The Swordsman tome 3 et 4 : la fuite de l’épéiste
Une autre semaine débute et il est donc temps de reprendre notre exploration. Pour notre prochaine escale, on a décidé de s’arrêter dans un monde que l’on a déjà pu traiter par le passé. Il est toujours intéressant de voir comment une œuvre peut évoluer au fil de ses tomes. C’est donc pour cette raison que l’on s’est de nouveau penché sur The Swordsman à travers le volume trois et quatre. Ce titre de chez Meian avait su nous faire une très bonne impression lors de notre première lecture. A présent que l’on s’est mis à lire la suite, on peut enfin savoir si ce plaisir était éphémère ou non. On ne va pas y aller par quatre chemins, on aime vraiment ce que l’on peut voir se dessiner tout au long de cette épopée qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Entre scènes d’actions épiques, jeu de dupes, complots et arts martiaux, ce titre affiche de multiples qualités qui ne font que se développer au fil de ces deux nouvelles excursions. Suivre Baek dans son combat pour changer les choses est absolument savoureux. Il est donc grand temps d’analyser ce qui fait la force de ce nouvel arc. L’heure est venue de contempler les prouesses martiales de ce jeune garçon !
Disparaître pour mieux revenir
Pour rappel, The Swordsman est scénarisé par Lee Jae Heon et dessiné par Hong Gi Wu. On avait laissé Dongsu alors qu’il venait de devenir un témoin gênant pour le Nolon. En effet, il a vu ce qu’il s’était passé lors de la disparition du prince héritier et ceux se trouvant derrière cette attaque. Fou de rage, il s’était même élancé pour défendre son maître, mais il ne put faire face à la force de son opposant. A présent, il est traqué par ces puissants qui rêvent de le faire taire avant qu’il ne puisse divulguer la moindre information. Pour éviter que d’autres ne soient blessés par sa faute et dans l’espoir de trouver une solution à ce problème, Baek Dongsu prend une décision difficile. Il abandonne tout pour fuir loin de la capitale et ainsi gagner du temps et un peu de répit. Malheureusement, il ne sait pas encore qu’un homme redoutable vient d’être envoyé à ses trousses. La priorité de notre héros est de retrouver son excellence Jo Jae-Ho afin qu’il puisse l’éclairer sur ce qu’il doit faire ensuite pour mettre un terme aux agissements de ces hommes qui dirigent le pays.
Cependant, son voyage pourrait bien rencontrer quelques difficultés sans que cela n’ait forcément un rapport avec ses poursuivants. La seule chose qui pourra le tirer de ces fâcheuses situations n’est autre que son aptitude à s’adapter. Une capacité qui fait de lui un soldat compétent parvenant à repousser les assauts d’ennemis bien plus fort que lui. Alors qu’il doit constamment avancer et se frayer un chemin jusqu’à son but, un autre individu va tenter de mener sa propre lutte. Il s’agit de Hong Kukyoung, son ancien partenaire d’entraînement et ami, qui a choisi de rester au milieu des rapaces de la cour pour les détruire de l’intérieur. S’il est loin d’être ridicule une épée à la main, c’est avant tout sa ruse et son intelligence qui seront ses meilleurs outils en ce lieu où la moindre courbette peut cacher la pire des intentions. Deux hommes menant une résistance sur deux fronts séparés et qui pourtant sont liés de par leur histoire, mais aussi leur désir de changer les choses. La route sera encore longue pour ces adolescents qui se retrouvent propulsés sur un champ de bataille bien singulier.
Si les deux premiers ouvrages se concentraient énormément sur l’intrigue et l’origine de cette fuite, The Swordsman vient ici apporter de la fraîcheur. Cela s’exprime à travers toute la galerie de personnages que l’on apprend à connaître et qui croisent le chemin de notre sabreur. Plus que de simples opposants ou potentiels alliés, chacun parvient à marquer l’histoire et notre regard de par le spectacle qu’ils parviennent à nous offrir.
D’incroyables rencontres
Alors qu’il doit tout abandonner pour espérer s’en sortir, Baek va se retrouver mêlée à une affaire bien singulière. C’est au cours de celle-ci qu’il va faire la rencontre de nombreux autre protagonistes qui vont autant marquer son esprit que celui du lecteur. Bien sûr, dans le tas se trouve des guerriers redoutables qui nous subjuguent de par leur talent avec une arme à la main. On est figé avant même que le premier coup ne soit porté. Comme si l’aura oppressante de ces combattants suffisait à nous paralyser tout en nous faisant ressentir un frisson de plaisir à l’idée d’assister à une confrontation dantesque. Outre cela, ils dépassent le cadre du simple ennemi à abattre et vont apporter toujours plus de profondeur au background de ce récit. Il n’y a qu’à voir Hwang Jinki pour être intéressé par tout ce qu’il pourrait nous raconter. Cet épéiste de talent nous montre un passé des plus captivants sans pour autant que l’on rentre dans les détails. Ces quelques bribes d’informations suffisent à nous donner envie d’en apprendre plus sur eux et de voir toute l’étendue de leur personnalité. On pourrait en citer bien d’autres qui, par leurs actes ou leurs paroles, parviennent à capter notre attention. Des figures imposantes et diverses qui nous font voir tout ce que ce monde peut encore nous réserver.
D’ailleurs, il est aussi pertinent de voir comment Baek réagit et évolue à leur contact. Lui qui avait trouvé son foyer se retrouve en partie désemparé et attristé à l’idée de devoir tout quitter. C’est à ce moment-là que l’on oublie l’image du garçon un peu loufoque et joyeux pour contempler un être blessé profondément dans son coeur. On va alors assister à des scènes surprenantes permettant d’approfondir son caractère et de montrer qu’il n’est pas juste un amoureux du combat. Il parvient même à nous émouvoir à travers ses échanges avec une personne qui lui est chère et cela ne fait qu’accentuer notre sympathie à son égard. Une façon de le faire mûrir et de lui faire entamer un chemin long et parsemé d’embûches où il va devoir s’allier et faire confiance à des gens qu’il n’aurait jamais acceptés en temps normal. D’ailleurs, on peut aussi admirer son profond sens de la justice qui va parfois l’aveugler et montrer ainsi qu’il n’a pas encore la patience et le contrôle de soi nécessaire pour sauter dans la mêlée. Un voyage riche en rencontres et dont chacune va lui permettre de changer peu à peu et de s’améliorer.
Bien évidemment, on ne peut pas parler de The Swordsman sans évoquer ces confrontations. Bien plus que de vulgaires affrontements, les rixes que l’on peut contempler nous permettent d’avoir une vision bien différente de ces outils de mort et de ceux qui les manient. La voie qu’a entrepris notre héros transforme ces combats à mort en de véritables spectacles où le bruit du fer exprime une forme d’art aussi effrayante qu’éblouissante.
Un vrai ballet martial
On a déjà pu en parler lors de notre précédente chronique, mais ce titre est bien plus qu’une succession de duels. Dès le départ, on a pu ressentir l’intérêt de l’auteur à nous montrer la particularité de chaque arme que l’on croise. A la fois instructive et fascinante, cette approche permet de saisir notre attention et de nous montrer la complexité qu’il peut y avoir à maîtriser un de ces objets. La solution ici n’est pas de frapper le plus fort pour venir à bout de son opposant. Il faut avant tout comprendre les particularités de son arme et ainsi en découvrir les failles pour mieux les exploiter. Cela ajoute un niveau de lecture bien plus profond à ces échanges de coups où tout est une question de détail et de courage. Il y a donc un aspect très psychologique qui vient se greffer à ses luttes à la fois musclées et gracieuses. C’est ce qui fait que l’on est autant emporté par cela et qui rend chaque face-à-face marquant. De plus, ce côté découverte permet aussi d’en apprendre plus sur une partie de la culture de ce pays et ainsi d’être agréablement surpris en observant tout ce qui pouvait faire l’identité propre d’un combattant. Des armes pouvant sembler délirantes, mais qui nous hypnotise de par leur utilisation et la façon de les manipuler.
Cependant, la confrontation physique n’est pas le seul atout épique de cette licence. Bien loin de ces altercations se déroulent un autre type de combat pouvant entraîner de terribles conséquences. Il s’agit bien sûr de la politique qui nous est décrit ici comme un outil comme un autre pour mettre fin aux agissements d’une nuisance. Cela va même encore plus loin, car elle nous est montrée comme extrêmement redoutable. Si une épée peut ôter une vie, une simple décision peut coûter l’existence de nombreuses personnes. Il y a donc constamment ce déséquilibre qui nous est montré et qui permet d’accentuer la dangerosité des gens se tenant au pouvoir. De simples paroles deviennent alors plus acérées que la plus tranchante des lames. Ainsi, on est aussi fasciné par toutes ces discussions qu’il peut y avoir et dont le sens peut s’avérer très important. Ainsi, on n’oublie jamais le danger que représentent ces hommes qui n’ont pas besoin de combattre pour décider qui doit vivre ou mourir. Le lecteur voit alors l’ombre de la cour grandir et atteindre des proportions démesurées face à un unique épéiste qui semble bien petit devant cette menace.
En conclusion, The Swordsman n’est pas qu’une oeuvre souhaitant nous en mettre plein la vue. Ces ouvrages affichent de nombreuses nuances qui font que l’on ne s’ennuie jamais alors que l’affrontement se porte sur plusieurs fronts. L’épée de notre jeune guerrier se confronte à l’immense pouvoir de la cour dans une confrontation à la fois surprenante et grandiose. La lame de ce premier pourra-t-elle abattre la corruption qui ronge ce pays ? Un pari risqué pour ce garçon qui n’a plus rien à perdre et qui se lance à corps perdu dans cette mission pour notre plus grand plaisir.
The Swordsman écrit sa légende
The Swordsman a su, une fois de plus, nous faire bonne impression en continuant à développer ses points forts. On est subjugué par toute la richesse de cet univers et par la dimension que prennent ces luttes. L’auteur a fait un travail remarquable et qui ne s’arrête pas là. Qu’il s’agisse de la psychologie des personnages, des chorégraphies de combats, de l’importance de la politique et de la progression de notre héros, tout est là pour nous faire passer un excellent moment. Il divertit pleinement tout en nous donnant envie de voir ce que la suite peut bien nous réserver. Tout est parfaitement maîtrisé afin que le rythme ne faiblisse jamais et qu’il nous plonge totalement dans cette course contre la montre haletante. De ce fait, on est autant intrigué par les prouesses de Baek que par ce qui se passe à la cour et les décisions qui y sont prises. Une manière de nous intéresser à l’ensemble de cet environnement et de nous faire ouvrir les yeux sur la richesse qui se dégage de cette oeuvre. Un voyage loin d’être de tout repos pour notre camarade, mais qui a tellement de choses à nous apporter.
Finalement, on peut dire que l’on n’a pas vu le temps passé alors que l’on s’immergeait totalement dans ce que nous contait ces multiples chapitres. The Swordsman est une aventure littéraire qui nous attire de par son ambiance unique, la grandeur de ces duels et de par l’écriture de ces protagonistes. C’est donc avec joie que l’on continue de recommander cette licence qui n’a absolument rien à envier aux autres. Une porte qui donne sur une époque terrifiante et pourtant séduisante de par son côté épique et toute la richesse de cet univers. On observe alors silencieusement Baek durant ses pérégrinations et l’excitation se fait ressentir alors qu’il fait face à de nouveaux adversaires, car la progression de cet homme ne semble avoir aucune limite. Un individu ayant choisi la voie martiale et qui parvient sans cesse à nous mettre des étoiles plein les yeux. Il ne faudra pas longtemps pour que l’on se lance dans la suite de par notre désir de savoir quels seront les prochains obstacles qui se dresseront sur sa route.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre avis ainsi que votre propre analyse de ces deux tomes de The Swordsman. Qu’attendez-vous pour la suite ? Pensez-vous que Baek parviendra à mener sa mission à bien ? Croyez-vous qu’il sera capable d’abattre ses futurs ennemis ? Êtes-vous fasciné par cette fresque historique et ce qu’elle peut proposer tout au long de son récit ? On est curieux de connaître vos réponses et de pouvoir échanger avec vous sur cette licence. 🙂
© Lee Jae Heon & Hong Gi Wu / Daewon