Valse des nouveautés – Crunchyroll
Cela faisait un petit moment que je n’avais pas eu plusieurs nouvelles licences d’un coup d’un éditeur. De ce fait, difficile de proposer un nouveau numéro de la “Valse des nouveautés” pour traiter de plusieurs séries en même temps. Mais ça, c’était avant que je n’aie entre les mains deux des dernières nouveautés de chez Crunchyroll. Des séries qui ont débarqué en ce début d’année au sein de leur catalogue et où je me suis dit qu’il serait intéressant de voir ce que l’on peut analyser au cours de ces lectures. Voilà pourquoi je dépoussière aujourd’hui ce rendez-vous pour vous parler des séries “Nue’s Exorcist” et “Yumeochi”. A savoir que le premier a vu ses tomes 1 et 2 sortir simultanément là où le second n’a qu’un seul volume à l’heure actuelle de disponible. Et je dois vous dire que la surprise est venue du titre dont je n’attendais finalement que peu de choses et qui a su faire forte impression de mon côté. Deux expériences diamétralement différentes, mais qui sont tout aussi intéressantes à traiter. Préparez-vous à une petite pause pour que je vous parle de ces aventures.
Nue’s Exorcist
Nue’s Exorcist, de Kôta Kawae, nous emmène à la rencontre de Gakurô Yajima. Cet adolescent a une faculté assez singulière car, depuis sa plus tendre enfance, il peut voir les esprits là où le reste de la population ne peut les distinguer. Très loin de voir cette capacité d’un bon œil, il considère même que cela tient plus de la malédiction. Afin de faire de son mieux pour éviter de se retrouver face à une de ces entités, il affiche une personnalité des plus discrète dans son quotidien. Cela lui joue souvent de mauvais tours, car il se retrouve à faire souvent le larbin pour les brutes de sa classe. Mais à ses yeux, il préfère ça que de faire la moindre vague et ainsi attirer l’attention sur lui. Une vie qui semble lui convenir, même si cela implique de n’avoir quasiment aucun amour-propre à son égard. Pourtant, tout va basculer le jour où il fait la rencontre de Nue, une esprit différent des autres. Prenant la forme d’une ravissante demoiselle, celle-ci est scellée au sein du lycée et ne peut s’en extraire. Quand elle croise le regard de l’adolescent, elle décèle tout de suite en lui un fort potentiel. Elle lui propose alors un marché. Nue est prête à lui confier une partie de son pouvoir s’il se met à traquer et chasser les esprits qui hantent l’école, mais aussi cette ville. Cette proposition n’est pas au goût de Gakurô qui ne désire que mener une vie lambda. Malheureusement, un incident va le plonger dans une situation critique. Face à une terrible menace, il doit finalement accepter ce deal afin de protéger de potentielles futures victimes. Il ignore alors totalement que cela va le conduire dans un mode de vie où chaque jour est une lutte constante face à ces monstres de plus en plus nombreux ainsi qu’un combat pour ne pas attirer l’attention des exorcistes qui surveillent les lieux. Son souhaite d’une vie paisible ne semble maintenant n’être plus qu’un rêve brisé.
Pour commencer, je tiens à dire que j’étais assez curieux de voir ce que pourrait donner “Nue’s Exorcist”. Même s’il est vrai que le thème lié aux exorcistes a déjà été vu maintes fois, c’est un sujet qui m’intéresse toujours autant. Et en fait, il y a deux choses à savoir durant ma lecture des deux premiers tomes. En premier, le volume 1 a su poser des bases intéressantes, mais j’avais en même temps l’impression que certains passages avaient été sautés ou zappés. Un sentiment pour le moins singulier et qui donne une narration presque saccadée par moment. Mais c’est là que le second volume entre en jeu et va totalement corriger ce problème pour nous plonger dans une confrontation intense, émouvante tout en étant classique. Et c’est là que j’ai été bien plus séduit par la proposition de cette histoire. On nous propose une quête finalement assez simple autour de notre protagoniste. Mais la véritable force de cette série vient de ses interactions avec son entourage. C’est notamment ce qui se passe dans le deuxième acte avec vraiment une très grosse partie dédiée à son opposition avec une certaine exorciste. Et cela permet de souligner un point important de la série qui est son envie de mettre l’humain en avant quitte à laisser parfois de côté le surnaturel et ces “esprits”. On sent l’envie de l’auteur que l’on s’attache à ses personnages et cela a très bien fonctionné dans le deuxième tome. On voit à quel point, au-delà des monstres à abattre, ces combattants sont aussi et avant tout des humains qui doivent faire face à des blessures bien plus profondes qu’on pourrait le croire. Cela donne une très belle sincérité durant une partie des échanges entre les différents acteurs de cette histoire. A côté de ça, le titre arrive à offrir de belles scènes d’action pour un spectacle qui fonctionne et qui prend surtout son envol avec le tome 2. A noter qu’il y a un peu de fan service, mais que celui-ci ne nuit pas à l’immersion globale dans l’œuvre. Je suis curieux de voir si l’on va continuer à monter en puissance.
Yumeochi
Yumeochi, imaginé par Ryoma Kitada, nous fait faire la rencontre de Tsutomu Chôno. Cet étudiant de 21 ans est loin d’avoir la vie qu’il aurait souhaitée. Empli de regrets, il mène aujourd’hui une existence où il est libraire à mi-temps et où il est obligé de passer une bonne partie de son temps libre à dormir du fait de sa faible constitution. Cela a pour effet qu’il a une vie sociale quasiment inexistante. Et même quand il parvient à se rapprocher de quelqu’un, son manque d’expérience et sa difficulté à comprendre les autres font que ses relations ne tiennent guère longtemps. Alors qu’il est dépité par cette situation et se dit qu’il aurait aimé changer beaucoup de choses chez lui, il va faire une découverte qui va chambouler son existence. Alors qu’on lui demande de jeter des mangas qui n’ont plus leur place à son boulot, il tombe sur un titre qui lui est totalement inconnu. Curieux d’en apprendre plus sur cette histoire, il décide d’embarquer l’ouvrage avec lui. Mais alors qu’il s’endort avec ce dernier entre ses mains, il va faire un rêve pour le moins réaliste. Il se retrouve à l’époque où il était en seconde. Pensant n’être que dans un songe, il se dit que c’est l’occasion parfaite pour changer les choses et saisir toutes les opportunités qu’il a pu manquer par le passé. Une chance de se réinventer et ainsi de tirer profit de ces expériences pour se changer dans la réalité. Et cela commence en adressant la parole à la resplendissante Ageha Asakura. Une étudiante avec laquelle il n’a jamais eu de réels échanges, mais qui va être ici la première personne qui va l’ouvrir à de nouvelles possibilités. Il est alors très loin d’imaginer que ce lien qu’il va se créer en rêve va avoir de fortes répercussions dans le monde réel.
Je dois l’avouer, Yumeochi est un titre qui ne m’attirait pas plus que ça au début. C’est avant tout poussé par la curiosité que j’ai fini par me dire que j’allais tenter cette histoire. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris par ma lecture. Avant toute chose, il faut souligner que oui, il y a une part de ecchi dans certains passages, mais que ce n’est pas non plus omniprésent et ne nuit pas à la qualité principale de l’œuvre. Car oui, cette lecture m’a étonné par la profondeur de ses propos. En utilisant ce “voyage dans le temps onirique”, l’auteur permet d’aborder une question assez pertinente et que l’on s’est tous posé au moins une fois “qu’est-ce qui se serait passé si j’avais fait autrement ?”. C’est exactement tout le propos du manga où l’on est face à un jeune homme qui a énormément de regrets. Il ne s’agit pas de ses interactions avec les autres ou bien d’erreurs commises, mais de ce sentiment d’inaction qu’il a et qui est la cause, selon lui, de son inexpérience dans les rapports humains. Finalement, on peut facilement s’identifier à ce jeune homme qui mène une vie très banale et terne dont le regard se porte finalement plus sur le passé que le présent et le futur. C’est en ayant ce périple dans le passé à travers ses songes qu’il va progressivement se rendre compte qu’il est le seul maître de son destin et que ses choix peuvent totalement lui ouvrir les yeux sur ce qu’il est capable de faire. De même, j’ai beaucoup aimé la relation qui se tisse avec Asakura surtout quand on comprend la révélation importante qui arrive dans la seconde moitié du tome. Cela permet à la série de ne pas cibler uniquement un personnage, mais potentiellement plusieurs individus dans la même situation que Chôno. En sachant que la série se termine en quatre tomes, je pense que c’est largement suffisant pour aller au bout des choses. Cela peut donner une tranche de vie surnaturelle efficace traitant de sujets bien concrets. J’ai très hâte de prolonger cette expérience.