La Princesse et La Bête tome 1 : une romance au-delà des apparences
Après avoir parlé jeux vidéo et animes, il est grand temps de revenir à notre découverte du monde manga. Pour marquer cela, on a décidé de s’attaquer à une nouveauté qui a su éveiller notre curiosité. Il s’agit de La Princesse et La Bête, édité chez Pika, dont le premier tome est sorti la semaine dernière. Si le synopsis de base peut faire grandement penser à La Belle et la Bête, ce shôjo arrive à se démarquer de celui-ci. S’il est toujours question d’une histoire d’amour, le contexte ainsi que l’univers change totalement. On se retrouve embarqué dans un monde déchiré par la haine et la peur des autres. Si l’on s’attendait à passer un bon moment, on ne s’imaginait pas que cette histoire nous plairait autant. Cette surprise vient avant tout des deux protagonistes centraux du récit. Une oeuvre touchante et pleine de surprises. On espère que vous êtes prêt à embarquer pour le royaume des démons !
De sacrifice à princesse
La Princesse et La Bête, imaginée par Yu Tomofuji, nous plonge dans un monde de fantasy. Dans ce dernier existe un pays peuplé de créatures surnaturelles. Ce peuple dominait autrefois les humains et n’hésitait pas à se repaître de leur chair. La guerre finit par éclater entre les deux camps, faisant de multiples victimes. Finalement, un armistice fut signé afin que les violences cessent. Cependant, cette paix n’était valable qu’à une condition aux yeux des démons. Il fallait que les hommes offrent des sacrifices à leur roi afin de prouver qu’ils étaient inférieurs à eux. Pour éviter un nouveau bain de sang, l’humanité accepta ce marché et c’est ainsi que débute notre histoire. On y suit la jeune Salifie qui se trouve être la 99e sacrifiée. Alors qu’elle arrive dans ce royaume mystérieux, elle se retrouve face-à-face avec le seigneur de ces terres. Face à ce terrible monstre, la peur devrait l’envahir cependant il n’en est rien.
Cette jeune demoiselle fait preuve d’un sang-froid exemplaire devant celui qui la dévorera. Elle n’hésite même pas à faire preuve de témérité à l’égard de son bourreau. Notre héroïne sait qu’elle a été élevée dans l’unique but de jouer le rôle de l’offrande. De ce fait, elle ne craint absolument pas le sort qui l’attend. Elle reste tranquillement au sein du château en attendant la nuit de la cérémonie. Ce jour fatidique finit par arriver et alors qu’elle est prête à perdre la vie, une chose surprenante va arriver. Salifie va découvrir le terrible secret de ce roi qui ne porte pas de nom. Alors qu’elle a l’occasion de partir, elle décide de rester aux côtés de celui-ci. Son destin se voit chamboulé alors que l’avenir semble bien sombre pour cette fille entourée de regards haineux. Sa bravoure et son éternel sourire seront-ils suffisants pour lui permettre de vivre cette nouvelle vie qui s’offre à elle ? Deux âmes que tout oppose vont devoir faire face à des siècles de rancœur.
Devant ce résumé, nous avons été interpellés de par l’univers mis en place. Le récit a beau se centrer sur la relation entre le souverain et Salifie, ce tome permet avant tout de découvrir tout ce qui entoure ce duo. Un monde terne et pourtant si attirant.
Un univers régi par la peur
Comme on a pu le voir dans le postulat de base, il existe une grande tension entre les deux peuples habitant cette terre. Si l’on peut penser, au départ, qu’il s’agit d’une toile de fond pour la romance qui se joue devant nous, on est très vite surpris. Plus qu’un simple élément du décor, cette haine qui ronge chaque habitant est le principal ennemi de cette histoire. Les années de conflits entre les démons et les hommes n’ont fait qu’insuffler de la peur dans le cœur de chacun. On pourrait croire que cela n’affecte que les humains, mais les compatriotes du roi sont aussi des victimes. Malgré leur force supérieure, ils n’oublient pas les dégâts qu’ils ont subis par le passé. La crainte guide les hommes à donner en sacrifice l’une des leurs tandis qu’en face, celle-ci force les habitants à repousser tout humain se dressant sur leur route. Cela se révèle donc être l’épreuve centrale que doit franchir Salifie qui se retrouve à côtoyer ceux qui voudraient la voir morte. Malgré sa gentillesse et son attention, elle fait pâle figure face à la noirceur qui plane sur ce royaume.
En réalité, l’intrigue nous montre avec précision les ravages que peut causer une guerre. Peu importe le temps qui passe, les stigmates et la peine qui suivent un conflit ne disparaissent jamais totalement. De plus, ce volume permet aussi de changer notre regard sur ces démons qu’on nous qualifiait de monstres assoiffés de sang. Au fur et à mesure que l’on observe leur quotidien, on découvre des gens tout à fait ordinaire. Même si les complots sont bien présents au sein de la noblesse, le peuple n’est en rien terrifiant. On apprend à les connaître et on ne cesse de se demander pourquoi ils ne peuvent coexister avec le reste du monde. Cette question ne cesse de nous tarauder l’esprit tandis que l’on s’attache à ces habitants qui souhaitent juste vivre en paix. Cela insuffle aussi un grand intérêt pour le récit et le lien qui se tisse entre le roi et Salifie. Ce fil qui commence à se tisser entre eux peut-il être la solution à une entente entre les deux forces ? Cela ne fait qu’accentuer l’importance de leurs rapports. Plus qu’un simple amour, il s’agit d’un symbole prouvant que deux êtres totalement différents peuvent s’unir et avancer ensemble.
L’autre grand atout de La Princesse et La Bête vient de la jeune demoiselle que l’on observe. Salifie fait partie de ces personnages qui marquent notre esprit de par leur force de caractère et l’émotion qu’ils parviennent à nous faire ressentir.
Le sourire d’une demoiselle
Alors que l’on voit la sacrifiée apparaître pour la première fois, on a une image d’elle assez triste. Cela s’explique en grande partie du rôle sordide qui lui a été attribué. Pourtant, il suffit de quelques cases pour changer notre opinion à son égard. Alors qu’elle est entourée d’individus souhaitant la voir disparaître, elle semble n’afficher aucune peur. Bien au contraire, elle va même jusqu’à taquiner et faire la leçon à ses geôliers. On est alors captivé par cette franchise et cette témérité qui l’anime et cela ne fait qu’accentuer notre envie de la voir vivre. Ce contraste entre la situation et son comportement apporte le sourire au lecteur et désamorce l’aspect tragique de son arrivée en ces lieux. Cependant, si notre attachement à son égard continue de grandir, on se demande pour quelle raison elle semble si insensible à son sort. C’est alors qu’on découvre son passé et là, on comprend et on découvre la souffrance qui se cache derrière ce sourire. Même si cela ne la touche pas, on ne peut s’empêcher d’éprouver de la tristesse quant au but premier de son existence.
Heureusement, La Princesse et La Bête va prendre une tournure inattendue. C’est alors que le visage d’ange de Salifie va prendre une toute autre ampleur. Comme on l’a expliqué un peu plus haut, ce pays est ravagé par des ténèbres éternelles. Tout dans ce royaume respire la rancœur, la vengeance et la terreur. C’est là que le sourire de notre héroïne joue un rôle crucial dans notre exploration de ce monde. Il agit telle une lueur d’espoir au centre de cette noirceur qui entoure cette contrée. Peu importe les obstacles et l’opinion des gens, elle continue de rester fidèle à elle-même. Cela permet d’entrevoir un léger changement au sein des serviteurs qui la surveillent. Lentement mais sûrement, sa joie et sa bonne humeur influence son entourage. On la suit du regard avec un léger sourire, car la voir aussi innocente et courageuse ajoute une certaine sérénité à l’œuvre. Elle qui est d’une curiosité infinie apporte la douceur nécessaire à cette aventure qui n’en est que plus magique. Une héroïne dont le tempérament fait rire et nous fait oublier tous nos soucis.
Au final, La Princesse et la Bête surprend de par l’environnement dans lequel évolue nos personnages. De plus, cette romance parvient à nous toucher de par la tendresse et l’affection qui se dégage de ce tandem atypique.
La Princesse et La Bête offre une agréable surprise
Après avoir terminé ce premier tome de La Princesse et La Bête, on a qu’une envie c’est de se lancer dans la suite. Allant bien plus loin qu’une simple relation entre deux individus, cette œuvre traite avec habileté de l’acceptation de l’autre peu importe ses différences. La mangaka parvient à installer un climat très tendu qui instaure des enjeux bien plus graves que ce que l’on pouvait s’attendre. De plus, chaque protagoniste a le droit à une écriture intéressante et soignée notamment pour Salifie. Alors qu’elle devrait être perdue et sombré dans le désespoir, elle parvient à retourner la situation pour notre plus grand plaisir. Un shôjo qui se défait des clichés habituels du genre pour proposer une intrigue mêlant politique, sentiments et de la fantasy. Un cocktail qui parvient à faire bonne impression et qui promet de belles choses pour l’avenir. À cela s’ajoute aussi l’évolution de notre héroïne qui découvre peu à peu ce qu’aimer signifie.
Esprit Otaku vous recommande donc avec joie ce titre qui parvient à sortir des sentiers battus. Si vous souhaitez lire une aventure littéraire qui va bien plus loin qu’une simple romance alors ce manga est fait pour vous. Alors que l’on s’intéresse toujours plus à ce couple royal, les conspirations se multiplient dans l’ombre. Le doute nous assaille concernant l’avenir de nos deux tourtereaux ce qui insuffle encore plus d’intérêt pour les prochains tomes. Quels dangers attendent le roi et sa protégée ? Salifie va-t-elle comprendre la raison de ce mal qui l’assaille ? La haine entre humains et démons se dissipera-t-elle ? Tant de questions qui promettent des lectures palpitantes pour le futur de la série. Une escapade rafraîchissante et fascinante qui voit se tisser un lien résistant et, espérons-le, durable entre le représentant de chacun de ces peuples.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre opinion sur ce premier volume de La Princesse et La Bête. Avez-vous été séduit par l’alchimie qui se dégage de ce couple ? 🙂
© Tomofuji Yu / Hakusensha
Je l’ai lu, en tout cas la moitié, et ça me plaît énormément. Mais, un détail me chiffonne. Quel est l’âge de la demoiselle? Elle fait très jeune, je dirais 15 ans à tout casser alors que SPOILER la bête dans sa forme humaine en paraît 18/19. Ça me peturbe pas mal. Mais c’est le seul point négatif du récit – de ce que j’en ai lu.
Très belle critique comme toujours.
Pour répondre à ta question, à aucun moment il n’est fait allusion de l’âge des deux protagonistes après on t’avoue que c’est un détail qu’on a totalement oublié tellement on était pris dans le récit ^^ Pour l’instant il faudrait plus de précision mais en réalité, ce tome ne se concentre que très peu de temps sur la relation entre eux (surtout à la fin) mais cherche avant tout à décrire l’ensemble du tableau dans lequel doit vivre Salifie.
En tout cas, merci pour ce compliment et nous sommes vraiment heureux que cette critique t’ai plu.