle a su offrir comme scénario. Préparez-vous donc à frissonner face à cette aventure pour la sauvegarde du monde.
Un jeu de rôle horrifique
En fait, il faut d’abord comprendre que j’ai découvert Shadow Hearts bien plus tard que lors de sa sortie. C’est juste par désir de me tourner vers de nouvelles licences RPG que je suis tombé sur ce nom qui revenait plusieurs fois. Curieux de tester cette épopée vidéoludique, j’ai finalement décidé de me lancer dedans. Et là, il suffit d’une introduction pour que je sois totalement happé par ce qui se passait. En seulement quelques minutes, on se retrouve dans un train où bon nombre de personnes vont être victimes d’une sorte de gentleman au haut de forme qui va nous délivrer un spectacle sanglant. La brutalité qui va s’exposer devant mes yeux était assez inédite pour moi dans ce genre. En fait, quand on voit cette cinématique servant d’entrée au joueur dans cet univers, on a beaucoup plus le sentiment d’être devant un survival-horror qu’un RPG au sens habituel du terme. On sent une inspiration très proche de la saga Resident Evil notamment par rapport à ce premier acte dans le train. De même, le fait de voir notre protagoniste avoir le bras coupé pour ensuite le recoller comme si de rien n’était appuie énormément sur le côté sombre et horrifique du titre. Et ça, c’était vraiment une première pour moi d’assister à une telle combinaison. J’étais captivé par ce que je voyais pour ensuite me retrouver dans un RPG avec des mécaniques bien connues, mais aussi des éléments inédits venant enrichir l’expérience vécue. C’est notamment le cas dans les combats avec cette fameuse roue qui apparaît à chaque action et où il faut être précis sous peine de rater totalement son attaque, sa magie ou même son soin.
Cette spécificité amène encore plus de tension dans chaque combat où l’on craint de louper et de se faire avoir en retour. Et même, je trouve que c’est une bonne idée, même si cela peut amener une frustration quand on se met à échouer sur cette roue. Cela montre juste que l’on est encore plus impacté par le jeu que ce que l’on imaginait. Et en dehors de ça, Shadow Hearts est aussi un jeu qui joue à fond la carte de l’horreur et de la psychologie comme le montre le système d’EM qui montre la santé mentale de chaque personnage. Si celle-ci arrive à zéro pendant un affrontement, le membre de l’équipe se met autant à attaquer l’ennemi que ses coéquipiers. Ainsi, tout le gameplay colle à l’ambiance voulue et je dois dire que ce fut un pur bonheur que de découvrir tout ça. J’ai été pris à la gorge plus d’une fois autant dans l’écriture que dans la mise en scène de cette histoire qui nous confronte à de véritables démons ou monstres et même à des figures religieuses corrompues. Cette aventure veut justement nous pousser progressivement vers l’effroi face à des menaces toujours plus grandes et malsaines. Et même au-delà de ça, le scénario s’avère riche en rebondissements et propose une histoire qui arrive à nous tenir en haleine jusqu’à sa conclusion. Si notre voyage est finalement assez linéaire, cela permet de se concentrer pleinement sur tout ce qui a été mis en place pour créer cette ambiance si saisissante.
Shadow Hearts et son récit remarquable
En fait, quand j’y repense, Shadow Hearts fait partie de ces jeux qui ont su frapper un grand coup pour moi de par son originalité. Je me rappelle encore très bien de cette première découverte où, en seulement quelques minutes, je me suis dit que j’étais face à un jeu qui m’avait déjà pleinement surpris. Et plus j’avançais dans le récit et plus j’étais captivé par ce qui se passait. Rien que l’histoire entourant notre protagoniste et toute cette partie psychologique où l’on est dans sa tête pour débloquer de nouvelles fusions est excellente. En réalité, je trouve que ce titre a su quasiment utiliser chaque élément de son gameplay et de son univers pour enrichir un scénario déjà fort captivant. Je me souviens des frissons que j’ai pu avoir face à certains boss et aussi des éprouvants combats que j’ai pu mener où la victoire pouvait se décider à une seule attaque réussie. Je trouve que Shadow Hearts a parfaitement su condenser l’ensemble de son aventure dans une trame narrative qui ne perd pas un seul instant à quelque chose qui ne contribuerait pas à l’expérience vécue. Même les quelques quêtes annexes que l’on peut accomplir vont renforcer cette sinistre aura qui entoure cette aventure tout en amenant de nouveaux éléments du lore. Et d’ailleurs, le fil rouge que l’on va suivre va se composer réellement de deux grosses parties qui vont totalement nous mener par le bout du nez et nous faire aller de surprise en surprise.
Il était impensable que je n’évoque pas Shadow Hearts dans ce rendez-vous tant j’ai vécu une épopée à part entière avec ce jeu. Une œuvre qui montre que l’on peut totalement fusionner deux genres que l’on ne pensait pas possible pour créer une quête qui va nous prendre aux tripes tout du long. Et l’originalité de ce titre ne s’arrête pas là, car même dans les personnages que l’on va recruter il y a quelque chose d’unique. Ils ne sont pas nombreux, mais cela suffit amplement pour que l’on s’attache à chacun d’entre eux. De même, j’ai encore en tête le souvenir poignant du moment où j’ai débloqué la première fin (considérée comme la mauvaise). J’ai pris un violent coup dans le ventre tant l’horreur laissait place ici à une profonde tristesse qui n’avait pas besoin d’un torrent de larmes pour que celles-ci coulent sur nos joues. Si aujourd’hui, le titre peut dater pour certains, il mérite largement que l’on s’attarde dessus. Un petit bijou bien trop méconnu du genre et que je suis heureux d’avoir évoqué à travers ces quelques lignes. J’espère que vous aurez apprécié cette découverte et je reste disponible pour tout échange autour de ce sujet. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous appréciez toujours ce format et si vous avez joué aussi à Shadow Hearts. On se retrouve très vite pour encore plus de contenus et de chroniques.