Luca, vétérinaire draconique T1 : opération de haut vol
Le fantastique est un très vaste thème qui a donné lieu à une myriade de titres en tout genre. Que ce soit dans le jeu vidéo, le manga, le cinéma ou l’animation, c’est un style qui est propice à laisser l’imagination prendre le pas sur tout le reste. Et ce qui est bien, c’est qu’elle peut se présenter sous bien des formes. Des fois, cela peut concerner tout un univers fictif et parfois se concentrer sur un élément en particulier. C’est exactement le cas avec le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous provient de chez Glénat. Il s’agit du premier volume de Luca, vétérinaire draconique. J’étais particulièrement emballé lors de son annonce par le synopsis proposé et où cela pouvait nous amener. En effet, on nous promettait un récit se centrant avant tout sur les dragons et leurs soigneurs. Un parti-pris intéressant et qui va être pleinement exploité dans cette introduction. En m’aventurant dans cette histoire, j’ai pu découvrir une épopée qui s’axe avant tout sur ce que cela implique de suivre une telle voie. Soyez donc prêts pour une consultation inoubliable aux côtés d’êtres magiques et grandioses.
Au contact de ces rois du ciel
Synopsis
Les vétérinaires draconiques soignent des créatures de formes extrêmement diverses appelées “dragons”. Luca rêve de pratiquer ce métier afin de suivre les traces de son père, qui était vétérinaire draconique des armées. Avec l’aide de Chloé et de Gilla, ses camarades de promotion à l’institut supérieur des sciences draconiques de Kogniel, où elles sont formées pour devenir vétérinaires, Luca soigne les dragons qui souffrent avec tant de passion qu’elle se dispute parfois avec son entourage !
Mangaka : Yuna Hirasawa
On a déjà eu le droit à des mangas qui utilisent le thème des soins et du milieu médical pour l’amener dans un contexte fantastique. Luca, vétérinaire draconique suit cette voie sans pour autant partir sur un schéma entièrement classique. On va en effet voir en ce premier volume énormément de promesses intéressantes et aussi de sujets au fort potentiel sur la suite du récit. Nous voilà face à un récit qui va utiliser au mieux ces êtres majestueux pour nous parler de la vie, de la mort, de la guerre, mais aussi du rapport pouvant exister entre l’être humain et ces gigantesques bêtes.
Un métier éprouvant
Ce n’est pas la première fois qu’un titre décide de se centrer sur un métier en lien avec des créatures fantastiques. Cependant, là où Luca, vétérinaire draconique, parvient à se démarquer vient du traitement apporté aux protagonistes autant dans leur quotidien que par rapport aux dragons qui vont croiser leur route. Pour bien expliquer ça, il faut tout d’abord comprendre que cette histoire va rapidement nous présenter une héroïne qui place la vie au-dessus de tout. On le voit très bien d’entrée de jeu avec le premier cas qui va se présenter à elle. De même, on voit à quel point elle a été élevée pour suivre ce principe de faire de son mieux pour sauver une existence et non la laisser dépérir. Et là va résider une des premières qualités de l’œuvre. En comparaison de certains autres personnages que l’on va rencontrer, Luca n’hésite pas un seul instant à se précipiter vers ceux qui sont dans la douleur. Là où d’autres vont préférer s’écarter ou trouver une solution plus radicale, cette jeune fille se présente comme un rayon d’espoir pour ces créatures blessées. Mais cela ne veut pas dire aussi qu’elle est naïve dans sa vision des choses. A de nombreuses reprises, on voit qu’elle sait pertinemment qu’il est parfois impossible d’empêcher un dragon de lâcher son dernier souffle. On nous montre que la mort fait partie du cycle de la vie et qu’il faut aussi l’accepter malheureusement. Son combat personnel n’est pas de lutter contre cette finalité inéluctable, mais d’offrir un maximum de temps ou des derniers instants paisibles.
L’acceptation de la mort ne se fait pas ici au détriment de la vie et de ce fait va amener énormément de questions importantes et fortes pouvant résonner même dans la réalité. Ces animaux fantastiques sont autant les principaux patients de ce récit qu’une source inépuisable d’interrogations et de situations mettant en avant le travail de ces demoiselles et de leur mentor. Et même au-delà, le titre va aussi mettre un point d’honneur à travailler l’écriture de ces apprenties qui vont nous bouleverser à de multiples reprises. Elles ont beau être jeunes, on va ressentir en elles beaucoup trop de souffrances. Que ce soit notre héroïne ou ses camarades, on va être témoin, à travers leurs failles et leurs cicatrices, à quel point la guerre qui a frappé leur nation a fait beaucoup trop de dégâts. Des victimes collatérales qui cherchent à apporter maintenant de la vie dans un monde ayant été rongé par la mort. Mais même en partant dans cette direction, le récit ne fait pas disparaître complètement le spectre d’un futur conflit. Au contraire, il veut nous montrer que ces jours paisibles peuvent voler en éclats à tout instant et embarquer ces étudiantes sur des champs de bataille où les cris des dragons résonneront et hanteront leur esprit. Un manga qui ne cherche donc pas uniquement à nous plonger dans le devoir de ces vétérinaires draconiques, mais aussi dans ce que cela peut entraîner comme conséquences de suivre une telle voie. Une fiction qui résonne fortement par rapport à ce qui a pu exister et qui se présente aussi comme une forme d’avertissement.
En conclusion, j’ai été bluffé par la manière dont ce premier volume de Luca, vétérinaire draconique parvient à nous immerger dans le quotidien de ces protagonistes. Des demoiselles cherchant à faire de leur mieux, mais qui ont déjà été victimes de tant de souffrances à leur niveau. On voit alors à quel point derrière leur désir de venir en aide à ces dragons se trouve aussi une volonté de préserver la vie sous toutes ses formes. Une ode à la vie, mais qui nous montre aussi toutes les atrocités que peut engendrer un conflit entre deux nations. Un manga qui arrive à toucher la corde sensible à de nombreuses reprises.
Luca commence ses consultations
Comme j’ai pu l’évoquer tout au long de cette chronique, Luca, vétérinaire draconique est un titre qui m’a agréablement touché. J’ai été beaucoup ému par ce que j’ai pu découvrir et surtout par ce que nous raconte ces demoiselles désireuses de suivre une voie qui peut autant être source de joie que de malheur. Et ce qui est fort, c’est d’être parvenu à raconter tout ça dès le premier volume. On est totalement emporté dans cet univers où ces fabuleux dragons cohabitent avec ces habitants. D’ailleurs, je n’ai pas eu l’occasion d’en parler, mais je trouve que l’artiste réussit à proposer une belle diversité au sein de ces créatures fantastiques. Bien loin de se cantonner à ce que l’on peut imaginer quand on nous parle de dragons, on découvre ici de nombreuses variétés différentes et qui ont tous su trouver leur place au sein de cette cohabitation entre les deux espèces. Mais surtout, j’ai été marqué par les thèmes abordés qui s’incrustent parfaitement dans le lore de cet univers et dans l’écriture de nos protagonistes. Alors que l’on nous dépeint initialement un monde qui semble paisible, on va constamment nous montrer des gens qui ont été marqués, d’une façon ou d’une autre, par les flammes de la guerre. Des ravages qui ne peuvent disparaître même après des années et qui vont grandement influencer le parcours de ces apprenties. On ressent alors de l’empathie pour elles tout en ayant envie de voir jusqu’où elles parviendront à se hisser dans ce domaine où elles tiennent entre leurs mains la vie de leurs patients.
C’est donc un coup de cœur que j’ai pour ce premier contact avec Luca, vétérinaire draconique. D’ailleurs, je trouve aussi que le titre parvient à créer des cas qui vont à la fois refléter le poids qui pèse sur les épaules de nos héroïnes qu’être le reflet de ce monde loin d’être aussi réjouissant qu’on pouvait le croire. Et puis, je trouve qu’il y aussi eu un très bon travail de fait afin de créer un rapport intéressant autour de nos trois apprenties. On va autant prendre conscience de leur vision différente de ce métier, de leur objectif personnel ainsi que du passif qu’il peut y avoir entre certaines. Cela amène des interactions qui vont être chargées en émotions et contribuer à les rendre encore plus humaines et attachantes. Il reste maintenant à savoir comment va bien pouvoir évoluer le récit étant donné qu’il n’y a pas encore de réel fil rouge qui se dégage si ce n’est d’assister à leur apprentissage pour devenir enfin vétérinaire draconique. Si vous cherchez une œuvre qui mêle habilement fantastique, médecine et réflexions pertinentes sur des sujets difficiles alors vous devriez largement trouver votre compte avec ce premier volume. A présent, j’ai plusieurs questions qui me trottent dans la tête suite à ces chapitres. Est-ce que nos trois amies parviendront à faire face aux prochains défis qui se dresseront devant elles ? Découvrirons-nous la vérité concernant le père de notre héroïne ? Quels autres dragons allons-nous croiser au cours de ce récit ? Il faudra être présent pour la suite afin de connaître les réponses à ces interrogations.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Luca, vétérinaire draconique. Avez-vous été totalement immergé dans le quotidien de ces demoiselles chargées de veiller à la bonne santé de ces dragons ? Trouvez-vous que le titre arrive brillamment à utiliser le fantastique pour traiter de vrais sujets médicaux et réflexions autour de ce domaine ? Est-ce que le titre a su vous envoûter au contact de ces impressionnantes créatures ? Cette lecture est-elle parvenue, selon vous, à créer un attachement pour ces soigneuses et leurs patients ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.