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Dragon Quest HD-2D Remake : être de nouveau patient

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fait une chronique détaillée pour un jeu vidéo. Pourtant, les sujets ne manquent pas à ce sujet et puis il y a certains thèmes, à travers des titres, que je souhaitais aborder. Voilà pourquoi, je reviens aujourd’hui pour régler ça avec un article que j’avais depuis longtemps en tête après avoir fini le jeu en question. Je parle bien sûr de Dragon Quest III HD-2D Remake qui a été suivi, récemment, par les épisodes 1 et 2 de la licence. Et je me suis dit que ce serait intéressant de nous attarder sur la philosophie de cette saga qui va assez à contrario de ce que l’on peut voir maintenant dans le genre du JRPG. Il s’agit de son envie de proposer des aventures très ancrées vers le passé autant dans leur rythme que leur construction. Mais pourquoi la saga reste-t-elle dans ses fondamentaux là où bon nombre de licences évoluent vers d’autres horizons ? Une question que je trouve vraiment intéressante et dont j’avais envie d’y répondre à travers mon propre prisme et mon expérience sur ce fameux troisième opus. Je vous invite donc à prendre un siège et à profiter de l’instant présent, car il y a beaucoup à dire sur notre sujet du jour.

Un JRPG à l’ancienne

Vous le savez sûrement si vous me suivez depuis un moment, mais s’il y a bien un genre qui m’a bercé depuis ma plus tendre enfance, c’est le JRPG. J’ai grandi avec toutes les œuvres qui ont permis à ce style d’atteindre les sommets. Mais surtout, j’ai aussi pu voir, au fil du temps, l’évolution de ces productions qui ont su s’adapter aux nouvelles pratiques des joueurs. Par exemple, à l’époque, on pouvait passer des heures à farmer pour réussir à surmonter un boss ou obstacle qui nous bloquait. A présent, il y a des mécaniques supplémentaires permettant de faciliter celui-ci : vitesse accélérée, combats auto ou même des boosts d’expérience pour aller bien plus vite. Et si c’est le cas pour bon nombre de grands noms du JRPG, il y a une licence qui résiste encore et toujours à ce courant. Je parle bien sûr de Dragon Quest et j’ai encore pu le remarquer avec ce troisième opus. A la base, ma première rencontre avec la série s’est faite avec le huitième épisode comme beaucoup de gens de mon âge. Et déjà, je pouvais remarquer cette volonté de rester sur un fonctionnement à l’ancienne. On enchaîne les combats en gagnant très peu d’expérience par rapport à ce qui est nécessaire pour monter de niveau. Cela peut faire un choc quand on compare avec d’autres licences du même genre. Mais ce n’est pas uniquement sur ça que la saga conserve cette identité. Que ce soit dans l’exploration, la narration ou même le rythme, tout respire une certaine lenteur.

Ce n’est pas péjoratif, même si pour beaucoup cela peut sembler l’être tant ce mot a une connotation néfaste à présent. Cependant, je vois ici une série qui évolue à sa manière tout en voulant conserver ce qui fait son âme. Oui, quand on se lance dans un Dragon Quest, on doit clairement se dire que l’on ne va pas être sur quelque chose de dynamique d’entrée de jeu. Il est avant tout question ici de construire une aventure qui veut, avant même le scénario, nous donner le sentiment de partir nous même pour une grande escapade. C’est bien pour ça que la franchise revêt toujours une direction artistique colorée au-delà du style propre à Toriyama. On veut justement que nos premiers pas soient sous le signe de l’enchantement et que l’on ait envie de se perdre au sein de ces contrées magiques à la recherche de tous les secrets de celles-ci. C’est vrai que cela fait un choc, encore plus aujourd’hui, d’avoir entre les mains un jeu qui oblige autant le joueur à prendre son temps. Mais c’est aussi ce qui fait son charme, car c’est un rappel qu’avant d’être une course à celui qui finira le plus rapidement un jeu, ce médium est avant tout là pour qu’on s’amuse, qu’on rêve et que l’on s’évade. Un retour aux sources totalement voulu et qui peut en déboussoler certains, mais qui est important à mon sens afin que l’on puisse reprendre goût à cette envie d’errer des heures pour ne serait-ce que s’améliorer ou découvrir chaque petit trésor. Si certains peuvent y voir une obstination à rester dans le passé, j’y vois une volonté de préserver ce qui a fait le charme de tout un genre quitte à ne pas faire comme les autres et en perfectionnant ce qui est déjà établi.

Dragon Quest - combat

Un héritage qui perdure

Voilà quelque chose que je tenais à aborder, car c’est une réflexion que je me suis faite depuis un moment. Dragon Quest n’est pas qu’une série mythique dans le JRPG. C’est une véritable institution au Japon avec un engouement toujours aussi fort même après toutes ces années. On connaît toutes les histoires autour des sorties qui provoquaient une véritable onde de choc parmi la population. Mais comment cela peut-il être toujours le cas dans une société où tout va très vite et que l’on cherche plus à accumuler qu’à vraiment se poser pour savourer un seul jeu ? C’est là que je trouve vraiment captivant d’analyser ce qui fait toute la force derrière ce nom de Dragon Quest. Évidemment, on peut citer le fait que derrière le chara-design des monstres et personnages, on retrouve celui de Akira Toriyama. Un style graphique qui perdure même après la disparition de l’auteur. Mais si cela joue sur sa popularité, je pense aussi que cette série est un vrai échappatoire pour bon nombre de gens. Car quand on prend du recul, chaque opus reste dans un cadre de fantasy assez classique, avec certaines variantes ou exceptions d’un épisode à l’autre. On retrouve pas mal de monstres identiques et même un univers qui s’enrichit comme on peut le voir à travers les trois premiers jeux de la licence. En fait, je pense que Dragon Quest est un plaisir pour beaucoup, car il représente ce besoin de s’évader par moment quand la réalité devient trop pesante.

Manette en main, on oublie tout le reste pour affronter des slimes, retrouver ces personnages que l’on aime tant et des ennemis qui nous donnent du fil à retordre. Le fait que chaque jeu est un long périple n’est pas anodin, car cela permet aussi de faire durer le plaisir pour beaucoup de joueurs. On ne se lance pas forcément dans un rush pour aller au bout de cette aventure. Au contraire, on va profiter de ce qu’elle nous offre et on va même s’étonner à ralentir nous même le rythme dans l’espoir de savourer un peu plus de ce périple que l’on est en train de vivre. Dans une époque où l’on cherche constamment à imposer un rythme plus soutenu et une surenchère dans la mise en scène, Dragon Quest est un monument qui tient bon peu importe les tempêtes. Et on peut voir à quel point la formule fonctionne toujours autant avec la sortie de ces remakes qui réunissent toujours un monde fou. Un héritage qui continue depuis bien des années et qui est aussi très intéressant à mettre en parallèle par exemple avec Final Fantasy. Je m’explique concernant ça. Dans cette dernière licence, chaque épisode réinvente la formule installée par son prédécesseur faisant que l’on n’a jamais un opus identique à un autre. On est passé du tour par tour à des systèmes beaucoup plus centrés sur l’action pour finir par du pur action-RPG. De son côté, Dragon Quest, grand rival de l’époque, a pris un chemin totalement différent. Il reste fidèle à son identité d’origine en perfectionnant ses fondations. D’un côté un renouveau constant quitte à perdre certains joueurs pour en toucher d’autres. De l’autre, une ligne droite où l’on améliore le voyage pour préserver cette magie des premiers instants.

Dragon Quest nous rappelle bien des choses

En faisant cette chronique, j’avais envie de mettre des mots sur un sentiment que j’ai constamment en me lançant dans un Dragon Quest. Le genre d’expérience qui déroute de prime abord, mais qui est là aussi pour nous remémorer une époque où l’on n’avait pas l’impression de courir après le temps. Un moment de la vie où on savourait l’instant présent et que l’on s’investissait sur une aventure pourrant durer plusieurs dizaines d’heures sans que cela ne dérange nullement. C’est aussi un moment où l’on se concentrait sur un seul jeu pour le finir à 100% plutôt que de se perdre dans de nombreuses sorties et finir par hésiter entre tellement de jeux. Cela ne signifie pas pour autant que l’industrie vidéoludique actuelle n’offre pas des aventures fabuleuses. Au contraire, on a le droit à de belles pépites qui sortent chaque année et qui nous procurent ce besoin de voyager et rêver. En fait, je vois Dragon Quest comme une série qui continue d’exister et de consolider son aura dans une époque en totale opposition avec tout ce que véhicule cette licence. La patience, la lenteur, l’exploration et la simplicité sont ici les maîtres mots et je trouve qu’il est important de savourer ce type d’épopée qui vient calmer une vie parfois beaucoup trop pressée. Évidemment, il y a des hauts et des bas dans la série comme ce fut le cas durant ma découverte de ce troisième épisode. Mais finalement, même si j’ai pu râler sur le end-game parfois pénible, ce périple m’aura tout de même fait beaucoup de bien tant il m’a renvoyé à ce moi d’antan qui s’amusait simplement devant son écran peu importe le temps qu’il fallait pour avancer.

J’espère que ce type d’article vous plaît. J’ai vraiment envie, en 2026, d’aborder un peu plus de jeu vidéo, car je trouve que c’est un domaine où il y a tellement de choses à raconter. Et avec cette chronique, je souhaitais aussi traiter de Dragon Quest non pas pour le jeu en lui-même, mais pour ce qu’il symbolise dans le contexte actuel. Le JRPG dans son état le plus pur, avec ses qualités et ses défauts, mais qui arrive parfaitement à aller là où il souhaite nous emmener. Oui, on prend du temps pour simplement passer à la prochaine étape, mais cela nous fait encore plus savourer ce que l’on peut observer devant nous. Une licence que je vous recommande de faire si vous êtes amateurs du genre et que vous n’avez pas encore eu l’occasion de la découvrir. De même, pour ceux qui ne sont pas familiers, il faut juste prendre conscience de là où on met les pieds pour vraiment se préparer au mieux à ce qui nous attend. Dragon Quest n’est pas une course, mais un voyage inoubliable où l’on savoure chaque lieu que l’on explore et les rencontres que l’on va faire. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous avez d’autres jeux que vous voulez que je traite. Mais aussi, vous pouvez me dire ce que vous pensez actuellement de ce que représente cette saga dans un monde où l’on ne cesse de courir. On se retrouve très vite pour encore plus de récits en tout genre et bientôt l’heure des bilans !

Dragon Quest - roi

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