La gardienne des concubines

La Gardienne des concubines T1 & 2 : Un job bien difficile

Les mangas prenant place dans la Chine médiévale ou s’en inspirant grandement ont connu une forte expansion depuis quelques années. Il faut dire que le cadre proposé est propice à des histoires pouvant nous tenir en haleine au vu de cet excellent mélange entre politique et complots. Mais on peut aussi se demander comment les artistes peuvent réussir à se différencier des autres au vu du nombre croissant de titres partant dans cette direction. Et cela peut se jouer finalement à quelques détails, mais qui changent grandement notre perception de l’histoire proposée. C’est exactement le cas avec le titre dont je vais vous parler aujourd’hui et qui vient de faire ses débuts chez Mana Books. Il s’agit de La Gardienne des concubines dont les deux premiers volumes sont sortis simultanément. Rien qu’à son nom, on se doute de où l’on met les pieds. Cependant, en me lançant dans cette lecture, j’ai pu découvrir pas mal de surprises prometteuses pour cette série. Une histoire qui parvient à nous faire ressentir rapidement d’importants enjeux. Soyez donc prêts à faire la connaissance d’une jeune marchande qui doit faire face à de nouvelles clientes importantes.

Au service des autres

Avec ce synopsis, on comprend rapidement où veut nous emmener La Gardienne des concubines. On peut avoir le sentiment d’être en terrain connu au vu du nombre de mangas qui abordent récemment tout ce qui est intrigues de cour. Mais là où ce titre va frapper juste, c’est qu’il réussit à créer des enjeux importants dès le départ. Une nouvelle vie pour cette demoiselle qui va lui réserver bien des dangers, mais aussi nous montrer à quel point elle a aussi des talents pour se faire une place au sein de cet environnement dangereux. Une nouvelle venue qui va faire bouger beaucoup de choses.

Complots et manigances

Le premier élément qu’il est important d’évoquer pour bien cerner les qualités de La Gardienne des concubines vient de son héroïne. Ce qui est intéressant avec le personnage de Yuran, c’est que l’on est face à une marchande expérimentée qui cherche toujours à faire prospérer les affaires de sa famille plutôt que de penser à son propre plaisir. Le fait qu’on la pousse à épouser un homme tel que Kogetsu chamboule pas mal son quotidien surtout par rapport à son âge qui est considéré comme déjà bien vieux. Ainsi, on fait face à une protagoniste qui, dès le départ, est présentée comme sortant des codes habituels de ce que l’on peut attendre d’elle. Une demoiselle qui envisage chaque situation comme une possible source de profit même si cela va à l’encontre de son propre bien-être. Et c’est quelque chose de prometteur pour ce qui est de son développement personnel. On a beau être fasciné par son sens des affaires, on voit aussi à quel point cette situation peut lui peser. Le lecteur se demande alors s’il est possible pour elle de trouver ne serait-ce qu’un peu de joie au milieu de ce nid de vipères. De plus, j’apprécie beaucoup le statut qui lui est donné, car elle n’est pas tant là pour choisir un camp. Alors que l’on nous dépeint une cour en proie à un intense conflit entre les diverses factions, Yuran est là pour apporter un peu d’humanité au sein des concubines.

Comme on le sait, ces dernières ont beau être présentées comme des femmes de pouvoir ayant accès à un traitement de faveur et un mode de vie luxueux, elles sont aussi les pions d’une terrible partie d’échecs pour que certains puissent obtenir plus d’autorité. On confronte ainsi toutes ces manigances, complots et manipulations avec cette part d’humanité qu’apporte notre héroïne à ces épouses. Elle est une confidente, mais aussi une alliée pour chacune d’elles afin qu’elles ne manquent de rien et surtout qu’elles puissent s’épanouir tout en retrouvant le sourire. Cela réchauffe le cœur surtout quand on voit aussi ce qui se passe à côté. Et d’ailleurs, voilà un autre point que je tiens à souligner et qui a rendu ce récit encore plus palpitant. Yuran n’est pas juste une personne qui aide et soutient les autres. Elle va aussi être la cible des plans sournois de ceux qui voient en elle un obstacle à abattre. Cela amène une tension, car on sent qu’elle n’est pas du tout à l’abri malgré son statut et les gens qui l’entourent. D’ailleurs, son époux va aussi éveiller notre curiosité au vu des deux visages qu’il semble montrer tout au long de ces deux tomes. Un individu bienveillant et protecteur la majeure partie du temps, mais qui peut aussi montrer une facette plus sombre. Ainsi, si on va suivre tous les événements par le prisme de notre héroïne, on a aussi le sentiment qu’il y a beaucoup de choses qui se jouent autour d’elle. Cette tension constante ne fait que renforcer les quelques moments de convivialité et de joie qui peuvent apparaître au sein de cette cour depuis l’arrivée de cette marchande.

C’est vraiment à travers tout ça que La Gardienne des concubines va réussir à se démarquer. En suivant une personne qui n’est pas une servante, mais qui doit veiller à la bonne santé de toutes ces concubines, le titre réussit à trouver un parti-pris intéressant. La raison à ça est que l’on est autant impliqué dans les événements internes à cette cour que dans la politique qui gère l’ensemble de cette nation. Un équilibre bien trouvé et qui permet de ressentir des enjeux particulièrement forts dès les premiers chapitres de cette histoire. Un début plus que prometteur pour une autre approche de ce genre.

La Gardienne des concubines se donne à fond

Je sais que beaucoup se demandent souvent si l’on ne va pas vers une lassitude des œuvres tournant autour de la Chine médiévale ou bien s’axant sur les coulisses d’une cour impériale. Mais pourtant, je suis toujours content de voir tous les artistes sortir leur épingle du jeu pour que l’on n’ait jamais le sentiment d’avoir deux fois la même œuvre. C’est exactement ce que j’ai ressenti avec La Gardienne des concubines qui arrive à proposer des choses intéressantes autour de son scénario, mais aussi de son héroïne. Le fait d’avoir une personne qui est directement impliquée dans les enjeux politiques, même si c’est malgré elle, permet de changer la donne. On ne s’inquiète plus uniquement de ce qui peut arriver aux concubines, mais aussi à Yuran tant elle devient une cible prioritaire au vu de ses actions et son rapprochement avec certaines figures haut placées. Et même, j’apprécie énormément le fait que dès le départ, on cherche à briser tout ce luxe ou ces atours qui entourent ces femmes pour que l’on voit tout de suite celles qu’elles sont réellement. On voit que derrière ces concubines se trouvent des personnages avant tout humains qui ont leurs failles, leurs craintes, mais aussi leurs regrets par rapport à cette vie. Même si elles cherchent à faire bonne figure, grâce à notre gardienne, elle laisse tomber les masques et cela permet d’avoir une véritable empathie pour elles. Et ça, c’est un message très fort que j’apprécie énormément pour montrer un autre aspect de cet environnement.

Finalement, La Gardienne des concubines fut une excellente surprise de mon côté. Je n’ai aucunement ressenti une redondance dans ce que j’ai pu lire par le passé tant j’ai tout de suite accroché à l’histoire ainsi qu’à ce qu’apporte notre personnage principal. De même, il y a une véritable dimension politique qui se joue avec tout ce qui est lié à ça. En seulement deux tomes, on va être témoin de nombreuses manigances pour simplement éjecter cette nouvelle venue ou semer la discorde au sein de cette cour. Cela amène aussi une part de mystère et une envie de comprendre qui sortira vainqueur de tout ça. Et comme si cela ne suffisait pas, le titre veut aussi nous montrer l’importance de pouvoir compter sur quelqu’un, notamment pour ces femmes qui semblent avoir tout pour elles, mais qui sont aussi des oiseaux en cage. Avec l’apparition de Yuran, c’est une amie précieuse qui fait son apparition pour égayer leur quotidien. Si vous cherchez une œuvre qui met à l’honneur l’humain tout en confrontant ça à l’avidité propre à la nature de certains alors vous devriez être conquis. Un manga d’époque qui fonctionne bien et qui a aussi su éveiller ma curiosité pour la suite avec plusieurs questions. Quels seront les prochains défis que va devoir surmonter Yuran ? Comment va évoluer sa relation avec son époux ? Ce dernier cache-t-il son jeu ? Et quel est le véritable objectif de l’empereur ? Il me tarde de voir comment tous ces personnages vont évoluer dans les prochains chapitres.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux premiers volumes de La Gardienne des concubines. Trouvez-vous que le titre parvient à proposer quelque chose d’original autour de ce thème bien récurrent actuellement ? Etes-vous curieux de voir comment va évoluer notre protagoniste au sein de cet environnement qui ne lui laisse pas le temps de souffler ? Le titre parvient-il, selon vous, à proposer suffisamment d’intrigues et de mystères pour que l’on ait envie de prolonger cette aventure ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

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