Grand Blue tome 1 et 2 : vive la vie universitaire
Il y a des titres qui sont plébiscités par de nombreux fans. Des œuvres dont la renommée a su traverser les frontières pour directement atteindre les lecteurs français. C’est alors qu’un beau jour, l’annonce de l’arrivée de ce manga finit par arriver et la joie est alors bien présente. Il est donc intéressant de voir si les attentes sont au final comblées ou si cette licence inédite peut être source d’interrogations. C’est donc pour répondre à cela que l’on s’attarde aujourd’hui sur une série qui a fait beaucoup parler d’elle depuis de nombreux mois. On parle bien sûr de Grand Blue dont la sortie des deux premiers tomes a eu lieu il y a quelques jours. C’est chez Meian que cette œuvre a finalement trouvé le chemin jusqu’à nous et au vu de tout l’engouement autour de celle-ci, on était très curieux de voir ce qu’allait pouvoir donner finalement cette lecture. Voilà une aventure qui sait comment nous faire décrocher un sourire en nous offrant une comédie d’une redoutable efficacité. En plus de ça, cette histoire ne brille pas uniquement par sa succession de gags déjantés. L’heure est donc venue de rejoindre un club où tout se décide autour d’un verre.
Un club de plongée unique en son genre
Grand Blue, scénarisé par Kenji Inoue et dessiné par Kimitake Yoshioka, nous plonge dans la ville d’Izu. C’est ici que l’on fait la connaissance de Iori, un jeune homme s’apprêtant à faire ses débuts dans sa nouvelle fac. Alors qu’il se dit que ceci serait un nouveau départ pour lui, il est loin de s’imaginer ce que ce lieu va pouvoir lui réserver. Après avoir retrouvé des membres de sa famille s’occupant d’une boutique de plongée, il va être effrayé en voyant ceux qui squattent cet endroit. En effet, c’est ici que se réunit le club de plongée sous-marine de l’université, mais la première impression qu’a le jeune homme de celui-ci n’est clairement pas glorieux. Il faut dire que tomber nez à nez avec toute une bande de gars musclés se baladant nu et picolant à tout-va à de quoi chambouler. Totalement abasourdi par le spectacle qui s’offre à lui, Iori préfère éviter de côtoyer de tels énergumènes afin de bien débuter cette nouvelle existence qui commence. Cependant, on n’échappe pas au regard acéré de ces grands gaillards qui vont rapidement s’emparer de lui pour l’obliger à participer à leurs petits jeux. S’il se débat quelques minutes, le jeune homme ne met pas longtemps pour être emporté par les encouragements de ses camarades de beuverie. Avant même le premier jour de cours, le voilà qui se retrouve sans vêtements à devoir assister à la cérémonie d’entrée. Lui qui voulait passer inaperçu, on peut dire que c’est un mauvais départ.
Après toute cette agitation, il se dit qu’il va pouvoir souffler un bon coup. C’était cependant sans l’intervention de ses aînés qu’il a rencontrés la veille et qui décident de le recruter de force parmi eux. Ainsi débute la vie universitaire de Iori qui doit s’acclimater à ces adeptes de soirées arrosées tout en devant faire face à l’une de ses plus grandes craintes. Les autres ne le savent pas encore, mais celui-ci ne sait absolument pas nager et redoute même un peu tout ce qu’il peut se passer une fois dans l’eau. Peut-il réellement apprécier une telle activité alors qu’il part de zéro ? Ses comparses sont, en tout cas, bien décidés à lui faire découvrir les joies de ce monde que peu de gens peuvent observer. Si l’on dit souvent que l’université est la période où les étudiants s’épanouissent le plus, Iori ne s’attendait visiblement pas à ce que cela débute aussi violemment. Voici donc le récit d’une bande d’idiots au grand cœur dont le quotidien va être rythmé par la boisson, les fêtes, les filles, les folies et aussi un peu de plongée. Il est presque sûr que notre nouvel arrivant n’est pas prêt d’oublier le temps qu’il va passer dans cet établissement où les cours sont un peu le dernier de ses soucis. Qui sait, peut-être finira-t-il par apprécier l’effervescence qui a lieu autour de lui ? En attendant que ça soit le cas, il doit encore trouver une bonne excuse pour échapper à ceux qui lui font faire n’importe quoi !
Si le synopsis de Grand Blue est assez représentatif de ce qu’il peut y avoir au sein de ces deux premiers tomes, il est pertinent de se pencher sur cette facette comique. En effet, savoir faire rire n’est pas aussi aisé que l’on pourrait le croire et cette excursion va nous donner une belle leçon d’humour qui joue autant la carte du délire total que s’inscrivant habilement dans le contexte proposé. Un récit qui ne cesse de nous surprendre sur ce point et parvient à maîtriser habilement les codes du genre pour les mettre à sa sauce. Une véritable déferlante de situations loufoques où l’on ne peut qu’éclater de rire en voyant cette bande de rigolos.
De l’humour à foison
On ne peut pas évoquer Grand Blue sans parler de son aspect comédie. En effet, ce manga est bien connu pour ses nombreux gags, situations cocasses et moments totalement délirants. Ce n’est pourtant pas la première œuvre à miser sur cette envie de faire rire alors on peut se demander pourquoi cela marche aussi bien ici. Tout d’abord, la série nous plonge dans la vie universitaire d’étudiants. Rien que cela permet de donner une toute autre dimension au récit qui dépasse le cadre lycéen que l’on peut avoir à de très nombreuses reprises. De ce fait, l’auteur parvient à créer des situations drôles et blagues hilarantes collant avec cet environnement. S’il est bien sûr totalement surréaliste de voir des gens passer leur temps à se déshabiller et à boire, cette exagération n’est pas anodine. Après tout, l’université est un lieu où l’on passe un cap et où l’on se sent avoir plus de liberté. Des instants de la vie où les études sont accompagnées de soirées étudiantes, de convivialité parfois surprenante avec ses camarades et expériences inédites. C’est aussi ça qui fait la force de cet humour qui s’inscrit à merveille sur cette toile de fond. Les délires de ces étudiants peuvent alors éveiller quelques souvenirs amusants et nous rappeler cette partie de la vie où l’on a l’impression que tout est possible. En plus de ça, il y a une autre raison qui fait que l’on est aussi réceptif par rapport à cette comédie outre le fait que l’on est obligé de rire au vu de ce que l’on regarde.
Ce deuxième point n’est autre que la galerie de personnages que l’on nous présente. De ce côté, l’auteur fait encore un travail remarquable pour donner vie à des individus qui sont totalement loufoques, mais pour qui on arrive à avoir une réelle sympathie. Les aînés du club qui entraînent les petits nouveaux dans leurs farces et beuveries est si drôle et plaisant que l’on a tout de suite une sorte de connexion avec eux. Ils ne souhaitent absolument aucun mal et désirent juste profiter de chaque jour. Si Iori cherche à tout prix à éviter d’être embarqué par ses camarades, il ne peut s’empêcher de les rejoindre. Ils sont ceux qui l’ont rapidement accepté parmi eux et surtout il y a une telle amitié qui se ressent que l’on ne peut qu’être attendri en les voyant. On aurait presque envie de connaître réellement toute cette bande qui ne laisse jamais la tristesse ou les doutes prendre le pas sur leur façon d’exister. C’est aussi ça qui est formidable avec ces deux premiers tomes de Grand Blue. L’humour peut parfois sembler au bas de la ceinture ou être beaucoup porté sur l’alcool, cela n’a guère d’importance. Ce que l’on apprécie le plus est surtout de voir ce club nous offrir une partie de leur quotidien qui ne peut que nous faire esquisser de nombreux sourires. A cela s’ajoute aussi une certaine curiosité qui nous pousse à vouloir savoir jusqu’où ils sont prêts à aller dans leurs gags. Une bande totalement surréaliste, mais qui sait comment capter l’attention du lecteur.
Comme on a pu le dire précédemment, Grand Blue ne doit pas uniquement être ciblé comme une comédie. Voilà un manga qui utilise l’humour pour capter notre attention avant de nous asséner le coup de grâce à travers le milieu qui est traité au sein de ces pages. En effet, si les rires ponctuent grandement notre épopée en compagnie de cette équipe, il nous arrive aussi de nous émerveiller. Un titre qui souhaite aussi nous montrer la beauté pouvant se cacher sous ces couches d’eau qui recèlent tellement de mystères. Le sourire du lecteur laisse place à un émerveillement inattendu où le silence accompagne la beauté du spectacle présenté.
Une oeuvre dépassant la comédie
Comme le dit si bien l’auteur à certains moments de son récit, il s’agit avant tout d’un manga de plongée. Si cette simple phrase permet de contribuer au décalage de Grand Blue en nous rappelant ce que l’on regarde alors que l’on voit surtout une bande d’étudiants faire les pitres, ce n’est pas totalement faux. En effet, cette série est aussi une ode à la découverte de ce monde aquatique que l’on regarde souvent de loin, mais qui a pourtant tant de choses à nous montrer. Sur ce plan-là, le dessinateur va déjà faire un travail remarquable en parvenant à éblouir notre regard à travers de somptueuses planches. Alors que juste avant on voyait nos amis se balader à poil et boire sans limite, on passe d’un coup à l’autre point fort de l’œuvre. Il suffit de quelques cases pour oublier tous ces délires et se concentrer sur cet autre univers que l’on nous fait miroiter. Il est donc très intéressant de voir à quel point la lecture peut devenir sérieuse dès lors que l’on aborde la plongée sous-marine et le changement de ton. On apprend ainsi beaucoup de choses, mais surtout on sent un autre détail de taille. Il s’agit de l’envie de l’auteur de nous faire aimer et nous montrer toute la splendeur de ce lieu si silencieux. Tout comme Iori, on n’a pas forcément pris le temps de s’attarder sur ce que peut cacher de telles étendues d’eau. C’est finalement en sa compagnie que l’on va ouvrir les yeux sur un bref aperçu de ce qui se cache là-dessous. Les rires laissent place à l’émerveillement et l’on a alors encore plus envie de s’aventurer dans tout cet écosystème offrant des toiles somptueuses qu’il est impossible d’admirer en temps normal.
Outre cela, Grand Blue porte aussi un message bien plus profond qu’il n’y paraît et qui est autant lié à l’environnement que l’on découvre qu’à la dose d’humour que l’on nous gratifie. En réalité, cette série parvient, à travers ces deux premiers volumes, à nous montrer l’importance de sortir de sa zone de confort. Cela est brillamment représenté par Iori qui a beaucoup de mal à se confronter à sa peur de l’eau. Cette inquiétude ou son désir de rester cantonné à ce qu’il sait déjà et aime fait qu’il loupe tellement de belles expériences. En rencontrant les membres du club, il va peut-être être forcé par ces derniers, mais il va aussi comprendre que le monde ne se limite pas à cette sphère qu’il s’est fabriquée. En participant aux folies de ses camarades et en se confrontant à cette phobie qu’il peut avoir, il finit par briser cette coquille qu’il s’était façonné pour élargir ses horizons et rêver de nouvelles choses. Une très belle leçon de vie qui se ressent pleinement dès lors que l’on s’attarde plus en détail sur chaque propos tenu. Ce manga n’est donc pas uniquement imaginé dans le but de nous divertir, mais aussi de provoquer un certain déclic en nous. A l’image de notre héros, on se remet à ressasser tout ce à quoi on se limite et ce que l’on pourrait au final faire. La peur est un très grand adversaire, mais qu’il faut savoir affronter par moments pour pouvoir s’épanouir encore plus. Une œuvre qui brille par tous ces niveaux de lecture qui rendent l’aventure encore plus fantastique que prévue à la base.
Grand Blue est clairement une œuvre à part qui peut autant être prise comme un excellent divertissement que comme une invitation à la découverte de nouveaux horizons. Tout est parfaitement maîtrisé pour offrir un équilibre idéal et rafraîchissant. Il y a un tel plaisir à suivre cette bande qui brille autant par leurs facéties que leur sympathie que l’on accepte volontiers chacun de leurs délires à bras ouverts. Même s’ils peuvent clairement paraître stupides, on est captivé par cette passion qui les réunit et leur envie de simplement profiter de l’instant présent. Une bouffée d’air frais qui enchante un quotidien pouvant souvent être compliqué.
Grand Blue fait le grand plongeon
On comprend aisément tout le bruit qu’a pu faire Grand Blue avant même que son annonce ait eu lieu. Voici le genre de titre qui parvient à accomplir tous ses rôles avec brio. Parfait pour se détendre et rire un bon coup, cette histoire peut aussi voguer vers le contemplatif avant de finalement nous prodiguer un très bel enseignement. Si la comédie est le fer de lance de cette histoire, il ne faut surtout pas se cantonner à ça dès lors que l’on se lance dans cette nouvelle épopée. Ces deux premiers volumes ont bien plus à offrir et montrent à quel point l’auteur, mais aussi le dessinateur ont envie d’utiliser l’humour comme un formidable tremplin pour leur véritable message. Voilà une lecture qui ne se prend pas la tête et cherche juste à nous faire passer un bon moment tout en nous faisant comprendre qu’il faut parfois se jeter à l’eau pour découvrir de nouvelles merveilles. A l’image d’un groupe de potes avec qui on a envie de faire les 400 coups, toute l’équipe de ce club nous pousse à voir jusqu’où ils sont capables d’aller pour vivre pleinement leur période universitaire. Si l’alcool coule à flots et les habits s’enlèvent rapidement, tous ces individus dégagent une certaine sympathie qui fait que l’on apprécie de passer toutes ces minutes en leur compagnie. Une immersion dans un quotidien où l’on oublie tous nos tracas pour juste rigoler un bon coup et contempler les trésors de la mer. C’est en tout cas une très belle entrée en matière que nous proposent ces deux excursions.
Si l’on pouvait craindre que toute l’effervescence autour de cette série puisse au final nous vendre un peu trop ce manga, il n’en est rien. On comprend tout à fait pourquoi cette licence a autant de fans et surtout à quel point il n’est pas uniquement question ici d’une succession de gags. On a vraiment pris énormément de plaisir à se lancer dans cette œuvre qui allie habilement comédie, découverte de la plongée et message important. C’est justement en lisant Grand Blue que l’on peut affirmer qu’il est nécessaire d’avoir des mangas dont l’unique but est autant de nous amuser que de nous faire rêver. Si vous souhaitez rire à gorge déployée et vous lancer à l’apprentissage de la plongée sous-marine alors ce titre est fait pour vous. Maintenant que l’on a terminé cette lecture, on a déjà tellement de moments inoubliables qui nous reviennent en tête. Des situations ridicules, mais qui nous font mourir de rire et collent tellement bien à cette volonté de juste vivre un grand délire. Alors que l’on pense que l’on ne pourra pas aller plus loin dans le délire, ces étudiants nous demandent de tenir leur bière car ils sont loin d’avoir tout montré. Bien sûr, qui dit fin de chronique dit aussi notre lot d’interrogations pour la suite de cette épopée. Est-ce que Iori va enfin pouvoir se lancer dans le grand bain ? Quels sont les prochains coups qu’organiseront nos amis du club ? Comment se passera la suite de l’histoire au vu de tout ce qui vient d’être annoncé ? Quelles merveilles de la nature pourrons-nous entrevoir ? Il nous tarde tellement de repartir vers le lointain en compagnie de tout ce groupe hallucinant.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ces deux volumes de Grand Blue. Avez-vous apprécié l’humour et surtout la légèreté de ce récit ? Trouvez-vous que l’on s’attache rapidement à cette bande d’idiots qui passe plus de temps nu qu’habiller ? Pensez-vous que l’aspect plongée sous-marine va continuer d’être étoffé au fil de la licence ? Quel est votre personnage favori parmi cette galerie loufoque et sympathique ? Croyez-vous que notre protagoniste va finalement surpasser sa crainte de l’eau ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour pouvoir échanger, discuter et débattre autour de cette licence 🙂