Ma-Collection-RPG-#16---The World Ends with You-2

Ma Collection RPG #16 : The World Ends with You

Il y a des jeux qui te chopent par surprise et où l’on rentre dedans comme si l’on était face à une expérience dont on ne peut détacher le regard peu importe le temps qui passe. The World Ends with You, sorti en 2007 sur Nintendo DS, en fait clairement partie. Pour ce numéro de “Ma collection RPG”, que je ne cesse d’enrichir au fil de mes souvenirs et de ces aventures, ce bijou signé Square Enix est notre sujet du jour. Il faut dire qu’il y a beaucoup à parler de ce jeu qui fut une véritable surprise à son lancement. Ce qui est fort en choisissant ce jeu vidéo comme thème du jour, c’est que j’avais envie de mettre en avant ces moments où l’on fait face à une nouvelle licence dont on n’attend pas forcément grand-chose et qui va pourtant frapper un grand coup. Je revois l’ado que j’étais, qui se lance à corps perdu dans les rues pixélisées de Shibuya afin de participer au célèbre et sinistre jeu des Reapers. Plus j’y pense et plus je me rends compte que ce titre est plus qu’une simple épopée mêlant fantastique et époque contemporaine. C’est avant tout une aventure qui a cette aura qui lui est propre par bien des aspects.

L’enfer de Shibuya

L’histoire démarre dans l’un des plus célèbres quartiers de Tokyo – Shibuya, avec son carrefour bondé et ses néons qui clignotent. Neku Sakuraba, le héros, se réveille ici, casque sur les oreilles, regard noir, et avec une seule certitude en tête : il ne supporte pas le monde qui l’entoure. Une image dont beaucoup peuvent s’identifier à une période de la vie où l’on préfère parfois s’isoler dans son monde, musique dans les oreilles, que d’être emporté par la marée humaine dans laquelle on évolue. C’est alors que l’on apprend que Neku est loin d’être un humain ordinaire. En réalité il est coincé dans le « Reapers’ Game », un jeu macabre où des âmes errantes comme lui doivent survivre une semaine, remplir des missions étranges et affronter des créatures dangereuses baptisées « Noise ». S’il gagne cette “compétition” il aura le droit d’avoir l’un de ses vœux exaucés. Mais s’il perd, il disparaîtra pour toujours.

Et pour parvenir à ses fins, il est obligé de faire équipe avec quelqu’un d’autre. Et tout au long de son périple, Neku va enchaîner les partenaires pour se sortir des pires situations possibles. Chacun de ses acolytes a son caractère, ses blessures, ses rêves et son souhait concernant la finalité de cette compétition. Je me souviens qu’à l’époque, je ne captais pas forcément encore tout le sous-texte. Aujourd’hui, je suis profondément touché par ce que le titre raconte en nous mettant aux commandes de ce personnage renfermé sur lui-même et qui apprend finalement que la solitude n’est pas une solution. Préférant l’isolement, il va pourtant découvrir au fil de ces défis à quel point avoir des gens qui sont là pour l’épauler est un vrai bonheur. Mais sur le moment, lors de ma première partie, j’étais surtout scotché par l’ambiance qui est vraiment l’un des points forts du jeu. La représentation de Shibuya dans cette aventure est remarquable. On plonge dans ses rues animées où l’on a le sentiment d’être inondé par les pensées des passants. C’est vivant, bruyant, chaotique et c’est ce qui amène cette immersion si forte dans cette épopée. Une aventure vidéoludique qui donnait clairement le sentiment de voyager même si le titre avait aussi bon nombre d’autres qualités en réserve. Et impossible d’évoquer “The World Ends with You” sans parler de son OST. Takeharu Ishimoto signe ici une bande-son qui retranscrit à merveille toute l’ADN du jeu vidéo. Avec ce mélange de J-pop, de rock, de hip-hop, avec des vibes urbaines qui collent parfaitement à ce lieu, on est totalement plongé dans ce quartier sans même avoir besoin de l’image. Chaque morceau te happe comme c’est le cas, pour ma part, avec “Twister” ou bien “Calling”. On le sait que la musique est une composante essentielle de toute aventure vidéoludique. Mais ici, nous sommes face à un jeu où l’expérience musicale est encore plus forte et prononcée. C’est même avec beaucoup de joie que je réécoute fréquemment l’OST. Et il suffit de seulement quelques notes pour que j’ai l’impression de me replonger dans ce récit. Ces chansons portent toute l’énergie du jeu : frénétique, mélancolique, pleine de vie. Ce n’est pas juste un fond sonore, c’est l’âme de The World Ends with You.

The world ends with you

Une identité qui lui est propre

A présent, parlons du nerf de la guerre : le gameplay. The World Ends with You n’est pas un RPG comme on a l’habitude de voir ailleurs surtout à l’époque de sa sortie. Faisant preuve d’une sacrée ingéniosité avec l’utilisation du stylet, il fallait faire preuve de vivacité pour réussir à sortir ses attaques faces à des ennemis pouvant se montrer retors. Et c’est là aussi que tout le système de badge du jeu se montrait captivant. Avec pas moins de 304 de ces objets, on pouvait vraiment se constituer un arsenal des plus variés avec des attaques originales et en adéquation avec cette ambiance si spécifique. Des outils que l’on pouvait faire monter de niveau et dont il fallait se montrer ingénieux pour s’adapter au mieux aux défis qui se dresseraient sur notre route. Sans oublier aussi tout l’aspect jonglage qui s’organise entre les contrôles du partenaire de Neku et ce qu’il faut tracer dans l’écran du bas. Nous ne sommes pas ici dans un titre où l’on peut se permettre d’être passif un moment. On sent le souhait que l’on soit constamment impliqué dans ce qui se passe et que l’on finisse par aiguiser son regard pour réussir à alterner au mieux entre tout ce qu’il est possible de faire. Mais une fois que t’as le truc en main, c’est vraiment un sentiment grisant qui se dégage de chaque partie. Ce système est justement pensé pour ne pas être forcément facile d’accès dès le début. C’est au fil des tentatives du joueur et de ce qu’il expérimente qu’il finit par acquérir les bases nécessaires pour ensuite s’éclater à chaque combat.

Et en fait, j’ai envie d’aborder un sujet qui me tient à cœur avec ce titre et qui se ressent dans chaque élément qui se constitue. On ressent totalement le souhait des développeurs de créer un récit qui ait une identité propre. J’ai déjà pu l’évoquer un peu plus haut, mais nous sommes ici dans un jeu qui ne cherche pas à nous plonger dans un monde fantastique. Au contraire, le fantastique s’invite dans la réalité et va se présenter comme un vrai cauchemar pour nos protagonistes. Et il y a un véritable parti-pris dans toute la direction artistique du jeu où l’on veut coller à ce côté “à la pointe de la mode” propre à ce quartier. Voilà pourquoi le titre nous embarque dans plusieurs boutiques qui sont toutes axées autour de certaines marques fictives. On veut vraiment coller à ce côté presque tendance en même temps que de réveiller le joueur de RPG qui sommeille en nous. Et ça ne s’arrête pas là étant donné que même les ennemis ont aussi ce petit truc qui donne un aspect street. Tout le jeu se présente comme une dédicace à toute cette culture qui est proche de nous, mais qui pourtant est très peu présente dans le jeu vidéo. On est dans une œuvre qui clame haut et fort son amour pour toute cette culture pop et cet art de la rue qui s’est développé au fil du temps. Un titre qui voulait rendre hommage aussi à un lieu mythique de la capitale japonaise qui a aussi cette capacité à nous faire rêver.

The World Ends with You, une virée inoubliable

Ce jeu, c’est vraiment un bout de mon adolescence. Il fait partie de cette catégorie de  RPG qui sortent des sentiers battus et qui m’ont fait justement apprécier cette différence. J’ai appris à apprécier ces personnages qui, finalement, peuvent ressembler à beaucoup d’entre nous dans leur façon de penser et leur rapport au monde. Sans oublier bien sûr cette aura unique qu’il a. Un savoureux mélange de rébellion et de cri du cœur.En écrivant ces quelques lignes, je me revois encore me donner à fond pour bien assimiler le gameplay propre à ce titre afin de surmonter les divers boss rencontrés. Une épopée que je n’oublierai pas de sitôt et qui a cette faculté à nous plonger totalement dans cette ambiance si unique. Une virée dans la street japonaise où le fantastique se mêle à des thèmes bien plus sombres et réalistes qu’on pourrait le croire de prime abord.

Alors voilà, The World Ends with You, c’est clairement un petit ovni dans le monde du JRPG. Pourtant, c’est un titre qui m’a secoué, qui m’a fait vibrer, et qui squatte encore mes pensées des années après. Et toi, t’as déjà tenté l’expérience propre à ce jeu ? T’as accroché au gameplay et tout ce qui tourne autour de ce lore impressionnant ? Je reste à disposition pour échanger, discuter et débattre avec joie de ce sujet qui me tient à cœur. Surtout qu’il y a encore beaucoup d’autres aventures que j’ai envie d’évoquer au cours de ce rendez-vous.

The world ends with you - Nezu

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