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Pourquoi j’aime #37 : Eyeshield 21

Après avoir abordé plusieurs titres qui n’étaient pas forcément les plus connus, je profite de cet été pour me lancer dans la relecture de certains classiques. Cela me permet de raviver quelques souvenirs et surtout d’apprécier de nouveau ce qui fait le charme de ces histoires. Et je me suis dit que ce serait l’occasion d’en parler au travers de ce rendez-vous qui est devenu un classique sur le blog. Quoi de mieux alors pour bien commencer que de se lancer dans un titre qui me tient particulièrement à cœur. J’ai déjà eu l’occasion d’en parler à quelques reprises, mais je pourrais en parler des heures tant ce manga m’a passionné de bout en bout. Je parle bien sûr de Eyeshield 21 qui est, à titre personnel, ma série de sport préférée. Je me souviens encore quand je me suis plongé dedans alors que je ne connaissais absolument rien au football américain. J’ai alors découvert un vrai classique dans ce domaine où je ne me suis jamais ennuyé un seul instant. Il est donc temps d’aborder, en cinq points, ce qui fait le charme de cette série et j’aurais pu en faire bien plus. Je vous invite à revenir sur le terrain pour une nouvelle victoire des Devil Bats.

Un trait somptueux

Eyeshield-21-Sena-esquive-Shin

On commence par quelque chose qui est évident avant même que l’on entre dans le cœur du récit. Yusuke Murata nous délivre un dessin absolument somptueux. Un artiste qui n’a plus rien à prouver, mais qui, à l’époque, pouvait être nouveau pour de nombreux lecteurs. Et si on peut avoir l’impression, dans un premier temps, qu’il y a un côté très cartoon avec notamment Hiruma et sa personnalité démoniaque ainsi que le chara-design de Kurita, on se rend vite compte que tout ça fait partie intégrante de son style. Il arrive autant à insuffler beaucoup d’humour dans ses dessins quand c’est nécessaire et nous en mettre plein les yeux quand la situation l’exige. Il suffit de voir les matchs proposés pour être témoin du talent de cet homme qui m’a donné tellement de frissons au travers de ses planches. Des scènes grandioses qui se sont inscrites comme des classiques dans l’univers manga. C’est justement ce contraste entre humour et sérieux qui donne autant de force à l’identité de ce récit. Parce que je parlais d’un côté assez parodique, mais tout le titre est jonché d’éléments qui joue à fond la carte de l’exagération comme on peut le voir avec l’identité propre à chaque équipe. Et Murata a parfaitement su retranscrire ça au fil des pages à travers les mascottes de ces clubs, mais aussi par le chara-design et même code vestimentaire de certains. Cela permet au lecteur de facilement mémoriser et s’attacher à ces joueurs, mais aussi à leur équipe pour ensuite passer aux choses sérieuses. On bascule alors dans des doubles pages somptueuses sublimant les actions jouées sur le terrain. Le dessin contribue énormément à l’investissement que l’on va avoir dans ces rencontres, car c’est en voyant une telle fluidité et sens du détail dans celles-ci que l’on a juste envie de crier pour encourager nos joueurs favoris. Un vrai petit bijou à ce niveau !


Parfait mélange entre simulation et arcade

Eyeshield 21 course

Alors ça peut vous paraître étrange comme titre, mais c’est bien plus facile à comprendre. Dans le genre du manga de sport, on retrouve un peu ce système que l’on pouvait avoir dans les jeux vidéo avec certains titres qui voulaient vraiment se montrer réalistes et d’autres beaucoup plus axés sur un amusement direct. Eyeshield 21, de son côté, arrive à concilier ces deux aspects avec brio. La raison à ça est que, comme je l’ai dit un peu plus haut, le titre regorge d’exagération et même de techniques de jeu qui sont totalement folles. Des mouvements qui ne seraient pas plausibles dans un vrai match, mais qui amènent un très bon dosage en matière de spectacle. De l’autre côté, ce manga ne tire pas une croix sur le fait de traiter ce sport en profondeur. Au contraire, on a le droit, à plusieurs reprises, à pas mal d’informations permettant de bien comprendre et cerner toutes les règles pouvant exister au football américain. Ainsi, on a beau en prendre plein la vue durant les matchs, on va aussi en tirer un enseignement des plus pertinents pour vraiment s’impliquer dans ce qui se passe. Et c’est remarquable d’avoir réussi à concilier ces deux aspects tant la frontière est fine entre un récit qui se veut totalement barré et un qui soit beaucoup plus sérieux. Ici, l’équilibre est excellent et permet, au milieu de cet enchaînement d’actions folles, de prendre au sérieux tout ce qui façonne ce sport avec aussi une grande partie dédiée à la stratégie. Il en résulte un cocktail savoureux que l’on prend plaisir à savourer autant pour la forme que pour le fond. Surtout que même une personne qui n’y connaît absolument rien dans ce sport peut facilement se prendre au jeu tant l’apprentissage de cette discipline se mélange habilement à tout le reste. La magie des mangas de sport qui frappe encore une fois très fort !


Des matchs inoubliables

Eyeshield 21 - Naga

J’ai eu l’occasion d’en parler un petit peu avant, mais il est important de se focaliser un peu plus sur cet élément essentiel pour Eyeshield 21. Il est impossible de parler de titre sportif sans évoquer l’aspect compétition qui est souvent ce qui va nous tenir en haleine une bonne partie de la série. Et à ce niveau, notre sujet du jour nous en donne pour notre argent. Quasiment toutes les rencontres entre les diverses équipes vont marquer l’esprit du lecteur d’une façon ou d’une autre. Que l’on soit sur des échecs ou des succès retentissants, notre duo d’artistes est parvenu à nous plonger totalement dans l’effervescence de ces affiches. Et surtout, ça ne fait que monter crescendo tout au long des tomes. On va être témoin des capacités remarquables de certains joueurs qui vont devenir des cibles à abattre pour nos nouveaux amis des Devil Bats. Et c’est aussi ça qui est génial, car ce qui rend aussi ces moments mémorables, c’est que l’on suit une équipe qui est considérée comme la plus mauvaise partant de zéro. Tout au long de cette aventure, on va les voir, à la sueur de leurs fronts, monter une à une les marches vers le sommet. Chaque affrontement est autant un défi à relever pour eux qu’un spectacle grisant pour les spectateurs. Et même quand nos protagonistes ne sont pas forcément sur le terrain, le manga arrive à nous donner envie de voir ce qui se passe entre les autres équipes. On est face à une œuvre qui a parfaitement saisi toute la magie du sport de façon générale et ce qui peut pousser les gens à encourager de tout leur cœur des joueurs qu’ils admirent. Encore aujourd’hui, après tant d’années, je garde des souvenirs frais et forts de ces matchs qui m’ont totalement fait vibrer. Il n’y a qu’à penser à l’enchaînement où nos héros vont affronter les Nagas et les White Knights pour se dire que l’on a vécu quelque chose d’extraordinaire.


Une leçon de dépassement de soi

Eyeshield 21 - Ojo

J’aurais pu parler plus longuement de l’aspect stratégique qui a une place prépondérante dans la série, mais Eyeshield 21 c’est aussi de l’humain. Et en fait, il était important de souligner à quel point ce titre est une remarquable démonstration de courage et de volonté. Pour rappel, on suit l’équipe la plus mauvaise de toutes qui ne compte même que deux membres actifs au tout début du manga. Si Sena rejoint rapidement, malgré lui, le club, on constate très vite que rien ne semble aller. Mais pourtant, il n’y a jamais cette impression que l’on fait face à une équipe qui se dit que ce n’est pas grave. Au contraire, poussé par le démoniaque Hiruma, on va assister à la renaissance des Devil Bats. Cela va bien sûr se passer sur le terrain, à travers des défaites et des victoires importantes, mais aussi énormément en dehors. Si l’on regarde tout ça à travers les yeux de Sena, ce n’est pas pour rien. On a devant nous un personnage qui est timide et peu confiant en lui. Il préfère même jouer les larbins plutôt que de se rebeller pour prendre en main son avenir. Finalement, c’est en rejoignant ses deux nouveaux compères qu’il va découvrir que son talent pour la course peut aussi l’aider à changer. Car même si on nous montre que sa vitesse est une arme redoutable, Eyeshield 21 va surtout prendre des gens qui ont des failles, traumas et faiblesses pour montrer que cela importe peu. C’est justement à travers ce travail d’équipe et ce courage de faire face aux épreuves à venir que chacun peut finalement aller de l’avant. Oui, il y a des gens qui ont des aptitudes innées redoutables, mais ce qui compte avant tout c’est la détermination de se surpasser. C’est pour ça que j’aime à dire que le titre réussit à créer une équipe extraordinaire à travers des personnages parfaitement ordinaires. Même le moins sportif peut avoir son rôle à jouer et nous faire nous lever de notre siège pour avoir envie de croire en lui et de le soutenir. Plus qu’une histoire plaisante, ce manga est une magnifique leçon de vie.


Des personnages que l’on aime

Eyeshield 21 FIN

Oui, je ne pouvais pas conclure ce numéro de “Pourquoi j’aime” sans évoquer les personnages de Eyeshield 21. Au-delà de l’aspect purement sportif, les membres des Devil Bats vont surtout former une bande que l’on prend plaisir à suivre. Ils ne sont pas uniquement liés par l’envie de gagner, mais par une camaraderie qui va se renforcer après chaque épreuve qu’ils vont traverser ensemble. Et ce que j’aime par dessus tout, bien plus que l’humour ou leurs incroyables exploits sur le terrain, concerne leur écriture. Comme évoqué précédemment, nos protagonistes, quand on s’y attarde, sont des adolescents tout à fait ordinaires. Ils ont des particularités ou des personnalités parfois déjantées, mais au fond, il s’agit d’étudiants qui ont leurs inspirations, rêves et défauts. C’est ce qui les rend si humains et sincères dans leurs interactions. Pour reprendre l’exemple de Sena, on a un étudiant qui est similaire à bon nombre de gens en étant aussi effacé et réservé. Mais plus on apprend à le connaître et plus on le voit changer, évoluer et grandir pour enfin s’accepter non pas comme sportif, mais comme personne avant tout. Quand on voit Kurita, on voit un géant tout rond qui est l’incarnation de la bonté. Si sa férocité sur le terrain est remarquable, on voit surtout un lycéen qui doute énormément de lui-même et qui a aussi été mis de côté de par sa différence physique. Tous les joueurs de cette équipe sont des profils que l’on peut retrouver dans notre vie de tous les jours. Des personnes qui doutent, qui sont parfois rejetées ou moquées, mais qui vont continuer d’avancer. On a alors un vrai lien d’amitié qui se forme entre eux et nous tant on voit ce qu’ils sont vraiment et ce qu’ils sont capables de devenir. Et les autres personnages du manga ne sont pas en reste et vont eux aussi avoir leur rôle à jouer et leur moment de gloire. Personne n’est mis à l’écart, mais s’il y a bien une équipe que l’on veut soutenir à fond, ce sont les Devil Bats. Des gens comme nous et qui nous prouvent que l’on peut déplacer des montagnes à force d’efforts et aussi d’entraide.

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