Ma collection RPG #08 : Kingdom Hearts
On approche de Noël et je me suis dit que ce serait l’occasion parfaite pour vous proposer un nouveau numéro de “Ma collection RPG”. Et pour ça, j’avais envie de vous parler d’un jeu qui me tient particulièrement à cœur et qui colle finalement bien avec l’ambiance des fêtes tant il me ramène en enfance. Je parle bien sûr du premier Kingdom Hearts que j’ai découvert dès sa sortie et qui fut déjà perçu à l’époque comme un pari fou. Si aujourd’hui, cette licence est devenue l’une des plus cultes de Square Enix et un monument pour beaucoup de joueurs, ce premier épisode avait la lourde tâche de réussir à séduire. Et si on peut dire que le pari est réussi quand on voit la longévité de la franchise, pour ma part ce fut surtout une épopée exceptionnelle. Et quand j’y repense, je me demande si ce ne fut pas l’une de mes grosses claques de ma vie de gamer, et même de rêveur tant cette aventure a su représenter tout ce qui me tient à cœur. Derrière cet univers coloré et pouvant paraître enfantin se cachent les prémices d’une saga grandiose et profonde. Préparez-vous à un petit retour dans le temps en compagnie de Sora, Donald et Dingo.
Un rêve d’enfant
Je me souviens encore très bien quand j’ai découvert l’annonce de Kingdom Hearts à l’époque. Alors que Square était connu pour ses nombreux JRPG et notamment Final Fantasy, on découvrait une idée de la part du studio semblant totalement farfelue. Comme beaucoup de joueurs de l’époque, le fait de voir un titre qui promettait de mélanger les personnages de Final Fantasy aux univers Disney avait de quoi nous étonner. Dans notre esprit, cela semblait impossible de réussir à faire cohabiter une saga vidéoludique souvent sombre, tragique et parfois brutale face à des films qui ont bercé notre enfance et sont synonymes de rêverie. Pour ma part, j’étais et je suis toujours un fan de ces deux parties et c’est donc portée par une curiosité grandissante que j’ai finalement mis la main sur ce jeu. D’ailleurs, les interrogations du début ont laissé place à une attente vraiment palpable au fur et à mesure que l’on se rapprochait de la date de sortie. Comme si finalement, je me disais que ce mélange allait m’offrir un périple dépaysant. Et finalement, une fois en main, j’ai vécu un rêve éveillé. Evidemment, aujourd’hui, le premier Kingdom Hearts a des faiblesses propres à son époque et son gameplay parfois rigide sur certains points. Mais lors de cette découverte, j’ai été bluffé par ce que je voyais. Le pari audacieux de mélanger ces deux univers a parfaitement fonctionné sur moi surtout que l’on était au contact d’un jeune héros totalement inédit.
Dès le générique de début, je suis devenu fan de Hikaru Utada et du morceau qui deviendra l’hymne de la franchise. Et dès l’instant où l’on prend le contrôle de notre protagoniste, on fait face à un décor aussi merveilleux que intrigant. Le Palier de l’éveil est un lieu récurrent à présent, mais à ce moment, j’étais fasciné par la beauté de ces vitraux et les clins d’œil Disney. Chaque étape de ce périple fut source d’émerveillement pour moi tant il y avait cette féerie propre aux productions du géant Américain que cette profondeur que j’appréciais tant chez les œuvres de Squaresoft. Mais surtout, je me suis rendu compte, au fil des heures, qu’il ne s’agissait pas de proposer une épopée qui soit enfantine. Au contraire, Kingdom Hearts nous montre que l’on peut tout à fait créer une histoire haletante avec des thèmes importants tout en gardant cette magie qui peut nous envahir à l’idée de côtoyer des personnages comme Mickey, Donald ou Dingo. Mais le premier opus de Kingdom Hearts n’a pas été seulement un coup de cœur pour moi grâce à tous ces éléments. Il s’agit aussi sûrement d’un jeu qui m’a profondément parlé par rapport à l’âge où j’y ai joué et l’impact qu’il a eu sur moi. Assez proche de Sora, il était facile de s’identifier à cet enfant rêveur, ainsi qu’à ses amis, désireux de voir ce qu’il y a au-delà de leur monde. En fait, cette épopée est un peu la représentation d’une période de la vie de chacun où l’on a l’impression que ce que l’on connaît n’est qu’un petit morceau d’un plus grand ensemble. On s’imagine alors vivre des péripéties fabuleuses si on venait à sortir de cette bulle qui est la nôtre. C’est exactement ce qui se passe dans ce jeu où l’on va passer du gamin bercé de songes à un jeune héros qui façonne sa propre légende.
Le début de l’épopée Kingdom Hearts
D’un point de vue personnel, Kingdom Hearts n’est pas uniquement un jeu que je chéris. Il s’agit d’une aventure vidéoludique qui m’a fait grandir au même titre que ses personnages. Rare sont les titres à donner ce sentiment et cela s’est confirmé à chaque nouvel opus où l’on approfondit la quête de Sora et ses amis pour la rendre plus complexe et mature. Comme si, avec les années, c’est tout le monde et la vision de ce jeune garçon qui avait changé en même temps que lui. J’avais justement pu aborder ce thème dans une autre chronique détaillée. Le premier opus de cette franchise est, à mon sens, une parfaite transposition de cette période de la vie où tout nous semble possible. On rêve de grandes épopées qui dépassent la réalité et c’est exactement ce que représente cette volonté de quitter les Îles du Destin pour voir les autres mondes. Et l’utilisation des univers Disney n’est pas anodine, car elle appuie justement sur cette rêverie qui nous donne l’impression que tout est possible. Cela appuie encore plus cette volonté de créer un récit qui nous fait débuter à ce stade de la vie pour ensuite, au fil des défis et expériences, nous faire réfléchir différemment sur ce qui nous entoure. Et c’est pour ça que je trouve qu’encore aujourd’hui, le message véhiculé par cette combinaison audacieuse est toujours aussi efficace. Tout simplement parce qu’elle peut parler à chacun d’entre nous, que l’on soit grand ou petit, en nous ramenant en arrière ou ce que l’on peut ressentir actuellement.
Kingdom Hearts est une saga que j’ai vu s’écrire de cette enfance à l’âge adulte des derniers opus. Mais l’inverse est tout aussi réel. En plongeant dans cette première aventure alors que je venais à peine d’avoir dix ans, j’ai facilement pu m’identifier à tout ce qui était conté durant ces heures de jeu. J’étais heureux de découvrir, sous un autre jour, tous ces films qui m’avaient émerveillé toute mon enfance tout en retrouvant ces personnages emblématiques de l’univers FF. Et au-delà de ça, j’ai vraiment ressenti un profond lien se créer entre notre trio de protagonistes et moi. Comme s’ils étaient de vieux amis que je retrouvais avec plaisir à chaque fois que je rallumais la console et qui me partageaient leur aventure commune, mais sous différents points de vue. Et à chaque nouvel opus, Sora grandit et moi aussi. Cela amenait forcément un parallèle très intéressant de mon côté sur ce qu’il pouvait vivre et les nouveaux problèmes qui apparaissent lors de son voyage. Des questions beaucoup plus profondes et qui ont pu me pousser à la réflexion à plusieurs reprises. Pour moi, c’est ça que symbolise ce premier Kingdom Hearts. Le début d’une épopée légendaire qui a toujours fait partie de ma vie et qui, au-delà du divertissement ressenti, m’a fait vivre une expérience hors du commun. J’aurais toujours une tendresse tout particulière pour ce premier épisode tant il reflète ce que j’aime dans le jeu vidéo et ce qu’il peut apporter aux gens. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires votre propre ressenti concernant Kingdom Hearts et si, vous aussi, c’est une licence qui vous a profondément marqué.