Ma Collection RPG #15 : Final Fantasy Tactics Advance

Il y a des jeux qui te marquent au fer rouge, qui s’incrustent dans ta mémoire dès ton enfance et qui ne te lâchent plus peu importe le temps qui passe. Final Fantasy Tactics Advance, sorti en 2003 sur Game Boy Advance, fait clairement partie de cette catégorie. Au sein de « Ma collection RPG« , qui ne cesse de s’enrichir depuis mes débuts en tant que joueur, la cartouche de ce tactical signé Square tient une place à part. Rare sont les titres qui, même après autant d’années, réveillent autant de fabuleux souvenirs. Un véritable voyage dans le passé à chaque fois que je retombe dessus. Je ne pouvais donc ne pas faire une chronique entièrement dédiée à cet opus portable qui, je le sais, a marqué l’esprit de nombreux joueurs à sa sortie. Direction le début de mon adolescence où ma GBA SP ne me quittait jamais et où je devais sûrement passer plus d’heures sur cette petite console que sur n’importe quel autre support. Et ce périple m’a fait un choc. Me voilà, les yeux écarquillés, devant un monde où les rêves devenaient réalité et où le gamin que j’étais pouvait facilement s’identifier à ce jeune héros en recherche d’aventures.

Une porte vers Ivalice : un monde où tout est possible

Tout commence dans une petite ville banale, avec notre héros, un jeune garçon habitant dans une ville enneigée en compagnie de ses deux amis, Mewt et Ritz. Le premier est un gamin timide qui subit sans cesse les brimades de la bande qui s’est formée dans leur classe. Ritz, quant à elle, est l’image d’une jeune fille forte, courageuse et toujours prête à venir en aide à ses amis. Un jour, ils tombent sur un grimoire pour le moins étrange qui va radicalement changer leur existence. Adieu ce manteau blanc qui recouvre constamment leur ville. Bonjour Ivalice, un univers de fantasy où les épées s’entrechoquent, les sorts fusent et les chocobos gambadent. Pour le moi de l’époque, cette introduction sonnait comme un rêve éveillé. En fait, elle représentait tout ce qu’un gamin pouvait rêver à cette période de la vie. L’ennui d’un quotidien où chacun à ses problèmes ne fait que nourrir notre imaginaire et notre envie d’extraordinaire. Mais ce n’est pas seulement une invitation au voyage qui s’offre à nous ici. Il y a aussi toute une réflexion qui va être faite autour de notre protagoniste et son désir de rentrer chez lui, malgré les formidables aventures qu’il vit. Un souhait que ses camarades ne vont pas forcément partager et qui vont même entrer en conflit avec lui à ce sujet.

C’est là que je me suis rendu compte de la profondeur cachée dans l’écriture de Final Fantasy Tactics Advance. Le jeu joue justement sur notre envie d’évasion pour ensuite nous poser une question qui va dépasser le simple cadre de la fiction et s’inscrire dans notre esprit bien après avoir éteint la console : est-ce que fuir la réalité pour un monde idéal est réellement la solution à nos problèmes ? Je me souviens très bien que même à l’âge où j’ai découvert le jeu, cette manière d’aborder ce sujet m’a profondément marqué. Car oui, nous pouvons facilement nous identifier à l’un de ces personnages dans les raisons qui leur sont propres de vouloir fuir cette réalité. L’empathie pour eux est forte, car on peut facilement comprendre leurs intentions. Mais en même temps, cette aventure m’a aussi fait réfléchir sur l’importance de faire face à tous ces défis et problèmes que la vie peut amener même s’ils peuvent se montrer douloureux. L’objectif de cette aventure n’est pas de nous extirper totalement de la fantaisie et de l’imaginaire. Il est avant tout question ici de trouver ce juste équilibre entre réalité et fiction.

Le tactical qui m’a mis un carton

Parlons gameplay, parce que c’est un élément qui fut très important dans mon appréciation de Final Fantasy Tactics Advance. Il est vrai qu’à première vue, nous sommes dans un tactical RPG pouvant sembler assez classique. Mais pour le gamin que j’étais, c’était l’une des premières expériences dans ce domaine. Le sentiment d’être sur un véritable échiquier où chaque unité est une pièce importante. Et pour l’époque, je trouvais cette sensation absolument grisante tant ce titre a parfaitement su enrichir tout ce système. J’avais vraiment la sensation que chaque bataille mettait mon sens de la stratégie à l’épreuve. En fonction des classes choisies, des ennemis rencontrés, et même de la composition du terrain, il y avait énormément de facteurs qui rentraient en ligne de compte. Cela rendait chaque affrontement marquant et les débuts pouvant sembler difficiles servaient à aiguiser notre esprit pour ensuite savoir s’adapter à toute situation possible. Surtout qu’au milieu de tout ça, il y a aussi des spécificités propres à certains jobs permettant d’entrevoir le champ de bataille sous un autre angle. Et bien sûr, impossible d’évoquer le gameplay de ce jeu sans évoquer les juges. Alors là, il s’agit autant d’une idée remarquable que d’un véritable cauchemar pour les joueurs et on peut être beaucoup à en témoigner.

Chaque affrontement est surveillé par un juge (mise à part certaines zones précises). Servant un peu d’arbitre, il impose des règles que l’on doit respecter sous peine de subir un malus voire un emprisonnement du personnage qui a enfreint une loi. Mais au contraire, il y a aussi des actions qui pouvaient être valorisées. Cette facette du titre redistribue totalement les cartes pouvant transformer un combat semblant facile en un vrai cauchemar ou l’inverse. Il fallait donc surveiller avec attention quelles règles seraient en vigueur pour soit les faire changer ou se préparer en conséquence. Une idée brillante qui apporte énormément de challenges tout en créant de la tension à chaque confrontation. Combien de fois je me suis trompé ou j’ai oublié une règle et que ça s’est retourné contre moi. Et quel plaisir c’est de réussir à vaincre un adversaire redoutable quand, en plus, le juge n’est clairement pas de notre côté. Au vu du nombre de missions conséquentes que Final Fantasy Tactics Advance propose, ce simple élément permettait d’éviter une certaine redondance tout en nous poussant à être toujours aussi vigilant. Un souvenir impérissable qui fait clairement partie de l’identité de cette aventure et a laissé son empreinte chez beaucoup de fans.

Final Fantasy Tactics Advance conserve sa magie

Je ne compte plus le nombre d’heures que j’ai passé sur Final Fantasy Tactics Advance. Sans oublier le nombre de runs que j’ai fait au fil des années. Il faut dire que malgré le temps qui défile, le titre a su conserver un charme fou qui fonctionne encore très bien aujourd’hui. Mais si je tenais autant à en parler, c’est parce qu’il représente une partie de moi. Une époque où je m’identifiais totalement à ces gamins qui avaient du mal à supporter le poids du monde réel et ne désiraient que vivre des épopées qui dépassaient leurs rêves les plus fous. C’est aussi pour ça que j’aime autant cette expérience vidéoludique. Elle nous rappelle l’importance de l’imaginaire peu importe la forme que cela peut prendre. Même s’il faut savoir vivre avec tous les défis qui se dressent sur notre route, il faut toujours garder une place pour cet enfant rêveur qui sommeille en chacun de nous. Un excellent tactical-rpg, mais surtout une grande aventure qui, même si elle a des défauts, est à mes yeux un morceau précieux de mon passé. Un rappel de tout ce temps passé sur cette petite console qui, malgré sa taille, me permettait de vivre des péripéties grandioses.

Cela me tenait à cœur d’évoquer dans ce rendez-vous un titre comme Final Fantasy Tactics Advance. Un de mes petits trésors qui a su parler à énormément de joueurs à sa sortie. J’espère que ces quelques lignes auront su vous transmettre cet amour que j’ai pour ce titre et surtout pour ce qu’il raconte. Dites moi en commentaires si vous aussi FF Tactics Advance fait partie de vos coups de coeur ainsi que vos meilleurs souvenirs dessus. J’espère aussi que ce rendez-vous vous plaît toujours autant et j’ai hâte de vous partager la suite de ma “Collection RPG”.