Aposimz

Aposimz tome 1 : un astre glacial et fascinant

S’il y a bien une licence qui était attendu la semaine dernière, c’est celle-ci. Aposimz, édité chez Glénat, est la nouvelle oeuvre de l’auteur de Blame et Knight of Sidonia. Connu pour donner naissance à des récits de science-fiction palpitants et très approfondis. On était donc très curieux de voir ce que pouvait donner cette histoire inédite qui comptait bien nous faire voyager très loin de notre petit monde. Au final, cette excursion fut elle aussi séduisante que l’on pouvait l’espérer ? La réponse est un grand oui, car en plus d’offrir un univers incroyable, ce shônen dépasse toutes nos attentes. Notre regard est subjugué par ces terres gelées que l’on traverse tout au long de ce premier tome. De plus, il y a un parfait mélange entre le flot d’informations qui nous est offert et des scènes d’actions saisissantes. Sans perdre une minute de plus, il est temps de se diriger vers ces terres inhospitalières qui vous feront claquer des dents.

La planète des marionnettes

Aposimz-froid

Une doudoune ne suffira pas !

Aposimz est né sous la plume de Tsutomu Nihei. Cette aventure nous propulse sur l’astre artificiel géant du même nom. La majeure partie du volume de cette planète se compose d’un espace souterrain recouvert d’une coque en mégastructure. Il y a 5 000 ans, une terrible guerre fut déclarée contre le monde se trouvant sous terre. Malheureusement, les perdants de ce conflit furent privés de leur droit de résidence légale sur Aposimz. De ce fait, ils furent abandonnés et livrés à la surface glaciale. Ces exilés durent survivre tant bien que mal face au climat, mais aussi à l’épidémie de marionnettisation qui se répandait. De plus, de nombreux automates agressifs rôdaient au niveau des vestiges. Un quotidien difficile et qui se terminait souvent prématurément pour la majorité des gens. Malgré tout, quelques colonies réussirent à tenir le coup et à avoir un train de vie acceptable. C’est après toutes ces années que notre récit débute en compagnie de quatre individus bravant le froid mordant.

On retrouve donc Ao, Biko, Essro et Cio en plein milieu d’un exercice de marche. Une mission assez compliquée, mais qui a permis à ce groupe de trouver une réserve assez imposante de nourriture. Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce qu’ils décident de rentrer à la “poutrelle à la macle blanche”, leur citadelle. Cependant, sur le chemin du retour, ils observent au loin une jeune fille poursuivie par des soldats de l’empire de Rédivor. Malgré le danger que représente une intervention de leur part, ils finissent par venir en aide à la demoiselle. Cette dernière leur confie alors un code ainsi que sept projectiles bien étranges. À présent, ils sont coupables d’avoir éliminé des troupes impériales et risquent d’entraîner le courroux de Rédivor sur l’ensemble de leur colonie. Ils ne le savent pas encore, mais ces présents, donnés par la mystérieuse femme, pourraient bien bouleverser l’ensemble de ce monde. Les voilà engagés dans une quête qui dépasse l’entendement et qui les mettra face à un ennemi redoutable et prêt à tout pour l’emporter.

Très vite, on comprend qu’Aposimz nous place dans un environnement loin d’être chaleureux. Cette planète parvient autant à nous fasciner qu’à nous angoisser de par son climat, mais aussi cette ambiance très froide que l’on peut ressentir. Un lieu où chaque jour peut être le dernier et qui ne laisse aucun repos à ses quelques habitants.

Un univers sans pitié

Il ne faut pas longtemps pour que l’on se sente immergé dans ce milieu pourtant si hostile. Tout est là pour nous convaincre de la dangerosité qui règne sur ces steppes enneigées. On peut bien sûr citer le climat ainsi que la faune qui sont les premiers obstacles pour survivre. Cependant, le point qui interpelle le plus vient de ces marionnettes qui semblent particulièrement menaçantes. Le plus terrifiant est que l’on ne sait pas grand chose de ces individus qui ne sont plus que des poupées vides. Cela accentue ce sentiment de malaise que l’on a lorsque l’on se retrouve face à l’un de ces êtres au regard inanimé. C’est d’ailleurs une très bonne chose de garder le mystère sur ces créatures, car cela nourrit notre curiosité à leur égard. De plus, on ne les voit que de très loin et il n’y a jamais de vrai contact avec eux et pourtant, on sent déjà la menace qu’ils peuvent représenter. À cela s’ajoute aussi l’excellente association qui existe entre ces automates et la planète. Après tout, on est plongé sur un monde froid qui correspond parfaitement à la nature impassible de ces marionnettes.

Pourtant, le plus grand danger vient de cet empire qui semble avoir la mainmise sur toute la surface. À peine faisons nous connaissance avec ces représentants que déjà, on peut observer les actes de violence qu’ils sont capables de commettre. Cette puissance affiche une aura presque inébranlable au vu de leur supériorité numérique et surtout de la présence dans leur rang d’un très grand nombre de marionnettes régulière. Ces derniers représentent ce qui se fait de mieux en tant qu’entité de combat. Elles peuvent balayer en quelques secondes toute une citadelle. Tout au long de ses pages, il n’y a quasiment jamais un seul instant de répit. Toutes ces conditions et ces ennemis potentiels nous mettent en tête qu’il est presque impossible pour le peuple de ces terres de pouvoir vivre en paix. Tout ceci permet d’installer une atmosphère unique et pesante qui parvient à donner toujours plus d’impact à l’emprise qu’à ce manga sur nous. La blancheur de ce lieu est capable d’emporter n’importe qui dans son sillon si celui-ci n’est pas assez prudent.

Avec Nihei Tsutomu aux commandes d’Aposimz, on était convaincu que l’on allait avoir un univers particulièrement riche et complexe. Cela est tout à fait le cas à un détail près. En effet, il y a un très bon équilibre qui est fait entre les informations qu’on nous donne et la narration qui ne ralentit à aucun moment. Un mélange parfait qui accentue totalement notre immersion.

Un début particulièrement riche

Aposimz-Rédivor

Mieux vaut ne pas se frotter à lui.

Ayant déjà lu les anciennes séries de l’auteur, on savait à peu près à quoi s’attendre sur cette nouvelle licence en terme de cohérence et de richesse d’informations. Il n’y a qu’à voir Knight of Sidonia, par exemple, pour comprendre la volonté du mangaka de nous offrir des univers complexes et qui donnent toutes leurs lettres de noblesse au genre de la science-fiction. Pourtant, comme on la dit plus haut, il y a un vrai travail de fait au niveau du rythme de l’histoire. Pour reprendre la précédente oeuvre, il y avait des passages qui étaient clairement impactés par le nombre de dialogues et de d’explications que l’on pouvait avoir sur chaque élément. Ici, il y a toujours cette envie de nous donner une description bien précise de chaque terme. Cependant, on sent aussi qu’il y a ce désir de ne pas impacter le lecteur dans ce somptueux voyage. Ainsi, on se retrouve devant un équilibre savamment dosé qui nous permet d’assimiler de multiples connaissances sur la technologie, la planète ainsi que cet environnement sans pour autant ralentir l’action.

Tout est très bien maîtrisé et permet de susciter toujours plus notre attention sur ce qui se passe dans chaque case. D’ailleurs, il y a certains moments de silence sur certaines cases qui apportent encore plus de beauté et d’intérêt pour cet astre pourtant si éprouvant. Il n’y a qu’à voir certaines scènes pour comprendre l’aspect somptueux de ces paysages où la glace est reine. Dans ces instants, on a presque envie de voir ce qui peut se cacher loin à l’horizon. Tout cela nourrit notre curiosité tout comme notre désir d’en apprendre plus sur cet empire totalitaire, les bêtes qui peuvent exister dans ces contrées ou même les diverses habitudes des gens qui luttent pour vivre sur ce caillou blanc. On est complètement emporté par cette odyssée polaire qui nous happe tout au long de cette introduction. Un cocktail efficace et puissant qui montre tout le potentiel de ce titre qui ne fait que débuter. Au vu de ce qui nous est présenté dans ce premier tome, il y a fort à parier que la suite saura répondre à toutes nos attentes.

Au final, Aposimz a su nous plonger profondément dans ce récit où le froid et la mort sont le quotidien de chaque habitant. Notre curiosité fut titillée de case en case par cet astre et tout ce qui l’entoure. L’humain laisse place à la marionnette qui semble n’avoir jamais eu autant sa place que sur ces terres recouvertes de glace.

Aposimz pose de solides bases

Vous l’aurez compris en lisant cet article, mais on a largement été séduit par cette première balade proposé par Aposimz. L’auteur nous démontre une fois de plus tout son talent pour donner naissance à une histoire d’une très grande richesse. Notre regard est totalement captivé par tout ce qui se dessine au fur et à mesure des pages. De plus, on est tout de suite propulsé au centre même de l’intrigue avec son lot de mystères et d’actions. D’ailleurs, les affrontements sont grandioses et représentent parfaitement le pouvoir destructeur propre à chacune de ces marionnettes. Notre intérêt pour la suite est poussé à son maximum au vu de tout ce qui se passe dans cette introduction. Un excellent départ qui pose à la fois des fondations robustes tout en tournant notre attention vers le futur de la licence. La vengeance dicte à présent les pas de notre héros qui entame un périple dont il a de fortes chance de ne jamais revenir. Cet astre risque fort d’être ébranlé à tout jamais suite au conflit qui s’avance au loin.

On vous conseille donc fortement de découvrir ce titre qui a toutes les cartes en main pour proposer une aventure inoubliable. Que vous aimiez les œuvres de science-fiction ou que vous cherchiez une épopée qui vous embarquera totalement alors Aposimz est ce qu’il vous faut. On marche inlassablement au côté d’Essro que rien ne semble pouvoir détourner de sa nouvelle mission. Parviendra-t-il à atteindre sa destination ? Quels secrets se cachent au coeur de ce gigantesque globe gelée ? Révidor parviendra-t-il à s’emparer des fameux projectiles ? Un départ en fanfare qui ne présente que les prémices d’une saga prometteuse. On a vraiment hâte de voir si les prochains volumes parviennent à tenir toutes leurs promesses. Quoi qu’il en soit, on sera présent pour continuer cette exploration où l’on peut presque ressentir ce froid mordant qui assaille ces pauvres personnes.

Partager dans les commentaires votre opinion et votre ressenti concernant le premier tome d’Aposimz. Qu’espérez-vous pour l’avenir de la licence ? Quels mystères se cachent au coeur de cette planète ? Notre héros pourra-t-il assouvir sa vengeance ? On serait ravi de connaître vos avis sur ces questions. 🙂

© Nihei Tsutomu / Kodansha

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