Ma collection RPG #30 : Ni no Kuni
Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd’hui pour un tout nouveau numéro de “Ma collection RPG”. Pour ce 30e numéro, je me suis dit que j’allais me tourner vers une aventure fabuleuse et enchanteresse. Voilà pourquoi, je vous embarque cette fois dans un voyage féerique avec Ni No Kuni : Wrath of the White Witch, le chef-d’œuvre de Level-5 sorti en 2013 sur PlayStation 3 (et remastérisé sur PS4, Switch et PC depuis). Ce RPG, bercé par l’animation de Studio Ghibli et la musique envoûtante de Joe Hisaishi, m’a captivé par sa tendresse infinie et sa profondeur émouvante. Si vous cherchez un titre qui allie cœur, exploration et combats dynamiques, ce conte est pour vous. Un jeu qui, comme pour beaucoup, m’a d’abord attiré par les trailers présentés. On y voyait justement cette esthétique qui donnait l’impression d’être plongé dans un Ghibli. Cela a suffi pour me convaincre que j’allais vivre une épopée extraordinaire. Cependant, je ne m’attendais pas du tout à ce que ce titre me marque autant. Laissez moi vous conter pourquoi il trône au sein de ma ludothèque !
Un univers enchanteur
Imaginez un jeune garçon nommé Oliver, un gamin ordinaire d’une petite ville anglaise, qui, rongé par le chagrin de la perte de sa mère, découvre un monde parallèle à travers un livre magique : le monde d’Alfendor. Ce royaume, inspiré des contes de fées et des films de Hayao Miyazaki, est un spectacle visuel à couper le souffle. Les cutscenes animées par le Studio Ghibli sont de véritables bijoux : fluides, expressives, avec cette douceur mélancolique qui fait vibrer l’âme. Chaque paysage, des prairies verdoyantes aux cités flottantes en passant par des forêts brumeuses, respire la vie et l’émerveillement. Les familiers, ces créatures adorables que l’on capture (un peu comme des Pokémon), ajoutent une couche de mignonnerie irrésistible : de l’orange espiègle Mitey au majestueux griffon, ils volent, nagent ou rampent avec une grâce inoubliable. C’est juste incroyable de vivre une telle claque en lançant la partie. J’avais totalement l’impression de plonger dans un de ces longs-métrages qui m’ont tant bercé quand j’étais môme et qui ont continué de me faire vibrer au fil des années. Là, la direction artistique n’est pas qu’une question d’embelissement pour émerveiller le regard du joueur. Elle a un rôle important pour donner le sentiment de plonger dans un véritable rêve éveillé. D’ailleurs, si cela fonctionne aussi bien, c’est parce que l’on peut facilement se transposer à la place d’Oliver qui cherche juste à échapper à une réalité qui peut se montrer souvent douloureuse. C’est pour ça que ce choix artistique convient tellement pour souligner l’importance de l’imaginaire et de la rêverie pour parfois aller de l’avant.
Mais au-delà de l’esthétique, c’est l’histoire qui ensorcelle. Oliver, armé d’un bâton magique et de son fameux compagnon qui va l’embarquer avec lui dans cet autre monde, se lance dans une quête pour restaurer l’équilibre d’Alfendor, menacé par une sorcière blanche maléfique. La grande force de cette histoire vient de la symbolique qui se cache derrière cette fantaisie classique. Cet univers reflète nos propres cœurs brisés : les habitants souffrent de “cœurs fêlés” – colère, tristesse, jalousie – et il faut les guérir avec des “bouts de cœur” collectés au fil de l’aventure. C’est une métaphore poignante sur le deuil, l’amitié et la résilience, traitée avec une grande maturité à l’image des films dont s’inspire le titre. J’ai été profondément ému lors de certaines quêtes secondaires où l’on répare des vies ordinaires, rappelant que la vraie magie réside dans l’empathie. Tout cela est couplé à la bande-son de Joe Hisaishi qui, avec ses pianos délicats et ses orchestres épiques, enveloppe le tout d’une nostalgie douce-amère, faisant de chaque instant un poème visuel et auditif. Ce mélange de réalisme et de fantasy pure crée une immersion totale, où l’on oublie vite la manette pour se sentir voyageur dans un livre vivant. Je me rappelle très bien que quand j’ai découvert le jeu pour la première fois, j’avais ce sentiment de replonger en enfance et de revivre certaines œuvres qui ont forgé mon amour de l’imaginaire.
Ni No Kuni nous enchante
Côté mécaniques, Ni No Kuni est un RPG action au tour par tour revisité, qui surprend par sa fluidité et sa profondeur. L’exploration en monde ouvert est un régal. Il y a tellement de choses à découvrir dans ces contrées magiques et inexplorées. Je pouvais me perdre un long moment à juste fouiller chaque recoin et contempler les décors qui s’offraient à moi. Les quêtes principales, linéaires mais riches en dialogues, s’entremêlent avec de nombreuses side-quests touchantes, qui récompensent non seulement en items mais en émotions. Je me souviens encore très bien de certaines de ces histoires qui m’ont profondément bouleversé. Car c’est aussi ça que nous offre ce jeu. Des récits profondément humains où l’on peut facilement s’identifier à ces gens que l’on rencontre. Derrière la magie de cet univers se cache une réalité beaucoup plus touchante qui traite de thématiques que l’on peut tous connaître.
Et concernant les combats, je trouvais le gameplay à la fois simple et diablement efficace. Un système hybride ingénieux : en temps réel pour les déplacements et attaques légères, mais au tour par tour pour les sorts et techniques puissantes. Vous commandez Oliver et ses compagnons, mais ce sont surtout les familiers qui portent l’assaut. Une mécanique de jeu que j’adorais tant il y avait encore cette envie de ramener le joueur à l’enfance. On s’attache à ces petites créatures qui nous accompagnent et vont lutter à nos côtés contre nos ennemis. Chacun a des affinités élémentaires (feu, eau, vent…), des faiblesses à exploiter, et peut être nourri, entraîné ou fusionné pour créer des monstres toujours plus forts ! Mais même en renforçant leur puissance, on conserve totalement ce côté mignon et coloré qui rend cette aventure aussi dépaysante. Si cela peut être un peu déstabilisant au début de bien cerner comment jongler entre nos protagonistes et leurs compagnons, une fois maîtrisée, la stratégie devient grisante. C’est accessible aux novices – pas besoin d’être un pro des JRPG pour s’amuser – tout en offrant de la rejouabilité pour les vétérans, avec un post-game qui approfondit les thèmes de la quête.
Il est vrai que l’une des grosses critiques qui a souvent été faite à Ni no Kuni est son rythme. Le début peut se montrer lent avec toute la découverte de ce monde et des mécaniques in-game. Mais une fois lancé, l’aventure ne nous lâche plus. Et finalement, c’est aussi ça que j’ai tant aimé dans cette épopée. Un peu comme un Dragon Quest, le titre ne cherche pas à nous faire rentrer tout de suite dans des combats endiablés ou face à des ennemis impressionnants. On veut d’abord nous imprégner du monde que l’on découvre et cela nous réapprend la patience, le plaisir d’admirer ce qui nous entoure et de simplement discuter avec les PNJ qui font vivre cet univers.
Dans ma collection, ce titre est vraiment à part. Il fait partie de cette catégorie de RPG qui pourrait presque être décrite comme du slow RPG ou bien du Cozy RPG par leur nature lente ou très contemplative. Mais c’est ce qui fait totalement son charme et qui m’a tant convaincu la première fois que j’ai posé les mains dessus. Une madeleine de Proust pour quiconque a grandi avec Ghibli. De plus, j’ai été profondément affectée par les thèmes qui y sont abordés. Derrière la chaleur ambiante de ce monde, on nous parle aussi de sujets bien plus graves et tragiques. Je serais très curieux de savoir si vous avez aussi joué à ce titre et comment vous avez perçu celui-ci. N’hésitez pas à le dire dans les commentaires et à me partager votre ressenti dessus. Un jeu qui a fait son petit effet même si aujourd’hui, il est un peu tombé dans l’oubli même avec un second opus. Mais pour moi, il continuera de vivre éternellement dans mon cœur et mon esprit à travers tous ces beaux souvenirs. On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures vidéoludiques.