Les contes graveleux de mon papy

Il était une fois… Les contes graveleux de mon papy

Alors que nous ne sommes plus qu’à quelques jours de Noël, on s’est dit que pour notre dernière chronique on allait traiter d’une oeuvre atypique. C’est ainsi que l’idée de parler des contes graveleux de mon papy a fait tilt dans notre esprit. La dernière licence de la collection WTF d’Akata a su nous proposer une expérience tout à fait unique et hilarante. Si la revisite de ces histoires pour enfants est déjà une belle réussite, il faut reconnaître au titre un autre grand atout que l’on traitera plus bas. Un livre conséquent qui est bien décidé à nous faire oublier tous nos tracas au contact de ce vieil homme et de son petit-fils. Cette lecture pourrait bien être un cadeau parfait à mettre sous le sapin pour les très grands enfants. Bien évidemment, ce manga est réservé à un public averti de par ses scènes très explicites. On ne va pas perdre plus de temps, car il est l’heure pour notre cher papy de nous aider à dormir.

Un grand-père aux mille histoires

Les contes graveleux de mon papy-surprise

Le début du cauchemar.

Les contes graveleux de mon papy est né sous la plume de Kazuhiro Urata. On y fait la connaissance de Dômu. Ce dernier est un petit garçon qui, les nuits où il n’arrive pas à dormir, reçoit la visite d’un invité surprenant. En effet, lorsque le sommeil refuse de pointer le bout de son nez, le papy de cet enfant arrive tel un super-héros pour l’aider à tomber dans les bras de Morphée. Pour accomplir cet exploit, il sort l’un de ses vieux livres de contes et se met à lui raconter une histoire. C’est donc avec un grand sourire que Dômu voit son grand-père s’asseoir à son chevet. Il ferme alors les yeux pour se laisser bercer par le récit qui lui est relaté. Ce gamin écoute les premiers mots et se met à imaginer quelle sera l’histoire du soir. Malheureusement pour lui, c’est là que les ennuis débutent au vu de la surprise que lui réserve son pépé. Les fables qui ont enchanté bon nombre d’enfants se transforment entre ses mains en un recueil parodique et grivois.

La féerie laisse place à de multiples allusions sexuelles détruisant toute l’innocence qui faisait le coeur de ces contes. Malgré ses nombreuses remarques et ses réactions, Dômu n’arrive pas à chasser ce narrateur qui continue de le harceler jour après jour avec ses récits graveleux. On dit adieu aux “Trois petits cochons”, “Blanche Neige et les sept nains” ou “Le lièvre et la tortue”. À la place, on a le droit aux “Trois Petites Mochonnes”, “Blanche Neige et les sept collégiens” et “Le Lièvre et l’Inconnue”. C’est ainsi que débute un nouveau quotidien pour ce jeune garçon qui va se retrouver aux prises avec son aîné afin de lui échapper. Pourtant, rien ne semble pouvoir empêcher ce vieil homme de trouver sa proie afin de la couvrir de ses fameuses anecdotes. Pour quelle raison poursuit-il son petit-fils avec ses livres douteux ? L’enfant réussira-t-il à avoir une nuit tranquille ? Une cohabitation très particulière qui va traumatiser ce gamin tandis que l’on rit à gorge déployé.

Comme on peut très bien l’imaginer, Les contes graveleux de mon papy n’est pas là pour nous faire réfléchir. Bien au contraire, on oublie tout et on se laisse emporter par les dires de cet homme qui détruit ces titres mythiques. Cela est amené de manière si grotesque et surprenante qu’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire en découvrant ces versions très spéciales de ces fables.

Un humour désopilant

Rien qu’à son titre, on se doute que l’on ne va pas se retrouver devant une histoire particulièrement profonde. Les contes graveleux de mon papy est avant tout un ouvrage qui est là pour nous offrir de nombreux fous rires. Force est de constater qu’il y arrive avec une très grande facilité. Il faut dire que les situations totalement loufoques sont légions avec notre cher senior qui prend un malin plaisir à faire subir à son petit-fils les pires récits. Il y a donc un premier effet comique qui s’installe à travers ce personnage qui redouble d’imagination pour accomplir son devoir. On se demande même, au bout d’un moment, de quelle manière il va bien pouvoir faire son apparition. Un comique de répétition qui n’est en rien redondant tant on est pris au dépourvu par certaines situations. C’est donc toujours avec autant de joie et de surprises que l’on assiste aux entrées fracassantes de ce vieux conteur.

En plus de cela, il y a bien sûr les fameuses fables qui font de ce titre une expérience unique. Comme le dit si bien son nom, on fait face à des parodies graveleuses qui chamboulent notre regard sur ces œuvres que l’on pouvait apprécier étant petit. La force de ces dernières vient de leur absurdité qui provoque en nous et en Dômu des réactions aussi étonnantes que mémorables. Si l’effet de surprise et l’hilarité parviennent à rester aussi présent tout au long de cette excursion, c’est bien par rapport à cette faculté qu’a le mangaka de toujours nous ébahir de par son inventivité. On a beau savoir que la majorité des blagues tourneront autour du sexe, cela n’empêche en rien le lecteur d’être totalement sous le choc en voyant ces caricatures. On tient d’ailleurs à souligner le très bon travail fait au niveau de la traduction, car de nombreuses références et boutades ont su être adapté au public occidental. On sent que Kazuhiro Urata s’est fait vraiment plaisir en écrivant cette série où il se lâche totalement pour nous confectionner une savoureuse pièce montée qui n’est pas à mettre entre toutes les mains.

Si l’aspect comique est l’essence même de cette oeuvre, il y a une autre chose qui se joue en arrière-plan. Plus on progresse tout au long de ces pages et plus on se rend compte qu’un sentiment bien étrange s’empare de nous. Les contes graveleux de mon papy parvient habilement à instaurer en nous une envie irrépressible de connaître la suite tout en abordant la notion de famille.

Plus qu’un simple recueil de gags

Les contes graveleux de mon papy-conclusion

Un papy incroyable.

Comme on l’a dit plus haut, l’amusement et la volonté de faire rire le lecteur sont au coeur de ce manga. Pourtant, plus les chapitres défilent et plus on ressent quelque chose de particulier. Derrière les rires et les sourires commence à naître une véritable sympathie pour ces deux personnages. Cela est notamment le cas concernant le papy de Dômu. Au départ, on pense comme notre jeune héros. En effet, cela peut paraître assez éprouvant d’avoir un membre de sa famille qui nous poursuit sans cesse pour nous aider à dormir. Cependant, notre opinion change peu à peu car on finit par s’habituer à ce running gag. Cela va même plus loin, car on commence à s’attacher à ce vieil homme qui désire juste passer du temps en compagnie de son petit-fils. Ainsi, on arrive même à trépigner d’impatience en se demandant quel sera le conte de ce soir. Il y a donc un certain lien qui se noue entre le lecteur et ces protagonistes.

De plus, la fin de cet ouvrage a réussi à montrer en un claquement de doigts un raisonnement efficace et touchant au fait que ce papy parle comme ça à Dômu. On ne vous détaillera pas cela pour que vous puissiez garder la surprise. Il faut malgré tout savoir que derrière sa facette très perverse, ce recueil est avant tout un hommage aux liens familiaux. D’ailleurs, l’auteur a parfaitement su mettre en place une conclusion qui allie humour et tendresse. Alors que l’on tourne la dernière page, on ouvre les yeux sur l’attachement que l’on a à l’égard de ce duo atypique. Un titre qui donne le sourire tout au long de notre périple en son sein et qui termine sur un très beau final. Comme pour les fables qu’il raconte, l’histoire de cet homme et de ce jeune garçon nous laisse sur une morale fabuleuse. L’ensemble de cette licence a beau être très perché, elle n’en reste pas moins une aventure humaine.

Au final, Les contes graveleux de mon papy est un manga qui colle parfaitement à l’image que l’on peut avoir de lui. Une lecture qui ne se prend pas la tête et qui joue à fond la carte de l’humour. En plus des rires, ce titre parvient aussi à nous conquérir de par le lien qui unit les deux protagonistes. Une aventure complètement folle, mais qui permet de passer un excellent moment au côté de ce papy très spécial.

Les contes graveleux de mon papy nous bercent

Encore une fois, Akata parvient à nous proposer une expérience totalement unique et irréaliste. Les contes graveleux de mon papy a tout à fait sa place dans la collection WTF de l’éditeur. Alors est-ce que l’on a passé un bon moment en compagnie de ces protagonistes ? La réponse est un grand oui. Tout d’abord, on est très friand de ce genre d’humour ce qui a fait que l’on a savouré chaque scène à son maximum. De plus, il faut reconnaître à l’auteur une très grande inventivité pour transformer ces multiples récits en des titres pervers et loufoques. La surprise est totale à chaque fois que l’on tourne la page ce qui ne fait qu’accentuer nos propres expressions et éclats de rire. Sans oublier qu’il y a un lien puissant qui finit par unir ce tandem au lecteur qui n’attend que de connaître la suite. Au final, cette aventure légère réussit parfaitement son rôle qui est de nous divertir et de nous faire oublier tout nos tracas. Cependant, on le souligne encore une fois, mais il s’agit d’une oeuvre qui est réservé à un public averti.

On recommande donc chaudement cette licence qui saura plaire à tous les amoureux de blagues grivoises et désirant lire sans se prendre la tête. On était à la fois curieux et impatient de découvrir ce qu’allait nous réserver ce grimoire et on est loin d’être déçu. Un immense recueil de gags salaces qui parodie avec joie certains des plus grands contes qui existent. En tout cas, voilà un livre que l’on prendra plaisir à lire et à relire au fil des années, car on a devant nous un écrit intemporel. Une très belle découverte qui mérite le coup d’œil si vous êtes friand de ce genre de séries.

N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre avis ainsi que votre ressenti concernant Les contes graveleux de mon papy. Avez-vous été séduit par ces fables abracadabrantesques ? Êtes-vous friand de ce style d’expérience littéraire ? Vous êtes-vous attaché à ce duo ? On serait ravi de connaître vos réponses à ces questions. 🙂

© Urata Kazuhiro / Kodansha