I love you, so I kill you

I love you, so I kill you tome 1 : un amour fatal

En cette fin de semaine, on va s’attarder sur une toute nouvelle licence qui a su nous dérouter. Il s’agit de I love you, so I kill you, édité chez Soleil manga. Ce seinen met en place une ambiance très sombre où les sentiments sont au cœur de l’intrigue. Comme le dit si bien son nom, cette série souhaite nous montrer un amour très violent. C’est un univers sanglant qui se constitue au cours de cette lecture qui surprend et nous marque. Au fil des pages, quelque chose nous pousse inlassablement à vouloir savoir ce qui va se passer par la suite. Vous l’aurez compris, il est assez difficile de rester de marbre devant cette cruauté et le conflit qui se joue devant nous. Il est donc temps de voir ce qui fait la force de cette œuvre où l’attachement peut finir en drame.

Une étrange épidémie

I love you, so I kill you-amour

Qu’est-ce qui se cache derrière l’amour ?

I love you, so I kill you, scénarisé par Majuro Kaname et dessiné par Sousou Sakakibara, prend place dans un monde contemporain. On y suit le quotidien du jeune Taku Kamishiro qui s’avère être un vrai maniaque du ménage. Il ne peut s’empêcher de ranger et aide toujours à nettoyer même au sein de son lycée. Cette manie lui vaut les moqueries de ses camarades. Pourtant, parmi tous les élèves de cet établissement se trouve une personne qui lui est chère. Il s’agit de son amie d’enfance, Mika Hanazono, qui passe son temps à l’embêter. Malgré de réels sentiments à son égard, il ne parvient pas à lui avouer son amour. Toutes ses anciennes tentatives se sont soldées par une fuite de sa part. Cependant, il décide un beau jour de prendre son courage à deux mains et de lui dire ce qu’il a sur le cœur. Taku lui donne alors rendez-vous le lendemain sur le toit de l’école.

Une fois rentré chez lui, il ne peut s’empêcher d’imaginer comment il réagira lors de son face-à-face avec Mika. Alors qu’il est plongé dans ses pensées, son attention se porte vers la rue où un couple semble se disputer. Face à la violence dont fait preuve l’homme, Taku se décide à intervenir afin de calmer la situation. Cette décision va chambouler sa vie à jamais, car l’individu en question va se jeter sur lui tout en tenant des propos incompréhensibles. Le jeune homme se réveille alors dans son lit, le matin suivant, sans comprendre ce qui a bien pu se passer après l’agression. Alors qu’il prend le chemin vers le lycée, il retrouve Mika qui vient le taquiner comme à son habitude. À cet instant, une vision effroyable apparaît dans l’esprit de l’adolescent. Il se voit en train de tuer celle qu’il aime et est finalement ramené à la réalité par cette dernière. Complètement déboussolé par cette soudaine envie de meurtre, Taku ne sait pas encore que son cauchemar ne fait que débuter.

Ce premier tome de I love you, so I kill you se démarque avant tout par le développement de son personnage principal. On assiste ainsi à l’intense combat qui se joue dans la tête de cet étudiant.

Une lutte contre soi-même

Tous les éléments qu’apporte ce tome sont là pour nous démontrer la lutte psychologique qui se joue dans l’esprit de Taku. Lui qui n’était qu’un étudiant lambda risque à tout moment de basculer et de devenir un meurtrier. Cet affrontement entre sa volonté de rester celui qu’il est et ses pulsions criminelles rendent le personnage fascinant. En effet, en seulement quelques pages, on assiste à un développement intense dans l’écriture de ce protagoniste qui nous touche. Tout comme lui, on ne comprend pas ce qui arrive et une angoisse s’installe alors envers cet adolescent. Le courage dont il fait preuve pour ne pas céder à ses envies nous donne de l’espoir mais au fond de nous, on sait que tout peut s’arrêter rapidement. C’est cette peur de le voir franchir cette ligne de non-retour qui procure, dans un premier temps, le côté palpitant au manga.

L’évolution de Taku nous fait ressentir tout un tas de sentiments à son égard. Il est d’ailleurs très rare d’arriver à éprouver autant d’émotions envers un simple protagoniste. Cela est dû, tout d’abord, au fait que l’on peut s’identifier à lui. Après tout, il était un simple lycéen un peu maniaque avant d’être touché par cette “maladie”. C’est cette proximité que l’on a avec lui qui fait que l’on s’attache autant à son histoire. Si l’œuvre décrit l’amour comme étant la source de tout ses maux, elle symbolise aussi ce sentiment comme étant le seul moyen pour Taku de lutter. On peut reconnaître alors le talent des deux mangakas pour réussir à mettre en place cette contradiction en un seul personnage. De ce fait, Taku représente autant le pire de ce qu’il est possible de faire par amour, mais aussi le meilleur. Cette dualité apporte une grande profondeur au récit tout en traitant d’une thématique forte.

L’autre point qui m’a beaucoup marqué dans cette lecture est le nombre de questions que je me suis posé. Notre esprit ne peut s’empêcher de se demander quelle est l’origine des malheurs du héros.

Beaucoup d’interrogations

I love you, so I kill you-pulsion

Le cauchemar débute

S’il y a bien une chose qui symbolise I love you, so I kill you est la manière qu’il a de nous plonger dans l’histoire tout en ne nous révélant que peu d’éléments. En effet, tout au long de la lecture, on ne cesse de se demander pourquoi et comment tout cela est arrivé. Cela ne dénature pas la pertinence du récit, mais l’amplifie grandement. Tandis que l’on observe la souffrance de notre héros, notre imagination ne cesse de carburer. On réfléchit à quels sont les origines de cette “épidémie” transformant les gens en meurtrier, car notre étudiant n’est pas le seul dans ce cas. D’ailleurs, le manga fait un travail remarquable de supposition à ce niveau, car on ne découvre ces autres victimes des sentiments qui les rongent qu’à la conclusion du tome. Avant cela, on entend parler de meurtres mais qu’au détour d’une petite conversation comme s’il s’agissait d’un simple bruit de couloir. Cela joue sur notre vision d’appréhender l’univers du titre.

À cela s’ajoute d’autres interrogations au sujet de cette “maladie”. Tout d’abord, comment peut-elle se transmettre ? Il y a aussi la question des pouvoirs surnaturels dont fait preuve Taku. En effet, ce dernier possède une force surhumaine et semble pouvoir influencer grandement sur la psychologie des personnes qui l’entourent. Cette ignorance de notre part sert totalement le récit, car elle nous incite à imaginer les réponses à ces questions. On constate alors que les chemins que peut entreprendre I love you, so I kill sont nombreux et pour la plupart très intéressants. Bien sûr, le premier tome est avant tout là pour nous introduire à l’univers du récit. Pourtant, cette force de suggestion ainsi que cette volonté de faire travailler l’esprit du lecteur permet d’aller plus loin que ce simple volume. Tout est là pour nous donner envie de voir ce qui se cache au-delà de ce premier contact avec la série.

Au final, on fait face à un récit prenant et bouleversant qui nous laisse la tête pleine de questions. Ce parti pris marche, car il suscite l’intérêt du lecteur à découvrir tous les secrets que cache cette histoire.

I love you, so I kill you captive l’attention

En conclusion, que dire de ce premier tome de I love you, so I kill you ? Après cette lecture, j’ai trouvé que ce manga avait beaucoup de potentiel. Comme il ne s’agit que d’une première excursion, on observe avant tout la mise en place de l’histoire. On prend plaisir à suivre notre héros devant lutté pour s’empêcher de commettre l’irréparable. De plus, les nombreux questionnements soulevés au cours de ce premier tome ne font que nourrir notre envie de connaître la suite. On est dérouté et on ressent de la peine pour Taku qui voit sa vie presque brisée du jour au lendemain. Il y a ainsi une réelle tension qui se crée au sein du manga et qui sert pleinement à l’intérêt du titre. Notre regard contemple cette histoire où l’amour se retrouve lié à la mort. D’ailleurs, le rythme du récit marche parfaitement. On passe efficacement d’un quotidien banal à une descente aux enfers.

Je recommande donc grandement ce seinen qui est très prometteur. Il faudra bien sûr voir ce que donne l’intrigue sur le long terme. Cependant, les bases que l’on peut découvrir dans ce volume peuvent offrir de nombreuses possibilités intéressantes pour l’avenir. Je tiens aussi à préciser que le titre s’adresse avant tout à un public averti. Cela est notamment dû à des scènes particulièrement violentes et dérangeantes. Cette œuvre peut plaire à ceux qui souhaitent découvrir une aventure inédite qui chamboule totalement la romance pour la transformer en effroi. J’ai vraiment hâte de découvrir la suite et surtout de trouver des réponses à mes questions. D’où peut bien venir cette “maladie” étrange qui s’empare de Taku ? Combien de personnes en sont infectés ? Ce qui est sûr, c’est que ce jeune homme vient tout juste de débuter un périple dangereux et difficile où la moindre faiblesse de sa part provoquerait la mort d’un être cher.

Et vous, avez-vous été intrigué par les événements décrits dans ce manga ? I love you, so I kill you a-t-il réussi à vous séduire ? 🙂

© Kaname Majuro & Sakakibara Sousou / Kodansha

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