Pourquoi j’aime – PJ #20 : Miyabichi no Onmyoji

En cette année 2025, je suis content de pouvoir fêter le 20e numéro de “Pourquoi j’aime”. Un rendez-vous qui me fait toujours très plaisir à vous proposer tant cela permet de résumer de manière concise tout ce que je trouve efficace dans une série. Et pour cette fois, je me tourne du côté de chez Doki-Doki afin de vous parler d’une série qui a vraiment fait mouche pour moi dès son premier volume. Il s’agit de Miyabichi no Onmyoji de Sakura Fujimoto. Je me souviens à quel point la couverture du tome 1 avait su m’interpeller. Mais c’est surtout en me plongeant dans ce récit que j’ai été grandement surpris par ses multiples qualités et surtout sa capacité à nous en mettre plein la vue. Voilà pourquoi je me suis dit que cette série méritait que je m’attarde un peu plus dessus afin de vous exposer cinq de ses forces. Avec actuellement quatre volumes en France et cinq au Japon, ce manga a de quoi convaincre et surtout vous délivrer une épopée fantastique où mauvais esprits et exorcistes se confrontent. Soyez prêt pour accompagner le plus redoutable, mais aussi le moins apprécié de ces chasseurs de démons.

Une histoire simple et efficace

Pour commencer, je tiens à parler de l’histoire en elle-même. Quand je dis que le scénario est simple, c’est loin d’être péjoratif. Au contraire, si celle-ci est maîtrisée ça peut donner une aventure qui va rapidement s’emparer de nous. Et c’est exactement ce qui se passe avec Miyabichi no Onmyoji. On nous présente directement les enjeux qui vont découler de ce vol des reliques et du rôle que va jouer notre protagoniste dans tout ça. Mais ce qui est bien, c’est que l’on va aussi être plongé dans cette course-poursuite entre notre exorciste hérétique et ces êtres surnaturels. Tout s’enchaîne avec aisance et on sent que l’autrice sait parfaitement où elle veut aller avec son intrigue. On passe d’un combat à l’autre avec facilité tout en appréciant chaque page devant nous. Mais surtout, ce scénario va aussi prendre le temps d’approfondir l’écriture de chaque personnage. On va ainsi avoir de l’attachement pour eux ou bien de l’intérêt pour ce qu’ils peuvent nous raconter. Par exemple, on va avoir le droit à un flashback qui ne va pas prendre trop longtemps, mais qui va largement être suffisant pour cerner tout le passé de notre protagoniste et la raison qui a fait de lui un paria. Et les rebondissements que l’on va avoir au fil des tomes sont toujours amenés au bon moment pour que l’on soit impacté par ce qui se passe. Une construction narrative efficace qui ne cherche pas le moindre chemin détourné pour atteindre son but. Cela va aussi avoir pour effet de créer un rythme soutenu ne laissant que peu de temps mort au lecteur. Une montée en puissance qui colle admirablement bien à cette trame narrative. Et il n’y a pas besoin de plus pour pleinement savourer une histoire. Une écriture qui n’est pas dénuée de profondeur et qui trouve le bon équilibre entre grand spectacle et enrichissement de cet univers.

Un trait fabuleux

Et s’il y a un élément sur lequel il est impossible de faire l’impasse concernant Miyabichi no Onmyoji est le trait du mangaka. Il suffit de poser les yeux sur les premières pages pour nous rendre compte à quel point les dessins sont magnifiques et vont apporter une grande élégance à l’ensemble du récit. Chaque personnage a un look remarquable qui va faire qu’ils vont tous retenir notre attention avant même que l’on ait le temps d’apprendre à les connaître. Cela va avoir un impact considérable sur l’ensemble du manga. Car si, comme je l’ai évoqué précédemment, les divers acteurs de cette pièce vont retenir notre attention de par leur chara-design, cela ne s’arrête pas là. La partie la plus flagrante réside dans les moments où l’action prend le pas sur tout le reste. On va assister à des techniques incroyables et qui vont nous en mettre plein les yeux. En fait, même dans les compétences spécifiques aux divers combattants, on ressent ce trait hypnotique comme c’est le cas pour le pouvoir de notre exorciste. Il suffit de le voir manier ses attaques de sang pour se retrouver face à un spectacle visuel de haute volée. Que ce soit dans les habits, les décors ou bien l’action en elle-même, tout respire cette beauté qui ne va pas être uniquement là pour nous envoûter. Elle apporte aussi une identité propre à cette histoire qui est d’autant plus agréable que ce style visuel contribue pleinement à notre immersion dans ce monde. On sent les inspirations justement tout au long du récit dans les visuels tout en réussissant à ne pas coller exactement à celles-ci. Une série qui montre que plus que d’être face à un trait magnifique, c’est encore plus performant d’avoir des dessins qui vont sublimer l’ensemble de l’œuvre.

Des combats endiablés

J’ai pu l’évoquer dans la précédente partie, mais il est évident qu’il me faut aussi parler des affrontements qui vont être nombreux tout au long de cette histoire. En effet, Miyabichi no Onmyoji est un manga qui, en plus de proposer une histoire captivante, va aussi axer son récit sur des duels à couper le souffle. Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour être témoin du premier gros affrontement et celui-ci va être représentatif de tout ce qui va nous être proposé par la suite. En plus de proposer des passes d’armes réussies, le titre s’axe aussi sur une déferlante de pouvoirs spécifiques à chaque personnage. Entre ces ennemis aux capacités extraordinaires et notre exorciste hérétique qui possède son don si particulier, cela donne des chocs de titans. On en prend plein les yeux, mais ce n’est pas tout. Car s’il y a quelque chose qui peut souvent être assez frustrant dans ce style de récit est le fait que l’action puisse être brouillonne ou bien peu lisible. C’est là que débarque le trait de l’auteur qui va permettre à toutes ces confrontations d’être spectaculaires tout en étant d’une grande fluidité. C’est simple, on ne loupe pas une miette de ce qui se passe au cœur de chaque mêlée et cela amène encore plus de plaisir à les observer. De même, il n’est pas uniquement question ici d’un concours de puissance où c’est le plus fort qui finit par l’emporter. Il est nécessaire de bien comprendre le fonctionnement des techniques adverses pour réussir à s’en sortir. Et cela n’empêche pas non plus d’avoir des surprises concernant le résultat de certains affrontements. Finalement, en plus d’être happé par ces rencontres musclées, on a presque le sentiment d’assister à un ballet martial. Une formidable fresque guerrière sur ce sujet.

Des personnages charismatiques

Un autre point qu’il est important d’évoquer pour bien comprendre les forces de Miyabichi no Onmyoji concerne ses personnages. Et quand je parle de ces derniers, il ne s’agit pas uniquement de nos protagonistes, mais aussi des figures secondaires ou bien des adversaires. Comme j’ai pu en parler plus haut, quasiment tous ces individus arrivent à se démarquer rien que sur le plan visuel. Mais quand on rentre dans les détails et surtout que l’on s’attarde sur leur écriture, on se rend compte qu’ils sont aussi captivant sur tous ces points. Évidemment, notre exorciste hérétique est tout en haut, car en plus d’être impressionnant, il est un protagoniste nimbé de mystères. Ce n’est qu’une fois que l’on prend le temps d’explorer son passé que l’on comprend son histoire, mais aussi la raison de son exclusion des affaires de la cour. En fait, à chaque fois que l’on va en apprendre plus sur l’un des acteurs de cette pièce, on va être surpris par ce que l’on va découvrir. Certains démons vont prouver qu’ils ne sont pas que des monstres sanguinaires ou des menaces latentes. Ils peuvent aussi vivre en harmonie avec les humains et surtout chercher autre chose qu’une quête de puissance autour de ces reliques. Il arrive même que l’on tombe sur un personnage que l’on pensait connaître et qui, en quelques cases, va nous dévoiler un tout autre visage. C’est notamment le cas pour une personne précise qui nous délivre une apparition absolument mémorable. Quand on prend du recul, c’est impressionnant de voir cette justesse dans l’écriture pour chaque rencontre que l’on va faire. On nous montre des adversaires ayant des objectifs bien précis en tête tandis que l’on va s’attacher un peu plus à chaque chapitre au groupe qui se forme autour de nos protagonistes. Une histoire qui cherche à faire tomber les aprioris en montrant que l’être humain peut se présenter tout aussi monstrueux que le plus terrible des démons et qu’inversement il est possible de découvrir des créatures pouvant s’entendre avec les hommes.

Un scénario plein de surprises

Il est déjà temps de conclure cette chronique et pour ce dernier point concernant Miyabichi no Onmyoji, il se trouve qu’il est étroitement lié au premier. Comme vous avez pu le lire, l’histoire de ce manga se veut facilement accessible et ne cherche pas à partir dans tous les sens. Nous sommes face à une trame narrative simple et efficace qui parvient à enrichir le récit sans pour autant oublier son objectif initial. Mais cela ne signifie pas pour autant que le scénario se veut prévisible. Au contraire, avec ses quatre premiers volumes, la série a déjà su nous offrir son lot de rebondissements inattendus. C’est notamment le cas quand on aborde le flashback de notre protagoniste et tout ce qui est lié à ses origines. Mais de même, on va être agréablement surpris par tout ce qui va se créer autour de ces adversaires qui sont très loin d’être des créatures isolées ayant réussi à mettre la main sur ces reliques sacrées. Plus on avance et plus l’intrigue se complexifie sans pour autant chercher à être compliquée. Il s’agit là deux approches bien différentes, car la première désire surtout développer l’histoire globale sans pour autant s’éloigner de tout ce qui a été façonné depuis le départ. C’est exactement ce qui se passe avec ce manga et c’est juste agréable de suivre ce fil rouge tout en savourant les diverses surprises qui vont accompagner notre périple. Une œuvre qui sait très bien à quel moment placer ses retournements de situation afin de frapper dans le mille et ainsi attiser encore plus la curiosité du lecteur. Et j’espère de tout cœur que cela continuera dans cette direction pour la suite du récit, car cela rend l’ensemble tout bonnement plaisant à suivre.