D. Gray-Man tome 1 : la quête de rédemption d’un jeune homme
On le sait bien, la crise actuelle fait qu’il est très difficile de découvrir de nouvelles licences en matière de mangas. Malgré tout, cela ne nous empêche pas d’avoir une multitude d’idées à vous proposer concernant cet univers d’une immense richesse. On s’est donc dit que ce serait le moment idéal pour mettre en place un tout nouveau type de chroniques où l’on reviendrait sur d’anciennes séries à travers leur premier volume. Un voyage dans le temps où l’on vous partagera notre ressenti sur ce que pouvait offrir ces introductions et le ressenti que l’on a pu avoir à l’époque pour ces oeuvres qui ont façonnées notre culture otaku. Pour commencer cette série d’articles, on s’est dit que l’on allait retourner dans le catalogue de Glénat avec D. Gray-Man. Si cette saga a su se faire une place dans le coeur de bon nombres de fans, il est intéressant de voir comment toute cette histoire semblait démarrer. Un premier contact qui fut bien singulier lorsque l’on a pu nous lancer dedans alors que l’on était encore de jeunes enfants. Il est donc grand temps de se poser quelques minutes afin de revenir sur ce premier contact incroyable.
Des démons parmi les hommes
D. Gray-Man, imaginé par Hoshino Katsura, nous plonge dans le quotidien du jeune Allen Walker. Cet adolescent, pouvant sembler tout à fait banal au premier regard, est en réalité en charge d’une mission hors du commun. En effet, alors qu’il n’était qu’un enfant, un étrange bonhomme est venu à sa rencontre. Alors qu’il était encore en train de pleurer la perte de son père adoptif, notre héros se vit proposer un marché des plus alléchants par cet étranger. Il lui promettait de le ramener à la vie s’il faisait un pacte avec lui. Ne comprenant pas ce que cela pouvait impliquer, celui-ci accepta et le spectacle qui s’offrit alors devant ses yeux le paralysa d’effroi. L’âme de l’être cher qu’il avait perdu s’en prenait à lui, car il allait devenir le pantin de celui que l’on nomme le Comte Millénaire. S’apprêtant à devenir un akuma, le mort lança une terrible malédiction sur l’oeil gauche de son fils avant d’être finalement tué par celui-ci qui venait tout juste d’éveiller son pouvoir d’exorciste. Face à un tel enchaînement de situations, Allen ne sut plus quoi faire et fut finalement récupéré par le Maréchal Marian Cross qui le prit sous son aile afin qu’il puisse rejoindre les rangs de la Congrégation de l’Ombre. Un entraînement intensif débuta alors et marqua à jamais l’esprit de ce jeune garçon qui, aujourd’hui encore, se rappelle des souffrances vécues.
Maintenant qu’il a atteint ses quinze ans, notre jeune exorciste reprend sa route afin de retrouver son mentor, mais surtout de se rendre au QG de son organisation. Malheureusement pour lui, le sortilège qui hante sa rétine ne sera pas au goût de ses camarades qui voient en lui un être néfaste et se rapprochant plus du démon que des apôtres chargés de les vaincre. Même s’il va avoir du mal à se faire accepter par les autres, Allen Walker n’est pas prêt de baisser les bras. Il refuse que quiconque se retrouve dans le même état que lui et subissent les souffrances qu’il a pu ressentir à l’instant où ce monstre s’est présenté devant lui. Une traque interminable va alors avoir lieu entre le jeune homme ayant grandi dans ce traumatisme et cette quête de rédemption et celui qui prend un malin plaisir à se servir de la tristesse des gens pour faire grossir son armée. Un conflit débute alors dans les coulisses de ce monde où la vie de nombreuses personnes est en jeu. Le seul moyen de pouvoir espérer avoir une chance face à ce terrible adversaire est de réunir les Innocences, des fragments d’un puissant cristal divin. Le combat ne fait que commencer.
Si D. Gray-Man a une place toute particulière dans notre coeur, c’est tout d’abord grâce à tout ce qu’a su apporter ce premier tome. Il est difficile de ne pas comprendre tout ce qui fait la puissance de ce récit, mais il est intéressant de revenir sur ce premier contact qui a su faire forte impression dès son arrivée en librairie. Tout cela est dû au fait que l’auteure a parfaitement su donner naissance à un univers aussi sombre que savoureux où l’on se perd avec délectation dans tout ce que cet environnement cherche à nous raconter.
Un voyage oppressant et fascinant
Ce qu’il faut savoir avant tout concernant la lecture que l’on a fait de l’époque concernant ce premier tome est très singulière. En effet, on avait l’habitude de lire des shonens avec des univers assez colorés et qui mettait avant tout l’accent sur l’amitié, la détermination et le courage. Des aventures qui traitaient de sujets très courants et c’est alors que l’on s’est tourné vers D. Gray-Man. Une chose nous a alors sauté aux yeux tandis que l’on parcourait ces quelques pages. Il s’agit de l’environnement dans lequel on évoluait et qui n’avait rien à voir avec ce que l’on avait pu lire auparavant. L’ambiance angoissante du titre, les ennemis que l’on rencontrent, et même la teneur des propos tenus nous a littéralement bluffé. Le fait de suivre le jeune Allen Walker, un adolescent de 15 ans, dans un périple violent et mortel avait quelque chose d’hors du commun. Rien que par tout ce qu’il a vécu auparavant, on était bluffé et stupéfait de par toute cette sombre aura qui entourait ce personnage pourtant souriant. Ainsi, ce premier volume parvenait à remplir à merveille son rôle qui était autant de poser les bases de ce récit que de nous provoquer une certaine dose de frissons à travers les thématiques abordées. Une force remarquable qui parvenait à se graver dans notre esprit afin de nous préparer à ce qu’il allait bien pouvoir se passer par la suite.
Si l’on découvre peu à peu les quelques personnages qui nous accompagneront tout au long de notre épopée, on est avant tout ici pour suivre le parcours d’Allen. C’est là aussi que l’on atteint l’un des points les plus pertinents de cette introduction qui est la mise en place de son protagoniste. Il faut un peu de temps pour comprendre le passé, mais aussi les motivations de ce garçon. Au départ, il nous paraît comme un adolescent attentionné qui est toujours prêt à aider les autres. Pourtant, plus on avance dans le récit et plus on prend conscience de ce qu’il a traversé. Outre le fait de vouloir empêcher que d’autres commettent la même bêtise que lui, il cherche aussi à se racheter pour la vie qu’il a extirpé de son sommeil éternel pour ne lui offrir qu’une renaissance teintée de douleur. On est donc sous le choc en voyant toute la profondeur de ce héros tourmenté qui se jette dans la mêlée autant pour lui que pour les autres. Rare sont les oeuvres à réussir à mettre autant d’humanité, mais aussi de tragédie en un seul personnage qui, derrière ses sourires et sa tendresse, cache une terrible blessure. Le début d’un long et périlleux voyage qui nous a captivés dès la première minute.
D. Gray-Man réussit avec habileté son prologue qui nous dépeint un univers angoissant et où l’on avance la boule au ventre en s’imaginant à quel point les akumas peuvent être n’importe où. De plus, le fait d’avoir imaginé un tel rapport entre la mort, la tristesse et la souffrance pour faire naître ces monstres est brillante, car cela ne fait que renforcer ce sentiment de malaise que l’on a devant eux. Des âmes perdues qui semblent encore crier de supplice en espérant juste qu’on mette fin à leur existence corrompue. Un début tout juste brillant.
D.Gray-Man réussit son exorcisme
On a beau savoir à présent à quel point cette licence est de qualité, il y a quand même quelque chose d’important à noter. Il est normal de voir une série évolué au fil de ses tomes, car après tout c’est aussi une façon d’apporter des changements et un renouvellement constant de notre intérêt pour la suite. Pourtant, il y a un élément remarquable pour D. Gray-Man. Il s’agit de la faculté de la mangaka de conserver cette atmosphère unique et terrifiante qui se dégage déjà de cette introduction. Une licence qui reste toujours fidèle à son identité qui lui est propre et qui nous aura provoqués tellement de frissons. Que cela soit notre rencontre avec le premier akuma, la prestance du Comte ou bien le passé d’Allen, chaque scène est là pour nous plonger un peu plus dans cet abîme obscur où la mort semble omniprésente. On continue malgré tout d’avancée de par la sympathie que l’on a pour notre héros et surtout notre désir de voir s’il parviendra autant à vaincre son ennemi de toujours qu’à faire une croix sur son erreur qui a bousculé toute son existence. Cette lecture va ainsi bien plus loin que la simple présentation de personnages ou la construction des bases de ce récit. C’est avant tout une aventure qui parvient à imprégner son lectorat et dont il est impossible de s’en défaire.
D’ailleurs, il est important de noter à quel point toute cette présentation est minutieusement pensé de façon à ce que la suite du récit puisse étendre tous ces petits détails qui font le charme du manga. Que cela soit par le renforcement de nos héros, l’aspect tragique de cette confrontation et surtout la dangerosité que représente la menace des akumas, tout y est pour nous mettre dans cette ambiance unique. Bien loin de tout ce qui se faisait à la même période, ce volume n’a absolument rien perdu de sa superbe et fut pour nous l’élément déclencheur d’un périple qui nous a profondément marqué. Un premier pas dans ce qui se faisait de meilleur en matière de shônen obscur et mature. La lutte menée par Allen Walker se grave alors dans notre esprit au vu de tout ce qu’il endure et surtout de la sympathie que l’on parvient à avoir à son égard. On ignorait alors tout de ce qu’allait nous réserver cette expérience littéraire concernant notre jeune ami et tout ceux qui croiseront sa route. Les prémices réussies d’une confrontation des plus grandioses et qui ne cessera jamais de redoubler d’intensité et de faire de multiples victimes.
N’hésitez pas à partager votre propre ressenti ainsi que vos souvenirs concernant la découverte de ce premier volume. D. Gray-Man fut-il l’un des mangas qui ont façonné votre voyage au sein de la culture otaku ? Qu’avez-vous éprouvé en vous aventurant dans cette épopée ? Trouvez-vous que la saga a toujours su conserver ce qui faisait l’essence de son histoire ? Quel est votre personnage préféré parmi cette galerie grandiose ? Croyez-vous que ce manga parvient à se différencier de ses concurrents ? Dites-nous ce que vous avez pensé de ce premier article et on reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de ces oeuvres. 🙂