Isekai Samurai - Bannière

Isekai Samurai T1 & 2 : vivre par l’épée !

Je ne le dirais jamais assez, le genre de l’isekai est loin d’être aussi limité aux codes que l’on peut lui proposer. Oui, c’est un type de récit très prolifique qui peut donner un effet redondant, mais il y a aussi énormément de titres qui arrivent à se démarquer. Et c’est justement un vrai plaisir que de tomber sur une telle œuvre, car cela permet de voir comment un auteur réussit à transformer ce simple levier scénaristique pour ensuite proposer un univers qui lui est propre. C’est exactement ce que l’on va voir aujourd’hui avec la nouveauté des éditions Meian : Isekai Samurai. Débarquant avec ses deux premiers volumes, ce manga nous donne toutes les infos dans son nom pour bien cerner où l’on met les pieds. Mais s’il est bien question d’un samouraï se retrouvant dans un autre monde que le sien, il ne faut pas uniquement limiter ce récit à ça. Bien au contraire, j’ai été agréablement surpris par ma découverte de cette aventure aux combats grandioses et aux thèmes forts qui vont découler de ce voyage entre les univers. Préparez-vous à faire la connaissance d’une guerrière qui n’attend qu’une chose même dans cette autre vie.

Mourir dans l’honneur

Si le résumé est finalement assez simple, Isekai Samurai est très loin de se cantonner à ces quelques lignes. En effet, on comprend que l’on suit une combattante aguerrie qui se retrouve projetée dans un univers totalement imaginaire. Et c’est à partir de ce décalage que le titre va réussir à se démarquer par la suite. Évidemment, associer deux parties aussi diamétralement opposées contribue à éveiller notre intérêt, mais le titre ne veut pas uniquement jouer là-dessus. Au contraire, il va être question ici d’utiliser avec brio les codes de la fantasy pour mettre en avant des thématiques bien réelles et en lien avec la tragique quête de notre protagoniste.

Une vraie bourrasque

Dans un premier temps, j’ai été subjugué par le trait si spécifique de l’auteur de Isekai Samurai. Des dessins somptueux et regorgeant de détails qui vont autant sublimer certains paysages que nous offrir des scènes beaucoup plus épiques surtout lors des confrontations. En fait, le mangaka n’est pas du tout avare en double planches qui vont parfaitement mettre à l’honneur la puissance de notre héroïne, mais aussi les décors de ce monde de fantasy qui semble déjà tellement prometteur à découvrir. Ainsi, rien que sur la forme, j’ai été pleinement séduit par la proposition de la série qui sait frapper fort rien que sur le plan visuel. Mais là où j’ai été le plus bluffé concerne l’écriture de Ginko et tout ce qui va découler de son histoire. Car comme je le dis dans l’introduction, il ne faut pas limiter cette œuvre à une simple transposition d’un individu provenant d’une période historique dans un monde totalement imaginaire. Bien sûr, ce contraste a de quoi faire sourire surtout quand on voit notre jeune combattante être totalement surprise par tout ce qu’elle découvre. Cela donne une atmosphère un peu plus légère après une introduction qui aura été écrite dans le sang de ses nombreuses victimes. Mais pourtant, même si l’ambiance peut sembler rafraîchissante et le titre coloré, la réalité est tout autre. Nous sommes face à un récit qui traite brillamment de thèmes bien plus sombres et profonds qu’on pourrait le croire. Car la première chose qui nous frappe aux yeux est le fait que Ginko ne cherche pas à vivre.

En réalité, dès le départ, son objectif est de connaître une fin glorieuse. Reprenant les codes du samouraï, elle ne vit que pour cette conclusion et le fait de survivre même aux batailles les plus effroyables est un désastre à ses yeux. Ce qui fait que ce qui est censé être le plus précieux pour chaque être humain devient un véritable calvaire pour elle de par sa trop grande puissance et son incapacité à mourir comme elle le souhaiterait. Cela donne une profondeur captivante au titre où l’admiration que l’on a pour cette demoiselle concernant son talent à l’épée va très vite laisser place à une tristesse sans nom de la voir courir à toute vitesse vers sa fin. On confronte ici l’importance de la vie avec des principes poussés à l’extrême. Car dans l’imaginaire collectif, un samouraï peut paraître glorieux dans cette volonté de lutter pour ses principes jusqu’à son dernier souffle. Mais là, c’est tellement poussé à l’extrême que ça va avoir l’effet inverse et appuyer le fait qu’il est important de chérir la vie que l’on a plutôt que de chercher absolument à s’éteindre de façon grandiose. La joie qu’elle exprime face à un adversaire en devient presque malsaine, parce que l’on sait pertinemment ce qu’elle recherche à travers ce combat. Et tout le récit va s’axer autour de ça en donnant lieu à un parallèle vraiment intéressant entre une voie qui prône finalement la mort et des gens qui ne désirent que vivre paisiblement. Tout ça donne une richesse incroyable à l’œuvre et surtout d’importantes leçons de vie.

En plus d’être un excellent divertissement, Isekai Samurai va bien plus loin que ça. Nous sommes face à une œuvre qui, derrière son côté épique et spectaculaire, arrive à traiter de sujets bien plus sombres et même tragiques. Rien qu’à travers le personnage de Ginki, on nous conte avec brio cette volonté de mourir dans l’honneur plutôt que de vivre. Et si on en prend plein les yeux à la voir affronter des monstres gigantesques, on ressent aussi une profonde tristesse pour cette demoiselle qui s’est entièrement dévouée à la voie de l’épée. Une aventure qui arrive à allier ces deux facettes avec beaucoup d’habileté.

Isekai Samurai

Isekai Samurai bat ses adversaires

J’étais vraiment très curieux de découvrir ces deux premiers volumes de Isekai Samurai et je ne suis clairement pas déçu. On peut vraiment suivre ce manga sous plusieurs angles en fonction des goûts de chacun. Un titre qui peut totalement s’apprécier pour le spectacle qu’il offre et sublimé par le trait de l’artiste. De même, la fantasy utilisée est magnifiquement retranscrite au fil des pages afin de donner un univers à la fois maîtrisé, simple et diablement intrigant. Mais il est tout à fait possible de se lancer dans ce récit pour tout ce qui est traité au-delà des apparences afin de découvrir une histoire bien plus tragique. Le fait d’avoir autant de niveaux de lecture sans que jamais il n’y en ait une qui soit plus mise en avant qu’une autre est fantastique. Cela donne un équilibre fabuleux où tout est à sa place pour créer une immersion efficace. Et si cela ne suffit pas, il y a aussi notre protagoniste qui va être une des principales qualités de la série. Une combattante aguerrie qui nous en met plein les yeux tout en suscitant au plus profond de nous une profonde tristesse à son égard. Le genre de figure centrale dont on ne peut détacher le regard. On veut alors autant la suivre pour voir ses futures prouesses martiales face à des créatures imaginaires que pour espérer qu’elle puisse enfin trouver un autre but dans sa vie que de rechercher la mort. Et d’ailleurs, je tiens à souligner à quel point toute la première partie du manga centrée sur le quotidien de Ginko avant d’arriver dans cet autre monde est magnifiquement orchestrée. En seulement quelques pages, on ressent son envie d’en découdre, mais aussi le désespoir qu’elle ressent à chaque fois qu’elle survit.

C’est donc un énorme coup de cœur que j’ai ressenti pour cette découverte que fut Isekai Samurai. Un très bon exemple d’un titre qui arrive à montrer la richesse possible derrière ce genre que l’on repousse trop souvent juste pour des aprioris. Avec des dessins somptueux, un trait vif et sublimant chaque scène d’action, et surtout une héroïne suscitant autant l’admiration que la tristesse, nous voilà face à une aventure qui a tout pour plaire. De multiples facettes qui rendent cette expérience littéraire aussi plaisante que prenante et où l’on ressort de cette lecture avec énormément de réflexions sur la vie elle-même. Le genre de titre qui nous questionne sur des thèmes comme la solitude, la mort, la vie et le sens de notre existence. Avec une très bonne utilisation des codes de la fantasy pour porter des messages bien concrets, cette licence a de beaux jours devant elle. Si vous souhaitez autant une lecture qui assure le show qu’une épopée véhiculant des thématiques importantes alors vous serez sûrement conquis. Et bien évidemment, j’ai pas mal de questions pour le futur de cette saga. Est-ce que Ginko va finalement trouver un autre but à son existence ? Quels autres défis vont se dresser sur sa route dans ce nouveau monde ? Va-t-elle s’adapter totalement à tout ce qui façonne son nouvel environnement ? Est-il encore possible pour elle de retourner dans sa réalité ? Il me tarde déjà de me plonger dans les prochains chapitres.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de Isekai Samurai. Trouvez-vous que le titre arrive à proposer quelque chose d’intéressant concernant le développement de notre protagoniste ? Est-ce que, selon vous, la fantasy apporte ici un plus à l’ensemble de cette histoire ? Avez-vous apprécié l’incroyable trait de l’auteur ? Est-ce que celui-ci parvient, à votre avis, à sublimer l’intensité propre à chaque scène ? Avez-vous apprécié suivre cette samourai dans cet environnement qui lui est totalement inconnu ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *