Perfect Crime tome 4 & 5 : le duel tant attendu
Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de cet univers qui me tenait à cœur. Je parle évidemment de Perfect Crime, édité chez Delcourt Tonkam. En effet, je n’avais pas fait de chronique sur le tome quatre du fait que je préférais voir la suite afin de me faire un avis définitif. Il faut dire qu’en seulement deux volumes, ce thriller a su prendre un virage surprenant et bienvenu. Comme on pouvait l’espérer après le troisième tome, le conflit entre Usobuki et Tada se fait bien plus ressentir. Gardant toujours une écriture soignée dans ses personnages, Perfect Crime dévoile enfin une grande partie de son intrigue. Cependant, ce développement tant attendu est-il à la hauteur de nos espérances ? Je vous l’annonce toute de suite, le plaisir est largement au rendez-vous. Il est donc grand temps de replonger au côté du tueur le plus insaisissable du monde otaku.
Usobuki se rapproche de Tada
Perfect Crime, imaginé par Arata Miyatsuki et Yuya Kanzaki, continue de nous faire suivre la vie de Tadashi Usobuki. Ce tueur à gages ne cesse de faire tourner les forces de l’ordre en bourrique et notamment le sergent Tada. Les trois premiers volumes faisaient découvrir l’envers des contrats de ce meurtrier. Cependant, ces nouveaux volumes changent la donne en s’attardant sur la dualité entre cet homme et son ennemi juré. En effet, tout au long du troisième tome, on ressentait la déchéance du policier face à la puissance de son adversaire. Lui qui prônait la justice ne pouvait venir à bout de sa némésis à travers ses convictions. Au plus profond de lui, Tada commençait à envisager la pire des solutions pour mettre fin au massacre perpétré par Usobuki. Ce changement de comportement n’était pas pour déplaire à ce dernier qui semblait tout faire pour atteindre cette conclusion.
Malheureusement, cet homme de vertu avait beau s’approcher des ténèbres, il continuait de résister à leur appel. Tandis que leur duel reprend de plus belle, de nouvelles pièces viennent s’ajouter sur l’échiquier. On peut citer Momose, l’éternel soutien du sergent Tada qui est prête à tout pour le protéger et l’empêcher de commettre l’irréparable. Le détective Atsushi Hosaka fait aussi son entrée sur scène. Cet homme ayant assisté aux méthodes d’Usobuki a vu en lui s’éveiller une attirance morbide pour lui. Enfin, la grande sœur de la défunte Yame apparaît et compte bien se confronter à son meurtrier. Tout ce beau monde risque bien de rendre le combat entre Tadashi et Tada encore plus complexe qu’il ne l’était déjà. Cet attroupement d’individus lui faisant face est une bénédiction pour notre tueur semble avoir toujours plusieurs coups d’avance. L’heure est venue pour lui de révéler son objectif au seul adversaire pouvant le mettre hors d’état de nuire.
Avec l’arrivée de nombreux nouveaux protagonistes, l’intrigue principale de l’histoire prend enfin son envol. La tension et la détermination opposant ces deux hommes n’a jamais été aussi forte. C’est un tout nouveau chapitre de leur affrontement qui s’écrit à travers ces chapitres.
La traque prend un tout autre essor
Ce que l’on attendait depuis longtemps est enfin arrivé. La confrontation entre nos deux protagonistes est au cœur du récit. Celle-ci est magistralement orchestrée de sorte que le lecteur puisse s’y immerger immédiatement. On comprend alors tout le travail qui fut fait en amont afin de mettre en place cette situation oppressante entre les deux hommes. Tous les meurtres commis par Usobuki ont forcé Tada à flirter de plus en plus avec la noirceur qu’il exposait à travers chaque corps. Il s’agissait d’un long processus permettant de créer un lien malsain les réunissant. Ainsi, le jeune inspecteur attentionné que l’on a connu au début de Perfect Crime change. Il affiche une véritable obsession pour ce criminel qui lui échappe sans cesse. Malgré sa faculté à résister au pouvoir de Tadashi, il reste la marionnette de celui-ci qui l’emmène là où il le souhaite.
C’est donc un combat intense pour Tada qui doit affronter cet antagoniste, mais aussi sa propre part d’ombre. Cela se ressent tout au long du quatrième volume et, alors qu’on pensait que tout allait éclater, le dernier tome chamboule une fois de plus notre vision. Alors que notre policier semblait enfin réussir à prendre de la distance face à sa quête de vengeance, un incident va bousculer tout cela. On n’en dira pas plus sur la nature de cet évènement, mais elle influence grandement le futur de la série. La faible lueur d’espoir qu’on pouvait observer disparaît lentement pour faire place au regard hypnotique d’Usobuki. Ainsi, on se retrouve totalement surpris et on ressent une certaine peur pour notre jeune policier. En effet, il est à présent entouré de gens prêt à l’utiliser. Par cela, la narration du titre se saisit de nous pour ne plus nous relâcher. Le fait aussi de découvrir les plans de notre tueur à l’égard de son rival ajoute une volonté de voir s’il va arriver à ses fins. Un rythme qui s’accélère grandement et qui retient notre attention de la première à la dernière page.
Une fois de plus, Perfect Crime met en avant la force de son personnage central. Notre spécialiste du crime ne cesse de nous étonner et de démontrer tout son talent tout au long de la lecture.
Un criminel toujours aussi insaisissable
S’il y a une chose qui reste constante tout au long de Perfect Crime, c’est la toute-puissance de Tadashi. Plus le temps passe et plus la sensation d’avoir en face de nous un être supérieur se précise. En effet, les forces de police ont beau savoir qu’il est derrière un meurtre, il reste intouchable. De ce fait, on a vraiment du mal à imaginer comment il serait possible d’arrêter cet homme. De plus, les évènements du cinquième tome font que le seul adversaire possible, à savoir le sergent Tada, se retrouve en mauvaise posture. On a vraiment l’impression d’être manipulé par notre tueur à gages depuis le début. S’il y a eu quelques obstacles se dressant sur sa route, il ne lui fallut pas longtemps pour se débarrasser de ces nuisances. Même lorsqu’on a l’impression que cela risque de changer, on sait au fond de nous qu’il aura toujours un moyen de s’en sortir.
Ce manque de dangers pour Usobuki pourrait être un point néfaste, mais c’est tout le contraire. Cela accentue encore plus l’aura oppressante et le charisme de cet antagoniste. Le lecteur ressent de ce fait une forte attirance pour ce personnage qui sublime le récit. On ne se pose plus tellement la question de comment va-t-il pouvoir être arrêté, mais de voir par quel moyen il va échapper une fois de plus à la police. Plus les pages passent et plus le lecteur a la sensation que cet antagoniste ne se cache plus. On ressent le plaisir morbide qu’il a lorsqu’il voit tous ces hommes et femmes se débattre au creux de sa main. Il est tel une faucheuse balayant la vie de tous ceux qui ose croiser son regard sans qu’il soit possible de réagir. C’est ce côté presque divin mêlé à un caractère captivant qui fait que l’on est impressionné par Tadashi. Chacune de ses apparitions se grave ainsi dans notre mémoire sans que l’on puisse l’oublier.
On peut finalement dire que Perfect Crime, en plus de nous scotcher à chaque case, ne cesse de jouer avec nous. C’est un voyage haletant et déroutant qui attend tous ceux qui oseront côtoyer le mystérieux assassin.
Perfect Crime ensorcèle une fois de plus
En conclusion, ces deux tomes de Perfect Crime permettent de profiter d’un excellent développement de l’intrigue. On commence ainsi à découvrir les réelles intentions de Tadashi à l’égard du sergent Tada. Avec un véritable talent d’écriture sur chacun des personnages et un protagoniste fascinant, ce manga atteint un tout autre niveau. Reprenant tout ce qui a fait le charme des premiers titres, l’œuvre s’attarde enfin sur ses principaux protagonistes. De ce fait, cela permet un attachement plus grand à leur égard tout en faisant la lumière sur certaines interrogations. On se retrouve littéralement propulsé au cœur du monde obscur d’Usobuki et des raisons le poussant à s’intéresser à l’homme pouvant résister à son regard. Une fois de plus, la partie de chasse entre ces deux êtres est bouleversée alors que la menace ne s’est jamais fait aussi grande pour notre policier.
Esprit Otaku continue de vous recommander cette série qui chamboule les codes du genre à travers son personnage principal. Perfect Crime plaira aux amoureux de thriller et à ceux cherchant un récit prenant qui plonge le lecteur au plus profond de la noirceur humaine. Notre assassin professionnel est en passe de devenir l’un des antagonistes les plus marquants du monde otaku. De plus, l’histoire prend une tournure inattendue qui nous donne absolument envie de connaître la suite. Quel destin réserve Usobuki au sergent Tada ? Ce tueur énigmatique parviendra-t-il à ses fins ? Tout comme ses pauvres victimes, on ne peut résister à l’appel envoûtant de son regard. On arrive à la fin du cinquième tome que déjà, on souhaite découvrir le futur de ces deux hommes que le destin a mis en confrontation. En tout cas, c’est encore une grande réussite pour ce seinen qui mérite largement le coup d’œil. Il va maintenant falloir prendre son mal en patience avant de pouvoir mettre les mains sur le prochain volume.
Et vous, qu’avez-vous pensé de ces nouvelles excursions dans le monde de Perfect Crime ? À votre avis, que compte faire Usobuki pour la suite ? 🙂
© Arata Miyatsuki & Yuya Kanzaki / Shûeisha