Pourquoi j’aime – PJ #17 : Moi, quand je me réincarne en slime
C’est devenu un rendez-vous régulier sur le site et il est déjà grand temps de vous proposer un nouveau numéro de “Pourquoi j’aime”. Cette fois, je me suis dit que j’allais m’attaquer à une série beaucoup plus connue et qui est devenue un classique dans son genre. Je parle bien sûr de Moi, quand je me réincarne en slime chez Kurokawa. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez à quel point j’apprécie cette licence qui nous a délivré un isekai de grande ampleur avec un univers foisonnant de bonnes idées. Une œuvre qui a su créer une épopée inoubliable et pour bien des raisons. Il était donc tout naturel que j’envisage ce manga pour être le sujet d’une chronique. Comme à chaque fois, je vous propose donc de nous arrêter sur cinq points qui font que j’aime tant cette aventure. Et c’est encore plus flagrant quand on se rend compte du parcours de ce petit slime qui a fini par devenir l’un des acteurs majeurs de cet univers fantastique où il ne cesse de repousser les frontières du possible. Il est donc grand temps de se lancer dans le cœur de cet article et de nous rendre aux royaumes des monstres.
Un univers à l’immense richesse
Pour commencer, je me dois de parler de l’univers proposé par “Moi quand je me réincarne en slime”. Si l’on peut voir au début d’un monde de fantasy qui semble assez classique avec ses gobelins, orcs, vampires, démons et autres créatures surnaturelles, on se rend vite compte que tout ça sert à donner vie à un monde en constante évolution. Il n’y a pas un seul élément qui n’est pas au service de la narration ou bien de l’écriture de cet univers qui fait partie intégrante du charme de la série. Chaque peuple, royaume, individu ou même créature a son rôle à jouer et c’est juste grisant de voir que chaque détail amène quelque chose. Cela donne le sentiment que nous ne sommes pas uniquement dans un récit s’axant autour d’un fil rouge. En réalité, plus que la quête de Limule, on va surtout suivre le destin d’un royaume à chaque étape de son développement. Et c’est une excellente chose, car on n’a jamais le sentiment de débarquer au milieu de quelque chose de déjà construit. Au contraire, cette œuvre veut que l’on assiste à la construction de cette histoire et que, finalement, on découvre tous les secrets de ce monde de façon progressive. Cela donne un sentiment d’émerveillement constant quand on voit qu’il y a toute une mythologie et un lore qui se construisent à chaque chapitre que l’on lit. Une expérience littéraire qui nous donne le sentiment de rejoindre un univers en constante évolution. Un sentiment rare dans le monde du manga et qui donne un réel intérêt pour la suite dès que l’on termine un tome. Même après autant de volumes, on a encore le sentiment que l’on peut être surpris par ce que l’on va observer sur ces terres. Mais surtout, le titre ne reste jamais statique en proposant de gros événements qui vont tout chambouler.
Un héros qui ne cesse de grandir
Impossible de ne pas évoquer Moi, quand je me réincarne en slime sans parler de son protagoniste Limule. Si initialement, on est face à un personnage qui se retrouve réincarné dans ce monde, on va progressivement avoir l’impression d’avoir réellement un individu qui s’est totalement familiarisé avec son environnement. Et c’est finalement en tant que Limule que l’on va vraiment apprendre à le connaître. Encore une fois, il est génial de voir une telle créature devenir le héros de sa propre histoire. On est toujours dans cette optique de suivre un monstre faible qui ne va avoir de cesse de repousser les frontières de son développement. A l’image du monde dans lequel il évolue, il va avoir une marge de progression absolument fantastique. Et ce qui est fantastique, c’est que même quand on a l’impression qu’il est devenu surpuissant, il arrive à montrer qu’il peut encore monter de niveau. Il n’est pas question ici d’avoir un personnage qui soit surpuissant d’entrée de jeu. Au contraire, il y a une longue phase où Limule va être seul et faire de son mieux pour apprendre de nouvelles compétences et se perfectionner. Plus qu’un héros, on va surtout assister à la naissance d’un vrai souverain qui va façonner de ses propres mains un royaume où lui et ses sujets vont tout faire pour vivre en harmonie avec le reste du monde. Plus le temps passe et plus on se rend compte que notre slime adoré enchaîne les casquettes afin de devenir un acteur majeur de ce monde. Ce qui est donc intéressant, c’est qu’il n’est pas question ici de suivre juste un protagoniste dans une quête personnelle. Ici, c’est la naissance d’un vrai leader qui doit jongler avec ses objectifs persos et ses devoirs en tant que dirigeant de cette nouvelle nation florissante.
A chacun son rôle
Si j’ai pu évoquer précédemment le cas de Limule, Moi, quand je me réincarne en slime ne se limite pas uniquement à une excellente écriture autour de son protagoniste. En réalité, l’ensemble des personnages qui vont nous être présentés vont avoir leur importance. Et nous ne sommes pas face à un casting regroupant seulement quelques individus. Ici, c’est une fresque incroyable qui se présente à nous avec une multitude d’acteurs et d’actrices en tout genre. Mais surtout, même le plus lambda des monstres a le droit à son moment de gloire. Qu’il s’agisse des gobelins qui vont être les premiers à croiser la route de Limule que les orques, ogres ou hommes-lézards, personne n’est en reste. Cela ne se limite pas uniquement à une forte présence de la part de chacun. Ils vont tous avoir le droit à un développement unique en leur genre, à une évolution qui se ressent tout au long de l’aventure et surtout un rôle à jouer au sein de ce nouveau royaume. C’est tout bonnement grisant de voir à chaque fois que l’arrivée d’un nouveau personnage signifie développer une autre facette de ce monde, de cette nation et de ce groupe. Personne n’est mis à l’écart et c’est remarquable d’y parvenir sans jamais s’y perdre au milieu de toute cette richesse. Cela va avoir pour effet que le lecteur ne va pas uniquement se focaliser sur Limule, mais sur l’ensemble des gens qui vont graviter autour de lui. Notre slime a beau être le plus fort, cela ne nous empêche pas d’apprécier pleinement et d’avoir nos chouchous parmi ses acolytes. Sans oublier aussi les autres personnages qui ne sont pas directement liés à ce royaume, mais qui pourtant vont avoir leur importance sur l’échiquier géopolitique. Un casting quasiment sans faute pour cette incroyable série.
Des enjeux qui ne font que grandir
Voilà un point que je trouve très intéressant dans Moi, quand je me réincarne en slime et qui est représentatif de la qualité de l’œuvre. Initialement, on nous raconte le récit d’un homme plongé dans un monde de fantasy et qui se retrouve dans la peau d’un slime. Un début qui est devenu assez classique avec le temps et qui nous laissait envisager une histoire s’axant autour de son envie de rentrer dans son monde. Et pourtant, la série ne va pas du tout prendre cette direction. Au contraire, il va surtout être question d’apprendre à survivre, dans un premier temps, au sein de cet environnement inédit. Ainsi, les premiers chapitres se focalisent avant tout sur l’apprentissage, de la part de Limule, de ses propres capacités, mais aussi de ses connaissances à l’égard de ce nouvel univers dont il fait partie. Et plus on va avancer dans le récit et plus les enjeux ne vont faire que grandir. Enseignement à un village de gobelins pour qu’il puisse subsister, chef de ce même hameau, protection de monstres ayant fui le chaos, combat contre des menaces bien réelles et ainsi de suite. On remarque alors qu’à chaque nouvel arc narratif, le récit accroît un peu plus ses ambitions et c’est excellent dans la manière de faire. En réalité, tout ceci s’accorde parfaitement avec tous les autres éléments cités comme le fait que l’on démarre de zéro. Ainsi, les enjeux augmentent en même temps que l’on se familiarise avec ce monde et tout ce qui le façonne. Mais aussi, cela permet d’avoir une progression constante sans pour autant que l’on ait l’impression qu’il y ait des étapes qui sautent. Ce qui laissait présager une épopée fantastique assez “classique” se transforme petit à petit pour amener des problématiques liées à la géopolitique, au fait de gouverner ainsi que sur la diplomatie. Des thématiques que l’on n’aurait jamais cru possible en faisant connaissance avec ce petit slime lors de son arrivée.
Un exemple à suivre
Il est grand temps de conclure ce numéro de “Pourquoi j’aime” dédié à Moi, quand je me réincarne en slime en vous parlant d’un ressenti assez global. Derrière le titre de cette dernière partie, je veux surtout souligner à quel point ce manga fut pour moi une bouffée d’air frais et surtout une remarquable démonstration d’écriture. Oui, le récit ne semble pas innover dans sa forme étant donné qu’il reprend énormément d’éléments bien connus du récit de fantasy et de ce que l’on peut voir dans d’autres isekais. Pourtant, il est devenu une référence en la matière et c’est, à mon sens, dû au fait que l’on a l’impression d’être face à une œuvre où rien n’est superflue. Chaque élément est à sa juste place et va avoir une répercussion, qu’elle soit faible ou forte, sur l’intrigue ou bien le lore de cet univers. C’est même incroyable de voir à quel point certains événements construits en amont vont avoir de gros impacts bien plus tard. Une très belle preuve du talent de l’artiste, mais aussi de l’auteur du light novel, en ce qui concerne la construction narrative de cet autre monde. C’est simple, on n’apprécie pas uniquement cette série pour son action frénétique, ses personnages ou le scénario. On aime tout bonnement en apprendre un peu plus à chaque fois sur ce qui donne son identité à cet univers. Assister à la naissance de tout un royaume avec des protagonistes pour qui on a une forte sympathie et voir comment ils influencent tout l’échiquier politique est tellement savoureux. C’est un peu comme si on était le témoin privilégié de la naissance d’un nouvel acteur qui commence en marchant à peine avant de finalement devenir un acteur majeur de ce monde et de la direction qu’il va prendre. Une licence qui me tient particulièrement à cœur et qui arrive toujours à trouver comment nous divertir.