Nichijô tome 1 : Un titre fou, fou, fou!
Il existe bon nombre d’œuvres que je découvre en premier lieu en anime avant que le manga n’arrive finalement en France. Ce n’est pas quelque chose de rare et cela permet aussi de voir la popularité d’un titre auprès du public avant de tenter l’édition d’une série par exemple. Cependant, il y a un genre que j’apprécie beaucoup en anime. Il s’agit de l’humour et je parle ici de séries entièrement dédiées à faire rire sans forcément chercher à créer un fil conducteur. Il en existe un très large catalogue et je me demande souvent, après avoir découvert le titre en anime, si le résultat sera tout aussi efficace dans son format d’origine. J’ai pu me questionner dessus récemment avec une licence que j’adore. Il s’agit de Nichijô qui a fait ses débuts dans le catalogue de Noeve Grafx et dont on peut retrouver l’adaptation anime sur ADN. J’avais tellement hâte en découvrant l’annonce et surtout j’étais curieux de voir si j’allais ressentir la même chose à la lecture de ce premier tome. Et maintenant que j’ai pu refermer ce dernier, je dois dire que les fous rires sont bien là. Mais il est important de voir pourquoi cela fonctionne aussi bien. L’heure est donc venue de rejoindre une école où le concept de tranquillité n’existe pas vraiment.
Une école où il ne se passe rien de normal
Synopsis
La vie lycéenne : la routine, le train-train, la banalité ? Pas dans Nichijô !
Androïde lycéenne, cerfs tueurs, saumons volants…
Chaque page est plus improbable que la précédente… et chaque case est synonyme d’imprévu !
Mangaka : Keiichi Arawi
On ne va pas se le cacher, le synopsis de Nichijô suffit amplement pour comprendre ce qui nous attend. Nous sommes face à une œuvre qui a pour but de nous faire rire et de nous amuser sans autre forme d’intrigue ou de rebondissements. Ici, on va surtout croiser des personnages barrés qui vont rendre chaque jour plus loufoque que le précédent. Une escalade dans les gags qui peut paraître simpliste dans sa forme et qui pourtant montre aussi la force de l’auteur pour accrocher l’attention du lecteur. A travers l’humour, il va réussir à nous faire vivre une lecture tout bonnement inoubliable.
Un gag manga redoutable
Comme je l’ai dit un peu plus haut, Nichijô est un manga qui ne cherche pas à raconter une histoire ayant un but précis à atteindre. Au départ, on nous montre des personnages qui semblent tout à fait lambda et qui nous font croire que l’on va vivre une tranche de vie tout à fait classique. Mais il suffit alors d’une seule case pour que l’étonnement soit total en voyant le comportement totalement irréaliste de ces derniers. Et plus on progresse dans l’histoire et plus on est plongé dans une école où il ne se passe pas une journée sans qu’il y ait quelque chose de surréaliste. Et là, on touche à l’essence même de cette œuvre. Cette histoire est savoureusement idiote à tous les niveaux et la surprise des premiers instants va rapidement se transformer en une multitude de fous rires. Entre le proviseur qui se confronte à un cerf, l’androïde qui est victime des facéties de sa créatrice ou notre trio d’amies qui n’arrête jamais ses folies, le lecteur n’a pas un seul instant de répit. J’ai déjà pu le dire par le passé à quel point un gag manga est un choix particulièrement difficile à maintenir tant il est nécessaire d’accrocher le spectateur sur l’humour proposé et la manière dont on le raconte. Il est malheureusement très facile de changer les rires du début en une forme d’ennui à cause d’une redondance dans les gags ou bien une incapacité à maintenir l’attention du lecteur. Pour Nichijô, ce premier volume va justement réussir à maintenir notre intérêt en nous montrant d’entrée de jeu que tout peut arriver dans cet univers.
Nous sommes face ici à des petites situations découpées en actes d’une journée. Et à chaque fois que l’on pensait avoir déjà tout vu, l’auteur parvient à créer quelque chose d’encore plus hilarant et surprenant. On sent à chaque page qu’il a pris un plaisir immense à retranscrire tout cet imaginaire loufoque qu’il nourrit son esprit afin de le partager au plus grand nombre. En amenant autant de possibilités et surtout une constante forme de surprises à chaque gag, il nous fait comprendre que tout peut arriver. Un potentiel incroyable se dégage alors en matière d’humour où chaque nouveau chapitre est pour nous l’occasion d’être pris de court par ce qui se passe. En plus de cet effet de surprise constant, il faut aussi souligner à quel point le dessin joue ici un rôle prépondérant. Si de prime abord, il ne semble pas forcément impressionnant, c’est quand le gag commence que tout prend sens. Le côté parodique de certaines cases combiné à la technique de passages-clés nous prouve à quel point il sait quand appuyer au bon moment pour que l’écriture soit sublimée par son trait. On va alors être autant stupéfait par son talent pour créer des pages à la fois impressionnantes et funs que frapper de plein fouet par le délire proposé. Sans même nous en rendre compte, on enchaîne les cases à une vitesse folle en accompagnant notre voyage de nombreux rires et sourires. Une aventure simple, folle et qui n’a pour autre but que de nous faire passer un bon moment.
C’est vrai que Nichijô n’offre a ucun réel fil rouge tout au long de ce premier volume du fait de son envie de raconter avant tout un quotidien délirant. Mais c’est justement ce qui fait sa plus grande force, car chaque nouvelle journée présentée est l’occasion d’être surpris par les délires propres à cet univers et à l’imagination de l’artiste derrière tout ça. On finit par avoir nos chouchous parmis tous ces individus haut en couleur et on n’a plus qu’une envie qui est de les retrouver le plus rapidement possible. Le plus beau présent que nous offre cette histoire est ce petit instant de répit et d’humour que l’on va vivre en découvrant cette introduction.
Nichijô et son hilarant chaos
Évidemment, il est très difficile d’analyser un gag manga tant c’est un genre qui va proposer une expérience propre à chacun. Certains pourront ne pas être sensibles à l’humour de l’œuvre tandis que d’autres vont enchaîner les fous rires. C’est aussi pour ça que ces récits sont aussi complexes à mettre en place tant chacun à sa vision propre de ce qui l’amuse. Mais concernant ce premier volume de Nichijô, l’auteur a su instaurer de base le fait que tout peut arriver dans sa série. Un canon venant de nulle part pour dégager un faux aristocrate avant de reprendre le cours de la journée ? C’est possible et c’est justement ça qui fait l’âme de ce titre. Si l’on retrouve bien sûr du comique de répétition, le mangaka ne s’arrête pas uniquement à ça. Au contraire, il diversifie énormément chacune de ses situations pour les pousser à l’extrême et surtout façonner un terrain de jeu où la seule limite est sa créativité. Et c’est fantastique de voir qu’un chapitre peut être totalement dénué de paroles et pourtant très drôle, un autre se concentrer sur des événements que l’on pourrait connaître en cours, mais poussés à l’extrême ou bien quelque chose de totalement fou comme le duel entre ce cerf et le proviseur. Tout s’enchaîne à merveille et sans aucun temps mort. Un important point fort tant il y a toujours quelque chose qui va venir surprendre notre regard. Et puis surtout, on finit rapidement par avoir une sympathie pour ce casting qui a des réactions absolument disproportionnées.
J’ai pu l’évoquer en introduction, mais j’étais déjà un grand fan de Nichijô dans son format anime. Totalement client de ce style d’humour qui ne laisse aucun répit, je ressasse souvent avec plaisir les nombreux souvenirs laissés par cette épopée simpliste et pourtant si efficace. En découvrant le manga, j’étais curieux de voir si j’allais réussir à être aussi enchanté que lors de ma première immersion dans cet univers. Et je dois dire que le résultat est plus que probant tant l’auteur arrive à insuffler tout ce qu’il désire à travers ses dessins. Même en connaissant les divers gags présentés dans ce premier volume, j’ai eu des fous rires en retrouvant cette galerie de personnages. Des étudiants désopilants qui ne cherchent pas à atteindre un but précis ou même à être des élèves modèles. Ils sont juste là pour nous délivrer tout un tas de petites scènes surréalistes et pourtant si précieuses à nos yeux. Alors que l’on cherche toujours un peu plus d’intrigues complexes ou traitant de thèmes sérieux, il est crucial d’avoir des œuvres de ce style dont l’objectif est juste de divertir. Ce manga en est un parfait représentant et montre que l’on peut s’amuser pleinement sans avoir besoin d’un objectif final à atteindre. Si vous avez apprécié l’adaptation anime ou que vous cherchez juste une lecture qui vous fera oublier tout le reste alors vous avez là un titre parfait pour vous accompagner. Normalement, je termine toujours avec les questions que je peux me poser pour la suite de la série. Mais au vu de ce qu’est Nichijô, je m’imagine juste les scènes folles que l’on pourrait avoir ensuite en sachant pertinemment qu’il est quasiment impossible de savoir ce que nous réserve l’auteur.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Nichijô. Aviez-vous hâte de voir débarquer ce titre qui est considéré comme un classique de l’humour ? Est-ce que vous avez adhéré à tout ce quotidien farfelu qui est celui de nos protagonistes ? Les gags parviennent-ils, selon vous, à bien s’enchaîner ? Quel est votre personnage préféré dans cette loufoque galerie de personnalités ? Ce manga est-il parvenu à vous faire rire et à vous offrir un petit moment de légèreté ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.
© 2017 Shimada Riri / Miyoshifurumachi, MEDIA FACTORY