Notre été éphémère bannière 2

Le rideau se baisse : Notre été éphémère

Cela faisait un petit moment qu’on ne s’était pas arrêté quelques minutes pour parler d’une série qui vient de se conclure. Qu’à cela ne tienne, je suis tombé récemment sur le dernier tome d’une série que j’affectionne tout particulièrement. Provenant de chez Meian, il s’agit de Notre été éphémère dont le sixième volume est venu mettre un terme à son récit. Ce yuri avait su m’émouvoir à de nombreuses reprises durant ma lecture et j’étais à la fois curieux et triste à l’idée que tout se termine. La raison à ça est évidemment liée à l’intrigue et surtout à l’avenir d’une de nos protagonistes. Un final que l’on redoutait, mais dont on ne pouvait y échapper, mais qu’il était important de vivre pour comprendre ce qui fait toute la force et la beauté de ce manga. Sa capacité à dépasser le cadre de la fiction pour nous conter avec tendresse et bienveillance cette relation qui laissera forcément un grand vide montre tout le talent d’écriture de l’artiste. Voilà pourquoi je ne pouvais pas ne pas dédier une chronique à ce dernier acte et à l’ensemble de cette série bouleversante. Soyez donc prêts à verser des larmes et à retrouver un couple qui nous touche en plein cœur.

La fin de l’été

Notre été éphémère Vol.1 - Meian

Pour rappel, Notre été éphémère est l’œuvre de Yuama qui nous raconte l’histoire de Shizuku et Kaori qui vont se rapprocher l’une de l’autre alors que tout semble les séparer. La première est asociale et préfère rester dans son coin à finaliser son roman qu’elle publie en ligne. La seconde se montre pétillante et ouverte à la discussion pouvant aborder facilement n’importe qui. Malgré ces différences, elles finissent par devenir des amies et un lien même plus profond commence à se tisser entre elles. Et là je vais devoir aborder fatalement un élément important de l’intrigue donc si tu préfères ne pas être spoiler mieux vaut éviter de continuer. Il est important de savoir que Kaori a une maladie très grave qui la conduira fatalement à mourir jeune. L’été qu’elle partage donc avec Shizuku pourrait donc bien être son dernier et c’est en sachant cela que l’on aborde ce dernier volume. Ce qui est terrible, c’est que cela fait plusieurs tomes que l’on voit la santé de l’adolescente décliner même si elle cherche à le cacher au mieux surtout devant sa partenaire. Et même si dès le départ, on sait que l’on est face à un récit qui s’annonce tragique, on a envie de croire en un miracle. C’est l’une des forces de ce manga qui joue parfaitement avec nos sentiments, car nous sommes dans le déni par rapport à cette fatalité qui frappe cette jeune fille adorable qui devrait avoir la vie devant elle. 

Ce qui fait que même si l’on est ému et profondément touché en voyant les moments de partage entre nos deux protagonistes, on a aussi un sentiment d’injustice à l’égard de Kaori qui voudrait juste vivre. Ce sixième volume cherche à nous préparer au mieux à cette conclusion qui s’annonce larmoyante et on est obligé d’avoir le cœur déchiré quand on voit le corps de cette étudiante faiblir de plus en plus. On sent que la fin est proche et pourtant on ne veut pas y croire comme ce serait le cas pour une personne qui nous serait proche et qui serait dans le même état. Ce récit nous conte avec brio la douleur qui peut assaillir autant le malade que ceux qui restent et doivent assister à ces derniers instants. Et plus que d’être simple spectateur, ces cases débordent d’une telle sincérité et d’un réalisme si profond que l’on ne peut que partager la détresse qui envahit chacun de ces personnages. Chaque fois que l’on tourne une page, on se demande si les larmes vont finalement couler en voyant que la fin est arrivée. Cette longue attente nous enserre le cœur et va aussi permettre d’observer Shizuku dans sa manière de se préparer à ça, de tenir sa promesse envers Kaori, mais aussi l’incapacité de l’être humain à pouvoir accepter la mort d’un être cher. Une triste réalité qui montre aussi le lien si fort qui unit nos deux héroïnes qui sont passées de simples connaissances à de fausses petites amies pour finalement bâtir quelque chose de bien concret. Ainsi, cet été qui n’aura duré que quelques mois aura autant été la période la plus belle de leur jeune vie, mais aussi la plus éprouvante qui soit.

Dès le départ, Notre été éphémère nous fait comprendre que l’on ne va clairement pas vers une conclusion heureuse. Au contraire, le titre va sans cesse nous rappeler du destin tragique qui s’annonce pour nos protagonistes, mais c’est le lecteur qui va refuser d’y croire jusqu’au bout. On nous présente une si belle complicité qu’on a envie qu’elle aille plus loin et surtout qu’elle se concrétise et qu’elles puissent enfin se dire à haute voix ces quelques mots qui font battre leur cœur. Une situation qui touche la corde sensible et où ce dernier volume va nous offrir une conclusion à la fois belle, triste et porteuse d’un important message.

Une ode au moment présent

Oui, ce dernier volume de Notre été éphémère se veut tragique et fait couler beaucoup de larmes. Pourtant, il ne faut pas non plus le voir comme simplement un coup de massue. En réalité, tout ce dernier acte est là pour nous préparer à cette fin et surtout délivrer un message fort pour Shizuku. On rappelle que cette dernière s’est coupé de toute interaction avec les autres suite à ce qu’il s’est passé lorsqu’elle était en primaire. Et même lorsqu’elle écrivait son roman, les débuts joyeux ont fait face aux critiques sanglantes de certains internautes. On était donc devant une adolescente renfermée sur elle-même et qui était prête à le rester pendant un long moment. Ce n’est qu’en faisant la rencontre de Kaori qu’elle va finalement changer petit à petit. Cette dernière est entrée dans sa bulle pour l’amener vers le monde extérieur. A partir de ce moment, le manga a toujours mis un point d’honneur à offrir des instants de bonheur aux deux et surtout que chacune puisse permettre à l’autre de s’épanouir. Même quand on ignorait pour la maladie de sa nouvelle amie, on pouvait ressentir cette envie que ces quelques semaines passées ensemble s’inscrivent à jamais dans leur esprit. Car voilà le discours le plus important que l’on peut extraire de cette histoire. Kaori sait très bien ce qui l’attend et elle a juste voulu profiter de ces moments avec celle qu’elle considère comme une amie précieuse, une aide qui l’a sauvée, mais aussi une femme qu’elle aime de tout son être.

Et si l’on ressent la tristesse et le désespoir qui s’emparent d’elle alors que l’on approche de la fin, elle nous exprime aussi, au lecteur et à Shizuku, à quel point cet été a été le plus beau des cadeaux. Pareil pour Shizuku qui a beaucoup évolué depuis. Elle a pu se réconcilier avec son passé, aller de l’avant et même se rapprocher d’autres personnes grâce à la présence et aux actes de Kaori. Le temps d’une période estivale, elle est devenue une lueur d’espoir pour elle et a su la sauver, mais aussi lui faire vivre des sorties inoubliables. Peu importe le temps qui reste à une personne, on ne peut éviter la tristesse qui va accompagner cette fin. Mais c’est là qu’il est crucial de rester auprès de la personne, de continuer à partager de bons moments et surtout de se rappeler de ce bonheur qui lui perdurera peu importe le temps qui passe. Une invitation à savourer tous ces moments du quotidien qui peuvent sembler anodins en compagnie de ceux qu’on aime, mais qui deviennent de véritables bijoux quand le pire vient frapper à la porte. Apprécier le présent avec nos proches, amis, amoureux et tous les gens qui comptent pour nous. C’est ce qui ressort de cette lecture et qui m’a profondément touché tant on est face à une situation que l’on peut tous malheureusement connaître. Il est alors vital d’aller de l’avant sans pour autant oublier celui ou celle qui a fait battre notre cœur.

Avec Notre été éphémère, je revois tout ce que j’aime dans le manga et qui transcende n’importe quel genre. Le type de récit qui nous tient en haleine et nous prend aux tripes par la sincérité qui en découle et surtout notre rappel que rien n’est éternel. Une ode à l’instant présent et au fait de profiter chaque seconde que l’on passe en compagnie des gens qu’on aime. Le faisant avec maestria en y ajoutant ce qu’il faut d’émotions, le titre brise aisément la frontière de la fiction pour nous dire que cette histoire pourrait très bien arriver. Une œuvre qui nous montre l’importance de se souvenir de ceux qui ne sont plus là et d’avancer grâce à tout ce qu’ils nous ont apporté.

Notre été éphémère ne s’oubliera pas

Il y a des œuvres qui savent utiliser avec brio l’émotion comme vecteur de messages importants. Dans un sens, c’est un moyen assez facile de toucher le lecteur, car cela fait appel à son affect et à ce qu’il peut ressentir face à une situation précise. Cependant, il faut aussi réussir à ce que l’on s’implique dans le déroulement du récit et surtout l’écriture des personnages pour que cela nous impacte pleinement. C’est exactement ce qu’a réussi Notre été éphémère tout au long de ces six volumes. En seulement quelques tomes, l’artiste a su créer une relation qui va grandement évoluer pour passer de simples connaissances à un véritable lien d’amour. Toutes les étapes sont bien pensées pour qu’on n’ait jamais le sentiment que tout soit pressé tout en conservant le fait que le temps est aussi compté pour Kaori. Et quand on franchit d’ailleurs cette étape, toute l’histoire prend une tournure encore plus pesante, car même si on apprécie ces scènes de complicité entre nos deux protagonistes, on ne peut effacer de notre cerveau le fait que l’horloge tourne et que le couperet peut tomber à tout moment. De ce fait, ce dernier acte ne prépare pas uniquement Shizuku au départ de Kaori, mais aussi le lecteur que l’on est. Une œuvre qui traite autant de la vie et de la mort en nous montrant l’importance de chérir la première et de préserver le doux souvenir de ces instants partagés avec ceux qui ne sont plus.

Se rappeler d’eux pour tout ce qu’ils nous ont apporté, mais aussi pour toute la joie procurée. Car même si la tristesse ressentie est déchirante, l’artiste veut avant tout montrer que celle-ci ne doit pas prendre le pas sur toute la joie qu’une personne a pu nous procurer. Voilà pourquoi je trouve que Notre été éphémère est un coup de cœur, mais aussi une histoire qui véhicule des thèmes forts. Et au-delà même de ce qui se passe devant nos yeux, je trouve que ce manga a cette faculté de transcender la fiction pour nous apporter de précieuses leçons de vie pour des moments où l’on sait que l’on sera tous perdus, tristes ou en plein désarroi. Nous avons tous notre propre façon de faire face à la perte d’un être cher, mais ce titre nous rappelle aussi qu’il ne faut jamais les oublier tout en continuant à aller de l’avant. Toutes ces étapes sont magnifiquement retranscrites par le biais de ce lien et surtout du parcours de Shizuku qui parvient enfin à franchir les différents murs qu’elle avait érigé autour d’elle pour se protéger du monde extérieur. Une chose qui ne fut possible uniquement parce qu’une personne lui a tendu la main. L’émotion est encore palpable en écrivant ces quelques lignes et je suis vraiment heureux de voir que le manga a toujours cette capacité à nous surprendre et surtout à parler directement à notre cœur sur des sujets que l’on va tous malheureusement connaître un jour ou l’autre. Une recommandation de ma part qui vaut largement le coup d’œil et qui montre que le Yuri peut parler au plus grand nombre.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti sur Notre été éphémère ainsi que sur sa conclusion. Trouvez-vous que ce titre peut devenir une excellente porte d’entrée à ce genre ? Avez-vous été profondément ému par le récit qui nous est proposé autour de ces demoiselles ? Auriez-vous aimé que la série dure un peu plus longtemps ou qu’elle ait parfaitement su aller là où elle voulait ? Est-ce que cette histoire d’amour a-t-elle réussie, selon vous, à aller au bout de ses idées et aborder des thèmes forts et importants ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *