Perfect-Crime

Critique Perfect Crime tome 1

On continue notre découverte des nouveautés manga avec un titre atypique. Perfect Crime, édité par Delcourt/Tonkam, ce seinen nous plonge dans un thriller envoûtant. Emportée par un protagoniste troublant, cette oeuvre arrive à se démarquer de ses compatriotes par la nature même de son histoire. Il est temps de plonger dans ce voyage psychologique où les pires aspects de l’homme sont dévoilés.

Le crime parfait existe

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Tadashi, un tueur impossible à attraper

Perfect Crime, signé par le duo Arata Miyatsuki et Yuya Kanzaki, nous plonge dans un japon contemporain. L’histoire commence par la mort suspecte d’un homme dans un café qui serait décédé subitement. La seule piste viable vient de l’individu qui aurait partagé un verre avec la victime. Dès les premières pages on revient sur ce crime qui a effectivement été commis par cet homme en noir. Malgré tout, la police ne trouve aucun indice de quelle sorte pour monter un dossier. Rien ne semble accuser Tadashi Obusuki, notre protagoniste principal, qui s’amuse avec la police comme bon lui semble. Il est celui qui commet les “crimes parfaits” et est toujours prêt à répondre aux demandes de ses clients. Ce tueur ne rate jamais sa cible et est prêt à tout pour démontrer la faiblesse de l’être humain.

Il va ainsi continuer de vivre sa vie de tueur sans connaître le moindre souci. Rien ne semble pouvoir arrêter l’étrange vague de meurtres qui entoure Tadashi Obusuki. Mais quel est le secret derrière la perfection de ses crimes ? Comment un homme peut-il ne laissez aucun indice et accomplir avec aisance tous ces contrats ? Même dans la police on préfère ne pas se frotter à cet homme qui ne présente rien d’humain. Un homme présent à chaque cadavre et qui pourtant passe toujours à travers les mailles du filet. Le crime parfait existe-t-il vraiment ? Le secret derrière sa réussite fait de lui un personnage très intéressant à suivre. Ses meurtres ne sont jamais sans raison et montrent l’étendue de la noirceur humaine.

Cette oeuvre nous plonge donc du côté du crime plutôt que de la police. L’histoire repose entièrement sur la personnalité de notre personnage principal et son métier très particulier. Ses affaires lui font côtoyer toutes sortes de gens désireux de voir la vie s’arrêter pour quelqu’un.

De l’autre côté du meurtre

Perfect Crime se montre comme une sorte de recueil des différents meurtres commis par Tadashi. De par sa faculté hors du commun, notre homme peut régler les soucis de n’importe qui. Il est d’ailleurs fascinant de voir que ses clients peuvent être de tous horizons. Cela peut aller de la mère de famille au jeune homme amoureux en passant par l’inspecteur chevronné. On peut dire que notre tueur ne fait nullement de discrimination envers ses clients en acceptant toute demande. C’est donc un monde très sombre qui nous est dépeint à travers les yeux de Tadashi. L’ambiance noire de Perfect Crime retranscrit à merveille la gravité de chaque action et décision prise par les individus ponctuant le récit. Tout élément de joie semble avoir disparu pour ne laisser place qu’à la tristesse, au désespoir et la violence.

Toujours orchestrés selon le même schéma, ces derniers peuvent s’avérer parfois redondants. Malgré tout, on reste captivé par le dénouement propre à chaque affaire. De plus, l’aisance avec laquelle Tadashi arrive à ses fins est toujours magistralement orchestré et rend le lecteur captivé par son avancée. On ne suit que par intermittence le travail des policiers qui ne semble pas plus que cela être à la recherche de notre tueur aux pupilles rouges. Le seul vrai inspecteur qui semble obnubilé par lui est Tada qui cherche désespérément à le coincer. Concernant les crimes en eux-mêmes, tout l’intérêt vient du don de notre meurtrier qui finit par éliminer ses cibles d’une manière souvent horrible misant avant tout sur la psychologie. On sait que le crime aura lieu et que rien ne pourra l’en empêcher.

Tout le récit est porté par notre criminel qui arrive aisément à imposer sa présence. Il n’y a pas de héros dans ce monde, juste un meurtrier au caractère bien particulier ayant une aversion pour l’espèce humaine.

Un antihéros captivant

Toute l’œuvre repose sur les épaules de notre protagoniste qui sait parfaitement captivé notre attention. Son pouvoir semble avoir l’effet de nous hypnotiser pour nous donner envie de lire la suite de ses aventures. Pour parler justement de son talent, Tadashi commet ses crimes par la seule force de sa volonté sur l’esprit humain. Il arrive ainsi à faire croire aux gens qu’ils boivent du poison alors qu’en réalité il s’agit d’une boisson comme une autre. Ce qui marque avant tout chez notre homme c’est son regard qui envoûte autant que ses paroles. Ajouter à cela un caractère assez nonchalant et une hygiène de vie très particulière. Tadashi passe la plupart de son temps sur un banc d’un parc entièrement recouvert de chat. A première vue il ne ressemble en rien à un tueur à gages sans le moindre scrupule.

C’est une fois qu’il accepte un contrat que l’on comprend l’ensemble de sa personnalité. Il est très minutieux et afin de démontrer sa théorie, il n’hésite pas à jouer avec ses victimes. Il sait parfaitement comment atteindre son but et une fois que l’on s’est fait avoir par sa volonté plus rien ne peut nous sauver. Malgré tout il n’est coupable de rien mise à part de persuader ses victimes qu’elles ne vont pas tarder à mourir. Il n’est jamais l’instrument final de la mise à mort. Notre tueur souhaite rester au plus proche de ses victimes dans leurs derniers instants mais en même temps il se détache totalement de l’acte commis par ces derniers. D’ailleurs il ne se cache nullement et n’a pas peur des forces de l’ordre car techniquement il n’a rien commis. Plus le récit avance et plus on se demande si Tadashi est lui-même humain.

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Son regard est sa meilleure arme

Même si notre homme au regard trouble est celui qui exécute le contrat, il n’en reste pas moins que ce sont des hommes lambda qui décident de faire appel à ses services. Notre protagoniste n’est que l’exécutant de la cruauté humaine.

La face obscure de l’être humain

Le vrai danger qui nous est représenté ne vient pas forcément de Tadashi mais plutôt de ses clients. Ces hommes et femmes tout à fait ordinaires cachent en eux une part obscure pouvant être présente en chacun de nous. A travers Perfect Crime c’est avant tout la nature humaine qui nous est contée. Les meurtres ne sont que le décor de fond de ce drame psychologique que vive chaque personne. En parlant des contrats, Tadashi précise souvent à son client que le vrai objectif de sa mission n’est pas forcément la cible indiquée. Il sait presque quelle est la conclusion et les conséquences de chacun de ses crimes qui se retournent souvent contre leur commanditaire.

Tadashi démontre ainsi toute la faiblesse de la nature humaine en ouvrant les yeux de ses clients sur leurs actes. Notre tueur, de par son omniprésence et son omniscience ainsi que son dégoût de l’homme, renforce son image d’un être dénué de toute humanité. Perfect Crime nous ouvre les yeux sur la vérité qui est cachée derrière les apparences. Peu importe la conclusion, elle est toujours tragique et détruit la vie d’une ou plusieurs personnes. La jalousie, la vengeance, le désir, la peur des responsabilités sont autant de facteurs qui poussent l’humain à faire appel à ses services. Tout le monde peut avoir une part de noirceur en lui et le pousser à commettre l’irréparable et c’est ce que cherche à nous démontrer ce seinen.

Au final, cette oeuvre est avant tout une aventure humaine qui nous plonge au cœur de la tourmente de tous ces gens. Tadashi a beau jouer un rôle, il ne fait que pousser les évènements afin de contempler la destruction qui s’ensuit.

Un thriller très prometteur

Perfect Crime est un seinen plus qu’intéressant à lire de par l’étude de la psychologie humaine qu’elle expose. Son schéma très souvent redondant et l’absence de vrais obstacles pour notre criminel décevra peut-être certains lecteurs. Ce premier tome nous sert avant tout à connaître Tadashi et l’univers dans lequel il vit. De plus, le thème abordé concernant les apparences qui sont souvent trompeuses est magnifiquement travaillé. A chaque fois on se doute que le crime cache en réalité autre chose mais on est surpris à chaque fois par l’intensité du récit de tous les individus liés à une affaire. En quelques pages on ressent toute la détresse et l’horreur qui se cache derrière ces contrats. Le vrai monstre n’est peut-être pas celui qu’on croit.

Esprit Otaku vous conseille fortement de vous laisser tenter par ce premier tome. Même si celui-ci ne surprend pas dans son intrigue, pour le moment en tout cas, il saura ravir les fans d’univers noirs. Avis aux amateurs de thriller mais aussi de réflexion sur la nature humaine, Perfect Crime est fait pour vous. Il est évident que le premier volume d’un manga sert avant tout de base pour détailler par la suite l’ensemble du récit. A la fin de la lecture on se demande jusqu’où peut aller l’homme mais aussi si notre tueur trouvera un adversaire digne de ce nom. La réponse repose peut-être déjà dans les pages de ce volume en la présence de l’inspecteur Tada. Ce jeune policier semble intrigué mais aussi inquiété légèrement Tadashi.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Qu’attendez-vous pour la suite des aventures de ce tueur si particulier ? N’hésitez pas à partager vos avis dans les commentaires 🙂