Tatari

Tatari T1 : la seconde vie d’un chat

Le mois de février se montre déjà bien chargé dès cette première semaine. Les nouvelles licences se multiplient et c’est toujours un bonheur que de se lancer dans une aventure inédite. Parfois, on peut tomber sur de belles surprises qui nous laissent présager d’une épopée prometteuse sur la durée. Et dans le lot, on peut trouver des titres qui utilisent habilement le thème du folklore japonais pour créer une histoire spectaculaire et où l’action nous en met plein les yeux. On va voir aujourd’hui si c’est le cas pour la nouveauté des éditions Glénat : Tatari. Venant tout juste de faire ses débuts, la série compte déjà six volumes au Japon. Je l’avoue, la première chose qui m’a séduit dans ce premier volume est sa cover qui m’a poussé à franchir le pas. Et finalement, en prenant le temps de lire cette introduction, j’ai pu découvrir un récit fort sympathique pour plusieurs raisons et qui m’a aussi donné un petit sentiment de nostalgie. En effet, cette lecture m’a ramené un peu dans le passé où je découvrais des séries qui cherchaient avant tout à divertir et qui avaient ce petit charme en plus. Préparez-vous donc, car aujourd’hui on part à la rencontre d’un chat pas comme les autres et d’une terrible guerre de succession.

Un félin qui cache bien son jeu

On ne compte plus le nombre de séries qui utilisent les yokais comme thème principal pour construire tout un scénario autour. Ce qui est intéressant quand on pose les yeux sur le synopsis de Tatari est le mélange proposé. En combinant des éléments du folklore japonais à un conflit lié au milieu de la mafia, on nous laisse présager d’une intrigue explosive. Et il ne faut pas longtemps à la série pour nous plonger dans ce chaos qui va suivre la disparition de ce jeune garçon. Si nous sommes face à un titre qui va jouer à fond la carte de l’action, il y a aussi beaucoup de choses à analyser autour de ça.

Un sentiment de nostalgie

Tatari Pour commencer, je tiens à parler d’un ressenti un peu personnel par rapport à Tatari. En lisant ce premier volume, j’ai, comme je l’ai souligné un peu plus haut, eu une certaine nostalgie. La raison à ça vient de cette ambiance qui me rappelle tout un tas de séries que j’ai connu à l’adolescence et qui n’ont pas forcément été les séries les plus vendeuses, mais qui avait ce don de me séduire et de me happer dans leur intrigue. Et c’est quelque chose d’assez rare maintenant que je retrouve une telle sensation. Si cela a rapidement permis de me mettre dans l’ambiance du manga, le titre affiche aussi de belles qualités outre ça. La première vient de cette excellente combinaison entre yokais et milieu criminel. On quitte le côté souvent très ancré dans le folklore japonais pour utiliser ces créatures surnaturelles comme des combattants redoutables au service de ces criminels. Pour autant, l’origine de ces êtres n’est pas non plus éclipsée et il y a un bon équilibre qui est trouvé entre tout ça pour procurer un show qui rentre rapidement dans le vif du sujet. Outre ça, j’ai adoré la première partie de cette introduction de par son ton très doux qui va contraster avec le reste du tome. On nous présente efficacement et avec émotion le lien qui unit ce “chat” avec ce frère et cette sœur. Malgré leur pauvreté et ce que peut subir Takeru, on nous montre des instants d’entraide et de bienveillance qui réchauffent le cœur.

C’est aussi pour ça que la mort du jeune garçon va aussi être marquante, car on ne peut qu’être en colère de cette injustice à son égard. Un adolescent qui s’est retrouvé mêlé à quelque chose dont il ignorait tout et qui en a payé le prix fort. Simple et efficace, le manga réussit à nous faire verser une petite larme quand on voit notre yokai prendre la décision de remplacer son ami défunt. On plonge alors dans une dimension beaucoup plus tragique et sombre où notre protagoniste va tout faire pour protéger cette petite sœur qui ignore la vérité et se venger aussi de ceux qui s’en sont pris à Takeru. Et là, on touche à un autre point fort, selon moi, de cette aventure. Je parle ici de l’action proposée qui se veut frénétique et particulièrement plaisante à suivre. Proposant des affrontements spectaculaires et surnaturels, le spectacle qui en découle est maîtrisé afin que l’on ne rate aucune miette de ce qui se passe. Cela montre la capacité du mangaka à accélérer d’un coup le rythme pour souligner le côté extraordinaire des personnages que l’on va rencontrer, mais aussi du danger qu’ils représentent. En plus de ça, on comprend aisément qu’il ne s’agit ici que d’un amuse-gueule et que les plus gros duels sont à prévoir pour la suite. Cela donne envie de voir ce que donnerait un réel affrontement entre les différents personnages tout en voyant progressivement un univers bien plus riche se dessiner autour de notre yokai. Tout ça donne un cocktail explosif, émouvant et qui assure le show.

Tatari a vraiment ce petit charme qui fait que j’ai envie que l’aventure continue. Sans être forcément dans l’originalité, le titre réussit à offrir un divertissement largement à la hauteur et qui va nous tenir en haleine tout du long de ce premier volume. De plus, il y a une sympathie qui se forme entre nous et ce yokai à l’apparence de chat. Même s’il fut considéré comme un monstre auparavant, on voit ici que c’est une créature qui a finalement su trouver la paix auprès de ce garçon et qui cherche maintenant à protéger ce que ce dernier laisse derrière lui. Une œuvre bien plus touchante qu’il n’y paraît !

Tatari montre son vrai visage

Si j’avais une certaine attente pour Tatari de par la curiosité que le titre avait su éveiller en moi, je ne m’attendais pas à autant accrocher à ce récit. Il est vrai que l’on peut avoir le sentiment d’avoir un schéma assez classique dans la forme. Mais je trouve que le fond fonctionne très bien et arrive à susciter énormément d’émotions. On ne peut avoir que de l’empathie pour ce yokai qui a vu celui qui lui a redonné espoir disparaître de façon aussi tragique et horrible. D’ailleurs, la mise en scène de cette mort est aussi brillante à mon sens, car elle survient d’un coup sans même que l’on soit témoin de ce qu’il s’est passé. En tournant une page, on se retrouve juste face à ce corps inanimé et notre protagoniste qui décide de faire perdurer sa mémoire à sa manière. Cela amène, en dehors de l’action qui est fort plaisante, des sujets importants autour de la vie et de la mort. De même, l’utilisation du folklore japonais n’est pas uniquement là pour renforcer le côté spectaculaire des affrontements. Quand on se penche sur le personnage de Tatari, on voit une créature qui fut considérée comme une calamité qui a passé des siècles emprisonnée. Et son retour dans le monde des vivants se fait de façon brusque, mais va aussi le conduire à une rencontre qui va totalement chambouler son existence. Une sorte de rédemption qui va aussi traiter du traitement terrible pouvant exister entre les diverses classes sociales surtout pour ceux qui vivent dans la pauvreté.

Je suis donc très satisfait de ma découverte de ce premier volume de Tatari. Je ne pensais pas autant accrocher et je suis content d’avoir retrouvé cette ambiance si propre aux titres que je pouvais lire durant mon adolescence. Une œuvre qui, bien sûr, a encore une belle marge de progression, mais où on sent totalement l’envie de l’auteur de créer une épopée qui puisse plaire au plus grand nombre. J’espère de tout coeur que la série maintiendra ce cap et réussira à déployer tout son potentiel dans les prochains volumes. En attendant, je suis pleinement convaincu par ce départ et il y a énormément de choses possibles à raconter au travers de cette quête de vengeance, mais aussi de sauvegarde de cette jeune fille maintenant orpheline. Si vous appréciez les scénarios qui vous mettront rapidement dans leur ambiance tout en offrant un divertissement maîtrisé alors je pense que vous avez un bon candidat devant vous. Et maintenant, j’ai quelques questions qui me trottent dans la tête suite à tout ça. Est-ce que Tatari va redevenir la bête qu’il fut autrefois ? Va-t-il montrer qu’il a profondément changé ? Qui sont les autres ennemis qui se tapissent dans l’ombre ? Le récit va-t-il prendre une tournure encore plus dramatique par la suite ? Quels seront les prochains yokais que l’on risque de rencontrer au cours de cette épopée ? Je suis impatient de connaître la réponse à toutes ces interrogations.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Tatari. Trouvez-vous que le titre réussit à proposer une histoire prenante et efficace ? Avez-vous éprouvé de l’empathie pour nos protagonistes ? Etes-vous curieux de voir comment va évoluer le récit autour de cette guerre de succession ? Pensez-vous qu’il y a du potentiel pour faire de cette nouvelle série une excellente épopée sur le long terme ? Avez-vous été séduit par le trait de l’artiste notamment lors des combats ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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