Légères sur le dancefloor

Légères sur le dancefloor T1 à 3 : changer le temps d’une danse

Cela fait maintenant un moment qu’en plus de mes lectures habituelles, je me suis aussi lancé dans la découverte d’autres genres dont je ne suis pas connaisseur à la base. Parmi ceux-ci, le yuri en fait clairement partie et j’ai déjà pu aborder bien des œuvres sur ce thème depuis le début de l’année. J’ai pu découvrir à quel point ce type d’histoire pouvait proposer une myriade de sujets différents et captivants. C’est encore une fois ce que l’on va voir aujourd’hui avec les trois premiers volumes de “Légères sur le dancefloor”. Cette série, éditée chez Meian, fut disponible en avant-première à Japan Expo. Je me suis donc dit qu’il serait temps d’en parler surtout qu’il y a beaucoup à dire sur le sujet. Comme le dit si bien son titre, on va partir dans une histoire axée sur la danse. Curieux d’en apprendre plus, j’ai donc testé ces trois tomes qui m’ont permis de bien cerner tout ce qui fait l’attrait de cette œuvre. Une histoire où amour naissant, différences et art se mélangent pour permettre à des adolescentes d’enfin s’accepter comme elles sont. Préparez-vous à assister à des répétitions animées.

Une nouvelle partenaire

Ce que j’aime dans le synopsis de Légères sur le dancefloor c’est qu’en très peu de mots, on comprend où l’on se dirige. Nous plongeant dans le monde de la danse de salon, on va faire la connaissance de deux étudiantes aux antipodes l’une de l’autre et qui vont justement se compléter parfaitement. Débute alors pour elle une longue quête pour faire fi des normes et danser dans le rôle qu’elles ont chacune souhaité. Et c’est cette combinaison entre la danse et la tranche de vie que j’ai adoré, car elle amène des thématiques très actuelles et où l’on peut facilement se transposer à la place de ces demoiselles.

Une quête faisant fi des convenances

Assez vite, Légères sur le dancefloor va nous montrer des personnages qui semblent assez perdus dans ce qu’ils désirent réellement. Dès les premières pages, on nous montre Kiki qui semble déterminée à aller au bout de son objectif, mais en même temps hésitante sur le chemin à prendre. Pareil pour Michiru qui, même si elle semble foncer vers son rêve, fait aussi preuve d’une inquiétude concernant la perception que les autres vont avoir de sa prestation. Et ça, je trouve ça remarquable de réussir à retranscrire aussi bien et en aussi peu de temps toute la complexité de l’être humain. On nous montre des étudiantes qui se donnent un rêve à atteindre, mais qui sont perdues entre ce qu’elles désirent réellement faire pour y parvenir et la vision qu’on leur impose du chemin à prendre. C’est là que l’on nous montre que derrière l’élégance de la danse, cette discipline est aussi victime de préjugés et codes qui se concentrent plus sur le physique d’une personne que sur ce qu’elle désire réellement. On entre donc dans ce qui fait, à mon sens, l’une des grandes forces de ce yuri. On utilise ici le prisme de la danse pour raconter le mal-être d’adolescentes qui sont conditionnées pour jouer un rôle précis dans cette activité, alors que plus on apprend à les connaître et plus on se rend compte qu’elles veulent être l’inverse de ce qu’on leur dicte. Kiki ne veut pas diriger le binôme, mais suivre et porter une tenue adorable comme elle aime tant.

De l’autre côté, Michiru veut mener leur binôme et déteste justement qu’on la traite de fille adorable à cause de sa taille et sa beauté. C’est donc un long combat qui est mené par ces deux acolytes pour faire fi du regard des autres. Une bataille de longue haleine et qui est là pour nous montrer avec brio qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence. Ce n’est pas parce qu’une fille est grande qu’elle n’aime pas les choses mignonnes ou inversement. Surtout que plus on avance dans le récit et plus on ouvre les yeux aussi sur la signification parfois tragique que peuvent avoir ce genre de termes pour décrire quelqu’un. Cela va avoir pour effet de causer pas mal de remous dans leurs entraînements, mais en même temps avoir un effet libérateur pour ces deux danseuses qui prennent enfin du plaisir sur scène. Le titre ne nous montre pas des protagonistes qui réussissent constamment. Elles font des erreurs et connaissent des revers, mais elles s’entraident pour s’accepter comme elles sont et ainsi pleinement s’épanouir dans cet art. C’est une très belle leçon qui va s’accompagner de moments touchants entre les deux donnant envie de voir cette relation se consolider de plus en plus. Et finalement, si l’on apprécie de voir notre duo danser, on va être encore plus heureux de le voir grandir et avancer dans ce quotidien mouvementé en dehors même des représentations. Car c’est avant tout une tranche de vie décrivant une société où l’on juge bien trop sur les apparences sans connaître réellement la personne pour ce qu’elle est au fond d’elle.

Voilà pourquoi je trouve qu’en seulement trois tomes, Légères sur le dancefloor parvient à créer quelque chose de solide. Se focalisant énormément sur le lien naissant au sein de plusieurs binômes, la danse est autant un objectif qu’un moyen pour ces jeunes filles de s’épanouir dans leur quotidien. Et j’ai beaucoup apprécié le fait que le titre tourne autant autour de la dualité qui existe entre nos deux protagonistes. Cela montre à quel point il est important de s’épanouir en faisant quelque chose qu’on aime que d’être bridé par rapport à des codes pensés uniquement pour enfermer des gens dans des cases.

Légères sur le dancefloor entame sa prestation

Cette série fait partie de cette catégorie de mangas qui arrive à utiliser avec brio son décor de fond pour évoquer des sujets universels. Car si l’on parle ici de danse, les thèmes abordés peuvent totalement correspondre à d’autres milieux, activités et sports où l’on juge souvent sur l’apparence et non la personne en tant que telle. Et j’ai trouvé remarquable le fait que l’on nous présente des personnages qui, dans un premier temps, semblent se conformer à ces codes pour ensuite les briser progressivement. On voit à quel point la rencontre entre nos deux protagonistes va leur permettre d’ouvrir les yeux sur ce qui anime vraiment leur cœur quand elles dansent. Et même si cela signifie reprendre de zéro, elles y sont prêtes pour enfin être conformes à leur vision de cet art et que celui-ci rentre en adéquation avec ce qu’elles sont au plus profond d’elles. Une ode à la liberté d’être soi-même, à l’entraide et à l’épanouissement de soi qui s’oppose à une des choses les plus terrifiantes de cette société : le regard des autres. Une confrontation qui prend ici tout son sens et qui permet à la licence de dépasser son cadre initial pour porter des valeurs fortes et importantes pour n’importe qui. D’ailleurs, je trouve que les moments de complicité entre nos deux protagonistes donnent une belle lueur d’espoir. Elles s’ouvrent progressivement l’une à l’autre et vont enfin mettre des mots sur ce qu’elles éprouvent à l’égard de toutes ces étiquettes qu’on leur donne. 

Cela permet non seulement d’entrevoir un nouvel avenir pour ce binôme sur la piste, mais aussi que ces deux adolescentes puissent sourire de bon cœur dans la vie de tous les jours. En conclusion, cette découverte aura été encore une très belle surprise de mon côté. On a vraiment le droit à d’excellentes tranches de vie en matière de yuri et qui peuvent facilement faire écho avec ce que l’on peut connaître dans la vie de tous les jours. D’ailleurs, tout comme nos héroïnes, il ne faut pas se focaliser uniquement sur l’étiquette d’un manga pour le juger. Un yuri peut totalement plaire à bon nombre de lecteurs sans que l’on pense directement à ce que soit uniquement focalisé sur des relations entre femmes. Au contraire, il peut y avoir des thématiques formidables qui sont amenées à travers ce prisme et je ne peux que vous recommander de tenter l’aventure. Ce titre est, par exemple, une bonne porte d’entrée pour voir la profondeur d’écriture qu’il y a derrière ce genre. Un beau coup de cœur à découvrir selon moi. Et maintenant, j’ai tout de même quelques questions qui me viennent en tête suite à cette lecture. Est-ce que l’on va assister à une évolution toujours plus grande de notre duo ? Nos deux protagonistes vont-elles réaliser leur rêve commun ? Vont-elles continuer de se rapprocher ? Et quand est-il de l’amie d’enfance de Kiki ? Va-t-elle elle aussi trouver sa place sur scène ? Il me tarde de voir le futur de cette histoire !

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces premiers volumes de “Légères sur le dancefloor”. Trouvez-vous que le titre arrive à utiliser la danse comme excellente scène pour traiter de sujets plus graves ? Avez-vous eu de la sympathie pour ce nouveau binôme proposé ? Appréciez-vous la complicité grandissante entre nos deux protagonistes ? Etes-vous curieux de voir ce qu’elles peuvent accomplir ensemble ? Pensez-vous que l’on tient là un yuri qui montre encore toute la diversité de ce genre ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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