Vavam Vampire T1 : un employé déterminé

Dans la multitude de thèmes qui ont été abordés maintes fois à travers le manga, celui du vampire est peut-être l’un des plus prolifiques. On a tous quasiment lu un titre mettant en scène ces buveurs de sang et c’est un sujet qui a toujours été une grande source d’inspiration pour les artistes. On a pu avoir des œuvres bouleversantes sur ces êtres, des revisites de certains mythes ou même des parodies désopilantes. Si j’évoque ça, c’est parce que le titre qui nous intéresse aujourd’hui fait partie de cette troisième catégorie. Provenant de chez Crunchyroll, il s’agit de la nouveauté Vavam Vampire dont le premier volume vient tout juste de sortir. Je l’avoue, ce n’était pas la série qui me tentait le plus au premier abord. Malgré tout, je me suis laissé emporter par ma curiosité et j’ai finalement plongé dans cette histoire inédite. Et comme je m’y attendais, on est vraiment sur une introduction qui s’amuse des codes du vampire pour créer un récit à la fois drôle et loufoque. Cependant, j’ai aussi pu me rendre compte que cette lecture regorgeait d’autres éléments prometteurs et amenant de belles promesses pour la suite. Voilà pourquoi je me suis dit qu’il était nécessaire de faire une chronique dessus. Je vous invite donc dans des bains où un employé pour le moins atypique ne bosse que de nuit.

Le gardien des bains

Depuis, Ranmaru attend le moment idéal pour le dévorer ! Car l’agent d’entretien est un vampire, fin gourmet de surcroît. Il fera tout pour protéger sa proie jusqu’à sa majorité, âge auquel le sang d’un jeune homme innocent est le plus délicieux. Mais Rihito entre au lycée, lieu de tous les vices… Pour croquer le fruit de ses efforts acharnés, Ranmaru va devoir se démener !

Alors oui, ce synopsis de Vavam Vampire peut clairement donner à sourire quand on le lit pour la première fois. Mais c’est justement aussi un pitch qui est là pour nous faire comprendre que ce manga ne cherche pas à se prendre au sérieux sans pour autant se cantonner à juste de l’humour. En effet, alors qu’on se lance dans cette lecture pour rire un bon coup, on va aussi se rendre compte qu’il y a d’autres choses importantes à faire ressortir de cette histoire. Une œuvre qui aborde la question de la puberté, mais aussi des relations humaines à travers notre vampire.

Entre humour et parodie

Autant le dire tout de suite, Vavam Vampire est un manga qui va avant tout prendre de court et ne pas chercher le sérieux, en tout cas durant une grande partie du tome. Il faut dire que Hiromasa Okujima n’est pas à son premier coup d’essai dans ce domaine. En réalité, cet artiste apprécie toujours prendre un ou plusieurs éléments bien connus ou présents dans l’imaginaire collectif pour ensuite les intégrer dans un contexte farfelu. C’est exactement ce qui se passe ici étant donné que l’on est face à un personnage historique qui est devenu vampire et qui se retrouve maintenant à s’occuper de bains la nuit. Cette phrase résume assez bien cette approche qu’a le mangaka de défaire ou tordre ces mythes ou figures imaginaires pour y insuffler sa propre patte. Et cela fonctionne bien, car on se laisse prendre au jeu de ce Ranmaru Mori qui a traversé les âges et qui, derrière son côté bienveillant, cherche surtout à se nourrir de la proie idéale à ses yeux. Cela en devient même profondément comique quand on voit tout le plan qu’il se fait pour que Rihito conserve son innocence. Prêt à tous les moyens possibles, il interfère au maximum pour l’éloigner de toute tentation possible. Mais, et c’est là que le titre devient intéressant dans son fond, le lycée débarque. Une période de la vie de chacun où il peut se passer énormément de choses et qui entrerait en contradiction avec ce que désire notre vampire.

Un terreau fertile pour amener encore plus de situations loufoques autour d’une possible relation amoureuse et charnelle. On rigole de bon cœur en voyant à quel point les tentatives de Ranmaru se soldent souvent par l’effet inverse de ce qu’il aurait voulu. Des quiproquos qui font partie intégrante de l’âme de cette série. Mais de même, la figure du vampire est à la fois maintenue dans ses codes par rapport à tout ce qui a fait sa légende. La crainte du soleil, le besoin de boire du sang et la longévité sont bien présents. Mais à côté de ça, on voit aussi et surtout un être de la nuit possédant deux visages, l’un plus monstrueux tandis que l’autre est teinté d’une certaine humanité. Les scènes sont nombreuses où l’humain qu’il était prend la parole au détriment de ses besoins en tant que vampire. Ce contraste peut faire sourire, mais apporte aussi une certaine tendresse pour ce personnage qui, au fond, désire le meilleur pour ce gamin qui lui a permis de trouver refuge entre ces murs. Cela me permet d’aborder la partie plus sérieuse du récit. Car oui, ce titre peut aussi amener des sujets profonds sur le devant de la table. C’est notamment le cas concernant tout ce focus sur l’adolescence. On nous parle ici de tout ce qui peut toucher aux premières expériences d’une vie, mais aussi au harcèlement, à l’amitié et au simple bonheur de mener une vie normale. Tout ça est sublimé parce que l’on voit tout ça à travers le prisme de Ranmaru qui n’a plus accès à tout ça et qui est coincé dans une boucle sans fin. Cela amène une dualité intéressante entre ces deux personnages et rend leur lien d’autant plus puissant et important pour la suite de l’aventure, surtout par rapport à la fin du tome.

Clairement, Vavam Vampire est un titre qui se veut assez loufoque de par son pitch de départ et surtout les situations dans lesquelles vont se retrouver les personnages. Mais je trouve que le titre, au-delà de jouer simplement sur la corde de l’humour, parvient aussi à proposer des choses prometteuses autour de ce vampire et de ses interactions avec le monde qui l’entoure. On voit que cette époque est loin d’être une sinécure pour lui et surtout qu’il a déjà traversé beaucoup d’épreuves dans sa longue vie. Cela peut donner une évolution intéressante de son écriture et de cette histoire.

Vavam Vampire plante ses crocs

Comme je l’ai indiqué, Vavam Vampire est un titre assez unique en son genre et qui peut totalement passer pour un ovni. Un manga qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais qui, quand on connaît l’auteur, s’inscrit parfaitement dans son style si particulier. On sent tellement qu’il cherche à s’éclater avant tout en proposant cette parodie de vampire et en l’amenant dans un contexte que l’on n’aurait jamais vu venir. Pour ma part, j’ai trouvé toute cette partie comique efficace et amenant plusieurs gags qui fonctionnent plutôt bien. Mais en plus de ça, je trouve que le personnage de Ranmaru est loin d’être seulement cantonné à sa condition de vampire ou bien à son objectif. On fait face à un être qui est tiraillé entre l’individu qu’il était avant cette transformation et la créature qu’il est devenu. C’est pourquoi on s’attache à lui malgré son souhait de se nourrir de cet adolescent. Car il a vraiment envie d’aider ce dernier et de faire en sorte qu’il puisse s’épanouir. Il y a presque un côté grand-frère parfois un peu trop envahissant qui se dégage de lui. Et même la symbolique qu’il y a entre les deux avec d’un côté Ranmaru qui représente la nuit et de l’autre Rihito qui est la représentation de la pureté et de l’innocence. Un contraste très fort et qui peut donner quelque chose d’intéressant par la suite. Surtout qu’il y a déjà dix tomes au Japon et que l’on peut donc se demander comment le récit va évoluer pour réussir à maintenir notre attention tout du long.

J’ai donc passé un bon moment avec ce premier volume de Vavam Vampire. La plus grosse interrogation réside dans le fait de savoir si l’on va rester sur le même schéma ou bien si l’on va partir dans une direction toute autre. Il faut dire que les dernières pages du volume pourraient nous amener à d’autres chemins prometteurs. Quoi qu’il en soit, cette introduction est idéale pour se changer les idées, rire un bon coup et surtout nous familiariser avec les différents personnages qui seront au centre de l’histoire. En plus de ça, l’auteur ne fait pas totalement disparaître la menace que représente le vampire pour le commun des mortels. Car même si une bonne partie du récit se veut amusante, il est tout de même question d’un buveur de sang qui ne peut s’arrêter de consommer sa seule source d’énergie. C’est justement dans ce contraste de teinte que ce récit arrive à marquer le coup et à pousser notre imaginaire à rêver d’un futur potentiellement plus sombre. Si vous appréciez l’humour de l’auteur dans ses précédentes œuvres et que vous souhaitez une lecture à la fois légère et prometteuse alors vous aurez sûrement de quoi vous mettre sous la dent avec cette nouveauté. J’ai maintenant quelques questions concernant le futur de cette licence. Est-ce que le quotidien paisible de Ranmaru va voler en éclats ? Son identité va-t-elle éclater au grand jour ? Si oui, comment va réagir cette famille qui l’a hébergé pendant près de dix ans ? Je suis intrigué de voir les réponses à tout ça.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Vavam Vampire. Trouvez-vous que le titre arrive à proposer une comédie qui fonctionne en parodiant le mythe du vampire pour l’amener dans un tel contexte ? Avez-vous apprécié tous les quiproquos qui font que Ranmaru se retrouve toujours à faire l’inverse de ce qu’il voudrait ? Pensez-vous que le titre pourra avoir une teneur plus dramatique ou sombre ? Avez-vous apprécié les divers personnages qui parsèment cette histoire ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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