Dead Flag tome 1 : le chant mortel des pirates
Le genre du survival-game a toujours été bien présent dans nos librairies depuis bien des années. Un type d’histoires qui s’est multiplié pendant une longue période avant de finalement s’estomper un petit peu. Pourtant, ce style si spécifique dans le manga peut s’avérer très intéressant à étudier dès lors qu’une série parvient à insuffler quelque chose de particulier à travers celui-ci. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on va aborder une toute nouvelle saga qui amène sa propre vision du genre. Il s’agit de Dead Flag qui vient de faire ses débuts dans le catalogue de Soleil Manga. Un récit dont on était curieux de voir ce qu’il pouvait offrir en matière d’intrigue, mais aussi de particularités pouvant amener le spectateur à accrocher à l’histoire. Finalement, on a pu découvrir une aventure qui affiche une identité qui retient notre attention et surtout une tension qui va rapidement s’installer. On est alors embarqué dans une épopée tragique où l’incompréhension, la peur et la tentation sont grandes pour les protagonistes. Il est donc grand temps d’observer la naissance de terribles flibustiers.
L’arrivée du pavillon noir
Dead Flag, scénarisé par holico et dessiné par Jun Nishikawa, nous emmène au Japon dans un lycée tout à fait classique. Les étudiants et les professeurs mènent leur vie comme si de rien n’était et la vie s’écoule paisiblement au sein de cette bâtisse. Les amitiés se font, les relations se tissent et les jours passent sans que rien d’incroyable ne se passe. Cette quiétude apparente va pourtant être bousculée du jour au lendemain. Alors que les élèves suivent leur cours du moment, ils vont découvrir avec stupeur qu’un immense bateau pirate a fait son apparition dans l’enceinte de l’école. Si une telle apparition est déjà un phénomène extraordinaire, il semblerait que seuls les étudiants puissent contempler ce gigantesque navire. Le corps enseignant ne remarque rien et trouve que les adolescents ont un comportement bizarre. Mais tout ceci n’était que le signe annonciateur d’un terrible drame. Un être étrange fit son apparition sur le pont du mystérieux bateau. Il se présente sous le nom de Gold Rich et ressemble plus à une mascotte qu’à un être fait de chair et de sang. Il annonce à tous ceux qui peuvent le voir qu’ils ont été désignés pour participer au Dead Flag. Il s’agit d’un jeu sanglant marchant sur un système de classement. Il faut que les élèves se hissent tout en haut de ce dernier pour espérer survivre. Mais comment engranger des points ? Il suffit d’agir comme un vrai pirate. Afin de s’en sortir, ils devront piller, détruire et possiblement tuer afin de devenir les plus redoutables corsaires de ce lycée.
L’ensemble des lycéens n’en croit pas leurs oreilles. Ils se disent que tout ça n’est qu’un mauvais rêve et qu’ils vont rapidement se réveiller. Malheureusement, Gold Rich va rapidement leur montrer les conséquences de ceux qui décident d’enfreindre les règles. La mort jette son dévolu sur cet établissement et il n’y a plus aucune échappatoire. Il faut participer pour espérer rester en vie et dans l’esprit de certains, cette partie se présente déjà comme une aubaine. Plus besoin de jouer les étudiants modèles pour eux et ils peuvent s’en donner à coeur joie. Mais attention, car devenir un pirate a forcément des conséquences. Pour Tento, un étudiant lambda, il ne peut rester de marbre devant tout ce que cela signifie. Guidé par son grand sens de la justice et du devoir, il est prêt à tout pour aider ses camarades à tenir pendant toute la durée de cette mascarade. Pourtant, difficile de pouvoir surveiller tout le monde quand on est seul. Le bain de sang semble inéluctable dans cette arène qui n’a plus rien à voir avec sa fonction première. Qui sera le grand vainqueur de cette sinistre compétition ? Le temps est compté et il faut se dépêcher de trouver une solution pour que ce drame ne prenne pas des proportions encore plus grandes. Tento a beau être terrifié par ce qu’il se passe, il est déterminé à ne pas laisser un tel massacre s’opérer sans rien faire. Il suffit d’un rien pour allumer la mèche qui entraînera une véritable cascade de violence au sein de ces couloirs.
Il est vrai que quand on s’attarde sur le synopsis, Dead Flag semble emprunter le même chemin que la plupart des survival-game. Pourtant, cette entrée en matière n’est au final qu’un levier servant à installer l’intrigue avant que l’on découvre ce qui fait l’authenticité et l’originalité du titre. Quand on observe bien en détail l’ensemble de ce premier volume, on se rend compte de multiples éléments servant à créer l’identité de ce titre. Ainsi, on progresse au fil des pages sans avoir un sentiment de déjà-vu ou même une forme de répétition dans les situations proposées.
Un survival-game atypique
Il est vrai que l’on peut rapidement se demander ce qui différencie Dead Flag des autres survival-games. En effet, certains codes bien connus sont présents, mais cela ne signifie pas pour autant que le titre ne fait pas preuve d’originalité. Au contraire, il arrive rapidement à instaurer une thématique qui va être au cœur du fil rouge. Il s’agit du monde de la piraterie qui est utilisé ici pour mettre en scène ce jeu mortel. Tout est pensé pour que l’on soit totalement imprégné de cette ambiance si spécifique et qui peut paraître étrange au premier abord. Pourtant, le scénariste et le dessinateur arrivent à faire en sorte que l’on adhère rapidement à ce parti-pris tant ce choix est utilisé à fond. C’est pour ça que cette partie est rythmée par tous les actes que l’on peut identifier aux pirates. De plus, cela ne se limite pas uniquement à l’organisation des règles de ce jeu. Des éléments comme la zone délimitée, la disparition d’une personne ou même l’ambiance globale du manga vont s’inspirer de l’imagerie autour de ces criminels des mers pour créer une identité qui lui est propre. Ainsi, on est autant frappé par la brutalité de ce titre que par cet aspect si unique et qui contribue grandement à l’intérêt que l’on a pour ce récit. En plus de ça, s’il est question de survie, il n’est pas forcément obligé d’éliminer les autres participants. Au contraire, tout est pensé pour que des groupes se forment pour coller toujours à cette ambiance si spécifique.
Des équipages façonnés par la peur et l’angoisse autour de ceux qui s’acclimatent au mieux à la situation. On touche alors un élément important qui provient directement de tout ce qui est organisé autour de ce sinistre événement. En effet, on se rend compte que victoire ne signifie pas pour autant d’obtenir un retour profitable. Cela peut être l’inverse et il y a donc un juste équilibre à trouver pour les étudiants forcés à agir comme des pirates. Cela ajoute une forme de complexité à ce jeu de survie qui permet d’amener encore plus de stratégies dans ce premier volume, mais aussi pour la suite. On sent qu’il y a encore beaucoup de possibilités et c’est ce qui fait l’une des principales forces de la série. La surprise est encore totale tout en amenant une tension qui monte rapidement. Si le mystère autour de ce navire et de son capitaine nous interpelle, on est avant tout concentré sur les tentatives de nos protagonistes pour relever les défis proposés. Le simple fait d’avoir su intégrer une telle idée au concept de survival-game transforme une expérience que l’on a déjà pu connaître en une nouveauté bienvenue. L’ensemble fonctionne très bien et l’on est bien sûr emporté par ce tourbillon de violence qui se dessine devant nous. Un très bon équilibre entre classicisme et spécificité provenant d’un aspect précis. Dead Flag montre alors à quel point un genre dont on peut penser avoir fait le tour peut encore nous surprendre. Reste maintenant à savoir si notre héros pourra mettre un terme à tout ça sans se salir les mains.
Dead Flag est une œuvre qui joue sur les codes bien connus de son genre de prédilection afin de choquer et montrer aussi toute la violence de cette histoire. Cependant, cette histoire réussit aussi à prendre une voie différente de ce que l’on a l’habitude en proposant un système atypique loin de ce que l’on a pu voir. S’il est important d’atteindre le haut du classement, il est aussi vital de pouvoir compter sur quelques supports. Survivre n’est alors pas une simple question de combat, mais aussi de stratégie ainsi que d’une certaine forme d’entraide face aux nombreux défis à relever.
Dead Flag lance son assaut
En conclusion, Dead Flag est une œuvre qui vogue à la fois en terrain connu et vers des eaux tumultueuses éveillant grandement l’intérêt du lecteur. Un récit qui n’est pas forcément à mettre entre toutes les mains au vu de la violence propre à ce jeu de survie. Appréciant le genre du survival-game, on était curieux de voir comment cela pouvait être amené à travers ce contexte. Le résultat est plus que probant et on apprécie énormément le fait que le scénariste ait joué pleinement le délire pirate. De même, le dessinateur a fait aussi un excellent travail pour que tout l’imaginaire autour de ces hommes des mers puisse prendre vie au sein de ces pages. La question est après de savoir si l’on adhère ou non à cette idée, mais pour notre part on a été agréablement surpris par l’ingéniosité qui en découle. Il y a plein de petits éléments qui permettent à cette tragique partie de surprendre constamment. On est ainsi rapidement tenu en haleine par rapport à tout ce qui se passe et on se questionne afin de savoir qui ressortira vivant de cet enfer. De même, il va aussi être intéressant de voir si les étudiants vont finalement succomber à ces actes qui contribuent à engranger des points. Un jeu de survie pensé pour éveiller le pire chez certains, mais aussi montrer la bonté dont certains peuvent faire preuve. Survivre n’est alors plus une question de force, mais de cohésion pour faire face aux nombreux dangers qui approchent. Une introduction qui nous plonge rapidement dans le bain.
Ce fut donc des premiers pas prometteurs que l’on a pu avoir avec ce premier tome de Dead Flag. En plus de ça, il est important de noter que l’on part sur une série courte étant donné qu’elle s’est terminée au Japon en quatre volumes. Il va donc falloir observer attentivement la suite afin de voir si tout arrive à se construire et à se conclure de manière pertinente. Quoi qu’il en soit, on fait face à une série qui a du potentiel et surtout qui offre un divertissement immédiat auprès de ces étudiants dont la vie s’est transformée en cauchemar. Un titre qui pourra sûrement plaire à tous les amoureux de survival-game ou à ceux désirant une expérience à la fois classique et innovante sur certains aspects. On espère d’ailleurs que l’on va aller encore plus loin dans l’utilisation de ce thème afin d’influencer l’intrigue. Il est donc temps maintenant de conclure cette chronique et rien de mieux pour ça que les questions que l’on se pose. Est-ce que Tento va parvenir à calmer l’effervescence qui s’empare des participants ? Est-il possible de mettre un terme à cette compétition sanglante ? Qu’est-ce qui se cachera derrière la prochaine quête ? Verrons-nous la naissance de plusieurs groupes au sein de cet établissement ? Qu’est-ce qui se cache derrière toute cette mascarade ? On a très hâte de voir ce que nous réserve le prochain acte de cette épopée brutale.
N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre propre avis ainsi que votre ressenti concernant ce premier volume de Dead Flag. Trouvez-vous que l’on a le droit ici à une forme de survival-game qui arrive à être originale ? Est-ce que cela vous a donné envie de voir jusqu’où parviendra notre protagoniste et ses camarades dans cette course contre la montre ? Pensez-vous que l’on aura le droit à une réflexion intéressante sur les actes que ces jeunes gens commettent ? A votre avis, qui sortira vainqueur de ce jeu mortel ? Qu’attendez-vous pour la suite de la licence ? On reste à votre disposition pour échanger, discuter et débattre autour de ce sujet.