The One within the Villainess T1 & 2 : les représailles d’une méchante
Cela fait maintenant un long moment que l’on peut voir de nombreux mangas portant sur le thème des “Villainess”. Un genre très répandu au Japon et qui trouve de plus en plus son public en France que ce soit par rapport aux séries qui débarquent ou bien les animes diffusés. On a le droit à énormément d’histoires différentes autour de ces méchantes qui sont finalement souvent au cœur du récit. Que cela concerne une réincarnation, une renaissance, un changement de corps ou bien d’autres idées, voilà un thème qui stimule la créativité des auteurs. Et aujourd’hui, je me penche sur l’un de ces titres qui fait tout juste ses débuts sur le marché français. Provenant tout droit du catalogue de Meian, il s’agit de “The One within the Villainess” qui débarque avec ses deux premiers volumes. Dès son annonce, cette nouveauté a déjà su montrer son aura autant par les fans qui l’attendaient que par cette première impression que l’histoire donne. En effet, j’ai été très intrigué par le trait très élégant de cette œuvre, mais aussi par la proposition scénaristique prenant à contrepied certains codes connus du genre. Préparez-vous donc à faire la connaissance d’une méchante bien destinée à se venger, mais au nom d’un profond amour.
La vengeance est un plat qui se mange froid
Synopsis
Réincarnée en Remilia, la méchante de son jeu vidéo de romance-RPG préféré, Emi est calomniée par la » Demoiselle Étoilée « , l’héroïne du jeu, en dépit de ses efforts pour atteindre une fin heureuse.
Déterminée à laver l’honneur d’Emi, la véritable Remilia, qui veillait sur elle de l’intérieur, se réveille… !
Manga : Nazuna Shiraume
Oeuvre originale : Makiburo
Je trouve le synopsis de “The One within the Villainess” excellent, car il se joue des codes récurrents de bon nombre de “Villainess” pour finalement nous amener dans une situation assez inédite. On nous explique que la méthode douce n’a pas fonctionné, contrairement à ce que l’on pourrait croire, et qu’il est grand temps pour celle qui aurait dû être la méchante de prendre les choses en main. Cela va donner lieu à de multiples surprises et surtout une intrigue beaucoup plus haletante semblable à une partie d’échecs où il est important d’avoir plusieurs coups d’avance.
Un combat à mener
Comme le laisse supposer son synopsis, “The One within the Villainess” est une œuvre qui semble au début prendre une direction somme toute assez classique. En effet, on nous présente un pitch initial avec une demoiselle qui prend la place de la méchante de son otome game préféré. Mais c’est là qu’arrive la première différence, car la personne à qui elle a emprunté le corps ne disparaît pas totalement. Au contraire, elle subsiste et observe toutes les actions de la nouvelle propriétaire de son corps. Cela donne un premier acte très intéressant, car on voit une formule classique être revisitée à travers les yeux de celle qui aurait dû être la méchante. Un peu comme le lecteur qui se lance dans une nouvelle épopée. Et là où le gros changement va avoir lieu, c’est que tous les efforts fournis par Emi pour changer l’avenir de Remilia vont voler en éclats. Et c’est alors que l’on assiste à ce retournement de situation en voyant cette dernière reprendre le contrôle et se lancer dans sa petite vendetta personnelle. Ainsi, la méchante refait surface, mais ne va pas pour autant se destiner à la fin tragique qui est censée l’attendre. Au contraire, elle va prendre un chemin détourné pour devenir une héroïne portée par la vengeance. Un choix inattendu et captivant, car cela bouscule énormément tout ce que l’on a l’habitude de voir en réunissant finalement une volonté de sauver le monde à un désir plus personnel de faire payer ceux qui ont détruit l’innocente Emi.
Et tout le récit va s’axer sur cette quête qui, finalement, va grandement nous parler. Si la vengeance est rarement une solution adéquate et entraîne souvent la victime dans un cercle vicieux, ici tout est justement pensé pour que l’on partage la colère de Remilia. On assiste impuissant à ce que subit Emi à cause d’une seule personne qui agit finalement comme la vraie méchante de cette histoire. Cela amène un inversement des rôles brillant qui joue avec notre sentiment d’injustice et l’envie irrépressible de voir ces individus payer. Et pour accentuer encore plus cette impression d’être sur une voie “juste”, on voit très bien que notre protagoniste ne cherche pas une confrontation directe ou à faire couler le sang. Au contraire, elle joue sur les connaissances assimilées durant sa phase d’observation pour prendre les devants et construire quelque chose d’unique au sein de ce monde. Et c’est juste un bonheur de la voir couper l’herbe sous le pied de celle qui est la cause de tous les maux. Une œuvre qui réussit à donner un nouveau souffle dans l’image de la “Villainess” pour nous donner encore plus envie de suivre cette personne qui s’apprête à changer à jamais la face de ce monde. De même, tout ce qui se construit autour d’elle est captivant, car cela nous donne le sentiment qu’en dehors de son objectif personnel, elle amène aussi un peu de bonheur à ceux qui en ont besoin. A la fois ange et démone, cette dualité qui réside en Rémilia est un formidable travail d’écriture, car on sent que plus que des ambitions à atteindre ou une ennemie à abattre, cette histoire est avant tout celle d’un amour qui a permis à une demoiselle de ne pas sombrer dans la folie et le désespoir.
J’ai été stupéfait par la manière dont ces deux premiers volumes de “The One within the Villainess” réussissent à changer ce que l’on a l’habitude de voir dans ce style de récit. On nous montre justement une histoire dont la première partie semble partir sur un schéma convenu pour mieux nous prendre au dépourvu par la suite. Le lecteur est alors totalement emporté par la tournure des événements. Tout est justement pensé pour que l’on ait envie d’assister aux représailles de notre protagoniste tant on a de la peine pour elle et sa “partenaire” ainsi que de la colère à l’égard de ceux qui l’ont repoussé. Une œuvre qui sait jouer avec nos émotions.
The One within the Villainess change la donne
Voilà un titre que j’ai adoré et pour bien des raisons. En plus d’avoir une histoire haletante et une protagoniste charismatiques, “The One within the Villainess” est un manga cherchant à proposer une autre alternative de ce style de récit. Oscillant entre le bien et le mal, cette histoire nous amène à cette mince frontière symbolisée par ces deux personnages dans le même corps. Et l’on va autant être touché par celle cherchant à apporter de la joie aux autres que compréhensive à l’égard de Remilia et son envie de laver l’honneur d’Emi. Cela donne un contraste redoutable où l’on a envie de soutenir cette demoiselle dans son entreprise qui, même s’il est imaginé pour se venger, apporte énormément de bienfaits autour d’elle. Nous sommes face à une épopée aux multiples nuances où les masques sont légions. Finalement, c’est celle qui aurait dû être la méchante qui finit par unifier ceux qui ne peuvent tolérer la traîtrise et les manipulations. Je trouve juste grisant la manière dont ces deux premiers volumes réussissent à changer ce schéma traditionnel pour créer une aventure qui enchaîne les surprises. Tout ça est aussi couplé à un trait somptueux qui donne encore plus d’aura à cette Remilia qui, dès son apparition, donne le change par rapport à sa “colocataire”. De même, je suis aussi très touché par le lien qui s’est formé entre les deux, car on sent toute la sincérité dans cet amour qu’éprouve notre protagoniste à l’égard de son alter ego. Une introduction qui fait mouche à tous les niveaux !
C’est donc une excellente surprise que j’ai eu en me lançant dans “The One within the Villainess”. Une série dont j’étais curieux de voir pourquoi autant de gens en étaient fans et qui a finalement su me conquérir rapidement. Remilia fait clairement partie de ces personnages qui rayonnent sur le devant de la scène. Son chara-design, ses expressions faciales et l’élégance dans le trait en font une figure centrale dont on ne peut détourner le regard. Une demoiselle qui est guidée par son envie de faire payer ceux qui s’en sont pris à sa moitié et qui, finalement, nous touche profondément. Il n’est pas question ici de faire le mal comme c’était prévu au départ pour elle. C’est avant tout l’histoire d’une jeune femme désireuse de venir en aide à son tour à celle qui a égayé sa vie. Une ode à l’amitié où une personne est prête à se dresser contre le monde pour laver l’honneur de sa partenaire. Si vous cherchez un récit “Villainess” qui change de ce que vous avez l’habitude et que vous désirez une aventure prenante alors vous serez sûrement convaincu par cette nouvelle licence. A présent, j’ai quelques questions qui me trottent dans la tête suite à cette découverte. Est-ce que Remilia va finalement se confronter à des obstacles bien plus difficiles ? Va-t-elle réussir à aller au bout de sa vengeance ? Comment va réagir son ennemie si celle-ci apprend la vérité sur ce qui se passe ? Est-ce que Emi va finir par revenir de temps en temps ? Il me tarde déjà de connaître l’avenir de la série.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de “The One within the Villainess”. Trouvez-vous que ce titre arrive à proposer un vent de fraîcheur parmi ce style déjà bien implanté ? Appréciez-vous justement que l’on ne soit pas tant sur un changement radical du rôle de méchante que sur une quête de vengeance ? Avez-vous ressenti de l’attachement pour les deux personnes partageant ce corps ? Etes-vous curieux de voir comment le récit va évoluer au vu de tout ce que met en place cette demoiselle ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.