Last Pretender tome 1 & 2 : un mariage atypique
Par moment, on découvre une nouvelle série et lorsque l’on lit le résumé, on ne sait pas vraiment ce qui va nous attendre. Ce fut exactement le cas du manga dont on va vous parler aujourd’hui. Last Pretender, édité chez Kana, semblait parti pour être un shônen plaisant, mais assez classique. Cependant, une fois plongé dans cette aventure, on a été surpris par l’aisance avec laquelle le récit nous emporte. Il se dégage de cette oeuvre une atmosphère puissante et attrayante qui fait que l’on ne peut détacher le regard de ce qui se dessine devant nous. L’épopée qui se joue dans ces deux premiers tomes n’en est encore qu’à ses balbutiements. Cette première impression pose ainsi les bases d’une intrigue qui s’annonce prometteuse. Il est donc grand temps de voir ce qui fait la force de ce prélude. L’heure est venue d’assister à l’un des tournois les plus étranges de la galaxie !
La femme la plus forte de l’univers
Last Pretender, écrit par Eto Shunji et dessiné par Miwa Yoshiyuki, prend place sur Terre. On observe un univers mêlant science-fiction et fantasy qui nous conte une tradition bien étrange. En effet, le prince héritier de cette chère planète bleue doit se trouver une épouse à l’âge de seize ans. Cependant, ce n’est pas n’importe quelle femme qui a le droit de se hisser au rang de reine. Pour décider qui aura l’honneur d’unir sa vie avec le futur souverain de la Terre, un grand événement est organisé. Celui-ci prend la forme d’un tournoi intergalactique qui oppose des représentantes de toutes les espèces peuplant l’univers. C’est par la force que l’une des candidates devra se hisser jusqu’à la victoire et espérer monter sur le trône. La violence de cette compétition n’a d’égale que son importance et décidera d’un tournant majeur concernant l’avenir de la galaxie. L’amour n’a que peu d’influence dans cette arène où tous les coups sont permis.
C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance de Kris. Ce jeune homme n’est autre que le futur héritier de la couronne. En plus d’être le parti le plus convoité de l’univers, il est aussi un grand chercheur un peu trop curieux. En voyant le résultat qu’a donné l’union de sa mère et de son père, notre héros se demande s’il existe vraiment une femme qui soit digne de l’épouser. Il élabore une théorie concernant celle qui pourrait vraiment être son égale. Du fait des nombreux gènes guerriers qui coulent dans ses veines, il est convaincu que seule une personne de sa lignée serait capable de détenir le titre de combattant la plus féroce de la galaxie. C’est dans l’optique de concrétiser cette réflexion qu’il se lance dans une expérience totalement folle. Cette dernière consiste à créer un clone féminin de lui-même qui se nommerait Kalki. Au bout de plusieurs années de tests, il parvient finalement au but. Malheureusement, sa championne pourrait bien lui réserver un accueil différent de ce qu’il imaginait. C’est ainsi que débute l’aventure de ces deux êtres unis par le sang et qui devront tout donner pour espérer emporter la compétition.
Il est assez difficile de se faire une idée de l’histoire qui nous attend, car ce récit se veut bien plus complexe qu’on ne peut l’imaginer. Le premier point important de cet oeuvre est l’ampleur du monde dans lequel on se retrouve propulsé.
Une galaxie pleine de vie
Ce qui saute aux yeux dès le début du récit est l’ampleur de l’histoire que l’on nous raconte. Nous ne sommes pas impliqués dans un tournoi opposant des gens d’une même planète, mais bien provenant de la galaxie toute entière. Cela se ressent dès les premières pages et l’on voit alors une partie de cet univers peuplé de créatures aussi diverses que variés. On aurait pu avoir peur qu’avec une telle richesse, l’intrigue puisse partir dans tous les sens. Heureusement, ce n’est pas du tout le cas. On découvre certaines cultures et certains peuples de manière fluide et sans informations superflues venant ralentir le rythme de la lecture. Nos mangakas donnent ainsi vie à une multitude de peuplades qui viennent appuyer l’importance de cette compétition, mais aussi toute l’étendue de la galaxie. Derrière ses combats endiablés, Last Pretender parvient à insuffler suffisamment de contenu pour nous émerveiller devant tout ce qui nous est proposé.
D’ailleurs, ce qui paraît étrange et surtout captivant est le mélange des genres. On se rend compte assez vite que l’on est dans un récit de science-fiction. La technologie est particulièrement avancée et l’on peut observer la présence de nombreux gadgets, véhicules et autres éléments qui viennent appuyer cet aspect futuriste. Pourtant, ce qui choque est la présence de plusieurs points empruntés au monde de la fantasy. Cela se ressent surtout dans les êtres peuplant les différentes planètes. De ce fait, il n’est pas rare de tomber sur une sirène ou bien des dragons. Tout ce folklore surnaturel est parfaitement intégré au contexte très scientifique du récit. Ce mélange permet de se plonger dans une histoire qui sort de l’ordinaire. On sent vraiment qu’Eto Shunji et Miwa Yoshiyuki se sont lâchés pour imaginer un environnement qui soit riche sans pour autant perdre le lecteur. Une belle démonstration de leur part qui permet d’apprécier tout ce qui gravite autour de leurs protagonistes.
Au-delà de la richesse dont il fait preuve, Last Pretender parvient à nous séduire de par tout ce qu’il promet. Si l’on a un fil rouge à suivre, il existe de nombreuses possibilités pour en voir le bout. C’est ce large choix de scénario qui permet d’envisager la suite avec le sourire.
Des idées prometteuses
L’atout principal de Last Pretender est sa façon de planter plusieurs idées intéressantes qui peuvent donner quelque chose de prometteur à l’avenir. Cela passe par certains éléments de l’histoire ou bien des mystères planant sur la plupart des personnages. Il est normal qu’à travers ces deux premiers tomes, tout ne soit pas développé. Cependant, l’intérêt ici n’est pas de tout dévoiler, mais avant tout d’éveiller notre curiosité. On observe silencieusement les aventures que vivent Kris et Kalki en assimilant tout ce qui nous est décrit. Ce n’est qu’une fois le livre refermé que l’on se met à penser à ce qu’il adviendra ensuite. On se met à penser au destin des personnages, à certaines interrogations concernant le passé de ce tournoi. C’est cette facilité à nous faire réfléchir une fois la lecture terminée qui rend cette première excursion aussi prenante. On établit notre propre scénario des futurs événements qui vont se dérouler tout en souhaitant savoir si l’on a raison.
Eto Shunji parvient même à nous mettre sur de fausses pistes. Le cas le plus flagrant est tout le prologue du premier tome. On suit le parcours de deux personnages unis et suffisamment charismatique pour que l’on se dise qu’ils vont avoir de l’importance plus tard. Au final, on est totalement surpris par la tournure que prend l’intrigue qui met ces deux protagonistes au placard. Il s’agissait en fait de montrer la dure réalité concernant le tournoi intergalactique. Cette façon de raconter est à la fois pertinente et surprenante pour le lecteur. Last Pretender parvient alors à s’approprier toute notre attention. Comme on l’a dit un peu plus haut, derrière le classicisme de son récit se cache un périple prometteur et qui n’a pas peur de jouer avec le lecteur. On observe, on cogite et on se questionne comme si la curiosité maladive de Kris avait déteint sur nous.
Derrière ce shônen se cache un grand potentiel. Last Pretender parvient à travers ses deux tomes à mettre en place une épopée qui s’annonce grandiose. Au vu de ce qui nous est présenté, on peut se dire qu’il y aura de quoi faire pour l’avenir de la série.
Last Pretender passe les éliminatoires
Last Pretender peut sembler être un shônen classique au premier abord. Pourtant, lorsqu’on s’attarde un peu plus sur son contenu, on se rend compte de tout son potentiel. Même s’il ne révolutionne pas le genre, il parvient à tirer le meilleur de ses nombreux atouts. Il y a vraiment de multiples possibilités pour l’avenir de ce manga. On imagine donc les chemins que pourraient prendre le périple de Kris et Kalki et cela ne fait qu’attiser notre curiosité. De plus, les personnages ont tous un petit quelque chose d’intéressant ce qui nous donne encore plus envie d’en apprendre plus sur eux. On a vraiment la sensation que ces deux tomes servent d’introduction globale à cet univers qui n’a révélé qu’une petite partie de ses secrets. Le lecteur retrouve tout ce qui a pu faire le charme de certains grands noms du shônen tout en y trouvant une identité propre à la série. Le plaisir est là tout au long de cette lecture qui offre un très bon divertissement. Un début qui parvient à capter notre attention tout en préparant le terrain pour la suite.
Esprit Otaku vous recommande donc ce titre qui sait offrir un bon mélange entre un aspect mystérieux, de très bonnes scènes d’actions et un humour efficace. Si vous souhaitez une aventure qui a tout pour être grandiose alors Last Pretender saura répondre à cette attente. On découvre une épopée qui arrive à installer plusieurs interrogations suscitant notre intérêt concernant les prochains volumes. Quels dangers attendent nos protagonistes durant ce tournoi ? Kris restera-t-il fidèle à lui-même où changera-t-il peu à peu ? Comment évoluera sa relation avec Kalki ? Le voyage ne fait que commencer pour nos héros qui risquent fort de rencontrer des adversaires bien plus puissants. En tout cas, on sera au rendez-vous pour le troisième tome qui pourrait bien nous réserver quelques surprises passionnantes. Last Pretender est un manga à surveiller de très près.
Et vous, êtes-vous intéressé par Last Pretender ? Avez-vous été convaincu de ce récit croisant plusieurs genres ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires ! 🙂
© Eto Shunji & Miwa Yoshiyuki / Shueisha