Persona 5 : la vérité derrière le masque
Il est temps de s’attarder sur une petite perle du j-rpg. Persona 5, édité par Atlus, est le dernier-né de la saga du même nom. Cette licence n’a jamais connu un succès aussi grand que les plus célèbres séries du même genre. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir de nombreuses qualités. Avec ce cinquième opus, la licence Persona décide de marquer un grand coup. Ce nouvel épisode est-il capable de se hisser au panthéon du jeu vidéo ? Esprit Otaku est là pour vous donner son avis sur la question. C’est parti pour un voyage dans les tréfonds de la nature humaine. Une aventure marquante inoubliable aux côtés des Phantom Thieves !
Bienvenue dans la Velvet Room
Comme dans chaque épisode de Persona, on se retrouve propulsé aux commandes d’un lycéen. Ce dernier se retrouve envoyé à Tokyo à la suite d’un événement qui a bouleversé sa vie. Considéré comme un criminel, il doit suivre les ordres de son nouveau “tuteur” afin de respecter les conditions de sa période de probation. C’est donc une vie sous surveillance qui débute pour notre héros qui, au moindre faux pas, peut retourner à la case prison. Malheureusement, exister dans le monde de Persona n’est jamais chose facile. Durant son sommeil, notre héros va se retrouver propulser dans une salle étrange, enfermé derrière des barreaux. C’est ici qu’il va faire la rencontre d’Igor, figure iconique de la saga, qui va lui révéler son destin très particulier.
Imaginant cela comme un rêve, il décide de ne pas y faire attention. Cependant, c’est durant la rentrée des classes que tout va basculer. A cause d’une étrange application apparue sur son téléphone, notre protagoniste va se retrouver devant un mystérieux palais avec un autre élève nommé Ryuji. Tout semble totalement irréel et c’est la rencontre avec le chat humanoïde Morgana que la vérité va éclater. Ils se trouvent au sein d’un palais symbolisant la vraie nature d’un humain en particulier. Il s’agit d’une représentation distordue de comment cette personne se représente le monde réel. Ces mondes sont aussi infestés de “Shadow” qui ne peuvent être éliminé que par les utilisateurs de Persona. C’est suite à plusieurs évènements que nos héros décident de s’unir pour créer les Phantom Thieves. Il s’agit d’un groupe possédant le pouvoir de faire appel aux Personas qui a pour but de dérober le cœur des gens afin de dévoiler leur vrai visage au monde entier.
Il s’agit là d’un résumé très court d’une histoire particulièrement complexe. Persona 5 est une œuvre abordant de nombreux sujets souvent difficiles avec une parfaite dextérité. Ce jeu démontre tout ce qui peut se cacher derrière la nature humaine.
Les sombres facettes de l’humanité
On plonge direct dans le vif du sujet avec le scénario et les messages qu’il véhicule. Ce n’est pas chose nouveau, la saga des Persona a toujours été connue pour proposer des récits complexes abordant des thèmes souvent de société. Même si l’univers est teinté de fantastique, il n’en reste que le monde est décrit avec un certain réalisme. S’il y a un sujet que les Persona adorent nous conter, c’est bien la découverte des pires facettes de l’être humain. On nous parle autant de harcèlement scolaire que d’identité sexuelle en passant par le chantage et la tromperie. On nous dépeint un tableau très noir de la société qui se cache derrière un masque de fer. C’est dans cette descente au fond de l’esprit humain que notre groupe de voleurs justiciers offre un regain d’espoir.
Si ce monde est si noir, il permet en contrepartie de laisser pleinement briller nos héros qui souhaitent mettre au grand jour la vilenie de chacun. Derrière cette lutte pour la vérité, Persona 5 nous fait autant réfléchir sur le monde qui nous entoure que sur nous-même. Les cibles de nos protagonistes ont beau être uniques, elles nous démontrent que cette noirceur peut-être présente dans le cœur de tout le monde. Elle nous fait réfléchir sur ce qui a poussé certains de ses hommes à agir ainsi et qu’il faut réfléchir aux conséquences de ses actes. Les Phantom Thieves représentent, en quelque sorte, une rédemption pour ces âmes égarées qui souhaitent être libérées du poids de leur péché. Le titre aborde aussi d’autres sujets tels que la lutte pour se forger son propre destin ainsi que la force des liens que l’on peut tisser dans la vie.
Si les sombres intrigues bien ficelées sont la marque de fabrique de la saga, un autre élément fait l’essence du jeu. Il s’agit de son système de timeline qui force le joueur à s’organiser un vrai petit agenda d’écolier.
Pas facile, la vie de lycéen
On touche ici à l’un des fondements de la licence Persona. En effet, le jeu s’organise comme un immense emploi du temps s’écoulant sur une année. Si vous croyez que le but était simplement de combattre au côté de votre Persona, vous aviez tort. Il est nécessaire de vivre une vie de lycéen ordinaire pour éviter d’attirer les soupçons. Chaque jour est donc divisé en plusieurs parties nous forçant à aller à l’école. Il est d’ailleurs nécessaire de bien suivre les cours afin de pouvoir obtenir un score élevé aux examens. Après les cours, il est possible d’organiser son après-midi comme on le souhaite. Passez du temps avec des amis, allez réviser à la bibliothèque ou même aller frapper quelques balles. Toutes ces activités annexes ont une grande importance pour la suite de l’aventure.
En effet, ces dernières permettent d’augmenter, dans un premier temps, les stats sociales réparties en cinq branches. Il faudra ainsi monter en courage pour espérer débloquer de nouveaux dialogues et événements et ainsi de suite. Concernant les liens, renforcer son amitié auprès de ses confidents permet d’améliorer sa relation avec cette personne. En faisant cela, il est ainsi possible d’obtenir différent bonus très utiles ainsi que des avantages concernant les personas de la même arcane que le lien tissé. Bien sûr, il est possible de partir infiltrer les palais durant ces périodes afin d’avancer dans l’histoire. Cependant, ces excursions dans le Metaverse épuiseront le héros qui sautera automatiquement la partie nuit de la journée. Il faut donc gérer habilement son emploi du temps afin d’optimiser son avancée ainsi que son évolution dans le jeu.
Heureusement, notre protagoniste ne sera pas seul pour affronter les hordes de Shadow peuplant chaque palais. C’est un groupe hors du commun qui va se former autour du personnage principal pour espérer découvrir ce qui se cache dans les tréfonds du Metaverse.
Une équipe de choc
Pour nous aider dans notre tâche, il sera possible de compter sur une équipe de choc. Les autres membres des Phantom Thieves sont uniques en leur genre. Chacun de nos compagnons porte une histoire qui lui est propre et possède donc un background soigné. C’est un pur plaisir que de combattre à leurs côtés tout en observant les liens qui se créent entre eux et le héros. Si au départ, les membres du groupe semblent très stéréotypés de par leur caractère, on oublie très vite cela au fur et à mesure de l’histoire. Ils sont avant tout de jeunes lycéens victimes d’un grand malheur. C’est leur volonté de combattre et de se sortir de ce destin parfois capricieux qui leur a permis de dévoiler le potentiel caché en eux. D’ailleurs, les scènes d’éveils de Persona sont particulièrement funs et impressionnantes et laissent entrevoir le vrai visage derrière le masque.
Outre le côté fantastique de leurs pouvoirs, ces individus sont des étudiants lambdas. Il est facile de s’identifier à l’un des protagonistes. Tout au long des liens qui se tissent avec eux, on apprend leurs craintes, mais aussi leurs espoirs pour l’avenir. Le travail apporté à la relation qui se noue entre nous et les différents membres de l’équipe est incroyable. Plus que de simples compagnons, ils sont de précieux alliés, mais aussi de fidèles amis. Cette approche réaliste de traiter les connexions dans ce groupe colle parfaitement au style du jeu. Cela ne fait qu’ajouter à l’immersion apportée au joueur. Comme si l’on retrouvait une bande de potes après un long moment d’absence.
L’autre grande partie qui caractérise la licence vient de ses personas. Ces êtres surnaturels représentent les croyances, les peurs, mais aussi l’imaginaire de chaque être humain. C’est un long défilé de divinité qui se joue devant le joueur.
Une œuvre qui respire la mythologie
Que serait la saga Persona sans les êtres portant ce nom ? La grande majorité du jeu tourne autour de ses esprits aussi variés que remarquables. Mais que sont donc réellement ces créatures sans lesquelles nos héros ne pourraient se défendre ? Si ceux propres aux protagonistes sont la représentation de leur cœur, ils sont avant tout des figures mythologiques et fictives du patrimoine de l’ensemble des cultures. Le catalogue de personas est imposant qu’ils s’agissent de figures religieuses, mythiques ou littéraires. Vous aimez la mythologie égyptienne ? Alors dites bonjour à Isis, Osiris et compagnie. C’est une large gamme d’êtres divins et imaginaires qui s’offrent devant nos yeux. On ressent un réel plaisir que de se constituer une équipe avec nos déités préférées.
D’ailleurs, il vous sera difficile de les oublier tant ils peuvent être marquants. Il y a, en effet, des personas de toutes sortes. Entre ceux très étranges, ceux tout mignons et les imposants, il est très compliqué de faire un choix. On peut dire que les développeurs se sont faits plaisir. C’est plus d’une centaine de personas qui attendent d’être découvert par le joueur. En plus d’instaurer une ambiance grandiose à travers ces êtres surnaturels, ce système permet de découvrir plus en détail les figures pouvant régir chaque culture. On s’attarde sur des êtres du folklore indonésien tout en admirant les créatures des légendes celtiques. Cela nous donne aussi une impression de puissance à travers notre personnage qui arrive à se lier avec ces divinités.
Pour terminer cet avis de Persona 5, il faut s’attarder sur un élément qui m’a particulièrement surpris. Ce jeu, qui m’a charmé par son scénario, a réussi à m’envoûter à travers son design soigneusement travaillé.
Un design tourné vers les comics
Voilà un point sur lequel j’ai été bluffé. Ayant joué à la dernière version de Persona 4, je ne m’attendais pas à une si grande différence au niveau du design. Le parti-pris d’utiliser l’aspect comics marche à merveille. En plus d’offrir une renaissance au niveau des graphismes, le titre arrive facilement à poser sa propre marque. Chaque détail est travaillé pour accentuer ce côté très bande dessinée qui offre un rendu particulièrement captivant. Cela passe par les dialogues et leur encadrement qui donne l’impression de lire une BD. La présence accentuée d’onomatopées renforce encore plus cette sensation en jouant. Les menus aussi démontrent toute l’ingéniosité des designers et développeurs derrière le titre. C’est une nouvelle jeunesse pour la saga qui joue à fond la carte de la bande dessinée.
Cela marche encore mieux du fait que cela entre en parfaite contradiction avec les thèmes très réalistes de l’histoire. Cette opposition offre une ambiance particulièrement prenante qui nous fait réfléchir de par ses messages, mais qui n’oublie pas le côté divertissant du soft. D’habitude, les graphismes d’un jeu ne sont pas la priorité à mes yeux. Cependant, Persona 5 arrive tellement à imprégner le joueur de cette atmosphère si particulière que cela renforce l’expérience ressentie. Même la ville de Tokyo donne la sensation de sortir tout droit d’une case de BD. D’ailleurs, nos gentlemans cambrioleurs font facilement penser aux justiciers masqués ayant vu le jour dans les comics. Persona 5 offre un voyage magnifique, autant sur la réflexion que visuellement.
Que dire alors du dernier-né de la saga Persona ? Le jeu propose tant de choses à faire qu’il vaut mieux en découvrir un maximum par soi-même. Un titre dont il est difficile d’en sortir sans en être marqué.
Persona 5, infiltration réussie !
Je l’avoue, je pourrais parler encore longtemps de tout ce que contient Persona 5. Il y a tellement de choses à faire et si peu de temps pour les accomplir. Cet épisode est absolument magistrale et saura aisément faire plaisir à tous les fans de j-rpg. Le titre arrivera à vous accaparer des dizaines d’heures et son scénario comblera tous vos besoins en matière d’histoires mémorables. Cependant, il faudra accepter les nombreux dialogues qui parcourent ce récit et qui peuvent en rebuter certains. C’est aussi frustrant pour ceux ne parlant pas très bien anglais, car si la majorité du titre est compréhensible, il y a tout de même la présence de nombreux termes techniques et argot propre à l’anglais. Mais si vous arrivez à faire abstraction de ces quelques petits défauts, c’est une aventure fantastique qui vous attend.
Étant moi-même un très grand fan de j-rpg et de scénario captivant, j’ai été totalement emporté par Persona 5. Ce titre a d’ailleurs eu le droit à de nombreux éloges et permet à la série d’atteindre un nouveau palier dans le monde vidéoludique. Cet épisode est une grande réussite et je vous conseille donc fortement de vous lancer dans ce voyage qui restera gravé dans votre mémoire. J’espère donc que le futur de cette licence continuera de briller et de nous offrir des expériences aussi inoubliables. Rejoignez les Phantom Thieves dans leur quête de la vérité, mais aussi de richesses !
Comme toujours, n’hésitez pas à partager votre avis concernant le jeu ainsi que votre opinion sur la saga Persona 🙂