Histoires sans fin

Histoires sans fin tome 1 : le récit dont vous êtes le héros

Après avoir été à Paris Manga ce week-end, on a pu découvrir quelques titres en avant-première. Parmi ces séries se trouvait une nouvelle licence qui nous faisait de l’œil depuis son annonce. Il s’agit du premier tome d’Histoires sans fin, une œuvre originale de chez Ki-oon. On était très intrigué par l’aspect très imaginaire de ce titre qui misait sur un contexte assez unique. Au final, qu’avons-nous bien pu penser de cette plongée dans un magazine loin d’être fini ? Le voyage que propose cette œuvre est à la fois saisissant et nous invite à la rêverie. Le lecteur se retrouve devant une invitation onirique qu’il est difficile de résister tant les possibilités sont grandes et le plaisir immédiat. Une aventure qui pourrait facilement se caractériser par notre soudain désir de vivre les mêmes péripéties que cette héroïne. Il est grand temps de se lancer dans ces nombreux récits qui n’attendent que nous pour se conclure.

Un étrange magazine

Histoires sans fin-magazine

Le début d’une grande aventure.

Histoires sans fin, imaginée par Geco Hirasawa, nous plonge dans un univers contemporain. On y fait la connaissance de Marie, une jeune fille exubérante et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Alors qu’elle tente désespérément de retrouver la trace de son chat qui a fugué, elle va se retrouver dans une vieille librairie. Alors qu’elle s’apprête à mettre la main sur son animal, elle va se retrouver nez à nez avec un étrange ouvrage. Ce dernier n’est autre que le dernier numéro du “Nomad Comics”, un magazine qui regroupait diverses histoires. Malheureusement, le comportement tyrannique du rédacteur en chef aurait poussé certains auteurs à lui faire faux bond. De ce fait, la plupart de ces écrits n’ont jamais pu avoir une véritable conclusion. Cependant, un étrange phénomène va avoir lieu et notre adolescente va être aspirée par l’objet qu’elle tient entre ses mains.

Elle tombe alors sur un immense désert où elle fait la rencontre du fameux chef qui orchestrait la gestion du magazine. Il apprend alors de sa bouche que cela fait bien longtemps qu’il est coincé ici. Le seul moyen de sortir de cet enfer est qu’un élu débarque avec le pouvoir de continuer ces récits en suspens. Tout semble alors désigné Marie comme étant la personne qu’il espérait voir arriver. Même si elle est complètement déboussolée et peu attirée par cette tâche, notre étudiante est bien obligée de se plier aux règles de ce lieu. Son premier devoir l’amènera dans un univers d’heroic fantasy. Le problème est à présent de savoir comment elle va bien pouvoir faire bouger les choses. Loin de faire comme tout le monde, Marie s’apprête à chambouler les codes établis afin de pouvoir regagner le chemin de son foyer. Une quête qui risque de lui prendre un certain temps.

L’une des plus grandes forces d’Histoires sans fin vient de la scène où se joue tout ce spectacle. L’univers qui s’étend devant nous parvient à nous happer de par son identité propre. Plonger dans ce livre est comme si l’on ouvrait une porte sur une infinité de mondes qui ont tous leur propre scénario et environnement. Une multitude d’excursions qui nous invite à des expériences bien différentes.

Un concept original et enivrant

Le fait de placer l’action de son récit à travers un magazine non finalisé est une excellente trouvaille. L’auteure peut ainsi nous offrir un terrain de jeu fantastique où toutes les fables peuvent prendre vie. Cet immense désert que l’on parcourt aux côtés de cette jeune fille parvient à nous appeler et à nous faire miroiter des mondes inimaginables. C’est en tout cas ce que l’on ressent à travers ce premier tome qui pose les bases de l’intrigue tout en nous donnant un aperçu de la richesse de ce lieu. On passe ainsi d’un tableau à l’autre avec une efficacité déconcertante et c’est un réel plaisir que de partir découvrir la mythologie de l’œuvre visitée et voir ce que son auteur essayait de nous raconter. Même si on ne contemple ici qu’un seul de ces univers, ce contact est suffisamment vivant et bien pensé pour que l’on ne s’ennuie à aucun moment. On est même curieux de voir comment les évènements vont tourner à travers les actions de cette intruse qui tente de mettre un terme à un cycle sans fin.

Cette idée de traverser de multiples œuvres abandonnées est aussi un excellent moyen de diversifier les expériences. Par exemple, en un claquement de doigts on passe du désert complet à un royaume en proie à la guerre contre des démons. Cela fait que l’on ne s’ennuie jamais et c’est encore plus vrai avec le comportement de notre pauvre prisonnière. En effet, elle va à avoir une vision bien singulière des problèmes qui se dressent sur son chemin. Il arrive même qu’elle oublie le but de sa venue et se laisse aller à jouer un rôle qu’elle a créé de toutes pièces. Ainsi, on se rend compte au fur et à mesure de son influence sur la suite de l’intrigue tout en apportant un décalage avec l’image que l’on peut avoir d’un héros. Cette approche donne lieu à des scènes souvent mémorables et permet de voir qu’il n’est pas nécessaire de jouer les preux chevaliers pour mettre un terme au mal. Des péripéties qui nous font avoir le sourire et qui n’en sont encore qu’à leurs balbutiements.

Lorsque l’on se lance dans Histoires sans fin, il y a une chose qui nous saute rapidement aux yeux. Il s’agit de la faculté qu’a ce conte de mettre en avant l’imagination. Un élément primordial et nécessaire à la réalisation et à la concrétisation de chaque œuvre. La créativité est ce qui rend cette série aussi attachante et parlante à l’ensemble de son lectorat.

L’imagination avant tout

Histoires sans fin-récit

La première mission.

Il ne faut pas longtemps pour que le potentiel d’Histoires sans fin éclate à nos yeux. A travers cette introduction, cette licence nous montre qu’elle a largement les outils nécessaires pour mettre en place un nombre incalculable d’épopées. Que ce soit par l’image de ce magazine, des contes que l’on traverse et des solutions à trouver, tout est axé sur un seul mot qui n’est autre que l’imagination. On ressent pleinement cette envie de mettre en avant cet élément crucial qui permet à l’homme de donner naissance à des environnements uniques, magiques et inoubliables. Il suffit de prendre le contexte de base pour comprendre cela. Après tout, le seul moyen pour sortir de cette prison est d’offrir une fin à ces derniers chapitres. De par ce choix, on invite le lecteur à ne pas être uniquement simple spectateur. Notre esprit est constamment assailli d’idées comme si on était à la place de ce personnage. On réfléchit alors à comment on aurait fait pour trouver une conclusion digne de ce nom. Cela ne fait qu’accentuer encore plus l’immersion que l’on peut ressentir tout au long de notre parcours.

D’ailleurs, le fait que l’on ne se soit aventuré que dans un seul récit n’est aucunement un défaut. Cela a permis de bien s’imprégner de cette mini-bd qui aura été bien développée. Une fois fini, on a qu’une idée en tête qui est de voir ce que peuvent réserver les autres pages de ce magazine. Si leur construction est aussi bien ficelée que celle présentée dans ce premier tome, alors on ne peut qu’être impatient de voir ce qui nous attend. Le champ d’écriture semble presque infini et permet, outre d’attirer notre attention, d’offrir un renouveau constant à cette oeuvre. On ne sait pas combien il y a aura de fins à écrire ou bien le contexte dans lequel se passera la prochaine quête et cela ajoute du mystère. On est sans cesse en train de se questionner et d’avancer en plein brouillard. Il est ainsi très difficile de prévoir ce qui va se passer ce qui accentue encore plus notre imagination à prendre les rênes.

Histoires sans fin fait partie de ces séries qui donnent le sourire et parviennent à nous envoûter en quelques instants. Cela est dû au fait qu’il est avant tout question de rêves, de créations et de fictions et que ceux sont des thèmes qui peuvent s’adresser à n’importe qui. Un ouvrage qui nous déconnecte de la réalité pour nous faire voguer au sein d’un environnement en perpétuelle évolution.

Histoires sans fin n’a pas fini de nous surprendre

Alors que l’on était curieux de voir ce qu’allait pouvoir donner Histoires sans fin, on ressort de cette excursion avec un très grand sourire. Il n’est pas question ici de mettre un terme aux agissements d’un puissant ennemi et tout ce qui compte est d’apporter une conclusion à ces récits inachevés. On est alors contemplatif devant les manœuvres faites par notre jeune héroïne afin de se sortir de chaque situation et de signer chaque conte de son empreinte. Le lecteur ne pense pas aux dangers qui peuvent l’attendre, mais bel et bien quel sera le prochain lieu que l’on visitera. La mangaka fait ainsi preuve d’une grande créativité et parvient à nous emporter totalement dans ce raz-de-marée de contrées à explorer. Cette imagination débordante déteint ainsi sur nous et rend notre voyage encore plus savoureux et palpitant, car on se dit que l’on aimerait être à la place de ce personnage.

Histoires sans fin est, à nos yeux, un immense coup de cœur. Si on a autant apprécié ce tome, c’est parce qu’il traite habilement et avec une grande passion de l’importance de laisser son imagination prendre le dessus. On l’a déjà dit à de maintes reprises dans de précédents articles, mais ce point est sans conteste l’un des éléments qui nous touche le plus. C’est à travers la rêverie, la féerie et la créativité que l’on peut pleinement s’épanouir. Pour cela, il est très difficile de le conseiller à un public cible. L’importance de ce qui est raconté à travers ces pages et la joie que l’on ressent en découvrant cette saga suffisent amplement à le recommander pour tous. Vous pourrez facilement vous identifier au protagoniste et il ne faudra que peu de temps pour vous laisser envoûter par toutes les possibilités qu’offre ce manga.

Et vous, qu’avez-vous pensé de ce premier volume d’Histoires sans fin ? Avez-vous été conquis par le périple de cette adolescente ? Êtes-vous tenté de vous lancer dans cette épopée ? Qu’attendez-vous pour la suite ? Les commentaires sont là afin que vous puissiez partager votre opinion et votre ressenti sur cette lecture. 🙂

© Hirasawa Geco / Ki-oon