Shimazaki in the land of peace Vol.1 - Bannière

Shimazaki in the Land of Peace T1

Ces derniers temps, on a de plus en plus d’œuvres qui mettent en scène des personnages considérés comme des armes vivantes et qui découvrent le bonheur d’un quotidien lambda. C’est une proposition toujours intéressante, car cela amène une intense réflexion sur l’importance d’une existence banale tout en montrant l’horreur que vivent certaines personnes n’ayant connu que la guerre, le sang ou la mort. Cela permet de souligner aussi la recherche d’humanité à travers ces figures qui sont plus connues comme des tueurs que des êtres humains. On avait, par exemple, eu le droit à ça chez Pika avec The Fable. Et si j’évoque ce titre, c’est parce que notre sujet du jour m’a fortement fait penser à celui-ci même s’il nous amène sur un terrain un peu différent. Provenant aussi de chez Pika, il s’agit de leur nouveauté “Shimazaki in the Land of Peace” dont le premier tome est sorti récemment. J’étais vraiment très curieux de découvrir cette histoire dont je m’étais gardé le synopsis secret. Juste guidé par ma curiosité habituelle, j’ai été tenté par sa cover et ce qui s’en dégageait. Je dois dire que je n’ai clairement pas été déçu par cette découverte. Il est donc temps de partir au contact de cet homme prêt à se battre pour préserver son coin de paradis.

Une quiétude souhaitée

Au vu de son synopsis, “Shimazaki in the Land of Peace” est un titre qui cherche pleinement à confronter un homme désireux de faire un trait sur son passé avec ce dernier qui revient constamment le hanté. Cela amène inéluctablement de l’action, mais aussi un quotidien bien délicat pour qu’il ne laisse rien transparaître. On va alors être à mi-chemin entre le slice of life salvateur et un récit d’action où chaque combat est un frein à cette banalité recherchée. Et si on peut avoir l’impression d’avoir déjà vu ça auparavant, le titre arrive à insuffler sa propre touche personnelle qui va viser dans le mille.

L’appel constant du combat

Au départ, je me disais que “Shimazaki in the Land of Peace” allait prendre une tournure bien sombre et guerrière au vu du postulat de départ que nous offrent les premières pages. Pourtant, on va rapidement retrouver notre protagoniste dans un environnement bien loin de ce qu’on nous laissait penser initialement. Comme si tout ça était de l’histoire ancienne. Mais c’est là que le titre va justement installer progressivement ses nombreuses qualités. En premier lieu, on nous le présente comme un homme qui semble un peu désorienté dans des situations pourtant classiques, car on ignore encore ce qu’il a pu bien vivre. On voit son souhait de mener une vie banale, et même apprécier tous les petits moments qui forment cette existence. Mais très vite, on se rend compte que cet homme en apparence inoffensif possède des talents redoutables. Et c’est ce changement qui va nous ouvrir les yeux sur le véritable enjeu de cette histoire. Surtout que ça ne s’arrête pas uniquement à lui, mais à tous ceux qui ont bien pu déserter cette fameuse organisation. On voit donc des personnages qui cherchent tant bien que mal à se fondre dans la masse et à retrouver ce qu’on leur a arraché il y a bien longtemps. Un combat qui prend une dimension très humaine, et même tragique quand on voit que derrière les compétences mortelles qu’ils possèdent, nous avons surtout des hommes et des femmes qui ont été privés d’une vie de paix.

Obligés de commettre des actes effroyables, certains ont d’énormes séquelles et retourner à la vie civile est une lutte de chaque instant. Ainsi, même si on est impressionné de leur entraînement militaire, on éprouve surtout de l’empathie et aussi de la tristesse pour ces gens qui auraient pu mener une vie ordinaire et qui en ont été privés. Et tout le récit va s’axer autour de ça avec, en prime, la menace de ce groupe souhaitant punir leurs déserteurs. Il y a autant une critique de la société par rapport à ce conflit à l’échelle mondiale qu’une volonté de mettre en avant des armes vivantes qui veulent retrouver leur humanité. Et je trouve que le manga réussit à amener ça avec beaucoup d’émotions sans pour autant partir dans une dimension très expressive. Au contraire, c’est justement le manque d’émotions visibles sur nos divers protagonistes qui rend leur histoire d’autant plus déchirante, car cela symbolise remarquablement bien cette difficulté à redevenir comme n’importe qui. En outre, on a aussi le droit à d’excellentes scènes d’action dont l’auteur arrive à amener beaucoup de lisibilité pour que l’on ne perde pas une miette. Et cela va autant servir à amener du spectacle qu’à appuyer le fait que pour regagner totalement leur liberté, cela risque fortement de passer par les armes. On est donc face à un manga qui parvient à jouer énormément sur toutes ces problématiques pour donner un cycle malheureusement sinistre où pour sortir de cette condition d’armes humaines, ces personnes vont être forcées de le redevenir.

“Shimazaki in the Land of Peace” a su frapper fort à mes yeux à travers ce premier volume. En parvenant à créer une histoire qui n’a pas besoin de s’étaler dans de grandes discussions, l’artiste a su créer un récit épuré. Et il parvient, principalement à travers son trait, à nous raconter avec brio les traumas de ces personnages. Cela ne se limite pas uniquement à notre protagoniste, mais à tous ceux qui, comme lui, ont déserté dans l’espoir de retrouver une vie civile. On se rend compte alors que pour eux, même en se fondant dans la masse, le combat n’est jamais terminé et qu’ils ont tous été marqués d’une façon ou d’une autre.

Shimazaki protège son paradis

J’ai énormément apprécié la manière dont ce premier volume de “Shimazaki in the Land of Peace” réussit à nous plonger dans le quotidien de notre protagoniste et de ses camarades. On ressent progressivement toute la difficulté de leur objectif et surtout leur combat qui se joue autant face à leurs anciens geôliers que les blessures qui sont profondément inscrites en chacun d’eux. Je trouve même que chaque histoire qui va nous être contée retranscrit avec brio cette terrible situation à des degrés différents. On se prend d’empathie pour ces individus que l’on apprend tout juste à connaître, mais dont on ressent toute la détresse malgré leur visage impassible. Et s’il y a bien une chose que j’espère, c’est que la série continue sur cette lancée tout en parvenant à intégrer cette dose d’action que l’on peut déjà entrevoir au sein de ces pages. Car pour moi, cette lecture n’est pas là pour simplement nous offrir d’intenses affrontements entre tueurs expérimentés. Il s’agit surtout d’un drame humain où l’on accompagne des gens qui ont tout perdu dans leur volonté de se reconstruire. Et ça, c’est ce qui fait toute la force et surtout l’émotion de cette nouvelle aventure. La plus grande qualité de ce manga réside ici dans cette capacité à nous partager cette éprouvante lutte pour simplement redevenir humain. Un objectif qui peut pourtant sembler simple et qui est en réalité d’une difficulté sans nom pour des gens ayant connu un tel enfer.

C’est une excellente surprise que j’ai eue en lisant ce premier volume de “Shimazaki in the Land of Peace”. Un titre qui m’intriguait, mais qui a su transformer cette simple curiosité en une véritable réussite à mes yeux. J’ai déjà pu évoquer tout ce qui faisait le charme de ce début de série, mais je tiens aussi à signaler le rôle que revêt le trait de l’artiste ici. A travers ses dessins, il parvient à retranscrire tout le côté âpre et violent de cette histoire tout en mettant en avant ce souhait tellement important. Derrière ce masque impassible qu’ils affichent, on peut entendre ce cri du cœur qui demande juste à vivre une existence banale. Ici, on souligne à quel point une vie normale est précieuse et que ce que l’on peut considérer comme ennuyeux est en fait une véritable chance. Une épopée qui donne à réfléchir tout en conservant un divertissement efficace. Si vous aimez des œuvres comme The Fable ou que vous cherchez un manga inédit qui vous tiendra en haleine tout en vous frappant en plein cœur, alors je ne peux que vous recommander cette histoire. Evidemment, j’ai plusieurs questions qui me trottent à présent dans la tête. Est-ce que Shimazaki parviendra à atteindre son but ? Qu’en est-il de ses autres comparses qui ont fui le champ de bataille ? Est-ce que leur ancienne organisation va finir par détruire ce peu de bonheur qu’ils ont pu trouver ? Un autre bain de sang va-t-il se préparer ? Nos anciens combattants vont-ils devoir reprendre les armes ? Je suis intrigué de voir l’évolution de ce récit.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Shimazaki in the Land of Peace. Trouvez-vous que le manga réussit à proposer une histoire haletante et aussi très intéressante au vu de ses thématiques ? Avez-vous de l’empathie pour ce protagoniste qui ne désire finalement qu’une vie en paix après tout ça ? Pensez-vous qu’il va devoir retourner à son ancienne existence dans le but de protéger cette paix qu’il a tant souhaitée ? Etes-vous curieux de voir comment vont évoluer son histoire et celle de ses camarades ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? Je reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *