From Bureaucrat to Villainess Titre

From Bureaucrat to Villainess T1 & 2 : ne jamais sous-estimer un fonctionnaire

Il y a toujours une crainte, quand un style d’œuvre devient populaire, de ressentir une lassitude face à toute une vague de mangas de ce genre. On a déjà pu le voir à plusieurs reprises avec la période où les survival-games étaient nombreux ou bien avec les isekais qui sont toujours bien présents dans nos bibliothèques. Et s’il y a un type de récit qui a vraiment monté ces dernières années, c’est celui de la “Villainess” où l’on suit souvent une personne qui va se réincarner non pas dans la peau du héros, mais de la méchante de l’histoire. Un parti-pris initial intéressant et qui a suscité énormément de créativité autour de cette idée. Mais comment réussir à se faire une place maintenant parmi cette longue liste de séries ? En faisant par exemple comme le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui nous provient de chez Meian. Il s’agit de “From Bureaucrat to Villainess” dont les deux premiers volumes sont sortis il y a peu et qui a même droit actuellement à une adaptation anime sur ADN. Cachant bien son jeu, ma découverte de cette licence fut fort plaisante de par les particularités propres à cette épopée. Je vous invite donc à découvrir mon avis sur le récit d’un homme de 52 ans propulsé prenant la place de la méchante dans un otome game.

Une situation inattendue

Quand on lit pour la première fois le synopsis de “From Bureaucrat to Villainess”, on peut avoir le sentiment qu’il s’agit d’un villainess comme on voit très fréquemment. Si la forme peut sembler classique à première vue, il y a pourtant un élément qui diffère et va bousculer tout ce que l’on connaît. Il s’agit tout bonnement du fait que notre protagoniste est en réalité un homme d’âge mûr qui va devoir s’acclimater à des codes qu’il n’a vu que de loin tout en faisant étalage de son expérience personnelle pour se sortir de chaque situation épineuse. Une variable qui va être source de multiples surprises tout au long de cette lecture.

Une aventure sous deux angles

From Bureaucrat to Villainess_137En fait, il y a vraiment quelque chose de singulier que je souhaite mettre en avant pour parler de “From Bureaucrat to Villainess”. Il s’agit du double point de vue que l’on va avoir pour aborder l’histoire. Pour commencer, on a celui de Kenzaburô qui se retrouve malgré lui coincé dans ce jeu sous les traits de Grace. Dans un premier temps, c’est intéressant et drôle d’avoir comme un protagoniste un homme de son âge, car ça change totalement la manière dont il va interagir. S’inscrivant comme un cliché au départ de l’employé de bureau japonais, on va constamment le voir faire de son mieux pour appliquer son expérience et ses connaissances en matière de rapport aux autres pour s’en sortir. Et cela donne des situations très amusantes où il va interagir avec son propre regard alors que la réaction est parfois totalement différente de ce qu’il espérait. Toujours dans cette volonté de désamorcer l’aura néfaste du personnage qu’il incarne, notre protagoniste ne cherche pourtant pas à faire de Grace une figure de pureté et de tendresse. C’est ça qui est encore plus fun, car il ne sait pas du tout comment revenir chez lui. Il se demande donc s’il doit agir comme convenu dans le jeu ou bien prendre une autre voie. Cela donne des tentatives maladroites d’être dans son rôle pour finalement amener à des conséquences qui vont plus mettre le feu des projecteurs sur lui que sur la vraie héroïne. Ainsi, on a un contraste vraiment original et plaisant qui se dessine où une telle personne n’a pas forcément les codes des otome game et va se débrouiller avec les armes qu’il a. Pareil, on nous amène des petites choses accentuant le côté comique comme le fait qu’il ait du mal à se souvenir des noms ou bien qu’il tente de se rappeler ce qu’il se passait quand sa fille jouait au jeu.

Tout ça donne un ton assez léger au récit qui est plus que bienvenu, car ça change de ce que l’on peut voir habituellement. Mais le titre ne s’arrête pas là, bien au contraire. Non seulement on nous propose une histoire agréable à suivre, mais on va aussi nous offrir une autre idée très originale et permettant à cette œuvre de se distinguer des autres. Il s’agit du fait que l’on n’abandonne pas entièrement le monde réel. En fait, la famille de Kenzaburô va rapidement se rendre compte de ce qu’il s’est passé. Et en plus d’ajouter une dimension encore plus comique avec cette mère et cette fille totalement geeks, cela amène aussi une autre variable dans l’équation. Pouvant avoir quelques interactions sur le déroulement de la partie, on va alterner régulièrement entre le point de vue de notre protagoniste et celui des autres membres de sa famille. Une pièce à deux faces où ceux restés dans la réalité vont faire au mieux pour soutenir ce père dans son nouveau quotidien. C’est une proposition que je trouve vraiment intelligente pour le coup, car cela apporte autant de la fraîcheur au genre que pas mal de possibilités sur la durée. En plus de ça, il y a pas mal de petits éléments qui permettent de changer diamétralement la vision que l’on a de cette histoire. Du côté de notre personnage principal, on a l’impression d’être dans un pur “Villainess” avec son quotidien et tous les défis qu’il doit surmonter. De l’autre, il y a une dimension beaucoup plus tournée vers l’aspect jeu vidéo avec des variantes au niveau du gameplay et autres spécificités de ce type d’aventure. Un titre qui a parfaitement su combiner ces deux facettes pour un résultat plus que convaincant.

Voilà toutes les raisons qui font que j’ai autant apprécié ma découverte de “From Bureaucrat to Villainess”. En deux volumes, on a déjà un bon état de lieu de ce récit et surtout de ce qui fait son originalité. Si l’on se questionne sur ce que va devoir faire notre fonctionnaire pour revenir dans la réalité, cela n’entache en rien le plaisir de le voir interagir avec son nouvel environnement. De même, les interventions de sa famille de l’autre côté de l’écran peuvent donner lieu à énormément de choses prometteuses et un développement original de cette aventure. Une bien belle surprise en somme !

From Bureaucrat to Villainess entame sa nouvelle vie

Pour conclure cette chronique, je peux clairement dire que je n’ai pas boudé mon plaisir en découvrant “From Bureaucrat to Villainess”. Si je connaissais déjà un peu à travers les épisodes de l’anime, j’avais très hâte de voir comment le manga réussirait à nous raconter ça à sa manière. Et le résultat est largement satisfaisant. En fait, même quand nous sommes dans les premières pages, la magie fonctionne. On a beau être devant ce qui semble être un “Villainess” tout à fait classique, le fait de suivre un personnage de 52 ans change déjà fortement la donne. Rien que ses réactions face au monde qui l’entoure sont formidables. Mais surtout, il est captivant de voir comment il s’adapte à celui-ci. Avec ses techniques apprises tout au long de sa vie, il arrive à retranscrire le savoir-vivre qu’il a acquis tout en le transformant pour que cela fonctionne dans un tel environnement. De plus, l’idée d’amener le reste de sa famille comme acteur de l’aventure est excellente. Cela permet d’alterner entre ces deux côtés et surtout de voir comment l’un impacte l’autre. Cela amène des situations qui donnent le sourire tout en amenant sur le devant de la scène un père faisant de son mieux pour être dans son personnage, chercher à quitter ce lieu, mais aussi partager sa vision de la vie et des rapports humains. Tout ça donne alors deux tomes à la fois fluides, divertissants et laissant aussi une part d’ombre pour la suite de cette aventure.

J’adore le fait qu’un manga puisse montrer que même quand on croit une proposition de base vue et revue, il est encore possible de surprendre. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour moi avec “From Bureaucrat to Villainess”. Le genre de récit où il ne faut pas se fier aux apparences pour finalement découvrir ce qui fait réellement sa force. Mais surtout, constater l’ingéniosité de certains artistes pour ne pas tomber dans des tropes déjà bien trop connus et ainsi créer leur vision d’un genre. Nous avons ainsi devant nous un très bon exemple de “Villainess” ingénieux, drôle et créatif où l’on arrive à changer quelques éléments qui vont pourtant diamétralement changer notre appréciation globale de la série. Un enchaînement d’éléments qui fonctionne très bien entre eux et qui permet de créer une épopée que l’on a envie de suivre et où l’on ne voit pas le temps qui passe. Si vous désirez donc un “Villainess” qui change et qui a le potentiel de proposer quelque chose de prometteur alors n’hésitez pas à foncer découvrir cette histoire. A présent, j’ai tout de même plusieurs questions concernant l’avenir de notre cher fonctionnaire. Est-ce qu’il va réellement pouvoir rentrer chez lui ? Va-t-il changer l’avenir qui devrait normalement attendre Grace ? Comment sa famille va réussir à lui venir en aide pour la suite de son périple ? Je serais de la partie pour découvrir le futur de la licence.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de “From Bureaucrat to Villainess”. Trouvez-vous que l’on a ici une prometteuse réinterprétation de ce qui touche au genre du “Villainess” ? Appréciez-vous le contraste entre le rôle qu’est censé jouer notre protagoniste et sa nature qui finit toujours par revenir au galop ? Est-ce que le fait que le titre prenne le temps de voir ce qui se passe dans ce monde et dans la réalité est une bonne idée pour vous ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

2 Comments

  • Cyril dit :

    Tiens, c’est amusant. Il y a un point que je considère fondamental dans cette série, qui est souvent mis en avant dans les commentaires et que vous ne signalez pas : c’est la bienveillance du personnage principal. Il veut remplir son rôle de vilaine et mal agir, pour le bien de l’héroïne d’ailleurs ; mais il n’y arrive pas : tout simplement parce que c’est quelqu’un de fondamentalement gentil. Pour moi, c’est le gros point fort du titre. La scène de sa première recontre avec Anna est super émouvante, surtout quand on la compare avec ce qu’elle aurait dû être dans le jeu.
    Et c’est aussi ce qui permet d’éviter le côté potentiellement très malsain du concept : un homme âgé qui se retrouve réincarné dans le corps d’une ado. Ca pouvait être amusant, mais ça pouvait aussi être très glauque : heureusement, ce deuxième aspect est totalement évité : parce que le manga évite toute forme de fanservice (pas de scène de douche, par exemple) et parce que Kenzaburô est quelqu’un de sain d’esprit, auquel il ne viendrait jamais à l’idée de draguer une ado ayant l’âge de sa faille. Et ça, c’est bien et ça change de beaucoup de mangas.

    • EspritOtaku dit :

      Merci pour ton commentaire et en fait, j’ai préféré me concentrer sur les autres points cités, car finalement le protagoniste a sa bienveillance qui ressurgit, mais en même temps il se demande s’il doit campé son rôle de méchante.
      Donc, on sait pas encore sur quel pied danser, même si je me doute très bien que l’on va prendre une voie où sa personnalité va grandement impacter le destin de tout son entourage !

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