The World’s Finest Assassin T1 & 2 : l’art de tuer
Il y a toujours un gros débat qui se fait autour des isekais qui est devenu un peu le genre sur lequel beaucoup aiment taper au vu du grand nombre de titres sur ce thème. Pourtant, il ne s’agit finalement que d’un levier scénaristique et c’est une fois que l’on bascule dans cet autre monde que l’on peut réellement voir de quoi est capable cette œuvre. Et on peut alors découvrir de très belles surprises dans ce domaine comme ce fut le cas pour la dernière sortie en date des éditions Meian. Il s’agit de The World’s Finest Assassin dont les deux premiers volumes sont sortis simultanément. Si à première vue, le titre semble prendre un chemin déjà vu par le passé, la réalité est tout autre au vu du potentiel qui s’en dégage. J’étais curieux de voir comment cette histoire allait réussir à se démarquer et je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi réussi. Une histoire qui va s’axer autour de son personnage principal et parvenir à créer toute une quête pour ne pas devenir un héros, mais celui qui commettra l’irréparable. Préparez-vous donc à assister à la naissance d’un assassin de légende.
Le pire contrat qui soit
Synopsis
Ayant la lourde et dure mission de tuer le héros qui provoquera la fin du monde, Lugh vise à devenir le meilleur assassin de l’histoire en mélangeant les compétences issues de son ancienne vie et la magie de ce monde.
Oeuvre originale : Rui Tsukiyo
Manga : Hamao Sumeragi
On pourrait facilement croire que ce synopsis de The World’s Finest Assassin joue sur les codes classiques du genre. Dans un sens, on retrouve un schéma que l’on a déjà pu voir auparavant. Mais là où le manga parvient à se différencier vient de son protagoniste et de tout ce qui va se construire autour. Cette fois, nous ne sommes pas au contact d’un héros, mais d’un personnage devant éliminer celui-ci. Et tout le titre va alors s’articuler autour de sa découverte de ce monde et de comment il compte parvenir à atteindre sa cible. Un long et périlleux chemin qui ne laisse aucun détail de côté.
S’adapter est la clé
Comme vous l’aurez compris, notre protagoniste est très loin d’être un saint. S’il a des principes, il reste un tueur qui en a fait sa vocation dans sa précédente vie et qui doit maintenant mettre ses compétences à profit pour vaincre le héros. Un postulat de départ intrigant, car il permet d’avoir un autre regard sur ce type d’histoire. Si l’on reprend des codes connus de la réincarnation, tout cela est détourné de façon à assister à la naissance de cet assassin. Et même s’il a le droit à quelques avantages dès le départ, le titre ne cherche pas non plus à en faire un surhomme. Au contraire, on nous fait clairement comprendre que même avec la meilleure volonté du monde et des compétences remarquables, il a peu de chances de réussir. Cela donne donc un défi de taille qui rend cette quête d’autant plus palpitante, car il n’est pas question de suivre un protagoniste qui évolue en plein jour. Au contraire, tout va être pensé pour nous plonger dans le quotidien d’un homme de l’ombre. Cela passe par un long apprentissage qui va aborder les particularités du clan de Lugh, mais aussi tout ce qui peut entourer cette sinistre voie. Dans la construction narrative, je trouve que le manga s’en tire à merveille, car il prend le temps de construire toute cette phase d’entraînement permettant à notre personnage principal de s’habituer à ce monde et ce nouveau corps.
De même, on est dans une histoire où la clé de la victoire ne réside pas dans la puissance brute, mais dans la faculté à s’adapter à chaque situation. C’est ce que l’on veut clairement nous faire comprendre au sein de ces deux premiers volumes. Le titre réussit à créer de l’attente dans la simple construction de ce mode de vie. Ainsi, au lieu de monter de niveau ou de chercher à obtenir un équipement surpuissant, il est question ici d’apprendre à se faire un réseau, à effacer sa présence et à endosser plusieurs rôles sans que personne ne se rende compte qu’il s’agit du même individu. Je trouve que c’est grisant de suivre ça, car c’est une toute autre manière d’aborder le genre de la fantasy. C’est toute notre vision de ce type de récit qui se modifie pour s’adapter, elle aussi, à cette proposition où le plus fort n’est pas celui qui triomphe de son adversaire, mais qui abat sa cible sans être remarquée. Il y a quelque chose de fascinant à voir s’élever cette autre possibilité et d’assister aux progrès de ce garçon qui est destiné à se salir les mains. Pour autant, cela n’empêche pas le titre de proposer une ambiance chaleureuse et qui dénote par rapport à ce que l’on pourrait s’attendre d’une telle profession. Ici, il n’est pas question de s’attaquer à n’importe qui et cela amène un autre point très prometteur. Il s’agit de la psychologie de notre ancien assassin qui comprend que même s’il suit de nouveau ce chemin baigné de sang, il lui est aussi possible de réfléchir par lui-même pour décider comment appliquer ses talents mortels. Une seconde chance lui permettant de retrouver son libre-arbitre et ainsi démarrer ce qui serait une véritable existence.
Je trouve que The World’s Finest Assassin propose une écriture prometteuse autour de son protagoniste, mais aussi de son univers. On nous montre un nouveau monde avec énormément de potentiel et surtout propice au développement de cet assassin. Ce qui est bien, c’est que l’on ne se focalise pas uniquement sur la manière de tuer et comment atteindre sa cible. Il est aussi question de l’importance de se faire un réseau pour ceux qui suivent cette voie ainsi que la capacité à se fondre dans le décor. Une proposition intéressante pouvant donner lieu à une série captivante.
The World’s Finest Assassin montre ses talents
Il n’y a pas à dire, j’ai été agréablement surpris par la découverte des deux premiers tomes de The World’s Finest Assassin. Une œuvre qui parvient à proposer une autre approche du genre isekai en créant sa propre vision d’une telle aventure. Avec ce contrepied de suivre un personnage devant tuer le héros et non être celui-ci, c’est toute l’ambiance globale du manga qui s’en retrouve impactée. Même si on sent qu’il y a une volonté pour ce jeune garçon d’avoir des moments plus touchants et chaleureux, on est tout de même témoin de ce mode de vie pensé pour en faire une arme. Mais ce que je trouve intéressant est justement que l’on oppose deux visions diamétralement différentes de cet art mortel. Autrefois une véritable machine à tuer qui acceptait chaque contrat sans jamais rechigner, ce nouveau départ pour Lugh est l’occasion pour lui de comprendre qu’il a aussi le choix de ce qu’il veut faire. Il reprend progressivement en main son destin, car s’il a toujours une cible à abattre, il est le seul maître de comment il veut y arriver et de ce qu’il choisira de faire. De même, j’apprécie aussi que le titre aille au fond des choses par rapport à son idée initiale. On aborde chaque facette de ce “métier” et qui ne se limite pas uniquement à comment éliminer son adversaire. Manipulation, connaissances et capacité d’adaptation sont les meilleures armes pour un assassin de ce calibre. Cela donne une dimension beaucoup plus stratégique et grisante en nous demandant comment il va réussir à atteindre son objectif.
Ce fut donc un premier contact plus que satisfaisant avec l’univers de The World’s Finest Assassin. Une œuvre qui va au fond de ses idées et adapte chacun de ses éléments pour sublimer cette aventure. Et il faut vraiment comprendre que cette série ne se focalise pas du tout sur de l’action frénétique si ce n’est à la fin du tome 2. De par le contexte de base, on est face à une histoire qui prend son temps pour nous décrire au mieux les diverses étapes de l’apprentissage de Lugh dans cette voie qu’il connaît, mais qui se présente sous un autre jour dans ce monde. Et si cela peut donner une narration plus lente que d’autres œuvres de ce genre, c’est justement une excellente manière d’appuyer l’expérience voulue et de s’attarder sur d’autres facettes que le simple combat. Voilà donc une expérience littéraire que je recommande chaudement surtout si vous êtes fan de ce type de récit ou que vous souhaitez une aventure qui prend le temps de placer tous ses éléments. Maintenant, j’ai quelques questions concernant la suite de cette aventure. Est-ce que Lugh va réellement tuer le héros ? Comment compte-t-il y parvenir ? Est-ce qu’il va faire face à des défis bien trop grands pour lui ? Va-t-on continuer à suivre son apprentissage et assister à ses nombreux progrès ? Va-t-il pouvoir compter sur ses alliés ou bien tracer sa route par lui-même ? Je suis intrigué par la suite de cette histoire.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de The World’s Finest Assassin. Trouvez-vous que le titre arrive à se démarquer au sein des nombreux isekais disponibles ? Est-ce que le titre arrive à proposer, selon vous, quelque chose de captivant autour de la réincarnation de ce redoutable assassin ? Pensez-vous que l’on aura le droit à quelques surprises concernant les futurs affrontements à venir ? Etes-vous intrigué de voir comment notre protagoniste va accomplir sa mission ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.